PKO 27.07.2014

Dimanche 27 juillet 2014 – 17ème Dimanche du Temps ordinaire – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°41/2014

EN MARGE DE L’ACTUALITÉ

Terre Sainte et Chrétiens d’Irak

À la cathédrale Notre-Dame, la messe de dimanche prochain, 27 juillet à 8h00, sera dédiée à la prière pour la paix. Nous confierons au Seigneur les chrétiens qui portent son Nom dans les pays du Proche et du Moyen-Orient. On lira la prière universelle pour la paix proposée par la Conférence des évêques de France.

Pour soutenir les réfugiés et les communautés chrétiennes d’Orient, persécutés, des dons peuvent être déposé dans le tronc au fond de la Cathédrale. Ces dons seront reversés intégralement à l’Œuvre d’Orient.

Les chrétiens de Mossoul sont chez eux au berceau du christianisme. Ils sont nos aînés dans la foi. Comment peut-on les soumettre à la terreur et au chantage dans l’unique but de les faire fuir ? « Les voici dépouillés de tout » s’est indigné le Saint-Père. Les catholiques en France ne peuvent rester passifs. La communauté internationale doit, de toute urgence, préserver la paix et la sécurité de ces populations que le pouvoir local avoue être incapable de protéger. N’oublions pas les chrétiens d’Irak ! Comme le dit Mgr Pontier « ils sont là-bas depuis toujours, souvent sur des lieux très forts de l’histoire biblique et chrétienne. Leur émigration est dramatique. Nous avons envers eux un devoir de prière et de solidarité. »

Le Cardinal Barbarin, Mgr Dubost et Mgr Gollnisch seront, du 28 juillet au 1er août prochain, émissaires de l’Église catholique en France auprès des chrétiens d’Irak, accueillis par le Patriarche Chaldéen Louis-Raphaël Sako. Ils signifieront que la lutte contre l’indifférence doit être permanente. Ils seront priants et acteurs auprès des communautés menacées. Des journalistes les accompagneront, afin que l’opinion publique soit de toute vigilance. Prions pour que cette délégation porte un peu de réconfort et de lumière dans la situation très grave que subissent nos frères en Orient. En France, d’autres initiatives locales, encouragées par l’évêque du lieu, sont à mentionner et à rejoindre (assemblées de prières, jeûne, appels aux dons…).

Par ailleurs, deux mille étudiants français se faisaient une joie d’être les hôtes des chrétiens de Terre Sainte, en cette fin juillet, pour un pèlerinage de foi et d’amitié. C’est peu dire que ces jeunes le préparaient ce rendez-vous, avec motivation et créativité ! Vingt-cinq évêques, et de nombreux accompagnateurs, étaient de cette belle aventure sur les pas du Christ. Le conflit israélo-palestinien, le plus sanglant depuis 2009, et dont chaque jour apporte des faits terrifiants, en décide autrement ! L’annulation de ce séjour fut très difficile à prendre. Les évidentes raisons de sécurité, et la responsabilité qui nous incombe, appelaient cette décision déchirante. Le préjudice causé pour un voyage annulé est une réalité indéniable, mais il est peu de choses au regard de l’angoisse quotidienne de la population locale. C’est aux habitants de Terre Sainte, qu’il faut penser, vivant dans la peur du déchainement meurtrier. Ne pouvoir venir chez eux est un coup dur pour la fraternité. Nous connaissons leur foi et leur mobilisation pour la justice et la paix.

Profondément unis à eux, les catholiques en France ne baissent pas les bras. Ils ne se résigneront jamais à ce que la guerre soit plus forte. Ils feront tout pour intercéder et agir afin que la communauté internationale s’implique dans la recherche de résultats tangibles et durables. Avec quelques semaines de recul, chacun relit avec émotion le voyage du Saint-Père : son geste silencieux et grave contre le mur de Séparation n’était-il pas prémonitoire ? Totalement mobilisés avec le Pape François, et en lien fraternel avec tous, nous aurons, depuis le territoire français, des initiatives de prière et de solidarité. Au nom des évêques de France, Mgr Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France, appelle les paroisses à s’unir, tout spécialement lors de la prière universelle des messes célébrées les samedi 26 et dimanche 27 juillet, à partir d’une proposition commune. Pour Mgr Pontier, « Il s’agit de ne pas perdre cette communion spirituelle avec les communautés chrétiennes locales qui devaient nous accueillir, pour se retrouver ensemble dans la prière pour la paix et manifester la fraternité ».

Nous n’oublions pas également la détresse de nos frères en Syrie. En principe, Mgr Marc Stenger se rendra au nom de la CEF, sur invitation du Patriarche Grégoire III, pour les 150 ans de la Cathédrale grecque-catholique.

Le Christ, par le don de sa vie, a tué la haine. C’est quand tout semble inextricable et désespéré, que la « petite voie » de la Béatitude de la paix prend une signification nouvelle. La vitalité des étudiants français, de leurs communautés et de leurs pasteurs veut en témoigner ! Que tous soient assurés de la fraternité de l’Église catholique en France.

Mgr Bernard Podvin Porte-parole des évêques de France

 

N’OUBLIONS PAS NOS FRÈRES ET SŒURS D’ORIENT

Les chrétiens persécutés du XXIème siècle

Au nord de l’Irak, les événements récents ont jeté 500 000 habitants de Mossoul sur les routes de la plaine de Ninive. Parmi eux 1 200 chrétiens qui ne retourneront sans doute jamais chez eux. Dans les villages chrétiens de Qaraqosh, Qaramless, Telkef et d’Al Qosh… les prêtres et responsables des communautés religieuses répondent comme ils peuvent aux besoins des familles réfugiées - logement, nourriture, médicaments, réconfort moral et spirituel - dans un contexte extrêmement tendu et sous une chaleur accablante ! Quelques éléments pour alimenter notre prière et notre générosité…

Irakcarte

La République d’Irak
Capitale : Bagdad ;
Langues : Arabe et kurdes ;
Superficie : 437 072 km2
Population : 31 234 000 hb (2008) ;
Avec une grande diversité ethnique :5% arabes, 20% kurdes, 3% assyro chaldéens, 2% turkmènes ;
et une diversité religieuse : 96% musulmans : 65% chiites, 35% sunnites, arabes, et kurdes, moins de 2% chrétiens (en 2008 mais ce chiffre a baissé), 2% autres minorités ;
Soit 450 000 chrétiens dont 300 000 catholiques chaldéens, syriens et arméniens. L’autre tiers est orthodoxe.


Un peu d’histoire

Les chrétiens d’Irak sont les héritiers d’une implantation religieuse très ancienne, antérieure à la naissance de l’islam au VIIe siècle. Ces chrétiens, dans leur quasi totalité, sont les descendants de populations qui vivaient en Mésopotamie avant l’ère chrétienne.

L’Église chaldéenne a été fondée à Babylone par Saint Thomas et ses disciples. Ils évangélisèrent des païens et des juifs exilés. Elle s’appelle alors Église d’Orient. Cette Église, séparée depuis le concile d’Éphèse en 431, rentre dans le giron de l’Église catholique en 1553. L’Église assyrienne reste séparée.

En 1932, les chrétiens représentaient 20% de la population Avec l’arrivée de Saddam Hussein, le pays a connu une première vague de départs, la population chrétienne n’est plus que de 10%.

Depuis l’intervention américaine, la population n’a fait que diminuer :
             en 2005, on compte encore 5% de chrétiens ;
             en 2007, il n’en reste que 3 % ;
             en 2008, il ne serait plus que 2%.

Les plus riches sont partis depuis longtemps et vivent aujourd’hui aux États Unis, en Australie ou en Europe. Ils ne reviendront pas. Les forces vives, intellectuels, avocats, médecins, ingénieurs… ont fui eux aussi à force de menaces et de persécutions. L’accélération des attentats et des persécutions a poussé une grande partie de la population au départ.

Certains chrétiens sont dans la situation de réfugiés dans leur propre pays : Les plus âgés et les plus pauvres sont restés.

Beaucoup se sont repliés vers des territoires plus sûrs, au Nord du pays, abandonnant - ou vendant pour trois fois rien - leur maison et le peu de biens qu’ils possédaient. D’autres refusent de bouger et tentent de survivre dans le chaos de l’Irak.

Malgré toutes les difficultés, ces chrétiens continuent à vivre leur foi et ont une vie spirituelle dynamique.

© Copyright 2014 – Œuvre d’Orient

Nazaréen « ن »

Une lettre à laquelle nous nous identifions aussi !

Nazareensigne

Que signifie le symbole ن utilisé pour identifier les chrétiens d’Irak ? Ce symbole est une lettre de l’alphabet arabe, le « noun », qui correspond au N de l’alphabet latin : un N pour « Nasarah » (Nazaréen), le terme qui désigne les chrétiens dans le Coran. Alors que la conversion forcée est formellement proscrite dans le Coran (sourate 2, verset 256 : « Pas de contrainte dans la religion »), les djihadistes d’Irak ont lancé un ultimatum aux Chrétiens de Mossoul. Ils avaient le choix entre se convertir à l’islam, accepter le statut de « dhimmi » ou être tués.

En signe de soutien de protestation, le ن a ainsi été repris par les chrétiens de différentes confessions pour dénoncer cette persécution.

© Copyright 2014 – Zenit

 

CHRÉTIENS DE MOSSOUL : UNE SITUATION DRAMATIQUE

Lettre ouverte de Mgr Georges CASMOUSSA à la Communauté internationale

L'auxiliaire du patriarche syro-catholique dresse le bilan provisoire d'une situation dramatique tant sur le plan humain que patrimonial dans la plaine de Ninive.

Chers amis,

C’est de Rome que je vous écris… Les évènements se précipitant en Iraq, et a Mossoul même. Dans un climat de tristesse, de consternation et d’indignation je vous fais part de mon angoisse :

Jeudi 16 juillet, l’État Islamique (ISIS) a décrété, avec hauts parleurs, renchéris par quelques mosquées, que les Chrétiens de Mossoul, pour survivre, devaient choisir entre trois possibilités :

  • soit de se convertir à l’Islam ;
  • soit de payer la jiziah (impôt impose aux non musulmans) ;
  • soit de quitter la ville sans rien prendre.

Leurs biens  appartenaient à l’État Islamique.

Suite à ce décret les chrétiens qui restaient dans la ville (entre 100 et 200 familles, car déjà ravages par d’autres exodes successives) quittaient la ville précipitamment avec simplement ce qu’ils pouvaient importer. Ils furent, toutefois, molestés par les ISIS aux barrages en sortant de la ville. Certains furent pillés, frappés, dépouillés de leurs argent, bijoux, téléphones portables. Des passeports furent déchirés.

D’autres faits sur le terrain ont eu lieu depuis samedi 18 juillet à Mossoul : Évêché syriaque catholique : rumeurs sur sa mise à feu. Ce qui est sûr, d’après Mgr Mouche : les ISIS ont fait irruption, fait descendre les portraits des patriarches et les ont brulées devant l’Évêché.

Quatre églises (Syriaque cath., syriaque orth., armeniennes orth.) donnent sur la cour de l’évêché, dont notre ancienne cathédrale remontant au XIIe s. Église Mar Thomas : irruption dans l’église, prise du Musée, musée qui contient des manuscrits précieux, des pièces racontant l’histoire de la ville de Mossoul.

Monastère Mar Behnam a 15 km au S.O. de Qaraqosh pris par les ISIS, les moines chassés, leurs téléphones cellulaires confisqués. Ce monastère abrite une église et le mausolée du Martyre, chef-d’œuvre de la sculpture chrétienne en Mésopotamie.

Monastère Mar Gorguis à la périphérie nord de Mossoul : saccagé par les ISIS. Descente de croix. Comme ils l’avaient déjà fait dans d’autres églises de Mossoul. Déjà les ISIS avaient pris les évêchés syriens orthodoxes et chaldéen.

On craint beaucoup pour le patrimoine artistique de Mossoul, ou l’ISIS a déjà démoli des mausolées de la ville et des monuments érigés en l’honneur de personnalités culturelles ou artistiques civiles, ainsi qu’une statue de la Vierge qui dominait l’ancien évêché chaldéen, déjà miné et bombardé en 2006  Le climat est très lourd dans la ville.

Certains témoignages reflètent la désapprobation des musulmans de la ville, mais aucune réaction des chefs religieux Sunnites de l’Iraq. Silence médiatique. Malgré quelques échos faibles. Un Futur incertain pour les chrétiens. Déjà le 10 juin dernier, à la prise de la ville par ISIS, un premier exode massif de chrétiens avait eu lieu vers les villes chrétiennes de la Plaine de Ninive.

Les 26, 27, 28 du même mois, à  a suite des affrontements entre les forces kurdes qui gardaient Qaraqosh et les jihadistes sunnites qui assaillaient la ville, 45 000 chrétiens, c.à.d. la presque totalité de la ville, avaient fui leur ville vers le Kurdistan.

Ici à Rome, où se trouve le patriarche syriaque catholique, Joseph III YOUNAN : Samedi 19 juillet, accompagné de son Auxiliaire Mgr Casmoussa et de l’archevêque  de Bagdad, Mgr Abba, S.B. a eu une audience précipitée à la Secrétairerie d’État.

Le patriarche a proposé au chef du Dicastère des relations avec les États Mgr Dominique Mamberti, de convoquer le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège pour l’inciter à une action commune et urgente en faveur de la minorité chrétienne d’Iraq soumise à la persécution déclaré des islamistes fanatiques de l’ISIS.

Cette même proposition, S.B. l’a réitéré au Saint-Père qui l’a appelé personnellement au téléphone l’après-midi du dimanche. Pendant 10 minutes, il a expliqué à Sa Sainteté, la situation critique des chrétiens en Iraq. Le Saint Père, à l’angélus de ce même dimanche, avait parlé clairement et avec angoisse de la souffrance et de la persécution des chrétiens en Iraq.

À Bagdad, S.B. le Patriarche Louis Sako a lancé un appel vibrant en faveur du respect des droit des chrétiens irakiens et de leur survie. Il a invité les évêques catholiques et orthodoxes d’Iraq a une session extraordinaire  de l’AEI a Ankawa lundi ou mardi. Avec la chasse aux Chrétiens, il y a eu la chasse aux chiites à Mossoul et ses environs.

Dans plusieurs villages mixtes des alentours de Mossoul, les ISIS ont mené une vraie épuration religieuse, ou ils ont molestés les communautés chiites et les ont chassées vers le Kurdistan. Des centaines de familles démunies de tout, furent accueillies dans des camps de fortune, sous un soleil torride. Les autorités kurdes les ont accueillies puis acheminées vers le sud, vers les villes chiites.

Au nom des Droits de l’Homme ; au nom de l’homme, de la femme et de l’enfant chrétiens en Iraq soumis à la discrimination, chassés de leurs maisons et de leurs villes ; acculés a un choix injuste, inique et inhumain soit de se convertir à l’Islam, soit à payer la Jizia, soit à quitter leurs villes sans rien emporter… c’est un appel vibrant et pressant que nous lançons à la Communauté Internationale, aux États arabo-musulmans, au Secrétaire de l’ONU , au Congrès Islamique Mondial, à Al-Azhar, aux gouvernements et parlements de la CE… pour prendre leurs responsabilités vis-à-vis des minorités religieuses et ethniques en Iraq, notamment les Chrétiens d’Iraq  qui sont menacés d’extermination ou voués au départ.

C’est une persécution directe et ouverte de la part des Jihadistes Islamiques (ISIS) en Iraq.

Ceux-ci menacent non seulement les chrétiens, en tant que groupe social, mais menacent la civilisation, le patrimoine culturel, artistique et historique de l’Iraq.

Leur idéologie biffe 1 400 ans de l’histoire de l’humanité en détruisant tout apport culturel, artistique et historique de notre pays, pour remettre nos peuples à l’obscurantisme du début du 7ème s. C’est une vraie menace pour la civilisation humaine tout court.

+ B. Georges Casmoussa

Archev. Auxilliaire Patriarcal Syr. Cath.

Rome 21.7.2014

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En route vers une authentique fraternité

entre chrétiens et musulmans

Message pour la fin du ramadan, ‘Id al-Fitr 1435 H./ 2014 a.d.

« En route vers une authentique fraternité entre chrétiens et musulmans », c'est le thème du message annuel du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux pour la fin du ramadan, ce lundi 28 juillet. Il est signé par le président : le cardinal français Jean-Louis Tauran et par le secrétaire du dicastère romain : le P. Miguel Ángel Ayuso Guixot, MCCJ, espagnol. Ils formulent ce défi : « Prions pour que la réconciliation, la justice, la paix et le développement continuent de figurer parmi nos priorités de première importance pour le bonheur et le bien de toute la famille humaine. »

Cher Frères et Sœurs musulmans,

Nous avons la grande joie de vous offrir nos plus sincères félicitations et nos vœux les meilleurs à l’occasion de ‘Id al-Fitr qui conclut le mois de Ramadan consacré au jeûne, à la prière et au secours des pauvres.

L’an passé, première année de son ministère, le pape François a personnellement signé le traditionnel message. En une autre occasion, il s’est adressé à vous comme « nos frères et sœurs » (Angélus, 11 août 2013). Nous connaissons bien la signification de ces mots. En fait, chrétiens et musulmans sont frères et sœurs dans la famille humaine, créée par le Dieu unique.

Souvenons-nous de ce que le pape Jean-Paul II disait à des chefs religieux musulmans en 1982 : « Nous tous, chrétiens et musulmans, nous vivons sous le soleil du même Dieu miséricordieux. Nous croyons les uns et les autres en un seul Dieu, créateur de l’homme. Nous acclamons la souveraineté de Dieu et nous défendons la dignité de la personne humaine comme serviteur de Dieu. Nous adorons Dieu et nous professons notre totale soumission à Lui. Donc, nous pouvons nous appeler au vrai sens des mots : frères et sœurs dans la foi en un seul Dieu » (Kaduna, Nigéria, 14 février 1982).

Nous remercions le Très-Haut pour ce que nous avons en commun, tout en restant conscients de nos différences. Nous percevons l’importance de la promotion d’un fructueux dialogue, fondé sur le respect mutuel et l’amitié. En nous inspirant de nos valeurs partagées et fortifiés par nos sentiments d’authentique fraternité, nous sommes appelés à travailler ensemble pour la justice, la paix et le respect des droits et de la dignité de chaque personne. Nous nous sentons responsables, d’une manière particulière, de ceux qui ont le plus besoin d’aide : les pauvres, les malades, les orphelins, les immigrants, les victimes du trafic des êtres humains et tous ceux qui souffrent de dépendance quelle qu’en soit sa nature.

Nous le savons, notre monde contemporain doit faire face à de graves défis qui sollicitent la solidarité de toutes les personnes de bonne volonté. Il s’agit notamment des menaces qui pèsent sur l’environnement, de la crise de l’économie mondiale et des taux de chômage élevés, particulièrement chez les jeunes. Ces situations génèrent un sentiment de vulnérabilité et un manque d’espérance en l’avenir. N’oublions pas non plus les problèmes rencontrés par de nombreuses familles qui ont été séparées, laissant derrière elles leurs proches et souvent des enfants en bas âge.

Travaillons donc ensemble pour construire des ponts de paix et promouvoir la réconciliation, en particulier dans les régions où musulmans et chrétiens souffrent ensemble des horreurs de la guerre.

Puisse notre amitié nous inciter à toujours coopérer pour faire face à ces nombreux défis avec sagesse et prudence. Ainsi, nous contribuerons à réduire tensions et conflits et à faire progresser le bien commun. Nous démontrerons aussi que les religions peuvent être une source d’harmonie pour le bien de l’ensemble de la société.

Prions pour que la réconciliation, la justice, la paix et le développement continuent de figurer parmi nos priorités de première importance pour le bonheur et le bien de toute la famille humaine.

Avec le Pape François, nous vous adressons nos vœux cordiaux pour une joyeuse fête et une vie prospère dans la paix.

Du Vatican, le 24 juin 2014

Cardinal Jean-Louis Tauran - Président

P. Miguel Ángel Ayuso Guixot, MCCJ - Secrétaire

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Pour Alep et pour Mossoul

Éditorial du journal « La vie »

 

Soudain l’histoire semble s’accélérer. La guerre civile de l’islam et la guerre d’influence des puissances régionales déchirent la carte du Moyen-Orient. Financé ou soutenu par quelques tyrannies réputées amies de l’Occident, le virus mutant du wahhabisme se propage dans le nouveau « Djihadistan », plus virulent que celui d’al-Qaida. De drôles de pays s’accrochent au bord de cet abîme. Un quasi-État kurde tente de se faire oublier pour exister ; un quasi-protectorat iranien contrôle Bagdad et la région chiite ; le fantôme d’Assad rôde dans Damas et sur ses autres ruines. Partout et pour tous, la misère, l’obscurantisme, l’exploitation des femmes, la violence et la terreur comme horizon quotidien, l’exil sans retour.

Qui est responsable ? Plus encore que l’imbécile intervention de Bush et de Blair contre « l’axe du mal », l’après-guerre est en cause. Au lieu de s’appuyer sur la structure laissée par Saddam Hussein, l’occupation américaine en Irak a tout balayé, tout pilonné, et cela pour mettre en place des leaders corrompus, incapables et illégitimes ; au passage, on a ouvert la voie à la vengeance des chiites, donc à la guerre civile. Mais cette sinistre farce avait commencé avant l’arrivée des Américains : dans sa dernière décennie, Saddam Hussein jouait déjà avec le feu de l’islamisme. Elle ne s’est pas terminée non plus avec leur départ. Quand on ne donne ni électricité, ni soins, ni éducation, ni sécurité à une bonne part de sa propre population, elle se jette dans les bras du premier fou venu.

D’Alep à Mossoul, le rideau tombe sur une immense catastrophe qui, d’un bout à l’autre, aura laissé l’Occident à peu près indifférent. Les chrétiens étaient 30 000 à Mossoul il y a dix ans, 3 000 il y a un an. Et aujourd’hui, ils fuient. Syriaques, melkites, chaldéens, maronites, coptes… partout en Orient, ils ont toujours voulu croire en la France, leur protectrice et leur amie. Ils ont eu tort. Ces dernières années, nos gouvernants assistent avec froideur au drame des chrétiens d’Orient, caché comme une maladie honteuse dans la double tragédie irakienne et syrienne. Nicolas Sarkozy en parlait, mais il a finalement accueilli bien peu de réfugiés. Par ailleurs – et ce sont les Églises locales elles-mêmes qui le disent – la question centrale est plutôt de savoir comment faire pour que les chrétiens puissent continuer à vivre chez eux. Notre diplomatie reste à peu près muette ; nos politiques ont d’autres choses à faire. Intellectuels, journalistes ou bavards télévisuels, les parleurs français sont plus inspirés par la Coupe du monde – formidable, ce trois buts à zéro !

Pourquoi parler des chrétiens, me demandera-t-on ? Ils ne sont pas les seuls à souffrir. Certes non ! Et il serait odieux de hiérarchiser les malheurs ou de trier parmi les visages innocents – bonnes larmes d’un côté, mauvaises de l’autre. Mais ne rien dire serait indigne de notre fraternité, à l’heure où ces victimes collatérales d’un affrontement qui leur est étranger se trouvent blessées à mort. Voilà pourquoi nous publions cette semaine « l’appel pour Alep » d’Andrea Riccardi. Engagé depuis 30 ans avec l’énergie que l’on sait dans le dialogue entre les religions, le fondateur de la communauté de Sant’Egidio demande une chose modeste mais vitale : il faut ouvrir un corridor humanitaire pour les chrétiens de cette grande ville syrienne. Puisse son cri être entendu à Rome, Washington, Bruxelles ou Moscou. Et à Paris, que diable ! Pour lui donner plus de force, nous nous sommes associés avec nos confrères et amis italiens de Famiglia Cristiana. Que d’autres prennent d’urgence le relais !

© Copyright 2014 – La Vie

Appel pour Alep (Syrie)

par le fondateur de San’Egidio, Andrea RICCARDI

Le fondateur de la communauté de Sant'Egidio, Andrea Riccardi, réclame la création d'un couloir humanitaire pour sauver les chrétiens d'Alep. La Vie s'associe à l'hebdomadaire italien Famiglia Cristiana pour publier son appel.

L'effroyable « bataille d’Alep », la ville la plus peuplée de Syrie, a commencé en juillet 2012. Carrefour de civilisations et patrimoine de l’UNESCO, la ville est aujourd’hui en ruines : la splendide citadelle est bombardée, le souk médiéval incendié, la mosquée des Omeyyades réduite à un champ de bataille. Pourtant, ses deux millions d’habitants sont restés, préservant la cohabitation millénaire entre musulmans et chrétiens. La ville est segmentée : la majeure partie des quartiers est aux mains des loyalistes, mais il y a aussi des zones contrôlées par les rebelles, dont la progression a néanmoins été contenue depuis l’occupation de l’été 2012. À leur tour, les rebelles sont harcelés au sud-ouest par les forces gouvernementales. Les habitants ne peuvent plus sortir de la ville, presque entièrement encerclée par l’opposition, formée notamment de fondamentalistes intransigeants et sanguinaires. Pour les chrétiens, sortir de la zone gouvernementale signifie risquer sa vie. Les deux évêques d’Alep, Gregorios Ibrahim et Paul Yazigi, séquestrés depuis plus d’un an, le savent bien. Alep est la troisième ville « chrétienne » du monde arabe après Le Caire et Beyrouth : près de 300 000 chrétiens y vivaient !

La population souffre énormément. L’aviation de Bachar Al-Assad frappe avec des missiles et des engins explosifs les zones qui sont aux mains des rebelles ; ces derniers bombardent les autres quartiers au mortier et avec des roquettes artisanales. On souffre de la faim et du manque de médicaments. Puis il y a le terrible chantage de l’eau que les groupes djihadistes coupent dans la ville. Les habitants rouvrent les vieux puits autrefois creusés autour des mosquées ou des églises. C’est une guerre terrible où la mort frappe de tous côtés. Passant par des tunnels souterrains, on fait exploser des bâtiments « ennemis ». Comment survivre ?

Il ne s’agit pas seulement de préserver les monuments d’une histoire urbaine vieille de cinquante mille ans. Il faut sauver les vies humaines et la ville, un tissu séculaire de cohabitation entre Arabes, Arméniens, Kurdes, Turcs, Circassiens, qui faisait d’Alep le symbole du vivre ensemble. On doit surtout arrêter au plus vite un massacre qui dure depuis deux ans. On ne peut plus attendre. Il faut une intervention internationale pour libérer Alep du siège qui la tue chaque jour davantage. À cette fin, un sursaut de responsabilité de la part de tous les gouvernements impliqués est nécessaire : de la Turquie, rangée aux côtés des rebelles, à la Russie, qui a autorité auprès de Bachar Al-Assad. Sauver Alep vaut plus qu’une affirmation partisane sur la question ! C’est tout de suite qu’il faut mettre en place des couloirs humanitaires et acheminer du ravitaillement pour les civils piégés dans la ville. Puis l’on doit négocier à outrance la fin des combats, en transformant la ville en zone neutre : négocier jusqu’à ce que l’on trouve un accord ! Autrement, avec Alep, c’est notre dignité qui sera ensevelie. Une force d’interposition de l’ONU serait opportune. Cela exige certes du temps pour être réalisé, ainsi que la collaboration de la part de Damas. En attendant, les habitants d’Alep meurent. Il faut imposer la paix au nom de ceux qui souffrent. Une sorte d’Alep ville ouverte.

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Synode de 1989 – 25 ans après

Questionnaire de la Commission « Vie des Îles »

Afin d'établir le bilan de ce 3ème synode, voici un questionnaire auquel vous êtes invités à répondre… n’hésitez pas !

Question n°1 : Peut-on monter un comité d'évangélisation des îles ?

Ce comité sera composé de prêtres, diacres, religieux et religieuses, pour qu'en l'absence de prêtres, responsables de paroisses dans les îles, on fasse appel à ce comité pour envoi de diacres, de religieux, religieuses, pour assurer les ADAP (Assemblée Dominicale en l'Absence de Prêtre) et assurer la catéchèse. Donc monter des communautés religieuses, laïcs consacrés par exemple, pour avoir des membres disponibles au service de ce comité. Aussi il est préférable de donner à ce comité un vicaire épiscopal.

Question n°2 : Peut-on désigner un seul prêtre responsable pour les îles sous le vent ?

Si nous avons plusieurs prêtres responsables, cela peut créer des limites et une absence d'entre aide qui existait auparavant entre paroisse. L'idée est de donner un prêtre par secteur.

Question n°3 : Est-ce possible de monter un jumelage entre Tahiti et ses îles ?

L'idée est d'organiser un jumelage avec par exemple une paroisse de Tahiti et îles des Tuamotu pour briser l'isolement ; nous pouvons organiser ces rencontres tous les ou ans. Prévoir des roulements de lieu de rencontre. Établir un programme ou les jeunes pourront vivres des « matutu », des retraites, des conférences sans oublier la possibilité d'une activité sportive. Durée des rencontres à semaines.

Question n°4 : Obliger les paroisses d'avoir un CPP et un CAE ?

Approfondir ces sujets dans les écoles de la foi au mois de juillet.

Question n°5 : Par quel moyen peut-on former nos jeunes ?

L'école SYCHAR est ouverte à tous les jeunes au mois de juillet, cette école formera les élèves à l'encadrement,... C'est un bon moyen de ressourcement. De plus le jeune responsable d'un groupe de jeune par exemple sera tenu de rendre des comptes régulièrement.

Question n°6 : Est-ce possible d'équiper nos paroisses pour permettre aux élèves de prendre des cours à distance par le biais du CNED ?

Cela règlera les problèmes d'ordre psychologique, de finance, de logement,…

Question n°7 : Revoir le statut de certains centres existants, exemple Jean XXIII. Mettre comme responsables, des communautés (nouvelles) ou des fraternités (nouvelles), ayant pour spiritualité de faire naître ou de nourrir des vocations, de faire grandir l'amour dans le cœur des jeunes. Prière obligatoire dans la règle de vie.

Question n°8 : Peut-on mettre en place un livret de liturgie en 2 langues, française et tahitienne montrant comment animer le baptême, le décès,... ?

Rôle de l'équipe EDI (Evangélisation des iles).

Question n°9 : Peut-on créer un groupe rattaché au CDC (Comité Diocésain de la Catéchèse) pour former les catéchistes des îles en français et en tahitien ?

Ce qui suppose de mettre dans ce comité un vicaire épiscopal. C'est sûr qu'il y aura beaucoup de déplacements, mais cependant, faut-il être sensible aux effets de la montée des eaux concernant les îles tuamotu ?

Question n°10 : Quand pourrons nous disposer d'un programme diocésain adapté à la Polynésie française?

On sent bien que dans notre Diocèse, des livrets de catéchèse, autre que celui de Noumea, circulent à en faire un livret diocésain de catéchèse pour les niveaux de l'enfant à l'adulte.

Question n°11 : Peut-on demander la coopération entre mairie et église pour former un équivalent du CED ?

On parlait des cours par correspondance, et ainsi trouver des fonds pour installer tout le dispositif d'éducation à distance.

Question n°12 : Proposition A 17, voir la commission des sociétés et développement car notre commission peut apporter notre aide.

C'est tout un travail en commun, sûrement, et tant mieux car cela prouve que chaque commission doit être étroitement liée.

Question n°13 : Est-ce possible de créer une coopérative ? Voir avec la commission de société et de développement.

C'est un moyen de recherche de fonds et de faire tourner un capital pour le sujet de développer les études à distances et le développement de la personne et de la création.

Quelques points intéressants à voir dans ou avec d'autres commissions :

- La montée des eaux ;

- Les maladies à caractère radio actif ;

- La surpopulation ;

- Les vices dans les familles...

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Tout donner pour le Royaume

Commentaire de l’Évangile du 17ème Dimanche du Temps ordinaire

Jésus avait l’art des conteurs d’Orient, qui savent inventer de belles images pour captiver l'intérêt de leur auditoire. Pensons aux « Mille et une nuits » ! Aujourd’hui nous avons entendu trois petites paraboles, ciselées comme des bijoux, et qui se fixent, à la première audition, dans l’écrin de la mémoire.

Le Royaume de Dieu est caché, dit-il, comme un trésor enfoui dans un champ ou comme une perle, petite, mais d’une valeur inestimable. Dieu n’est pas évident. Il est au contraire discret, invisible. Il existe, là tout près de nous, comme un trésor fabuleux, comme une perle de grand prix qui nous réserve très heureuse surprise de se découvrir brusquement.

Le paysan et le négociant vendent tous leurs biens pour acheter le champ au trésor ou la perle fine qui vaut bien tous les sacrifices. Liquider tout pour acquérir encore plus, renoncer pour être davantage libre, abandonner pour mieux posséder… voilà la folie de ces deux personnages. Cette attitude décidée doit aussi être celle de la vie chrétienne. Nous admirons le sportif qui se prive d’une quantité de choses pour battre un record. Eh bien ! Ce sont ces mêmes choix radicaux pour le Royaume de Dieu, que Jésus veut nous voir prendre.

Mais le prix à payer pour posséder effectivement la perle rare ou le trésor caché n’est pas trop élevé en comparaison de la joie qu’il procure. « Dans sa joie, il s’en va vendre tout ce qu’il possède ». La joie indicible éclipse les sacrifices. Comme dans tout amour vrai, le ravissement d’aimer et d’être aimé de cet homme, de cette femme, fait oublier tous les autres partis possibles. La joie est première, avant les renoncements. Ca vaut la peine de lâcher du superflu pour choisir l’impérissable, de se libérer de ce qui passe pour trouver l’essentiel. Il n’est pas de bonheur plus inouï que de tirer le gros lot de l’amour infini.

Oui, le Royaume est au fond des cœurs, comme la perle qui allume le regard, comme un trésor que dégage le désir le plus profond.

Mais la chasse au trésor, doit se faire avec la sagesse de ce roi qui abandonna les rêves de longue vie ou de richesses, pour choisir l’art de gouverner et  de discerner. (Première lecture). La vraie intelligence est de se mettre à l’écoute de Dieu et de recevoir de lui le goût des vraies valeurs.

« Mon partage, Seigneur, c’est d’observer tes paroles, mon bonheur c’est la loi de ta bouche,plus qu’un monceau d’or et d’argent.… Aussi j’aime tes volontésplus que l’or le plus précieux », chantait le psaume. Oui, mettons-nous à la recherche du trésor qu’est Dieu. Laissons-le réaliser son rêve pour nous : nous compter dans la multitude des frères cadets que Jésus, le Fils aîné, entraîne dans la gloire du Père. (Deuxième lecture).

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