PKO 23.11.2014

Dimanche 23 novembre 2014 – Solennité du Christ Roi de l’Univers – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°61/2014

EN MARGE DE L’ACTUALITÉ

Respecter les femmes, tout le monde y gagne

25 novembre : Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

L’humanité a été créée à deux visages, le masculin et le féminin, pour la diversité, la complémentarité et sans nul doute la beauté… D’où vient que l’un d’eux soit si souvent défiguré, nié ou pire, maltraité par l’autre, comme si la violence devait remplacer l’harmonie prévue depuis les origines ? Le Pape François nous invite à prier et agir afin que les droits et la dignité des femmes soient respectés dans toutes nos cultures. Un défi de taille à relever !

Deux simples chiffres suffiraient à crier l’injustice faite aux femmes dans le monde : alors qu’elles représentent près de 51% de la population de certains continents, ce nombre tombe à 48% dans des pays tels que la Chine ou l’Inde, ce qui fait dire à Ambrose Vedam, jésuite indien : « C’est un miracle qu’une femme survive en Inde ». Une boutade  très répandue rappelle qu’« un homme sur deux est une femme ». On aimerait donc que ce soit tout à fait vrai. Commençons par observer notre langage. Une simple règle de grammaire peut en dire long : le masculin qui prime sur le féminin  par exemple, ou encore l’emploi du mot « homme » pour signifier « l’être humain ».

La violence faite aux femmes n’est l’apanage d’aucune culture, d’aucun continent, d’aucune religion. Il nous appartient de nous informer et de lutter contre toute pensée faite d’a priori et d’ignorance. La femme est celle qui donne la vie, la soutient dans ses premiers balbutiements, elle en tire une véritable force de vie. Mais elle est aussi « la plus fragile dans la misère car elle peut être regardée comme une proie, sujette aux agressions sexuelles, aux violences ».Notre humanité ne reste pas inactive devant cette injustice. Partout, dans le monde et en France, des personnes se mobilisent et des lieux sont ouverts à celles qui « cherchent un endroit pour souffler ».

« L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous ».

Par ailleurs, on pourrait s’interroger sur la place des femmes dans notre propre Eglise. Héritière d’une longue histoire, celle-ci a encore bien du chemin à faire pour leur reconnaître une égalité de droits avec les hommes. Sans forcément réclamer les mêmes prérogatives que ces derniers, elles ont une grâce qui leur est propre et peuvent prétendre avoir droit à la parole et à davantage de responsabilités. Il est heureux que la réflexion constructive du Pape François laisse augurer d’une possible évolution dans ce domaineN’oublions pas que, depuis toujours dans l’histoire du salut, certaines ont su prendre leur place et agir avec audace, comme ce fut le cas par exemple de Judith, de Marie de Magdala, de Lydie et de beaucoup d’autres. Oui, la marche des femmes est en route et nous pouvons espérer que « Des eaux jailliront dans le désert ».

Puisse cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en union avec des millions d’hommes et de femmes dans le monde, contribuer à ouvrir nos mains et incliner nos cœurs vers un profond respect de nos mères, filles, sœurs, amies connues et inconnues.

Marie Dominique CORTHIER

 

Faire de chaque instant un don d’amour

Audience générale du mercredi 19 novembre 2014 – Pape François

« L’appel de Dieu à la sainteté est une invitation à vivre et à lui offrir chaque moment de notre existence avec joie, en faisant un don d’amour pour les personnes qui nous entourent », explique le pape François.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Un grand don du Concile Vatican II est d’avoir retrouvé une vision d’Église fondée sur la communion, et d’avoir inclus également le principe de l’autorité et de la hiérarchie dans cette perspective. Cela nous a aidés à mieux comprendre que tous les chrétiens, en tant que baptisés, ont une dignité égale devant le Seigneur et qu’ils sont liés par la même vocation, qui est celle à la sainteté (cf. Const. Lumen gentium, 39-42). À présent, nous nous demandons : en quoi consiste cette vocation universelle à être saints ? Et comment pouvons-nous la réaliser ?

Avant tout, nous devons avoir bien à l’esprit que la sainteté n’est pas quelque chose que nous nous procurons, que nous obtenons par nos qualités et nos capacités. La sainteté est un don, c’est le don que nous fait le Seigneur Jésus, lorsqu’il nous prend avec lui et qu’il nous revêt de lui-même, il nous rend comme lui. Dans la Lettre aux Éphésiens, l’apôtre Paul affirme que « le Christ a aimé l’Église et s’est donné lui-même pour elle, pour la rendre sainte » (Ep 5, 25-26). Voilà, la sainteté est véritablement le visage le plus beau de l’Église, le visage le plus beau : c’est se redécouvrir en communion avec Dieu, dans la plénitude de sa vie et de son amour. On comprend alors que la sainteté n’est pas une prérogative uniquement de certains: la sainteté est un don qui est offert à tous, sans exclure personne, et qui constitue ainsi le caractère distinctif de chaque chrétien.

Tout cela nous fait comprendre que pour être saints, il ne faut pas nécessairement être évêques, prêtres ou religieux : non, nous sommes tous appelés à devenir saints ! Tant de fois également, nous sommes tentés de penser que la sainteté est réservée uniquement à ceux qui ont la possibilité de se détacher des affaires ordinaires, pour se consacrer exclusivement à la prière. Mais il n’en est pas ainsi ! Certains pensent que la sainteté signifie fermer les yeux et prendre l’expression des images pieuses. Non ! Cela n’est pas la sainteté ! La sainteté est quelque chose de plus grand, de plus profond, que nous donne Dieu. Au contraire, c’est en vivant avec amour et en offrant son témoignage chrétien dans les tâches quotidiennes que nous sommes appelés à devenir saints. Et chacun dans les conditions et dans l’état de vie dans lequel il se trouve. Mais toi tu es consacré, tu es consacrée ? Sois saint en vivant avec joie ton don et ton ministère. Tu es marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton mari, de ta femme, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Tu es baptisé et pas marié ? Sois saint en accomplissant avec honnêteté et compétence ton travail et en offrant du temps au service de tes frères. « Mais père, je travaille dans une usine ; je suis comptable, toujours entouré de chiffres, là, on ne peut pas être saint... ». « Oui, oui, là on peut ! Là où tu travailles, tu peux devenir saint. Dieu te donne la grâce de devenir saint. Dieu se communique à toi ». On peut devenir saint toujours en tout lieu, c’est-à-dire que l’on peut s’ouvrir à cette grâce qui œuvre en nous et nous conduit à la sainteté. Tu es parent ou grand parent ? Sois saint en enseignant avec passion aux enfants ou aux petits-enfants à reconnaître et à suivre Jésus. Et il faut beaucoup de patience pour cela, pour être un bon parent, un bon grand-père, une bonne mère, une bonne grand-mère, il faut beaucoup de patience et dans cette patience, vient la sainteté : en exerçant la patience. Tu es catéchiste, éducateur ou volontaire ? Sois saint en devenant un signe visible de l’amour de Dieu et de sa présence à nos côtés. Voilà : chaque état de vie conduit à la sainteté, toujours ! Chez toi, dans la rue, au travail, dans l’Église, à ce moment et dans ton état de vie a été ouverte la voie vers la sainteté. Ne vous découragez pas et allez sur cette voie. C’est vraiment Dieu qui nous donne la grâce. Le Seigneur ne demande que cela : que nous soyons en communion avec Lui et au service de nos frères.

Dès lors, chacun de nous peut faire un petit examen de conscience ; à présent, nous pouvons le faire, que chacun réponde à soi-même, en silence : comment avons-nous répondu jusqu’à présent à l’appel du Seigneur à la sainteté ? Ai-je envie de devenir un peu meilleur, d’être plus chrétien, plus chrétienne ? Telle est a voie de la sainteté. Lorsque le Seigneur nous invite à devenir saints, il ne nous appelle pas à quelque chose de lourd, de triste... Au contraire ! C’est l’invitation à partager sa joie, à vivre et à offrir avec joie chaque moment de notre vie, en le faisant devenir dans le même temps un don d’amour pour les personnes qui sont à nos côtés. Si nous comprenons cela, tout change et acquiert un sens nouveau, un beau sens, un sens qui commence avec les petites choses de chaque jour. Un exemple. Une dame va au marché faire les courses et rencontre une voisine et elles commencent à parler, puis arrivent les commérages et cette dame dit : « Non, non, moi, je ne parlerai mal de personne ». Cela est un pas vers la sainteté, cela nous aide à devenir plus saint. Puis, à la maison, ton enfant te demande de parler un peu de ses histoires : « Oh non, je suis si fatigué, j’ai beaucoup travaillé aujourd’hui... » — « Mais toi, installe-toi et écoute ton enfant, qui en a besoin ! ». Et on s’installe, on écoute avec patience: cela est un pas vers la sainteté. Puis finit la journée, nous sommes tous fatigués, mais il y a la prière. Faisons la prière : cela aussi est un pas vers la sainteté. Puis arrive le dimanche et nous allons à la Messe, nous faisons la communion, parfois précédée d’une belle confession qui nous purifie un peu. Cela est un pas vers la sainteté. Puis, nous pensons à la Vierge, si bonne, si belle, et nous prenons le chapelet et nous la prions. Cela est un pas vers la sainteté. Puis je vais dans la rue, je vois un pauvre, quelqu’un dans le besoin, je m’arrête, je l’interroge, je lui donne quelque chose : cela est un pas vers la sainteté. Ce sont de petites choses, mais tant de petits pas vers la sainteté. Chaque pas vers la sainteté fera de nous des personnes meilleures, libérées de l’égoïsme et de la fermeture sur soi, et ouvertes aux frères et à leurs nécessités.

Chers amis, dans la première Lettre de saint Pierre nous est adressée cette exhortation : « Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants d'une multiple grâce de Dieu. Si quelqu’un parle, que ce soit comme les paroles de Dieu ; si quelqu’un assure le service, que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu, afin qu’en tout Dieu soit glorifié par Jésus Christ » (4, 10-11). Voici l’invitation à la sainteté ! Accueillons-la avec joie, et soutenons-nous les uns les autres, afin que le chemin vers la sainteté ne se parcoure pas seul, chacun pour soi, mais se parcoure ensemble, dans l’unique corps qui est l’Église, bien-aimée et rendue sainte par le Seigneur Jésus Christ. Allons de l’avant avec courage, sur ce chemin de la sainteté.

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La générosité de Dieu qui donne toujours davantage !

Homélie du pape François pour la solennité du Christ Roi 2013

« La grâce de Dieu est toujours plus abondante que la prière qui l’a demandée. Le Seigneur donne toujours plus, il est tellement généreux, il donne toujours plus que ce qui lui est demandé », souligne le pape François.

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, la solennité du Christ Roi de l’univers, couronnement de l’année liturgique, marque également la conclusion de l’Année de la Foi, promulguée par le Pape Benoît XVI, pour qui nous avons maintenant une pensée pleine d’affection et de reconnaissance pour ce don qu’il nous a fait. Avec cette initiative providentielle, il nous a donné la possibilité de redécouvrir la beauté de ce chemin de foi qui a débuté le jour de notre Baptême, qui nous a faits fils de Dieu et frères dans l’Église. Un chemin qui a pour objectif final la pleine rencontre avec Dieu, et au cours duquel l’Esprit Saint nous purifie, nous élève, nous sanctifie, pour nous faire entrer dans le bonheur auquel aspire notre cœur.

Je désire également adresser une salutation cordiale et fraternelle aux Patriarches et aux Archevêques Majeurs des Églises orientales catholiques, ici présents. L’échange de la paix, que j’accomplirai avec eux, veut exprimer avant tout la reconnaissance de l’Évêque de Rome à l’égard de ces communautés, qui ont confessé le nom du Christ avec une fidélité exemplaire, souvent payée fort cher.

En même temps, par leur intermédiaire, je veux rejoindre avec ce geste tous les chrétiens qui vivent en Terre Sainte, en Syrie et dans tout l’Orient, afin d’obtenir pour tous le don de la paix et de la concorde.

Les lectures bibliques qui ont été proclamées ont comme fil conducteur la centralité du Christ. Le Christ est au centre, le Christ est le centre. Le Christ centre de la création, le Christ centre du peuple, le Christ centre de l’histoire.

1. L’Apôtre Paul nous offre une vision très profonde de la centralité de Jésus. Il nous le présente comme le Premier-né de toute la création : en lui, par lui et pour lui toutes choses furent créées. Il est le centre de toutes choses, il est le principe : Jésus Christ, le Seigneur. Dieu lui a donné la plénitude, la totalité, pour qu’en lui toutes choses soient réconciliées (cf. Col. 1, 12-20). Seigneur de la création, Seigneur de la réconciliation.

Cette image nous fait comprendre que Jésus est le centre de la création ; et, par conséquent, l’attitude demandée au croyant, s’il veut être tel, est de reconnaître et d’accueillir dans sa vie cette centralité de Jésus-Christ, dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses œuvres. Et ainsi nos pensées seront des pensées chrétiennes, des pensées du Christ. Nos œuvres seront des œuvres chrétiennes, des œuvres du Christ, nos paroles seront des paroles chrétiennes, des paroles du Christ. Par contre, quand on perd ce centre, parce qu’on le substitue avec quelque chose d’autre, il n’en vient que des dommages, pour l’environnement autour de nous et pour l’homme lui-même.

2. En plus d’être le centre de la création et centre de la réconciliation, le Christ est le centre du peuple de Dieu. Et précisément aujourd’hui il est ici, au milieu de nous. Maintenant il est ici dans la Parole, et il sera ici sur l’autel, vivant, présent, au milieu de nous, son peuple. C’est ce qui nous est exposé dans la première Lecture, qui raconte le jour où les tribus d’Israël vinrent chercher David et, devant le Seigneur, lui donnèrent l’onction de roi sur Israël (cf. 2 S 5, 1-3). À travers la recherche de la figure idéale du roi, ces hommes cherchaient en réalité Dieu lui-même : un Dieu qui se fasse proche, qui accepte de devenir compagnon de route de l’homme, qui se fasse leur frère.

Le Christ, descendant du roi David, est justement le « frère » autour duquel se constitue le peuple, qui prend soin de son peuple, de nous tous, au prix de sa vie. En lui nous sommes un ; un seul peuple uni à lui, nous partageons un seul chemin, un seul destin. C’est seulement en lui, en lui comme centre, que nous avons notre identité comme peuple.

3. Enfin, le Christ est le centre de l’histoire de l’humanité, et aussi le centre de l’histoire de tout homme. C’est à lui que nous pouvons rapporter les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses dont notre vie est tissée. Lorsque Jésus est au centre, même les moments les plus sombres de notre existence s’éclairent, et il nous donne l’espérance, comme cela arrive au bon larron dans l’Évangile d’aujourd’hui.

Tandis que tous les autres s’adressent à Jésus avec mépris – « Si tu es le Christ, le Roi Messie, sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! » – cet homme, qui a commis des erreurs dans sa vie, à la fin, repenti, s’agrippe à Jésus crucifié en implorant : « Souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton Royaume » (Lc 23, 42). Et Jésus lui promet : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (v. 43) : son Royaume. Jésus prononce seulement la parole du pardon, non celle de la condamnation ; et quand l’homme trouve le courage de demander ce pardon, le Seigneur ne laisse jamais tomber une telle demande. Aujourd’hui, nous pouvons tous penser à notre histoire, à notre cheminement. Chacun de nous a son histoire ; chacun de nous a aussi ses erreurs, ses péchés, ses moments heureux et ses moments sombres. Cela fera du bien, au cours de cette journée, de penser à notre histoire, et regarder Jésus, et de tout cœur lui répéter de nombreuses fois, mais avec le cœur, en silence, chacun de nous : « Souviens-toi de moi, Seigneur, maintenant que tu es dans ton Royaume ! Jésus, souviens-toi de moi, parce que je veux devenir bon, je veux devenir bon, mais je n’ai pas la force, je ne peux pas : je suis pécheur, je suis pécheresse. Mais souviens-toi de moi, Jésus. Tu peux te souvenir de moi, parce que tu es au centre, tu es justement dans ton Royaume ! ». Que c’est beau ! Faisons-le tous aujourd’hui, chacun dans son cœur, de nombreuses fois. « Souviens-toi de moi, Seigneur, toi qui es au centre, toi qui es dans ton Royaume ! ».

La promesse de Jésus au bon larron nous donne une grande espérance : elle nous dit que la grâce de Dieu est toujours plus abondante que la prière qui l’a demandée. Le Seigneur donne toujours plus, il est tellement généreux, il donne toujours plus que ce qui lui est demandé : tu lui demandes qu’il se rappelle de toi, et il t’emmène dans son Royaume ! Jésus est bien le centre de nos désirs de joie et de salut. Allons tous ensemble sur cette route !

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Des douches pour les sans-abri à l’ombre de Saint Pierre

Une Église au service des pauvres… et à Tahiti ?

Alors qu’à Papeete, sous l’égide de la municipalité, et dans le plus grand silence de l’Église, la chasse aux SDF est organisée, les travaux devaient commencer lundi 17 novembre au Vatican pour installer trois douches publiques à la disposition des SDF, nombreux autour de la place Saint-Pierre.

Venir au Vatican se doucher ? L’idée peut sembler aussi baroque que la colonnade du Bernin, près de laquelle trois douches publiques sont en cours d’installation depuis lundi 17 novembre, mais cela répond à une nécessité pour les sans-abri à qui elles sont destinées. Ajouté à un réaménagement prévu des toilettes pour pèlerins visitant la basilique Saint-Pierre, le futur dispositif fait suite à une demande de l’aumônier du pape François, Mgr Konrad Krajewski.

Cet actif évêque polonais chargé des œuvres de charité du pape a pris conscience de ce besoin lorsqu’un sans-abri, le mois dernier, avait d’abord décliné son invitation à dîner parce qu’il n’était pas assez propre. Comme l’a confié Mgr Krajewski au vaticaniste de La Stampa, il est plus facile pour une personne démunie de manger que de se laver à Rome, en dépit de structures existantes dans la capitale italienne, notamment la Caritas. D’où cette initiative, déjà imitée par d’autres paroisses du diocèse romain.

GÉRER AUSSI LA MIXITÉ DANS L’ACCÈS AUX LIEUX

Elles peuvent compter sur un appui financier du bureau pontifical de Mgr Krajewski, qui cherche aussi à convaincre les élèves en école de coiffure d’offrir des coupes de cheveux aux SDF. La fondation du chanteur italien Andrea Bocelli offre aussi ses moyens. « Il est plus facile de préparer des paninis que de faire tourner un service de douches, qui exige volontaires, serviettes, machines à laver », estime l’aumônier du pape. Il faut gérer aussi la mixité dans l’accès aux lieux.

Bien qu’à rayonnement local, l’initiative du Vatican est emblématique d’un pontificat cherchant à se tourner vers les plus pauvres. À l’exemple aussi des quatre SDF qui avaient été invités, le 17 décembre dernier, à petit-déjeuner au réfectoire de la résidence vaticane de Sainte-Marthe à l’occasion de l’anniversaire du pape François.

Ces démarches de charité signalent également l’importante présence de sans-abri sous les fenêtres de Saint-Pierre. Une réalité dont avait rendu compte en 2008 une volontaire d’ATD Quart Monde, Monique Tonglet-Vélu, dans un bref ouvrage, Neuf mois place Saint-Pierre (Éd. DDB). Après le départ des touristes, les SDF restent nombreux à prendre place pour la nuit aux abords du Vatican, dormant notamment au pied des murs de la salle de presse du Saint-Siège.

Sébastien Maillard, à Rome

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La fausse compassion de l’avortement et de l’euthanasie

Message du Pape aux médecins catholiques – 15 novembre 2014

Le pape met en garde les médecins contre la « fausse compassion » qui estime que « favoriser l’avortement c'est aider la femme, que procurer l’euthanasie est un geste digne, que "produire" un enfant considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don, est une conquête scientifique ». « La compassion évangélique c’est au contraire accompagner au moment du besoin, c’est la compassion du Bon Samaritain, qui voit, qui a pitié, s’approche et offre une aide concrète », explique-t-il.

Bonjour !

Merci de votre présence et merci aussi pour vos vœux : que le Seigneur me prête vie et santé ! Mais cela dépend aussi des médecins, qu’ils aident le Seigneur ! […].

Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, grâce aux progrès scientifiques et techniques, les possibilités de guérison physique ont considérablement augmenté ; néanmoins, sous certains aspects, la capacité de « prendre soin » de la personne, surtout quand celle-ci est souffrante, fragile et sans défense, semble diminuer. En effet, les conquêtes de la science et de la médecine peuvent contribuer à améliorer la vie humaine mais à condition de ne pas s’éloigner de la racine éthique qui caractérise ces disciplines. Pour cette raison, vous, médecins catholiques, vous vous efforcez de vivre votre profession comme une mission humaine et spirituelle, comme un véritable apostolat.

L’attention envers la vie humaine, plus particulièrement celle qui souffre le plus de difficultés, autrement dit le malade, la personne âgée, l’enfant, implique profondément la mission de l’Église. Cette dernière se sent également appelée à participer au débat qui a pour objet la vie humaine, en présentant sa propre proposition fondée sur l’Évangile. Dans beaucoup d’endroits, la qualité de la vie est liée principalement aux possibilités économiques, au « bien-être », à la beauté et aux plaisirs de la vie physique, oubliant d’autres dimensions plus profondes – relationnelles, spirituelles et religieuses – de l’existence. En réalité, à la lumière de la foi et d’une juste raison, la vie humaine est toujours sacrée et toujours « de qualité ». Il n’existe pas de vie humaine plus sacrée qu’une autre : toute vie humaine est sacrée ! Tout comme il n’existe pas de vie humaine qualitativement plus significative qu’une autre, en vertu de moyens, droits, opportunités économiques et sociales plus grands.

C’est ce que vous, médecins catholiques, vous essayez d’affirmer tout d’abord par votre attitude professionnelle. Vous travaillez en témoignant par la parole et l’exemple que la vie humaine est toujours sacrée, valable et inviolable, et, comme telle, doit être aimée, défendue et soignée. Cette attitude professionnelle qui vous caractérise, enrichie par un esprit de foi, est une raison de plus pour collaborer avec tous ceux qui – même sans les mêmes perspectives religieuses ou la même ligne de pensée – reconnaissent la dignité de la personne humaine comme critère dans leur activité. En effet, si le serment d’Hippocrate vous engage à être toujours des serviteurs de la vie, l’Évangile vous pousse à aller plus loin : à l’aimer toujours et à tout moment, surtout quand celle-ci a besoin d’attentions particulières et de soins. En 70 ans d’activités dignes d’estime, c’est ainsi que les membres de votre association ont agi. Je vous exhorte à persévérer avec humilité et confiance dans cette voie, en vous efforçant de poursuivre vos objectifs statutaires qui, au plan médical et moral, incluent l’enseignement du magistère de l’Église.

La pensée dominante propose parfois une « fausse compassion » : celle qui estime que favoriser l’avortement est aider la femme, que procurer l’euthanasie est un geste digne, que « produire » un enfant considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don, est une conquête scientifique ; tout comme utiliser des vies humaines comme des cobayes de laboratoire pour, présume-t-on, en sauver d’autres. La compassion évangélique c’est au contraire accompagner au moment du besoin, c’est la compassion du Bon Samaritain, qui « voit », qui « a pitié », s’approche et offre une aide concrète (cf. Lc 10,33). Votre mission de médecins vous met quotidiennement en contact avec tant de formes de souffrance : je vous encourage à les prendre en charge comme de « bons samaritains », en veillant tout particulièrement aux personnes âgées, aux malades et aux infirmes. Être fidèle à l’Évangile de la vie et au respect de celle-ci comme don de Dieu, demande parfois des choix courageux et à contre-courant qui peuvent, dans certaines circonstances particulières, aller jusqu’à l’objection de conscience. Avec toutes les conséquences sociales que ce genre de fidélité comporte. Nous vivons une époque d’expérimentations avec la vie. Mais nous l’expérimentons mal. Fabriquer des enfants au lieu de les accueillir comme un don, vous disais-je. Jouer avec la vie. Attention, cela est un péché contre le Créateur : contre Dieu Créateur, qui a créé les choses ainsi. Que de fois, dans ma vie de prêtre, j’ai entendu des objections comme : « Mais, dis-moi, pourquoi l’Église s’oppose-t-elle à l’avortement, par exemple ? Est-ce un problème religieux ? » – « Non, non. Ce n’est pas un problème religieux » – « Est-ce un problème philosophique ? » – « Non, non ce n’est pas un problème philosophique ». C’est un problème scientifique, car il s’agit d’une vie humaine et on ne saurait éliminer une vie humaine pour résoudre un problème. « Mais non, la pensée moderne… » – « Mais, écoute, dans la pensée antique comme dans la pensée moderne, le mot tuer veut dire la même chose ! ». Et cela vaut aussi pour l’euthanasie : nous savons tous que, dans cette culture du rejet, tant de personnes âgées sont victimes d’une euthanasie cachée. Mais il y a aussi l’autre [euthanasie déclarée]. C’est comme dire à Dieu : « Non, la fin de la vie c’est moi qui la fais, comme je veux ». Un péché contre Dieu Créateur. Pensez bien à cela.

Je souhaite que les 70 années de vie de votre association puissent stimuler un autre chemin de croissance et de maturation. Puissiez-vous collaborer avec toutes les personnes et institutions qui partagent avec vous l’amour de la vie et s’emploient à la servir dans sa dignité, sa sacralité et son inviolabilité. Saint Camille de Lellis, en suggérant sa méthode la plus efficace pour soigner un malade, disait tout simplement : « Mettez plus de cœur dans ces mains ». Mettez plus de cœur dans ces mains. C’est mon vœu à moi aussi. Que la sainte Vierge, la Salus infirmorum, soutienne les bonnes intentions que vous ferez pour continuer votre action. Je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi, et de tout cœur je vous donne ma bénédiction. Merci.

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« Que l’on m’assassine est la meilleure chose qui puisse m’arriver »

Une confidence du pape François

S'il a conscience que sa vie est menacée, le pape François ne s'en soucie pas, comme il l'a confié à un prêtre argentin lors d’une rencontre privée.

Le père Juan Carlos Molina, responsable du Secrétariat pour la prévention de l'abus des drogues et le trafic de la drogue de l'État argentin, a révélé le contenu d'une conversation qu'il a récemment eue avec le Pape François lors d'une rencontre à Rome. « Quand j'ai dit au Pape : “Faites attention, on peut vous tuer”, celui-ci a reconnu qu'il était menacé et a ajouté : “C'est la meilleure chose qui puisse m'arriver. Et à vous aussi !” »Le prêtre lui a alors rétorqué : « Non, j'ai tout juste 47 ans », soit trente ans de moins que le Saint Père.

Par la suite, des journalistes du programme de Dady Brieva, une radio locale, l'ont interrogé sur cette étrange phrase, mais le prêtre argentin n'a rien dit de plus, si ce n'est que cette phrase pourrait être liée à la vision qu'a le Pape François de sa mission de successeur de Pierre. Dans le contexte actuel que connaît l'Église catholique, a-t-il ajouté,« le Pape est bien conscient que sa tâche n’est pas aisée ». « En fait, il a déjà été menacé (…). Il a donné un coup de pied dans la fourmilière »Et le père Molina d'ajouter : « Connaissant un peu l'histoire de l'Église et des papes (…), il paraît évident que François occupe un “poste dangereux”. »

Le père Molina est retourné voir le Souverain Pontife ce mercredi 12 novembre afin de lui présenter un groupe de jeunes guéris de leur addiction à la drogue. Il a également révélé que, lors de leur précédente rencontre, le Pape lui avait apporté son soutien dans le projet que le prêtre défend en Argentine : ne plus pénaliser les consommateurs de drogue mais de se concentrer sur les gros trafiquants.

Menacé par la mafia et les islamistes

Ce n'est pas la première fois que le pape François aborde en toute simplicité le sujet de sa propre mort. Ainsi, dans l'avion qui le ramenait de Corée du Sud, il avait estimé que sa popularité « durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père ! » Le Pape, âgé de 77 ans, et ayant par le passé vécu sous une dictature sanglante, ne semble en rien impressionné par les rumeurs de menaces à son encontre. On se souvient qu'à la veille du départ du Pape pour l'Albanie, différentes sources concordantes avaient confirmé que la menace d'un attentat par des militants de l'EI se précisait.

En novembre 2013, un magistrat italien avait également lancé l'alarme sur les risques courus par le pape François du fait de sa croisade contre les intérêts financiers de la mafia. « Le pape François gêne la mafia. Si les parrains en ont le pouvoir, ils tenteront de l'arrêter. Le souverain pontife est en danger, avait déclaré Nicola Gratteri, procureur de Reggio de Calabre, dans le quotidien Il Fatto. J'ignore si les parrains ont les moyens de faire quelque chose contre le Pape, mais je sais qu'ils y pensent. Le danger est réel. »

De son côté, l'ambassadeur d'Irak près le Saint-Siège, Habeeb Al Sadr, avait affirmé en septembre que le Pape constituait une cible prioritaire pour les militants de l'EI : « Nous connaissons leur façon de penser, leurs objectifs. Je n'excluerais pas le fait que l'EI s'en prenne à lui. Ce qu'a déclaré l'auto proclamé État islamique est clair : il veulent tuer le Pape. Les menaces à son encontre sont crédibles »,avait-t-il déclaré au quotidien La Nazione, cité par The Telegraph.« Je pense qu'ils pourraient tenter de le tuer durant l'un de ses déplacements ou même à Rome. Ce sont des membres de l'EI qui ne sont pas Arabes, mais Canadiens, Américains, Français, Anglais et même Italiens. » Malgré les dénégations de toute menace par le Vatican, la sécurité avait alors été renforcée place Saint-Pierre en vue de l'audience générale. Des chiens policiers sont utilisés à Rome pour détecter la présence d'éventuels explosifs et les hôtels du quartier ont été placés sous surveillance, selon le quotidien La Repubblica.

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Aimer et servir le plus pauvre

Commentaire de l’Évangile de la solennité du Christ Roi de l’Univers

Le Père Pascal Montavit nous offre son commentaire de l'Évangile de ce dimanche 23 novembre. Dernier dimanche de l'année liturgique. Solennité du Christ Roi. Évangile selon Saint Matthieu 25, 31-46 : « Jésus parlait à ses disciples de sa venue : “Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siègera sur son trône de gloire.” »

En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ, Roi de l’univers. Notre Seigneur est roi et pourtant l’Evangile d’aujourd’hui nous dit : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). L’un de ces petits, ce sont ceux qui ont faim ou soif, ceux qui sont étrangers, nus, malades ou en prison. C’est à eux que le Christ, Roi de l’univers, se compare. La royauté de Jésus n’est pas de ce monde (Jn 18,36-37).

Pour mieux comprendre cette royauté divine, il nous faut relire attentivement l’Évangile de ce jour. Le roi lui-même est comparé à un berger qui sépare les brebis des chèvres. Cette comparaison nous fait penser tout de suite au discours de Jésus sur le « bon berger » (Jn 10,1-18). Le bon berger est celui qui donne sa vie pour ses brebis. Ses brebis connaissent sa voix et elles le suivent. Mais alors comment comprendre que ce « bon berger » soit aussi le « roi de l’univers » ? Ces deux appellations se complètent. Jésus est proche de nous, attentif à nos besoins au quotidien, comme peut l’être un bon berger. Mais il est aussi le Roi, celui qui domine sur toute chose et à qui toute chose est soumise. Incroyable paradoxe de Dieu qui de Tout Puissant s’est fait tout petit afin de pouvoir être accueilli et aimé par les hommes.

Dans notre vie spirituelle, il est important de garder un juste équilibre entre ces deux dimensions. Jésus n’est pas simplement un homme, un frère de qui je serai l’égal. Si l’on considère Jésus uniquement ainsi, on oublie qu’il est celui qui a les paroles de la vie éternelle, celui qui me sauve et qui n’a jamais connu le péché. De même, ne considérer Jésus que comme Dieu peut contribuer à faire de lui un être lointain que mes prières ne peuvent rejoindre. Pour nous, Jésus est vrai Dieu et vrai homme. Il est pleinement les deux à la fois. Il est roi et il est le bon berger.

Un autre enseignement important de cet Evangile manifestant la royauté du Christ est la notion de jugement. Ce jugement se fait par rapport aux actes de charité envers les plus pauvres, les plus démunis. En ce jour où nous fêtons le Christ roi de l’univers, il est bon de nous rappeler la place privilégiée du plus pauvre parmi nous. Ne nous voilons pas la face. Aimer et servir le plus pauvre n’est pas chose facile. Sauf erreur judiciaire, celui qui est en prison n’y est pas pour rien. Celui qui est malade n’a pas toujours très bon caractère. Celui qui est nu ou étranger, qui n’a pas de lieu où dormir ne sent pas toujours très bon. Et pourtant, le servir, c’est servir le Christ. Jésus nous invite donc à dépasser les critères humains. « Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous réservez vos saluts à vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? ». Ce que Jésus nous demande, c’est de faire de l’extraordinaire, c’est à dire donner sans attendre en retour, aimer celui qui n’est pas aimable.

En ce jour, nous pouvons demander au Bon Dieu de nous montrer quel acte de charité véritable nous pourrions poser. Peut-être y a-t-il un mendiant dans notre rue à qui nous pourrions sourire ? Peut-être avons-nous un malade dans notre famille que nous pourrions visiter ? Que le Seigneur inspire à chacun comment mettre en pratique cette charité à laquelle nous sommes appelés.

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