PKO 13.04.2014

Dimanche 13 avril 2014 – Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°22/2014

HUMEURS

Être dans le vent !

« Etre dans le vent, c’est l’idéal des feuilles mortes »… le chrétien a un idéal de vie… à l’image de son Maître, il le défend au prix de sa vie… jusqu’à la mort… et la mort sur la croix. Avec le Christ disons « oui » à la vie !

EN MARGE DE L’ACTUALITÉ

Le rôle des gouvernants selon le « Bon Pape Jean »

Le pape Jean XXIII sera canonisé à Rome, en même temps que Jean-Paul II, le 27 avril prochain.  Jean XXIII fut surnommé « le Bon Pape Jean » non seulement à cause de sa bonhomie mais bien plus parce qu’il gagnait le cœur de tous par sa simplicité et sa sagesse. Dans sa célèbre Lettre Encyclique Pacem in terris (publiée le 11 avril 1963), il proposa aux croyants et aux non-croyants l’Évangile comme voie pour atteindre le bien fondamental de la paix : en effet, il était convaincu que l’Esprit de Dieu fait entendre sa voix d’une façon ou d’une autre à chaque homme de bonne volonté.

Le monde politique, à l’époque de Jean XXIII, était soumis à la guerre froide ; la Paix était réglée par « la force de dissuasion nucléaire ». Il est intéressant, 80 ans plus tard, de relire certains passages de cette Encyclique, alors que nous connaissons des guerres, des assassinats « politiques », des génocides, d’énormes déplacements de populations, des pays en pleine recherche de stabilité…

L’autorité est d’origine divine

« 46 - A la vie en société manqueraient l'ordre et la fécondité sans la présence d'hommes légitimement investis de l'autorité et qui assurent la sauvegarde des institutions et pourvoient dans une mesure suffisante au bien commun. Leur autorité, ils la tiennent tout entière de Dieu, comme l'enseigne saint Paul : “Il n'est pas d'autorité qui ne vienne de Dieu (Rm 13, 1-6).” (…) »

L’importance du bien commun

« 57 - Ici Nous devons attirer l'attention sur le fait que le bien commun concerne l'homme tout entier, avec ses besoins tant spirituels que matériels. Conçu de la sorte, le bien commun réclame des gouvernements une politique appropriée, respectueuse de la hiérarchie des valeurs, ménageant en juste proportion au corps et à l'âme les ressources qui leur conviennent (Pie XII, Enc. Summi Pontificatus). »

L’harmonie des relations entre États

« 80 - Nous affirmons à nouveau l'enseignement maintes fois donné par Nos prédécesseurs : les communautés politiques ont, entre elles, des droits et des devoirs réciproques : elles doivent donc harmoniser leurs relations selon la vérité et la justice, en esprit d'active solidarité et dans la liberté. La même loi morale qui régit la vie des hommes doit régler aussi les rapports entre les États. »

Face aux armements redoutables

« 109 - (…) il Nous est douloureux de voir, dans des pays à l'économie plus développée, les armements redoutables déjà créés et d'autres toujours en voie de création, non sans d'énormes dépenses d'énergie humaine et de ressources matérielles. De là, des charges très lourdes pour les citoyens de ces pays, tandis que d'autres nations manquent de l'aide nécessaire à leur développement économique et social.

110 – (…) toute augmentation du potentiel militaire en quelque endroit provoque de la part des autres États un redoublement d'efforts dans le même sens. (…)

113 - Mais que tous en soient bien convaincus : l'arrêt de l'accroissement du potentiel militaire, la diminution effective des armements et - à plus forte raison - leur suppression, sont choses irréalisables ou presque sans un désarmement intégral qui atteigne aussi les âmes : il faut s'employer unanimement et sincèrement à y faire disparaître la peur et la psychose de guerre. Cela suppose qu'à l'axiome qui veut que la paix résulte de l'équilibre des armements, on substitue le principe que la vraie paix ne peut s'édifier que dans la confiance mutuelle. Nous estimons que c'est là un but qui peut être atteint, car il est à la fois réclamé par la raison, souverainement désirable, et de la plus grande utilité. »

Le désarmement intégral reste une préoccupation très actuelle. Saint Jean XXIII sera-t-il entendu ?

Dominique Soupé

Chancelier

Voir avec les yeux de Dieu, entendre avec les oreilles de Dieu

Audience générale du mercredi 9 avril 2014

La sagesse, ce n'est pas « avoir réponse à tout », mais « voir avec les yeux de Dieu, entendre avec les oreilles de Dieu, aimer avec le cœur de Dieu, juger les choses avec le jugement de Dieu », explique le pape François dans sa catéchèse.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous commençons aujourd’hui un cycle de catéchèses sur les dons du Saint-Esprit. Vous savez que le Saint-Esprit constitue l’âme, la sève vitale de l’Église et de chaque chrétien : c’est l’Amour de Dieu qui fait de notre cœur sa demeure et entre en communion avec nous. Le Saint-Esprit est toujours avec nous, il est toujours en nous, dans notre cœur.

L’Esprit lui-même est « le don de Dieu » par excellence (cf. Jn 4, 10), il est un cadeau de Dieu, et à son tour il communique à celui qui l’accueille divers dons spirituels. L’Église en identifie sept, un nombre qui symboliquement signifie plénitude, totalité ; ce sont ceux que l’on apprend quand on se prépare au sacrement de la confirmation et que nous invoquons dans l’antique prière dite « Séquence au Saint-Esprit ». Les dons du Saint-Esprit sont : sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu.

Le premier don du Saint-Esprit, selon cette liste, est donc la sagesse. Mais il ne s’agit pas simplement de la sagesse humaine, qui est le fruit de la connaissance et de l’expérience. Dans la Bible, on raconte que Salomon, au moment de son couronnement comme roi d’Israël, avait demandé le don de la sagesse (cf. 1 R 3, 9). Et la sagesse est précisément cela : elle est la grâce de pouvoir voir chaque chose avec les yeux de Dieu. Elle est simplement cela: voir le monde, voir les situations, les conjonctures, les problèmes, tout, avec les yeux de Dieu. Cela est la sagesse. Parfois, nous voyons les choses selon notre plaisir ou selon la situation de notre cœur, avec amour ou avec haine, avec envie... Non, cela n’est pas l’œil de Dieu. La sagesse est ce que le Saint-Esprit accomplit en nous afin que nous voyions toutes les choses avec les yeux de Dieu. Tel est le don de la sagesse.

Et cela dérive bien évidemment de l’intimité avec Dieu, du rapport intime que nous avons avec Dieu, du rapport des enfants avec leur Père. Et le Saint-Esprit, quand nous avons cette relation, nous fait le don de la sagesse. Quand nous sommes en communion avec le Seigneur, c’est comme si le Saint-Esprit transfigurait notre cœur et lui faisait percevoir toute sa chaleur et sa prédilection.

Le Saint-Esprit rend alors le chrétien « sage », mais pas au sens où il a une réponse pour chaque chose, qu’il sait tout, mais au sens qu’il « sait » à propos de Dieu, il sait comment Dieu agit, il reconnaît quand une chose est de Dieu et quand elle n’est pas de Dieu ; il possède cette sagesse que Dieu donne à nos cœurs.

C’est dans ce sens que le cœur de l’homme sage possède le goût et la saveur de Dieu. Et comme il est important que dans nos communautés, il y ait des chrétiens de cette sorte ! Tout en eux parle de Dieu et devient un signe beau et vivant de sa présence et de son amour. Et cela est une chose que nous ne pouvons pas improviser, que nous ne pouvons pas nous procurer par nous-mêmes : c’est un don que Dieu fait à ceux qui deviennent dociles à son Saint-Esprit. Nous avons en nous, dans notre cœur, le Saint-Esprit ; nous pouvons l’écouter ou nous pouvons ne pas l’écouter. Si nous écoutons le Saint-Esprit, Il nous enseigne cette voie de la sagesse, il nous offre la sagesse qui est de voir avec les yeux de Dieu, d’entendre avec les oreilles de Dieu, d’aimer avec le cœur de Dieu, de juger les choses avec le jugement de Dieu. Cela est la sagesse que nous offre le Saint-Esprit, et nous pouvons tous l’avoir. Seulement, nous devons la demander au Saint-Esprit.

Pensez à une mère, chez elle, avec ses enfants, quand l’un d’eux fait une bêtise, l’autre est déjà en train d’en imaginer une autre, et cette pauvre mère va d’un côté et de l’autre, avec les problèmes des enfants. Et quand les mères se fatiguent et crient après leurs enfants, est-ce de la sagesse ? Crier après ses enfants — je vous le demande — est-ce de la sagesse ? Qu’en dites-vous : c’est de la sagesse ou pas ? Non ! En revanche, quand la mère parle à son enfant et le reprend avec douceur et lui dit : « Cela ne se fait pas pour cette raison... », et lui explique avec beaucoup de patience, est-ce la sagesse de Dieu ? Oui ! C’est ce que le Saint-Esprit nous donne dans la vie ! Ensuite, dans le mariage par exemple, les deux époux — le mari et la femme — se disputent, et ensuite ne se regardent pas, ou s’ils se regardent, se regardent de travers : est-ce la sagesse de Dieu ? Non ! En revanche, si l’un dit : « Bon, la tempête est passée, faisons la paix  », et recommençons à aller de l’avant en paix : est-ce la sagesse ? [la foule : oui !]. Voilà, cela est le don de la sagesse. Qu’elle vienne à la maison, qu’elle vienne avec les enfants, qu’elle vienne avec nous tous !

Et cela ne s’apprend pas : cela est un cadeau du Saint-Esprit. C’est pourquoi nous devons demander au Seigneur qu’il nous donne le Saint-Esprit et qu’il nous fasse le don de la sagesse, de cette sagesse de Dieu qui nous enseigne à regarder avec les yeux de Dieu, à sentir avec le cœur de Dieu, à parler avec les paroles de Dieu. Et ainsi, avec cette sagesse, allons de l’avant, construisons la famille, construisons l’Église, et nous nous sanctifions tous. Demandons aujourd’hui la grâce de la sagesse. Et demandons-la à la Vierge, qui est le Siège de la sagesse, de ce don : qu’Elle nous donne cette grâce. Merci !

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Trafic d’êtres humains : une plaie et un crime contre l’humanité

Le pape François s'élève contre la traite des êtres humains, « une plaie dans le corps de l’humanité contemporaine, une plaie dans la chair du Christ », « un crime contre l’humanité ». Il invite les personnes de bonne volonté à crier « Cela suffit ! ».

Messieurs les cardinaux,

Chers frères, 
Messieurs et Mesdames

Je salue chacun de vous qui participez à cette rencontre, la seconde convoquée au Vatican pour collaborer ensemble contre la traite des êtres humains. Je remercie le cardinal Nichols et la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles de l’avoir organisée, ainsi que l’Académie pontificale des sciences sociales qui l’accueille. C’est une rencontre, une rencontre importante, mais c’est aussi un geste : c’est le geste de l’Église, un geste de la part de personnes de bonne volonté qui veulent crier : « Cela suffit ! ».

La traite des êtres humains est une plaie dans le corps de l’humanité contemporaine, une plaie dans la chair du Christ. C’est un crime contre l’humanité. Le fait de nous retrouver ici, pour unir nos efforts, signifie que nous voulons que les stratégies et les compétences soient accompagnées et renforcées par la compassion évangélique et par une proximité envers les hommes et les femmes qui sont victimes de ce crime.

Sont réunies ici des autorités policières, chargées surtout de faire obstacle à ce triste phénomène avec les instruments et la rigueur de la loi et, avec elles, des acteurs humanitaires, dont la tâche principale est d’offrir aux victimes un accueil, une chaleur humaine et la possibilité d’une délivrance. Ce sont deux approches différentes, mais qui peuvent et qui doivent aller ensemble. Le dialogue et la confrontation à partir de ces deux approches complémentaires sont très importants. C’est pour cette raison que des rencontres comme celle-ci sont d’une grande utilité, je dirais même nécessaires.

C’est pour moi un signe important que, un an après la première rencontre, vous ayez voulu vous retrouver, de tant de parties du monde, pour mener à bien votre travail commun. Je vous remercie beaucoup pour cette collaboration et je prie le Seigneur de vous aider et la Sainte Vierge de vous protéger. Merci.

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Le Maire doit payer de sa personne pour le bien-être du peuple

Le maire doit rester « au milieu du peuple, pour faire l'unité, pour faire la paix », il doit « payer de sa personne pour l'unité de son peuple, pour le bien-être du peuple », déclare le pape François. Le pape a invité les maires à être « médiateurs » et non pas « intermédiaires ». Et si au terme de son mandat, le maire est « fatigué », il aura cependant « le cœur plein d'amour parce qu'il a été médiateur », a-t-il assuré. Comme Jésus, qui était pressé par la foule au point « de ne presque plus pouvoir respirer », « tel doit-être le maire... parce que ceci signifie que le peuple le cherche parce qu'il sait répondre », a insisté le pape.

Je remercie Monsieur le maire de Turin pour ses paroles en votre nom. Je le remercie d'avoir parlé du cardinal Pellegrino, auquel je suis très reconnaissant : après la guerre c'est lui qui a aidé ma famille à trouver du travail. Ce fut un beau geste de sa part. Faire mémoire de ces hommes d’Église, ces hommes et ces femmes d’Église – paroissiens, sœurs, laïcs – qui savaient avancer avec leur peuple, au milieu du peuple et avec le peuple. L'identité d'un maire c'est un peu cela ! Vous avez commencé votre discours en disant : "Un tel s'adresse au maire, d’autres s'adressent au maire...". Avec tous ceux qui s'adressent au maire, pauvre maire, il finit par s’écrouler [sous le poids] de tant de choses … Mais c'est le travail du maire, et je dirais votre spiritualité. Je l’imagine à la fin de la journée, et on pourrait parler de la fatigue du maire, quand après une journée il rentre à la maison avec tant de choses qui n'ont pas été résolues. Quelques-unes, oui, mais d'autres non.

Le maire, au milieu des gens. On ne comprend pas un maire qui ne soit pas [au milieu des gens], car c’est un médiateur, un médiateur au milieu des besoins des gens. Et le danger est de devenir un maire qui ne soit pas un médiateur, mais un intermédiaire. Mais quelle est la différence ? L'intermédiaire exploite les besoins des partis et prend une partie pour lui, comme celui qui prend un peu de ci et un peu de là entre un petit commerçant et son fournisseur ; ce maire, s'il existe – je le dis en tant que possibilité – ce maire ne sait pas ce qu'est être maire. Par contre le médiateur est celui qui paie lui-même de sa personne pour l'unité de son peuple, pour le bien-être de son peuple, pour faire avancer les diverses solutions pour les besoins de son peuple. Après le temps consacré à leur mandat, cet homme, cette femme, finissent fatigué, fatiguée, avec l'envie de se reposer un peu, mais avec le cœur plein d'amour parce qu'ils ont été médiateurs. Ceci je vous le souhaite : que vous soyez médiateurs. Au milieu du peuple, pour faire l'unité, pour faire la paix, pour résoudre les problèmes et aussi résoudre les besoins du peuple.

Je pense à Jésus : il n'était pas maire, mais l'image peut nous servir. Je pense à Jésus à un moment de sa vie, quand il était au milieu de la foule : la foule le pressait au point – dit l'Evangile – qu’il ne pouvait pratiquement pas respirer. Tel doit-être le maire, avec ses administrés, avec lui, avec elle, parce que ceci signifie que le peuple, comme avec Jésus, le cherche parce qu'il sait répondre. Je vous souhaite cela. La fatigue, au milieu de votre peuple, et que les gens vous cherchent parce qu'ils savent que vous répondez toujours bien. Merci pour ce que vous faites, et priez pour moi !

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Un chrétien ne peut jamais être triste

Homélie du pape François pour le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur 2013

1. Jésus entre à Jérusalem. La foule des disciples l’accompagne en fête, les manteaux sont étendus devant lui, on parle des prodiges qu’il a accomplis, un cri de louange s’élève : « Béni soit celui qui vient, lui, notre roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux » (Lc, 19, 38).

Foule, fête, louange, bénédiction, paix : c’est un climat de joie que l’on respire. Jésus a réveillé dans le cœur tant d’espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s’est baissé pour guérir le corps et l’âme. Ça, c’est Jésus. Ça, c’est son cœur qui nous regarde tous, qui regarde nos maladies, nos péchés. L’amour de Jésus est grand. Et ainsi il entre dans Jérusalem avec cet amour, et nous regarde tous. C’est une belle scène : pleine de lumière – la lumière de l’amour de Jésus, celui de son cœur –, de joie, de fête.

Au commencement de la Messe nous l’avons répété nous aussi. Nous avons agité nos palmes, nos rameaux d’olivier. Nous aussi nous avons accueilli Jésus ; nous aussi nous avons exprimé notre joie de l’accompagner, de le savoir proche, présent en nous et au milieu de nous, comme un ami, comme un frère, aussi comme un roi, c’est-à-dire comme un phare lumineux de notre vie. Jésus est Dieu, mais il s’est abaissé pour marcher avec nous. Il est notre ami, notre frère. En cela il illumine notre marche. Et ainsi nous l’avons accueilli aujourd’hui. Et c’est la première parole que je voudrais vous dire : joie ! Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes : un chrétien ne peut jamais l’être ! Ne vous laissez jamais prendre par le découragement ! Notre joie n’est pas une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais elle naît du fait d’avoir rencontré une Personne : Jésus, qui est parmi nous ; elle naît du fait de savoir qu’avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables, et il y en a tant ! Et à moment-là vient l’ennemi, vient le diable, si souvent déguisé en ange, et insidieusement nous dit sa parole. Ne l’écoutez pas ! Suivons Jésus ! Nous accompagnons, nous suivons Jésus, mais surtout nous savons que lui nous accompagne et nous met sur ses épaules : ici se trouve notre joie, l’espérance que nous devons porter dans notre monde. Et s’il vous plaît ! ne vous laissez pas voler l’espérance ! Ne vous laissez pas voler l’espérance ! Celle que Jésus nous donne.

2. Deuxième parole. Pourquoi Jésus entre-t-il à Jérusalem, ou peut-être mieux : comment Jésus entre-t-il à Jérusalem ? La foule l’acclame comme Roi. Et lui ne s’oppose pas, il ne la fait pas taire (cf. Lc 19, 39-40). Mais quel type de Roi est Jésus ? Regardons-le : il monte un petit âne, il n’a pas une cour qui le suit, il n’est pas entouré d’une armée symbole de force. Ceux qui l’accompagnent ce sont des gens humbles, simples, qui ont la capacité de voir en Jésus quelque chose de plus ; qui ont le sens de la foi, qui dit : C’est le Sauveur. Jésus n’entre pas dans la Ville sainte pour recevoir les honneurs réservés aux rois terrestres, à qui a le pouvoir, à qui domine ; il entre pour être flagellé, insulté et outragé, comme l’annonce Isaïe dans la première Lecture (cf. Is 50, 6) ; il entre pour recevoir une couronne d’épines, un bâton, un manteau de pourpre, sa royauté sera objet de dérision ; il entre pour monter au Calvaire chargé d’un bois. Et alors voici la deuxième parole : Croix. Jésus entre à Jérusalem pour mourir sur la Croix. Et c’est justement ici que resplendit son être de Roi selon Dieu : son trône royal est le bois de la Croix ! Je pense à ce que Benoît XVI disait aux Cardinaux : vous êtes des princes, mais d’un Roi crucifié. Le bois de la croix est le trône de Jésus. Jésus prend sur lui… Pourquoi la Croix. Parce Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde, et aussi notre péché, de nous tous, et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde, avec l’amour de Dieu. Regardons autour de nous : combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible, soif d’argent, que personne ne peut emporter avec soi, on doit le laisser. Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches. Amour de l’argent, pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création ! Et aussi – chacun de nous le sait et le reconnaît – nos péchés personnels : les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Et sur la croix Jésus sent tout le poids du mal et avec la force de l’amour de Dieu le vainc, le défait dans sa résurrection. C’est le bien que Jésus fait à nous tous sur le trône de la Croix. La croix du Christ embrassée avec amour ne porte pas à la tristesse, mais à la joie, à la joie d’être sauvés et de faire un tout petit peu ce qu’il a fait le jour de sa mort !

3. Aujourd’hui sur cette place il y a beaucoup de jeunes : depuis 28 ans le Dimanche des Rameaux est la Journée de la Jeunesse ! Voici la troisième parole : jeunes ! Chers jeunes, je vous ai vus dans la procession, quand vous entriez ; je vous imagine à faire la fête autour de Jésus, agitant les rameaux d’olivier ; je vous imagine alors que vous criez son nom et exprimez votre joie d’être avec lui ! Vous avez une part importante dans la fête de la foi ! Vous nous portez la joie de la foi et vous nous dites que nous devons vivre la foi avec un cœur jeune, toujours : un cœur jeune, même à soixante-dix ou quatre-vingts ans ! Cœur jeune ! Avec le Christ, le cœur ne vieillit jamais ! Pourtant nous le savons tous et vous le savez bien que le Roi que nous suivons et qui nous accompagne est très spécial : c’est un Roi qui aime jusqu’à la croix et qui nous enseigne à servir, à aimer. Et vous n’avez pas honte de sa Croix ! Au contraire, vous l’embrassez, parce que vous avez compris que c’est dans le don de soi, dans le don de soi, dans le fait de sortir de soi-même, que se trouve la véritable joie et que par l’amour de Dieu, le Christ, Lui a vaincu le mal ! Vous portez la Croix pèlerine à travers tous les continents, par les routes du monde ! Vous la portez en répondant à l’invitation de Jésus « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19), qui est le thème de la Journée de la Jeunesse de cette année. Vous la portez pour dire à tous que sur la croix Jésus a abattu le mur de l’inimitié, qui sépare les hommes et les peuples, et qu’il a apporté la réconciliation et la paix. Chers amis, moi aussi je me mets en route avec vous, dès aujourd’hui, sur les traces du bienheureux Jean-Paul II et de Benoît XVI. Désormais nous sommes proches de la prochaine étape de ce grand pèlerinage de la Croix. Je regarde avec joie vers juillet prochain, à Rio de Janeiro ! Je vous donne rendez-vous dans cette grande ville du Brésil ! Préparez-vous bien, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette Rencontre soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au monde : il est bon de suivre Jésus ; il est bon d’aller avec Jésus ; le message de Jésus est bon ; il est bon de sortir de soi-même, vers les périphéries du monde et de l’existence pour apporter Jésus. Trois paroles : joie, croix, jeunes.

Demandons l’intercession de la Vierge Marie. Elle nous enseigne la joie de la rencontre avec le Christ, l’amour avec lequel nous devons le regarder sous la croix, l’enthousiasme du cœur jeune avec lequel nous devons le suivre en cette Semaine sainte et dans toute notre vie. Ainsi soit-il.

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