PKO 26.02.2014

Dimanche 26 janvier 2014 – 3ème Dimanche du Temps ordinaire – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°06/2014

 

EN MARGE DE L’ACTUALITÉ

Marche pour la Vie face à l’aveuglement de nos élus

Papeete, Samedi 18 janvier : mille personnes investissaient le front de mer pour clamer leur attachement à la Vie sous toutes ses formes.

Paris, dimanche 19 janvier : plus de quarante mille personnes clamaient leur opposition au « droit à l’avortement » et leur profonde volonté de « défendre la vie à naître ».

Le Pape François n’a pas hésité à s’engager dans le soutien à ce mouvement. Le nonce apostolique a transmis ce message aux organisateurs et aux participants : « Le pape fait parvenir “l’assurance de sa proximité spirituelle” et accorde aux participants sa bénédiction apostolique… Le Saint Père reprend et vous rappelle l’exhortation qu’il a adressée à Rome dans l’homélie prononcée pour la journée d’Evangelium Vitae le 16 juin 2013 : ‘Chers frères et sœurs, regardons Dieu comme le Dieu de la vie, regardons sa loi, le message de l’Evangile comme une voie de liberté et de vie. Le Dieu vivant nous rend libres! Disons oui à l’amour et non à l’égoïsme, disons oui à la vie et non à la mort (…) en un mot, disons oui à Dieu qui est amour, vie et liberté’” ».

À partir de lundi 20 janvier le gouvernement français, dans le cadre d’un « projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes » (déjà voté au Sénat le 17 septembre 2013), voudrait faire de « l’avortement un droit […] garanti par un service public » de « l’IVG un acte médical comme un autre ».  Ainsi seraient supprimés : la condition de détresse qui amène une femme enceinte à demander une IVG ; le délai de réflexion de 7 jours entre la consultation d’information et la prescription de l’IVG ; la clause de conscience prévue par la loi sur l’avortement…

Bref nos élus refusent de reconnaître la loi naturelle en créant de nouveaux droits « fictifs » : droit à disposer de son corps, droit à l’avortement, droit à l’enfant, droit à l’euthanasie… Alors que la suppression de l’objection de conscience a été clairement rejetée par le Parlement européen, nos sénateurs et députés sont prêts à refuser – sans même procéder à un débat public – la norme morale élémentaire : NE PAS TUER.

Alors que tuer une baleine, une tortue, un requin, un monarque de Tahiti ou un lori de Rurutu, pêcher des langoustes en période de reproduction … sont des délits, TUER UN FŒTUS dans le sein de sa mère – sans aucune raison médicale – serait un droit !

La France entre en décadence morale et devient dangereuse pour l’Homme, la Femme et l’avenir de son peuple !

Dominique SOUPÉ

Chancelier 

Le nom du Christ créé la communion et l’unité, pas la division !

Audience générale du mercredi 22 janvier 2014

« Le nom du Christ crée la communion et l’unité, pas la division ! », s’exclame le pape François qui a consacré sa catéchèse du mercredi à l’unité des chrétiens. Il a dénoncé la division des baptisés comme un « scandale » qui doit « cesser » et il a invité, pour y remédier en reconnaissant le don de Dieu fait aux autres : « Il est bon de reconnaître la grâce dont Dieu nous comble et il est mieux encore de trouver chez les autres chrétiens quelque chose dont nous avons besoin, quelque chose que nous pourrons recevoir comme un don de nos frères et de nos sœurs ».

Chers frères et sœurs, bonjour !

Samedi dernier, nous sommes entrés dans la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui se conclura samedi prochain, avec la fête de la Conversion de l’apôtre saint Paul. Cette initiative, d’une grande valeur spirituelle, implique les communautés chrétiennes depuis plus de cent ans. Il s’agit d’un temps dédié à la prière pour l’unité de tous les baptisés, selon la volonté du Christ : « que tous soient un » (Jn 17,21)

Chaque année, un groupe œcuménique d’une région du monde, sous la conduite du Conseil œcuménique des Églises et du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, propose un thème et prépare des intentions pour la Semaine de prière. Cette année, ces intentions proviennent des Églises et communautés ecclésiales du Canada et se réfèrent à la demande adressée par saint Paul aux chrétiens de Corinthe : « Le Christ est-il divisé ? » (1 Co 1,13).

Non, bien sûr, le Christ n’est pas divisé. Mais nous devons reconnaître avec sincérité, tout en le déplorant, que nos communautés continuent de vivre des divisions qui sont un objet de scandale. Les divisions qui existent entre nous, les chrétiens, sont un scandale. Il n’y a pas d’autre mot : un vrai scandale. « Chacun de vous, écrivait cet apôtre, parle ainsi : “moi j’appartiens à Paul”, “moi, à Apollos”, “moi à Céphas”, “et moi, au Christ” » (1,12). Même pour ceux qui professaient le Christ comme leur chef, Paul n’a aucune considération, parce qu’ils utilisaient le nom du Christ pour se différencier des autres au sein de la communauté chrétienne. Or le nom du Christ crée la communion et l’unité, pas la division ! Il est venu pour établir la communion entre nous, pas pour nous diviser. Le baptême et la croix sont des éléments centraux pour tout disciple chrétien et ils nous sont communs. Les divisions, en revanche, affaiblissent la crédibilité et l’efficacité de notre engagement d’évangélisation et risquent de réduire à néant la puissance de la croix (cf. 1,17).

Paul reproche aux Corinthiens leurs disputes, mais il rend aussi grâce au Seigneur « pour la grâce de Dieu qui vous a été donnée dans le Christ Jésus. Car vous avez été, en lui, comblés de toutes les richesses, toutes celles de la parole et toutes celles de la connaissance » (1,4-5). Ces paroles ne sont pas une simple formalité, mais le signe qu’il voit avant tout – et il s’en réjouit sincèrement – les dons faits par Dieu à la communauté. Cette attitude de l’apôtre est un encouragement pour nous et pour toute communauté chrétienne à reconnaître avec joie les dons de Dieu présents dans les autres communautés. Malgré la souffrance que créent les divisions toujours vives aujourd’hui, nous accueillons les paroles de Paul comme une invitation à nous réjouir sincèrement des grâces accordées par Dieu aux autres chrétiens. Nous avons le même baptême, le même Esprit-Saint qui nous a donné la Grâce : reconnaissons-le et réjouissons-nous.

Il est bon de reconnaître la grâce dont Dieu nous comble et il est mieux encore de trouver chez les autres chrétiens quelque chose dont nous avons besoin, quelque chose que nous pourrons recevoir comme un don de nos frères et de nos sœurs. Le groupe canadien qui a préparé les intentions pour cette Semaine de prière n’a pas invité les communautés à penser à ce qu’elles pourraient donner à leurs voisins chrétiens, mais il les a exhortées à se rencontrer afin de comprendre ce qu’elles peuvent, toutes sans exception, recevoir quelquefois des autres. Mais cela exige quelque chose de plus : beaucoup de prière, de l’humilité, de la réflexion et une conversion permanente. Avançons sur ce chemin, en priant pour l’unité des chrétiens, afin que ce scandale cesse et ne nous sépare plus.

© Copyright 2014 – Libreria Editrice Vaticana

 

Frère Alain PAUBERT dit « Papyrus » fête ces 100 ans

Comment ne pas évoquer cet événement ? Tant de personnes ont connu  ce Frère en Polynésie ! Bien entendu, il convenait de l’identifier par son surnom. Il n’est pas sûr, en effet,  que tous les anciens élèves se souviennent de Frère Alain, mais de « papyrus » à coup sûr. En cette occasion, il valait la peine de reprendre ces quelques lignes dues à la plume de Frère Charles Rubion, qui l’a bien connu ici, chez nous.

Parti de France, il part en Égypte où les frères étaient présents à l’époque. Il enseigne dans les écoles du Canal de Suez. Chassé d’Égypte, Frère Alain, toujours disponible, « fuit » en Polynésie.  Placé au Collège La Mennais, il y enseigne l’anglais pendant de nombreuses années. (Ah ! ces verbes irréguliers, dur… dur…) et devient un clarinettiste que Claude François (un ancien élève) aurait pu introduire dans son orchestre !

À la retraite au Collège La Mennais, un beau jour, le Frère Bernard Gaudeul, alors Supérieur Général, demande à Frère Alain s’il accepterait d’aller aux Marquises, renforcer la communauté. Toujours la même disponibilité : il part aux Marquises.  Il y restera quatorze ans. Il y assure un temps de service au secrétariat de l’école et entretient le  jardin de la communauté, avec la même minutie dans les divers travaux.

Minutie, précision dans les horaires : temps de prière, rencontres communautaires. Une entorse cependant : un midi, pas de Frère Alain… midi cinq toujours absent : c’est que le supérieur de communauté de l’époque ne savait pas qu’un match de foot important était diffusé, en direct, ce midi-là.

Une « arme » du Frère Alain : l’humour ! : il dit les choses… enveloppées d’humour, elles passent mieux et sans contaminer les relations…

Si sa famille religieuse compte beaucoup pour lui, il reste très attaché aux siens : un attachement perceptible même à travers une évidente discrétion. D’ailleurs, entre sa famille religieuse et sa famille humaine, il y a en commun un oncle qui fut assistant du Supérieur Général.

Il ne faudrait pas passer sous silence l’attachement du Frère Alain à ses élèves : la liste complète de ces derniers en témoigne : un document dont il ne se sépare pas. On peut légitimement penser que les noms ne sont pas inscrits seulement sur du papier. Ils le sont aussi dans son cœur et dans sa prière fraternelle.

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Supplique à l’attention du Pape François

Message de catholiques au pape François à l’occasion de la visite du Président François Hollande

Un Collectif de catholiques de France saisit l’occasion de la visite de François Hollande au Vatican prévue le 24 janvier pour lancer sur internet un appel au pape. Les auteurs se tournent vers le Saint-Père pour que « celui-ci puisse officiellement lui faire état du profond malaise et de l’inquiétude grandissante de nombreux catholiques face à la promotion par son gouvernement d’atteintes majeures aux droits fondamentaux de la personne humaine ». Le texte a recueilli plus de 85 000 paraphes à ce jour.

Les catholiques de France nourrissent des inquiétudes depuis la « promotion par son gouvernement (de François Hollande, ndlr) d’atteintes majeures aux droits fondamentaux de la personne humaine » : loi Taubira ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, assouplissement du recours à l’IVG, promotion de la théorie du gender, silence de la classe politique après la profanation d’églises... La liste des griefs est longue. Les auteurs de la « supplique au pape François » s'en remettent alors au Saint-Père pour que celui-ci se fasse l’écho de ce profond « malaise » auprès du chef de l’Etat. Voici le texte de la supplique…

« Très Saint Père,

Vous avez accordé audience au Président de la République Française que vous recevrez au Vatican le 24 janvier prochain.

C’est avec confiance et espérance que nous nous tournons vers votre Sainteté pour lui demander de bien vouloir se faire, auprès de Monsieur François Hollande, l’interprète du profond malaise et de l’inquiétude grandissante de nombreux catholiques de France.

Malaise, car les catholiques de France qui se sont levés en masse l’an dernier pour crier leur opposition à la loi dite du « mariage pour tous », loi injuste qui prive délibérément l’enfant de son droit élémentaire à avoir un père et une mère, et qui ouvre la voie à lamarchandisation du corps humain, n’ont pas été écoutés par Monsieur François Hollande. Ces manifestations, bien que non violentes, ont été réprimées dans des conditions indignes dénoncées d’ailleurs par le Conseil de l’Europe dans sa résolution 1947.

Malaise car, depuis un an, les catholiques de France sont l’objet d’une campagne médiatique de dénigrement d’une rare violence.

Les profanations d’églises se sont multipliées récemment à l’initiative d’un groupe féministe radical, les Femen. Ces profanations n’ont quasiment trouvé aucun écho dans les médias ; aucun membre du gouvernement ou responsable politique de la majorité gouvernementale n’a jugé utile de condamner ces profanations qui nous blessent ni même de nous exprimer son soutien. Les suites judiciaires ont toutes été étouffées. Beaucoup de catholiques de France ne peuvent s’empêcher de faire le rapprochement avec la sévérité unanime et justifiée des réactions lorsque ce sont d’autres communautés religieuses qui sont attaquées en France.

Malaise enfin, car les moqueries et les attaques de la part des plus hautes instances pleuvent. Sur une grande radio nationale, il y a quelques mois, le Ministre du Travail tournait en ridicule la Sainte Eucharistie en déclarant « Nous ne sommes pas dans les invocations. On n’est pas à la messe à faire des prières. Nous on est dans l’action. » Sur les réseaux sociaux, l’attaché parlementaire d’un sénateur socialiste, rapporteur du projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels, en appelait à tirer sur la foule des manifestants opposés à la loi Taubira et recevait le soutien inconditionnel de ce sénateur. Les exemples, hélas, pourraient être multipliés à loisir. Les catholiques de France sont las d’être un groupe religieux de qui l’on puisse se moquer en toute impunité.

Inquiétude, car ces attaques contre les catholiques vont de pair avec la promotion par le gouvernement de régressions majeures de droits fondamentaux de la personne humaine, sous les coups de boutoirs de la culture de mort.

En juillet dernier, l’Assemblée Nationale a assoupli les conditions de recherche sur les embryons humains. Les catholiques de France réaffirment leur rejet d’une conception de l’enfant dans laquelle ce dernier n’a pas de droits en propre, hors du projet de ses parents sur lui.

Récemment, le délit d’entrave à l’avortement a été étendu à la simple expression d’une parole critique de l’avortement et de ses conséquences auprès d’une femme venant chercher conseil. Les catholiques de France seront ainsi empêchés pour l’avenir d’exprimer leur opposition aux politiques de promotion de l’avortement, au mépris de la liberté d’expression qui était jusqu’à présent le fondement de notre démocratie.

Le gouvernement pose des jalons pour faire voter une loi autorisant l’euthanasie ; à cette fin plusieurs membres du Comité National Consultatif d’Ethique ont été changés par Monsieur François Hollande et plus aucun représentant des autorités religieuses n’y siège.

Enfin, le Ministre de l’Education Nationale qui est le promoteur actif de la théorie du Gender à l’école a affirmé clairement sa volonté d’« arracher l’élève à tous les déterminismes », en ce compris les déterminismes familiaux. C’est ainsi le droit des parents à élever leur enfant conformément à leurs convictions qui est menacé.

Très Saint Père vous saurez, bien évidemment, trouver mieux que nous, les mots pour exprimer notre malaise sur l’ensemble des sujets évoqués ci-dessus, mais nous vous prions instamment avec confiance et gratitude, de bien vouloir faire officiellement état à Monsieur François Hollande de la terrible inquiétude de nombreux catholiques de France, lors de sa visite auprès de votre Sainteté le 24 janvier prochain.

Nous avons l’honneur d’être, avec le plus profond respect de Votre Sainteté, les très humbles et dévoués serviteurs.

Un collectif de catholiques de France »

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Avant les élections, les Églises européennes plaident pour le dimanche

Les défenseurs du repos dominical misent sur les élections européennes, en mai, pour obtenir des engagements auprès d’élus et de candidats.

Saisir le moment : c’est ce que fait l’Alliance européenne pour le dimanche, un réseau de syndicats, d’organisations civiles, d’Églises et de communautés religieuses, qui espère mobiliser l’opinion en vue des élections européennes des 22-25 mai prochains. Dans un plaidoyer dévoilé mardi 21 janvier au Parlement européen, ses membres, soutenus par la Commission des épiscopats de la communauté européenne (Comece), demandent aux élus et aux candidats de s’assurer que « la législation communautaire respecte et préserve un jour de repos hebdomadaire commun à tous les citoyens de l’UE, en principe le dimanche » et garantisse « des modèles de temps de travail durable, fondés sur le principe du travail décent ».

La bataille n’est pas nouvelle. Sur le plan législatif, elle reprendra après le scrutin dans le cadre de la difficile refonte d’une directive européenne de 2003 sur le temps de travail.

« Nous voulons vraiment convaincre qu’il y a autre chose que la consommation, c’est difficile parce que les attitudes sont très différentes en Europe vis-à-vis du repos dominical, confie Mgr Ludwig Schwarz, évêque de Linz (Autriche). Mais dès qu’il y a un déséquilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle, il y a un risque d’épuisement, de maladies psychiques ou physiques. »

Les pays les plus mobilisés en faveur de la protection du dimanche, comme l’Autriche ou l’Allemagne, ont déjà les législations les plus restrictives. Le reste de l’Europe l’est de moins en moins. Après le Royaume-Uni ou la Suède, qui ont libéralisé le travail le dimanche depuis longtemps, la Grèce, le Portugal, l’Italie assouplissent leurs législations, à l’instar de la France ou de la Belgique.

« Il y a un espoir à l’échelon européen, car s’il y a quelque chose qui rassemble en Europe, c’est le repos dominical », estime néanmoins Joseph Thouvenel, vice-président de la Confédération française des travailleurs chrétiens.

Déjà signataire du texte, l’élue socialiste autrichienne Evelyn Regner va approcher ses collègues, les Italiens notamment, intéressés par l’initiative, et plusieurs élus d’Europe centrale et orientale« qui commencent à réaliser les inconvénients du tout-libéral ».« Nous devons aussi respecter certaines traditions, comme les petits magasins ouverts le dimanche dans le sud de l’Europe, mais nous refusons l’argument selon lequel la situation économique serait meilleure si tout était ouvert le dimanche », précise la députée européenne.

Nathalie Vandystadt, à Bruxelles

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Les lépreux des temps nouveaux

Discours du pape François à l’hôpital Saint François d’Assise de Rio de Janeiro

Le 25 juillet dernier, lors des J.M.J. au Brésil, en visite dans un hôpital de Rio de Janeiro, le pape François est allé rencontrer au plus près les « lépreux » de nos sociétés, qu'ils soient drogués ou sidéens. Et il a profité de ce moment pour dénoncer vivement le narcotrafic, tout en invitant les malades à garder en eux l'espérance.

Dieu a voulu que mes pas, après le Sanctuaire de Nossa Senhora Aparecida, me conduisent à ce sanctuaire particulier de la souffrance humaine qu’est l’Hôpital saint François d’Assise. La conversion de votre saint Patron est bien connue : le jeune François abandonne richesses et confort du monde pour se faire pauvre parmi les pauvres ; il comprend que ce ne sont pas les choses, l’avoir, les idoles du monde qui sont la vraie richesse et qui donnent la vraie joie, mais le fait de suivre le Christ et de servir les autres. Peut-être le moment où tout cela devient concret dans sa vie est moins connu : quand il embrasse un lépreux. Ce frère souffrant, exclu, a été « médiateur de la lumière (…) pour saint François d’Assise » (Lettre enc. Lumen fidei, n. 57), parce que, en chaque frère et sœur en difficulté, nous embrassons la chair souffrante du Christ. Aujourd’hui, en ce lieu de lutte contre la dépendance chimique, je voudrais embrasser chacun et chacune d’entre vous, vous qui êtes la chair du Christ, et demander que Dieu remplisse de sens et de ferme espérance votre chemin, et aussi le mien.

Embrasser. Nous avons tous besoin d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, comme saint François. Il y a tant de situations au Brésil, et dans le monde, qui demandent attention, soin, amour, comme la lutte contre la dépendance chimique. Souvent, en revanche, dans nos sociétés prévaut l’égoïsme. Combien de « marchands de mort » suivent la logique du pouvoir et de l’argent à n’importe quel prix ! La plaie du narcotrafic, qui favorise la violence et sème douleur et mort, requiert un acte de courage de toute la société. Ce n’est pas avec la libéralisation de l’usage des drogues, comme on en discute en divers lieux d’Amérique Latine, que l’on pourra réduire la diffusion et l’influence de la dépendance chimique. Il est nécessaire d’affronter les problèmes qui sont à la base de leur utilisation, en promouvant une plus grande justice, en éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie commune, en accompagnant celui qui est en difficulté, et en donnant espérance dans l’avenir. Nous avons tous besoin de regarder l’autre avec le regard d’amour du Christ, d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, afin de lui exprimer proximité, affection, amour.

Mais embrasser n’est pas suffisant. Tendons la main à celui qui est en difficulté, à celui qui est tombé dans l’obscurité de la dépendance, peut-être sans savoir comment, et disons-lui : tu peux te relever, tu peux refaire surface, cela demande un effort, mais c’est possible si tu le veux. Chers amis, je voudrais dire à chacun d’entre vous, mais surtout à tant d’autres qui n’ont pas eu le courage d’entreprendre votre cheminement : tu as le premier rôle dans ton relèvement ; voilà la condition indispensable ! Tu trouveras la main tendue de qui voudra bien t’aider, mais personne ne peut remonter à ta place. Mais vous n’êtes jamais seuls ! L’Église et beaucoup de personnes vous sont proches. Regardez avec confiance devant vous. Votre trajet est long et pénible, mais regardez devant, il y a « un avenir certain, qui se situe dans une perspective différente des propositions illusoires des idoles du monde, mais qui donne un nouvel élan et de nouvelles forces à la vie quotidienne » (Lettre enc. Lumen fidei, n. 57). À vous tous je voudrais redire : ne vous laissez pas voler l’espérance ! Mais je voudrais dire aussi : ne volons pas l’espérance, mais devenons tous des porteurs d’espérance !

Dans l’Évangile nous lisons la parabole du Bon Samaritain qui parle d’un homme assailli par des brigands et laissé comme mort sur le bord de la route. Les gens passent, regardent et ne s’arrêtent pas, ils continuent, indifférents, leur route : ce n’est pas leur affaire ! Combien de fois nous disons que ce n’est pas notre problème, nous tournons notre regard de l’autre côté. Seul un samaritain, un inconnu, le voit, s’arrête, le soulage, lui tend la main et le soigne (Cf. Lc 10, 29-35). Chers amis, je crois qu’ici, dans cet hôpital, la parabole du Bon Samaritain se fait concrète. Ici, ce n’est pas l’indifférence, mais l’attention ; ce n’est pas le désintérêt, mais l’amour. L’Association saint François et le Réseau de traitement de la dépendance chimique enseignent à se pencher sur celui qui est en difficulté parce qu’il voit en lui le visage du Christ, parce qu’en lui c’est la chair du Christ qui souffre. Merci à tout le personnel de service médical et auxiliaire qui travaille ici ; votre service est précieux, faites-le toujours avec amour ; c’est un service rendu au Christ présent dans les frères : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40), nous dit Jésus.

Et je voudrais redire à vous tous qui luttez contre la dépendance chimique, à vous proches qui avez une tâche pas toujours facile : l’Église n’est pas loin de vos peines, mais elle vous accompagne avec affection. Le Seigneur est proche et vous tient par la main. Regardez-le dans les moments plus difficiles et il vous donnera consolation et espérance. Remettez-vous à l’amour maternel de Marie, sa Mère. Ce matin, au sanctuaire d’Aparecida, j’ai confié chacun de vous à son cœur. Là où il y a une croix à porter, là, tout près de nous, il y a toujours Marie, notre Mère. Vous laissant entre ses mains, avec affection je vous bénis tous. Merci !

Journée Mondiale des Lépreux

De petits chiffres pour un immense résultat

Rappel de quelques données chiffrées :

• Avec 15 € (1 790 xfp) on peut avoir une paire de chaussures adaptée ;

• Avec 35 € (4 180 xfp) on peut prendre en charge un patient (dépistage et surveillance du traitement) ;

• Avec 52 € (6 205 xfp) on peut guérir un ulcère plantaire - (sclns.clcctrtsonon .et.choussures.odoprées) ;

• Avec 79 euros (9 430 xfp) on peut guérir un adulte (lèpre multibacillaire) ;

• Avec 6 000 € (715 000 xfp) 3 mois de formation d'un chirurgien en France (traitement des séquelles) ;

• En 2013, l'Ordre de Malte France a récolté 738 000 € (environ 88 millions) pendant la Journée Mondiale des Lépreux.

• 232 857 nouveaux cas dépistés dans le monde en 2012 (chiffres OMS) dont 10% sont des enfants.

En Polynésie française :

• Les quêtes des 4 années précédentes ont rapporté plus de 2 millions de francs par an et la Polynésie française se place au 8° rang national des contributeurs depuis 2 ans.

Pour toute information :
Délégation de la Polynésie française
BP 44590 - 98713 PAPEETE
Tél : 434777 – Mobile : 78 11 03
CCP : 86 372 06 Papeete chèques
E-Mail : delegation987@ordredemaltefrance.org
Site internet : www.ordredemaltefrance.org

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Seigneur, guéris-nous !

Commentaire de l’Évangile du 3ème Dimanche du temps ordinaire

Jésus vient d’apprendre l’arrestation de Jean Baptiste : ceux qui osent dire la vérité, on les fait taire. Ce serait le moment de ne pas faire de vagues, de rester tranquillement charpentier dans son petit village.

Tout au contraire, Jésus, puisqu’on emprisonne son cousin, décide de prendre la suite. Il quitte Nazareth pour Capharnaüm.

Pourquoi ? Ne serait-ce pas parce que Jésus cherche à rencontrer les gens là où ils sont ? Capharnaüm est le « carrefour des païens », une étape sur une grande voie romaine, la « Via Maris », où circulent caravanes de toutes nations et races entre la Méditerranée et Damas, la porte du désert. Le Nazaréen va pouvoir, dans ce nœud de communications, porter la Bonne Nouvelle à tout vent. Prophète de la lumière, il vient spontanément pour éclairer « le pays de l’ombre », médecin des âmes, il va là où se trouvent les malades. Il vient se mettre au plus près de ceux qui sont les plus loin.

Déjà, cette attitude de Jésus nous renvoie à nous-mêmes. Restons-nous frileusement repliés sur nous-mêmes ? Ou nous rendons-nous là où Jésus nous précède, au « carrefour » des païens de notre temps ? Cherchons-nous, comme le firent en leur temps de mutation au XIIe siècle, un saint François ou un saint Dominique, à rejoindre les hommes là où ils vivent, pour leur annoncer l’évangile, dans  leur culture ?

Et que dit Jésus ? Il reprend la prédication du Baptiste : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche. » Changez vos cœurs, transformez vos manières d’agir. Laissez Dieu vraiment guider vos vies. C’est que, spontanément, nous ne sommes pas tournés vers Dieu ni vers les autres. Nous sommes naturellement centrés sur nous-mêmes. La société ne s’améliorera en profondeur que si je commence à me changer moi-même. Demandons-nous quelle est la conversion bien concrète que Dieu nous demande en ce moment, dans nos familles, notre entourage, notre métier...

C’est d’ailleurs, au cœur de leur vie professionnelle, que Jésus va appeler les premiers apôtres : Pierre, André, Jacques et Jean. Et nous voyons déjà, en eux, la conversion commencer. Si Jésus a quitté la tranquillité de son Nazareth, ces quatre marins pêcheurs laissent barques, filets et père pour marcher à la suite de Jésus.

L’Esprit nous invite tous à ne pas avoir peur d'annoncer la Bonne Nouvelle. Le pape François nous le rappelle. Sachons, à l’exemple des premiers appelés, que si cela ne se fait pas sans combats, cela se vit aussi avec joie, si nous restons au Christ.

Qu'est-ce qu’évangéliser ? Prenons le temps de contempler longuement Jésus. Il proclame une Bonne Nouvelle : le Royaume de Dieu est arrivé ! Il enseigne longuement, en paraboles et, sans doute, comme les rabbins de son temps, en faisant apprendre par cœur, par le cœur, des textes que ses auditeurs n’ont jamais oublié... « Bienheureux les pauvres de cœur ». Enfin il guérit, il se laisse émouvoir par toutes les souffrances rencontrées sur son chemin. Oui, Seigneur, guéris-nous ! Et fais de nous des témoins de ta tendresse.

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