PKO 25.12.2014

Eglise cath papeete 1Jeudi 25 décembre 2014 – Solennité de la Nativité du Seigneur – Année B
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°68/2014

HUMEURS

Notre langage dit qui nous sommes…

Bonjour a tous ! Comme vous le savez tous, la date de mon anniversaire approche. Tous les ans, il y a une grande célébration en mon honneur et je pense que cette année encore cette célébration aura lieu. Pendant cette période, tout le monde fait du shopping, achète des cadeaux, il y a plein de publicité à la radio et dans les magasins, et tout cela augmente au fur et à mesure que mon anniversaire se rapproche.

C’est vraiment bien de savoir, qu’au moins une fois par an, certaines personnes pensent à moi. Pourtant je remarque que si au début les gens paraissaient comprendre et semblaient reconnaissants de tout ce que j’ai fait pour eux, plus le temps passe, et moins ils semblent se rappeler la raison de cette célébration. Les familles et les amis se rassemblent pour s’amuser, mais ils ne connaissent pas toujours le sens de la fête. Je me souviens que l’année dernière il y avait un grand banquet en mon honneur. La table de la salle à manger était remplie de mets délicieux, de gâteaux, de fruits et de chocolats. La décoration était superbe et il y avait beaucoup de magnifiques cadeaux emballés de manière très spéciale.

Mais vous savez quoi ? Je n’étais pas invité... J’étais en théorie l’invité d’honneur... mais personne ne s’était rappelé de moi et ils ne m’ont pas envoyé d’invitation. La fête était en mon honneur, mais quand ce grand jour est arrivé, on m’a laissé dehors, et ils m’ont fermé la porte à la figure... et pourtant moi, je voulais être avec eux et partager leur table. En réalité, je n’étais pas surpris de cela car depuis quelques années, toutes les portes se referment devant moi.

Comme je n’étais pas invité, j’ai décidé de me joindre à la fête sans faire de bruit, sans me faire remarquer. Je me suis mis dans un coin, et j’ai observé. Tout le monde buvait, certains étaient ivres, ils faisaient des farces, riaient à propos de tout. Ils passaient un bon moment. Pour couronner le tout, ce gros bonhomme à la barbe blanche est arrivé, vêtu d’une longue robe rouge et il criait sans arrêt : « ho, ho, ho ! » il s’est assis sur le sofa et tous les enfants ont couru autour de lui, criant : « Père Noël ! Père Noël ! » comme si la fête était en son honneur ! À minuit, tout le monde a commencé à s’embrasser ; j’ai ouvert mes bras et j’ai attendu que quelqu’un vienne me serrer dans ses bras et vous savez quoi... personne n’est venu à moi...

Soudain ils se sont tous mis à s’échanger des cadeaux. Ils les ont ouverts un par un, en grande excitation. Quand tout a été déballé, j’ai regardé pour voir si peut-être, un cadeau était resté pour moi. Qu’auriez-vous ressenti si le jour de votre anniversaire, tout le monde s’échangeait des cadeaux et que vous n’en receviez aucun ? J’ai enfin compris que je n’étais pas désiré à cette soirée et je suis parti silencieusement. Tous les ans ça empire. Les gens se rappellent seulement de ce qu’ils boivent et mangent, des cadeaux qu’ils ont reçus, et plus personne ne pense à moi.

J’aurais voulu pour la fête de Noel, cette année que vous me laissiez rentrer dans vos vies. J’aurais souhaité que vous vous rappeliez qu’il y a plus de 2000 ans de cela, je suis venu au monde dans le but de donner ma vie pour vous, et en définitive pour vous sauver. Aujourd’hui je souhaite seulement que vous croyiez à cela de tout votre cœur. Comme nombreux, sont ceux qui ne m’ont pas invité à leur fête l’an passé, je vais cette fois organiser ma propre fête et j’espère que vous serez nombreux à me rejoindre.

Jésus

© saintpothin.fr

Cathedralenoel2014MESSE D’EDDIE LUND 

Cette année la chorale Kikiria Peata a introduit dans son programme de la nuit de Noël le commun de la messe d’Eddie LUND. Cette Messe, pour la première fois, fut chantée le 25 Décembre 1954 à la cathédrale Notre Dame de Papeete. Une bande musicale fut enregistrée lors de la répétition générale le 23 Décembre.Elle fut composée dans son ensemble par Eddie Lund, qui en assurait également, comme organiste, l'accompagnement. Madame Sarah Dexter dirigeait le chœur composé entièrement de résidents de Papeete, et de Monsieur Henri Drollet, Ténor, Soliste. Cette Messe est donc une œuvre complètement locale, composition, exécutants, dirigeants.

Un grand merci à Yves ROCHE de nous avoir donné les partitions. 

Le peuple qui marchait dans les ténèbres…

Homélie de la nuit de Noël 2013 du pape François

« Ne craignez pas ! Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la miséricorde, notre Père pardonne toujours. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix », annonce le pape François dans son homélie pour la nuit de Noël, en la basilique Saint-Pierre de Rome.

Chers frères et sœurs,

1. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9,1).

Cette prophétie d’Isaïe ne finit jamais de nous émouvoir, spécialement quand nous l’écoutons dans la Liturgie de la Nuit de Noël. Et ce n’est pas seulement un fait émotif, sentimental ; elle nous émeut parce qu’elle dit la réalité profonde de ce que nous sommes : nous sommes un peuple en chemin, et autour de nous – et aussi en nous – il y a ténèbres et lumière. Et en cette nuit, tandis que l’esprit des ténèbres enveloppe le monde, se renouvelle l’évènement qui nous émerveille toujours et nous surprend : le peuple en marche voit une grande lumière. Une lumière qui nous fait réfléchir sur ce mystère : mystère du marcher et du voir.

Marcher. Ce verbe nous fait penser au cours de l’histoire, à ce long chemin qu’est l’histoire du salut, à commencer par Abraham, notre père dans la foi, que le Seigneur appela un jour à partir, à sortir de son pays pour aller vers la terre qu’il lui indiquerait. Depuis lors, notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise. Cette histoire est toujours accompagnée par le Seigneur ! Il est toujours fidèle à son alliance et à ses promesses. Parce qu’il est fidèle, « Dieu est lumière, en lui point de ténèbres » (1 Jn 1, 5). De la part du peuple, au contraire, alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion ; moments de peuple pèlerin et moments de peuple errant.

Dans notre histoire personnelle aussi, alternent des moments lumineux et obscurs, lumières et ombres. Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous. « Celui qui a de la haine contre son frère – écrit l’apôtre Jean – est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres l’ont rendu aveugle » (1Jn 2, 11). Peuple en marche, mais peuple pèlerin qui ne veut pas être peuple errant.

2. En cette nuit, comme un faisceau de lumière d’une grande clarté, résonne l’annonce de l’Apôtre : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tt 2, 11).

La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus, né de la Vierge Marie, vrai homme et vrai Dieu. Il est venu dans notre histoire, il a partagé notre chemin. Il est venu pour nous libérer des ténèbres et nous donner la lumière. En Lui est apparue la grâce, la miséricorde, la tendresse du Père : Jésus est l’Amour qui s’est fait chair. Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a établi sa tente au milieu de nous.

3. Les bergers ont été les premiers à voir cette « tente », à recevoir l’annonce de la naissance de Jésus. Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginalisés. Et ils ont été les premiers parce qu’ils veillaient dans la nuit, gardant leurs troupeaux. C’est une loi du pèlerin de veiller, et eux veillaient. Avec eux, arrêtons-nous devant l’Enfant, arrêtons-nous en silence. Avec eux remercions le Seigneur de nous avoir donné Jésus, et avec eux laissons monter du plus profond de notre cœur la louange de sa fidélité : Nous te bénissons, Seigneur Dieu Très-Haut, qui t’es abaissé pour nous. Tu es immense, et tu t’es fait petit ; tu es riche, et tu t’es fait pauvre ; tu es le tout-puissant, et tu t’es fait faible.

En cette Nuit, partageons la joie de l’Évangile : Dieu nous aime, il nous aime tant qu’il a donné son Fils comme notre frère, comme lumière dans nos ténèbres. Le Seigneur nous répète : « Ne craignez-pas » (Lc 2, 10). Comme les anges ont dit aux bergers : « Ne craignez pas ». Et moi aussi je répète à vous tous : Ne craignez pas ! Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est la miséricorde : notre Père nous pardonne toujours. Il est notre paix. Amen.

© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana