PKO 12.01.2014
Dimanche 12 janvier 2014 – Fête du Baptême du Seigneur – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°03/2014
HUMEURS
« Annus solidarietatis »
Bienheureuse crise ? Un propos qui ne peut que révolter… et pourtant il y a du vrai !
2013 fût une « annus horribilis » (année horrible) pour beaucoup de Polynésiens… un chômage croissant, une misère galopante… et surtout la mise à mal de la fierté et la dignité de tant d’homme et de femme.
2014 ne sera certainement pas très rayonnante même si l’on peut espérer la fin de la « descente aux enfers »…
Alors pourquoi parler de « bienheureuse crise » ?… Parce que cette « annus horribilis » c’est aussi tout particulièrement manifestée comme une « annus solidarietatis » (année de la solidarité)…
Depuis 20 ans que nous sommes témoins de ce qui se fait au service des plus pauvres, cette année 2013, notamment à l’occasion des fêtes de Noël, nous a permis d ‘être témoin d’un élan de générosité extraordinaire…
Des comités d’entreprises, des entreprises, des particuliers, ont ouvert non seulement leur portefeuille, mais surtout leur cœur, leurs mains, leur temps pour aller à la rencontre des plus petits… pour les servir, pour prendre du temps avec eux, pour tout simplement croiser leur regard et briser ainsi le mur de la solitude… Des femmes et des hommes qui ont osé quitter leur sécurité, leurs certitudes pour aller vers l’autre, vers l’inconnu, répondant ainsi à l’appel du pape François : « Laissons une place libre à table: une place pour celui qui manque du nécessaire, pour celui qui est demeuré seul. » (Tweet du 7 janvier)…
Alors « Arrêtons-nous devant l’Enfant de Bethléem. Laissons la tendresse de Dieu réchauffer notre cœur. » (Tweet du 8 janvier)… Que 2014 reste une « annus solidarietatis » en Polynésie !
EN MARGE DE L’ACTUALITÉ
LE CYCLONE FRANÇOIS POUR UN MONDE MEILLEUR
Le magazine Time a désigné le Pape François comme « homme de l’année 2013 », pour ce premier numéro du communiqué diocésain jetons un coup d’œil dans le rétroviseur en direction de Rome. Bonne et heureuse année 2014 à tous nos lecteurs et lectrices !
En 2013, personne n’aurait pu imaginer qu’arriverait à Rome le cardinal Jorge Mario Bergoglio. Qui s’attendait à cet Argentin, fils d’émigrés italiens, qui habite une chambre à la Maison Sainte-Marthe, s’habille sobrement, ne porte pas de croix en or, se chausse de gros souliers orthopédiques, n’utilise jamais la voiture de fonction, téléphone en personne pour répondre à des courriers, console tout le monde et exprime sans cesse sa solidarité et sa charité aux personnes dans le besoin.
Dès son élection, le Jeudi-Saint, il lave les pieds à des jeunes détenus de Casal del Marmo. Il cherche et embrasse les malades, les pauvres, les déshérités, les marginaux, les personnes seules, désespérées, les pécheurs.
Quand il avance dans la foule, l'Évangile prend vit. Il rit, embrasse, soutient, écoute, bénit, caresse, confesse, émeut. Les enfants comprennent tout de suite qu’il est bon, lui serrent la main, l’embrassent, lui parlent, jouent avec lui.
Durant l’année qui vient de s’écouler, il n’y a pas eu meilleure nouvelle que l’élection du pape François : un cyclone de bonté qui est en train de secouer l’Église catholique et qui commence à influencer le monde.
Il suffit de penser au spectre d'escalade de la violence qui s'est dressé cette année : les États-Unis étaient prêts à attaquer la Syrie, la Russie prête à rétorquer par le feu. Préoccupé, le pape avait mis en garde le monde : on risquait une guerre mondiale. Le 7 septembre, il invitait tous les hommes de bonne volonté à une journée de prière. Beaucoup n’avaient plus tenu de chapelet dans leurs mains depuis des années, mais ils sont sortis et ont récité des « Je vous salue Marie » et des « Notre Père » sur la place Saint-Pierre…
En poursuivant dans cette voie, l’Europe pourra redevenir un symbole et un modèle de chrétienté dans le monde. Le pape ira en Terre Sainte en mai et il posera des gestes fraternels pour le dialogue entre juifs, musulmans et chrétiens.
Dans un esprit fraternel et solidaire, en montrant l’exemple de sa charité, le pape continuera à lutter contre la crise économique en convertissant les cœurs, pour aider les plus nécessiteux.
Mettons notre confiance en Dieu et souhaitons que le cyclone François alimente l’espérance pour un monde meilleur, où la vérité, la justice et la beauté pourront triompher.
(Source : Zenit.org)
Réveillez la mémoire de votre baptême
Audience générale du mercredi 8 janvier 2014
« En ce premier jour de l’année, que le Seigneur nous aide à nous mettre en marche avec plus de détermination sur les voies de la justice et de la paix. Et cela commence à la maison ! Justice et paix à la maison, entre nous » : c’est le vœu du pape François, ce mercredi 1er janvier 2014.
Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous commençons aujourd’hui une série de catéchèses sur les sacrements, et la première concerne le baptême. Par une heureuse coïncidence, nous célèbrerons dimanche prochain la fête du baptême du Seigneur.
1. Le baptême est le sacrement sur lequel se fonde notre foi et qui nous greffe, comme membre vivant, sur le Christ et son Église. Avec l’Eucharistie et la Confirmation, il forme ce que l’on appelle « l’initiation chrétienne » : celle-ci est un grand et unique événement sacramentel qui nous configure au Seigneur et fait de nous un signe vivant de sa présence et de son amour.
Mais nous pouvons nous demander : le baptême est-il vraiment nécessaire pour vivre en chrétiens et suivre Jésus ? N’est-ce pas, au fond, simplement un rite, un acte formel de l’Église pour donner un nom au petit garçon ou à la petite fille ? C’est une question qu’on peut se poser. Et ce qu’écrit l’apôtre Paul à ce propos est éclairant : « Ne le savez-vous donc pas : nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. » (Rm 6,3-4). Ce n’est donc pas une formalité ! C’est un acte qui touche notre existence en profondeur. Un enfant baptisé ou un enfant qui n’est pas baptisé, ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas la même chose, une personne baptisée, ou une personne qui n’est pas baptisée. Par le baptême, nous sommes immergés dans cette inépuisable source de vie qu’est la mort de Jésus, le plus grand acte d’amour de toute l’histoire ; et grâce à cet amour, nous pouvons vivre une vie nouvelle, non plus à la merci du mal, du péché et de la mort, mais dans la communion avec Dieu et avec nos frères.
2. Beaucoup d’entre nous n’ont pas le moindre souvenir de la célébration de ce sacrement, et c’est normal, si nous avons été baptisés peu après notre naissance. J’ai déjà posé cette question deux ou trois fois, ici, sur la place : que ceux d’entre vous qui savent la date de leur baptême lèvent la main. C’est important de connaître le jour où j’ai été immergé dans ce courant de salut de Jésus. Aujourd’hui, chez vous, cherchez, demandez la date de votre baptême et comme cela vous saurez bien quel est le jour si beau de votre baptême. Connaître la date de notre baptême, c’est connaître une date heureuse. Si on ne le sait pas, on risque de perdre la conscience de ce que le Seigneur a fait en nous, du don que nous avons reçu. Nous finissons alors par le considérer seulement comme un événement du passé – et même pas par notre volonté mais par celle de nos parents – et qui n’a donc plus aucune incidence sur le présent. Nous devons réveiller la mémoire de notre baptême. Nous sommes appelés à vivre notre baptême tous les jours, comme une réalité actuelle de notre existence. Si nous réussissons à suivre Jésus et à rester dans l’Église, malgré nos limites et nos fragilités, et nos péchés, c’est précisément grâce au sacrement dans lequel nous sommes devenus de nouvelles créatures et avons été revêtus du Christ. C’est en effet en vertu du baptême que, libérés du péché originel, nous sommes greffés sur la relation de Jésus avec Dieu le Père, que nous sommes porteurs d’une nouvelle espérance, parce que le baptême nous donne cette espérance nouvelle : l’espérance de marcher sur la route du salut, toute notre vie. Et rien ni personne ne peut éteindre cette espérance, parce que l’espérance ne déçoit pas. Souvenez-vous : l’espérance dans le Seigneur ne déçoit jamais. Grâce au baptême, nous sommes capables de pardonner et d’aimer même ceux qui nous offensent et qui nous font du mal, nous parvenons à reconnaître dans les derniers et dans les pauvres le visage du Seigneur qui nous visite et se fait proche. Le baptême nous aide à reconnaître le visage de Jésus dans celui des personnes démunies, des personnes souffrantes, et aussi dans celui de notre prochain. Tout cela est possible grâce à la force du baptême !
3. Un dernier élément important. Je pose la question : est-ce qu’on peut se baptiser soi-même ? Personne ne peut se baptiser soi-même ! Personne. Nous pouvons le demander, le désirer, mais nous avons toujours besoin de quelqu’un qui nous confère ce sacrement au nom du Seigneur Parce que le baptême est un don qui est fait dans un contexte de sollicitude et de partage fraternel. Toujours, dans l’histoire, une personne baptise une autre, une autre, une autre… c’est une chaîne, une chaîne de grâce. Mais, moi, je ne peux pas me baptiser tout seul ; je dois demander le baptême à un autre. C’est un acte fraternel, un acte de filiation vis-à-vis de l’Église. Dans la célébration du baptême, nous pouvons reconnaître les traits les plus authentiques de l’Église qui, comme une mère, continue à engendrer de nouveaux enfants dans le Christ, dans la fécondité de l’Esprit-Saint.
Demandons alors de tout cœur au Seigneur de pouvoir expérimenter toujours davantage, dans notre vie de chaque jour, cette grâce que nous avons reçue par le baptême. Qu’en nous rencontrant, nos frères puissent rencontrer de véritables enfants de Dieu, de véritables frères et sœurs de Jésus-Christ, de véritables membres de l’Église.
Et n’oubliez pas le devoir pour aujourd’hui : chercher, demander la date de votre baptême. De même que je connais la date de ma naissance, je dois connaître aussi la date de mon baptême, parce que c’est un jour de fête.
© Copyright 2014 – Libreria Editrice Vaticana
Le Président Hollande au Vatican le 24 janvier
Le Palais de l'Elysée à Paris a annoncé ce jeudi la prochaine visite au Vatican du Président français François Hollande. Répondant aux questions des journalistes, le Père Federico Lombardi a confirmé que le 24 janvier prochain le Pape François recevrait au Vatican le président français. Il s'agira de la première visite au Vatican du chef de l'État français depuis son élection en 2012. Mr Hollande, qui s'est déjà rendu à Rome pour des entretiens avec les autorités de la péninsule à quatre reprises depuis son arrivée au pouvoir en mai 2012, n'est jamais venu rencontrer ni le Pape Benoît XVI, ni le Pape François. Si Paris et le Saint-Siège se retrouvent sur plusieurs dossiers - la justice sociale et la paix notamment en Afrique, le sort des chrétiens d'Orient, la défense de l'environnement -, quelques sujets plus délicats les séparent radicalement, comme la récente légalisation en France du mariage de personnes de même sexe, ou encore le projet de légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté. Sur ces sujets, le quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano, relaie les positions officielles du Saint-Siège : il a plusieurs fois clairement pris ses distances avec les décisions du gouvernement socialiste français et appuyé fortement en 2012/2013 la mobilisation de l'Église de France contre le projet de « mariage pour tous ».
Le Président Sarkozy en 2010 et 2007
La dernière visite d’un Président français au Vatican, est celle du Président Sarkozy, reçu en octobre 2010 par le Pape Benoît XVI dans le contexte de la polémique sur la situation des Roms en France, qui avait créé un malaise entre la France et le Saint-Siège. Après l'audience papale, au cours d'un « moment de prière », selon les termes du Vatican, rebaptisé « moment de recueillement » par l'Elysée, il s'était signé à plusieurs reprises et avait récité le Notre Père. L'ancien numéro un du PS, François Hollande, y avait vu alors un « manquement au principe de laïcité ». « Qu'il aille voir le Pape fait partie des responsabilités qui sont les siennes », avait-il déclaré. « Sur le fait qu'il fasse des prières, en tant que croyant, il en a la liberté. Mais là-bas, il n'y était pas en tant qu'individu, en tant que croyant, il y était en tant que chef d'État d'une république laïque ». Le Président Sarkozy s'était précédemment rendu à Rome et au Vatican en décembre 2007. À cette occasion il était Installé chanoine d'honneur de la Basilique Saint-Jean de Latran, le jeudi 20 décembre, après avoir été reçu en audience par Benoît XVI. Son discours au Palais du Latran avait fait forte impression. Le Président Sarkozy y rappelait les racines chrétiennes de la France et y développait le concept de la « laïcité positive ». Il avait notamment déclaré : « la morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini ». Et encore : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »
© Copyright 2014 – Radio Vatican
Le gouvernement français et les fêtes religieuses : Une différence de traitement ?
À la faveur de la plus grande visibilité accordée aux fêtes juives et musulmanes, certains s’étonnent de l’absence de vœux des plus hautes autorités de l’État pour Noël. Une différence qui peut s’expliquer, en partie, par l’absence de sollicitation des Églises chrétiennes elles-mêmes.
Quels messages pour l’Aïd ou Kippour ?
La communauté juive et la communauté musulmane, notamment, ont pris l’habitude d’inviter les autorités publiques à s’associer à leurs célébrations religieuses les plus importantes, sous la forme d’une visite de leurs lieux de culte ou du partage d’un repas. Invitation systématiquement ponctuée d’un discours de vœux prononcé par le représentant de l’État. C’est généralement le premier ministre Jean-Marc Ayrault, et parfois le ministre de l’intérieur – en charge des cultes – Manuel Valls, qui se chargent de ces déplacements. Ainsi, le 15 octobre 2013, tous deux, accompagné du maire de Paris, Bertrand Delanoë, se sont-ils rendus à la grande mosquée de Paris pour la fête de l’Aïd-el-Fitr qui clôt le mois de ramadan, permettant au premier ministre de saluer « une grande religion de France ». Quelques semaines plus tôt, au cours de la journée de Kippour, Jean-Marc Ayrault avait redit à la synagogue parisienne de la Victoire « la détermination absolue de son gouvernement à tout mettre en œuvre pour lutter contre l’antisémitisme ».
D’autres vœux, plus informels, sont parfois envoyés. Comme ce communiqué publié par François Hollande, le 19 août 2012 à l’occasion de l’Aïd, dans lequel le président de la République adressait « tous (s)es vœux de bonheur, de santé et de réussite aux musulmans de France », soulignant au passage le caractère « indéfectible » de la laïcité.
Quels messages pour Noël ?
Aucune communication officielle n’est prévue pour Noël de la part du gouvernement ou de l’Élysée : le traditionnel discours du 31 décembre du président de la République, tous comme les vœux aux « autorités religieuses » début janvier, sont, par nature, généraux et liés à la nouvelle année plus qu’à Noël. Depuis peu, en particulier sur les réseaux sociaux, certains chrétiens s’émeuvent donc de ce qu’ils considèrent comme une « inégalité de traitement ». Cette année encore, quelques-uns ont guetté l’envoi d’un message à leur intention le 25 décembre 2013, s’inquiétant de ne pas le voir arriver… Au point qu’un court message a finalement été posté à 16h09 sur le compte Twitter de l’Élysée, souhaitant « à toutes et à tous » de « joyeuses fêtes de Noël », avec une « pensée particulière pour ceux [qui sont] confrontés à la solitude ou à la maladie ». Autre motif de critique ou de regret, des élus, comme Jean-Marc Ayrault sur son blog le 23 décembre 2011 alors qu’il était maire de Nantes, publient des messages souhaitant « à toutes et à tous (…) de bonnes fêtes et une très belle année 2012, l’année du changement »… sans mentionner Noël.
Sous Nicolas Sarkozy, la coutume n’était pas davantage établie : un « joyeux Noël à tous » a été publié sur le compte Facebook de l’ancien président en 2010, remplacé l’année suivante par un sobre « joyeux Noël » sur le compte de l’Élysée. Seule demeure, à l’Élysée comme dans la plupart des grandes institutions de l’État, la tradition – largement sécularisée – de « l’arbre de Noël », avec cadeaux et spectacles à l’intention des enfants du personnel.
Quelles réactions ?
La Conférence des évêques de France (CEF) voit dans cette agitation un « faux problème » et met en avant ses « rapports constants avec l’État », ainsi que « le dialogue franc et cordial » établi entre les évêques et les plus hautes autorités. Par-dessus tout, la CEF souhaite éviter l’idée d’une « comparaison » entre les religions, susceptible de tourner à la compétition… « Les politiques se sentent beaucoup plus contraints et surveillés dans leurs relations avec le christianisme, religion majoritaire en France. Ils se contrôlent trop, d’ailleurs », reconnaît tout de même un observateur. « À l’inverse, le problème est plus simple avec l’islam et le judaïsme : ils appliquent une sorte de logique égalitaire, inspirée des droits de l’homme. »
2014 marquera-t-elle un changement ? Avec le souci d’une « égalité de traitement » entre religions, une invitation a été lancée au lendemain de l’Aïd par Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap, à Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à venir se joindre aux célébrations du mercredi des Cendres ou du dimanche de Pâques. « Je ne peux que me réjouir de cette visite à la grande mosquée de Paris et des propos qui y ont été tenus et je suppose que vous avez prévu d’exprimer avec la même force votre détermination à lutter contre la discrimination dont les chrétiens font l’objet », déclarait-il dans sa chronique hebdomadaire sur le site du Point, déclenchant une avalanche de commentaires.
Depuis, le cabinet du président de la République a pris contact avec le secrétariat général de la CEF pour vérifier la « représentativité » de cette demande. Quant à Manuel Valls, il a, « dans une lettre très aimable », pris bonne note de l’invitation de l’évêque de Gap et lui a suggéré de reprendre contact avec son cabinet à l’approche « d’une fête importante » pour les chrétiens. Ce que celui-ci compte bien faire d’ici à Pâques. L’initiative pourrait satisfaire aussi la communauté protestante. Si celle-ci, de l’aveu de la Fédération protestante de France, cette « émotion » s’y exprime moins, elle est également « plus tournée vers des attentes autour de Pâques que de Noël ».
Anne-Bénédicte HOFFNER
© Copyright 2014 – Urbi et Orbi
Les dégradations d’églises, entre réalités et sentiments
La manifestation provocatrice des Femen à l’église de la Madeleine le 20 décembre et les dégradations commises dans la paroisse Sainte-Odile, à Paris, le 4 janvier, ont suscité de nombreuses réactions. Certains catholiques, ressentant douloureusement le silence des politiques, dénoncent un « deux poids deux mesures » en comparaison des autres religions.
« Le respect des croyances doit être le même pour tout le monde, or les gens ont le sentiment que les politiques ne protestent pas de la même façon après des atteintes faites aux religions selon que celles-ci visent des juifs, des musulmans ou des chrétiens. » En quelques mots, le P. Christian Malcor, curé de la paroisse parisienne Sainte-Odile, résume les nombreux propos entendus et lus après les actes de vandalisme commis dans sa paroisse. Le midi du 4 janvier, un homme seul et « déterminé » est entré dans l’église Sainte-Odile et, malgré la présence de deux fidèles essayant de le faire fuir, a « cassé les six candélabres et le cierge pascal, tapé contre le tabernacle, répandu l’eau du baptistère et projeté au sol une statue », selon le P. Malcor qui souligne que l’homme s’est « clairement attaqué à des symboles chrétiens du baptême et de l’Eucharistie ».
Les réactions des Parisiens après cette atteinte à un lieu de culte ont été d’autant plus fortes qu’elles survenaient deux semaines après la provocation dans la Madeleine des Femen, ces extrémistes féministes qui s’exhibent seins nus dans des lieux emblématiques. Le 20 décembre, à quelques jours de Noël, l’une d’elles après s’être dénudée devant l’autel de la Madeleine s’est livrée à un simulacre d’avortement en criant : « Annulation de Noël. » Déjà le 12 février, ce groupuscule avait fait irruption dans Notre-Dame de Paris, faisant tinter les cloches (provisoirement dans la nef) et scandant des slogans agressifs.
« On a tous été étonnés que Manuel Valls ne se soit pas manifesté alors qu’il s’excite contre Dieudonné »
Après ces actes dans ces deux paroisses parisiennes, les réactions des politiques ont tardé à venir, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, ne s’exprimant finalement qu’avant-hier. « On apprécierait qu’il y ait, sinon de grandes démonstrations publiques, au moins des signes de désapprobation clairs », avait déclaré le cardinal André Vingt-Trois sur Radio Notre-Dame le 3 janvier, à propos de la provocation de la Madeleine et avant celle de Sainte-Odile. « Je suis étonné que les grands défenseurs de la laïcité ne se soient pas manifestés, car c’était le moment de montrer que la laïcité est la protectrice des croyances et des religions ! », poursuivait l’archevêque de Paris.
Ses propos ont été largement repris depuis. « On a tous été étonnés que Manuel Valls ne se soit pas manifesté alors qu’il s’excite contre Dieudonné », constate le P. Bruno Horaist, curé de la Madeleine qui veille à rester prudent et se refuse à parler de profanations. « Elle n’a pas touché le tabernacle, elle n’a pas injurié de prêtre ; c’est une provocation, un attentat à la pudeur », explique-t-il en rappelant que le terme de profanation, propre au droit canonique, n’existe pas en droit français. On parle de dégradation d’église dans des cas, comme dans l’église de Fresne-Saint-Mamès (Haute-Saône) où, le 7 janvier, après avoir brisé un vitrail, des inconnus ont allumé tous les cierges et joué de l’orgue avant de repartir, sans rien casser ni voler. Cette imprécision des termes, notamment sur les réseaux sociaux où l’on évoque des « blasphèmes » et « sacrilèges », peut contribuer à nourrir le sentiment que les dégradations de lieux de culte catholiques seraient de plus en plus nombreuses.
Il n’en est rien. Les comparaisons établies par le ministère de l’intérieur ne montrent qu’une augmentation de 4 % entre 2010 et 2012 des « atteintes aux lieux de culte et de sépultures » :+ 0,09 % entre 2010 et 2011 et + 3 % entre 2011 et 2012. « En proportion, il y a plus de dégradations de mosquées que d’églises », confirme Nicolas de Bremond d’Ars, prêtre du diocèse de Paris et chercheur associé au Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux (EHESS). Mais ce prêtre et sociologue sait que « les catholiques ont facilement l’impression d’une inégalité de traitement par rapport aux profanations de mosquées et de synagogues ». Un constat qu’il explique ainsi : « Beaucoup de catholiques en France restent amers après les “manifs pour tous” ; depuis, ils ont une forme de rancœur à l’égard du gouvernement socialiste. »
« Beaucoup de petits mots de croyants et de non-croyants choqués qu’on viole un espace sacré »
Dans leur ensemble pourtant, les évêques et les prêtres concernés par de récents actes de vandalisme reconnaissent l’empressement des pouvoirs publics à leur manifester aide et soutien. À Nantes, où la cathédrale avait été taguée de caractères nazis et satanistes en juin dernier : « Le préfet et les responsables de la ville sont venus aussitôt », raconte l’évêque, Mgr Jean-Paul James, soulignant que Jean-Marc Ayrault, premier ministre et ancien maire de Nantes, avait aussitôt fait part de son « indignation et de sa solidarité ». « Tout le samedi après-midi, l’architecte des monuments de France et les chefs d’entreprise travaillant alors à la restauration du chœur de la cathédrale ont tout nettoyé bénévolement, si bien que le lendemain matin pour la messe, on ne voyait plus rien », raconte encore Mgr James avec gratitude.
De même, après la découverte au matin du 1er janvier de tags obscènes et satanistes sur la porte de l’église romane de Lavernose-Lacasse (Haute-Garonne), le P. Jean-Claude Vasseur, curé-doyen de Rieumes-Saint-Lys (28 clochers et 50 000 habitants en zone rurale), s’est félicité que des employés municipaux « envoyés tout de suite par la mairie » ont tout nettoyé. « Quelques heures après, il ne restait rien », assure-t-il, en rappelant qu’il y a trois ans déjà, après que les murs tout juste repeints de la paroisse de Saint-Lys avaient été semblablement tagués, il avait reçu « beaucoup de petits mots de croyants et de non-croyants choqués qu’on viole un espace sacré ». Et Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse (diocèse où est situé Lavernose-Lacasse), a pu évoquer avant Noël devant le préfet, dans le cadre de la rencontre annuelle des représentants religieux, son désir de « voir la foi de chrétiens respectée avec la même attention que celle manifestée après les actes qui insultent nos frères musulmans et juifs ».
« C’est le propre des églises d’être ouvertes à tout le monde »
« Beaucoup de non-chrétiens m’ont soutenu et le maire a vivement réagi », raconte de son côté le P. Thierry Delumeau, curé de la paroisse de Naintré (Vienne) profanée en mai dernier. Comme lui, le curé parisien Bruno Horaist relativise ces faits : « C’est le propre des églises d’être ouvertes à tout le monde, et c’est le propre de notre religion d’avoir des lieux de culte ouverts », soupire-t-il. Ce qui n’empêche pas le P. Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, de se montrer ferme. « La demande de nombreux catholiques d’être traités à égalité avec d’autres citoyens blessés dans leurs croyances est légitime. Les pouvoirs publics doivent faire preuve de fermeté et prendre les sanctions qui s’imposent. »
Claire Lesegretain (avec Claire Le Moine)
© Copyright 2013 – La Croix
La laïcité ce n’est pas nier les traditions !
Manifester de la considération aux juifs et aux musulmans ne doit pas conduire à négliger les chrétiens
Évêque d’Évry et président du conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France, Mgr Michel Dubost réagit aux inquiétudes manifestées par certains catholiques quant à une différence de traitement entre les principales religions de la part des autorités de l’État. Il estime également que la laïcité ne doit pas conduire à les « nier » certaines coutumes françaises d’origine chrétienne.
La Croix : Entendez-vous des plaintes de vos diocésains quant à une « différence de traitement » entre les religions de la part des politiques ?
Mgr Dubost : Il faut reconnaître que nos élus sont dans une situation relativement difficile : ils sont habitués à pratiquer la laïcité avec les catholiques. Par ailleurs, certains éléments de notre culture française sont d’origine chrétienne : ainsi tout le monde fête Noël même si on oublie que cette fête est d’origine chrétienne. Dès lors, comment manifester de la sympathie aux musulmans lors de l’Aïd ou aux juifs pour Kippour tout en restant dans ce cadre de la laïcité ? C’est vrai que c’est compliqué…
Je pense aussi que dans les cabinets ministériels, beaucoup des gens sont sensibles à l’islam et au judaïsme parce que s’y rattachent des questions délicates. En revanche, personne ne pense tellement aux catholiques. Comme les politiques ne doivent jamais laisser soupçonner aux représentants des communautés juives et musulmanes qu’on les méprise, du coup ils en viennent à négliger les chrétiens !
La Croix : Quels liens faut-il entretenir avec les responsables politiques ?
Mgr Dubost : Nous devons avoir les liens les plus respectueux, voire amicaux, possibles. Personnellement, j’aime inviter les maires de mon diocèse à un déjeuner lorsqu’un sujet important se présente – les Roms, l’anniversaire de la loi de 1905, etc. – pour échanger avec eux et qu’ils se rencontrent.
La Croix : Et que penser de ces polémiques incessantes sur ces cloches qui ne doivent plus sonner, ces sapins, ces pères Noël, ces crèches ou ces galettes que l’on ne veut plus voir au nom de l’égalité de traitement entre les religions ?
Mgr Dubost : Sur cette question, j’ai l’habitude d’être très clair avec tous mes interlocuteurs : les gens qui viennent en France viennent en France, pas ailleurs. Pour le moment, les coutumes françaises sont celles-là et elles comportent des crèches, des cloches et des galettes. D’ailleurs, je vois des sapins chez tous les amis musulmans chez qui je me rends ces jours-ci ! Si la laïcité nie ceci, alors elle oublie notre histoire.
Il y a un moment où l’on risque de favoriser l’extrême droite en niant la culture française. Il faut au contraire partir d’elle pour que les Français ne se sentent pas dépossédés. Beaucoup de musulmans sont français. Nous devons les accueillir, les respecter, leur montrer qu’ils ont de l’importance pour nous, les saluer au moment de l’Aïd par exemple mais pas au détriment de notre identité historique. Sinon nous fabriquons des gens « toutes griffes dehors ».
Recueilli par Anne-Bénédicte HOFFNER
© Copyright 2014 – Radio Vatican
Le Baptême du seigneur
Homélie du pape Benoit XVI pour la fête du Baptême du seigneur 2013
Chers frères et sœurs,
La joie qui naît de la célébration du Saint Noël trouve aujourd’hui son accomplissement dans la fête du baptême du Seigneur. À cette joie vient s’ajouter un motif supplémentaire pour nous qui sommes réunis ici : dans le sacrement du baptême, que j’administrerai dans quelques instants à ces nouveau-nés, se manifeste en effet la présence vivante et agissante de l’Esprit Saint qui, enrichissant l’Église de nouveaux enfants, la vivifie et la fait croître, et nous ne pouvons que nous réjouir de cela. Je désire adresser un salut particulier à vous, chers parents, parrains et marraines, qui témoignez aujourd’hui de votre foi en demandant le baptême pour ces enfants, pour qu’ils soient engendrés à la vie nouvelle dans le Christ et entrent dans la communauté des croyants.
Le récit évangélique du baptême de Jésus, que nous avons écouté aujourd’hui selon la version de saint Luc, montre la voie de l’abaissement et de l’humilité, que le Fils de Dieu a choisie librement pour adhérer au dessein du Père, pour être obéissant à sa volonté d’amour envers l’homme en tout, jusqu’au sacrifice sur la croix. Désormais devenu adulte, Jésus commence son ministère public en se rendant au fleuve Jourdain pour recevoir de Jean un baptême de pénitence et de conversion. Il se produit ce qui à nos yeux pourrait apparaître paradoxal. Jésus a-t-il besoin de pénitence et de conversion ? Assurément pas. Et pourtant, c’est précisément Celui qui est sans péché qui se place parmi les pécheurs pour se faire baptiser, pour accomplir ce geste de pénitence ; le Saint de Dieu s’unit à ceux qui se reconnaissent comme ayant besoin de pardon et demandent à Dieu le don de la conversion, c’est-à-dire la grâce de revenir à Lui de tout leur cœur, pour lui appartenir complètement. Jésus veut se mettre du côté des pécheurs, devenant solidaire avec eux, exprimant la proximité de Dieu. Jésus se montre solidaire avec nous, avec notre difficulté à nous convertir, à abandonner nos égoïsmes, à nous détacher de nos péchés, pour nous dire que si nous l’acceptons dans notre vie, Il est capable de nous relever et de nous conduire à la hauteur de Dieu le Père. Et cette solidarité de Jésus n’est pas, pour ainsi dire, un simple exercice de l’esprit et de la volonté. Jésus s’est réellement plongé dans notre condition humaine, il l’a vécue jusqu’au bout, en dehors du péché, et il est en mesure d’en comprendre la faiblesse et la fragilité. C’est pourquoi il ressent de la compassion, il choisit de « souffrir avec » les hommes, de devenir pénitent avec nous. Telle est l’œuvre de Dieu que Jésus veut accomplir : la mission divine de panser celui qui est blessé et de soigner celui qui est malade, de prendre sur lui le péché du monde.
Que se passe-t-il au moment où Jésus se fait baptiser par Jean ? Face à cet acte d’amour humble de la part du Fils de Dieu, les cieux s’ouvrent et l’Esprit Saint se manifeste de manière visible sous la forme d’une colombe, alors qu’une voix d’en-haut exprime la satisfaction du Père, qui reconnaît le Fils unique, le Bien-aimé. Il s’agit d’une véritable manifestation de la Très Sainte Trinité, qui rend témoignage de la divinité de Jésus, du fait qu’il est le Messie promis, Celui que Dieu a envoyé libérer son peuple, pour qu’il soit sauvé (cf. Is 40, 2). C’est ainsi que se réalise la prophétie d’Isaïe que nous avons écoutée dans la première lecture : le Seigneur Dieu vient avec puissance pour détruire les œuvres du péché et son bras exerce sa domination pour désarmer le Malin ; mais gardons à l’esprit que ce bras est le bras étendu sur la croix et que la puissance du Christ est la puissance de Celui qui souffre pour nous : tel est le pouvoir de Dieu, différent du pouvoir du monde ; ainsi, Dieu vient avec puissance pour détruire le péché. Jésus agit vraiment comme le Bon Pasteur qui fait paître le troupeau et le rassemble, pour qu’il ne se disperse pas (cf. Is 40, 10-11), et il offre sa propre vie pour qu’il ait la vie. C’est par sa mort rédemptrice que l’homme est libéré de la domination du péché et qu’il est réconcilié avec le Père ; c’est par sa résurrection que l’homme est sauvé de la mort éternelle et qu’il vainc le Malin.
Chers frères et sœurs, que se passe-t-il dans le baptême que j’administrerai d’ici peu à vos enfants ? C’est précisément cela qui se passe : ils seront unis de manière profonde et pour toujours avec Jésus, plongés dans le mystère de sa puissance, de son pouvoir, c’est-à-dire dans le mystère de sa mort, qui est source de vie, pour participer à sa résurrection, pour renaître à une vie nouvelle. Voilà le prodige qui se répète aujourd’hui aussi pour vos enfants : en recevant le baptême, ils renaissent comme fils de Dieu, participant à la relation filiale que Jésus a avec le Père, capables de s’adresser à Dieu en l’appelant avec une familiarité et une confiance totales : « Abbà, Père ». Sur vos enfants aussi le ciel est ouvert, et Dieu dit : ce sont mes enfants, les enfants en qui je me complais. Insérés dans cette relation et libérés du péché originel, ils deviennent des membres vivants de l’unique corps qui est l’Église et ils sont en mesure de vivre en plénitude leur vocation à la sainteté, de manière a pouvoir ainsi hériter la vie éternelle, qui nous a été obtenue par la résurrection de Jésus.
Chers parents, en demandant le baptême pour vos enfants, vous manifestez et vous témoignez votre foi, la joie d’être chrétiens et d’appartenir à l’Église. C’est la joie qui naît de la conscience d’avoir reçu un grand don de Dieu, la foi précisément, un don que personne de nous n’a pu mériter, mais qui nous a été donné gratuitement et auquel nous avons pu répondre avec notre « oui ». C’est la joie de nous reconnaître comme fils de Dieu, de découvrir que nous sommes placés entre ses mains, de nous sentir accueillis dans une étreinte d’amour, de la même manière qu’une mère soutient et embrasse son enfant. Cette joie, qui oriente le chemin de chaque chrétien, se fonde sur le rapport personnel avec Jésus, un rapport qui oriente toute l’existence humaine. C’est Lui, en effet, le sens de notre vie, Celui sur qui il vaut la peine de garder le regard fixé, pour être illuminés par sa Vérité et pour pouvoir vivre en plénitude. Le chemin de la foi qui commence aujourd’hui pour ces enfants, se fonde donc sur une certitude, sur l’expérience qu’il n’y a rien de plus grand que connaître le Christ et communiquer aux autres l’amitié avec Lui ; ce n’est que dans cette amitié que s’ouvrent réellement les grandes potentialités de la condition humaine et que nous pouvons expérimenter ce qui est beau et ce qui libère. Celui qui a fait cette expérience n’est pas disposé à renoncer à sa foi pour rien au monde.
À vous, chers parrains et marraines, revient la tâche importante de soutenir et d’aider l’œuvre éducative des parents, en les soutenant dans la transmission de la vérité de la foi et dans le témoignage des valeurs de l’Évangile, en les aidant à faire grandir ces enfants dans une amitié toujours plus profonde avec le Seigneur. Sachez toujours leur offrir votre bon exemple, à travers l’exercice des vertus chrétiennes. Il n’est pas facile de manifester ouvertement et sans compromis ce en quoi l’on croit, en particulier dans le contexte dans lequel nous vivons, face à une société qui considère souvent démodés et dépassés ceux qui vivent de la foi en Jésus. Suivant cette mentalité, il peut exister également chez les chrétiens le risque de concevoir la relation avec Jésus comme limitante, comme quelque chose qui freine la propre réalisation personnelle ; « Dieu est vu comme la limite à notre liberté, une limite à éliminer afin que l’homme puisse être totalement lui-même » (L’enfance de Jésus). Mais il n’en est pas ainsi ! Cette vision montre ne rien avoir compris de la relation avec Dieu, car c’est précisément à mesure que l’on avance sur le chemin de la foi que l’on comprend que Jésus exerce sur nous l’action libératrice de l’amour de Dieu, qui nous fait sortir de notre égoïsme, de notre repli sur nous-mêmes, pour nous conduire à une vie en plénitude, en communion avec Dieu et ouverte aux autres. « “Dieu est amour: celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui” (1 Jn 4, 16). Ces paroles de la Première Lettre de saint Jean expriment avec une clarté particulière ce qui fait le centre de la foi chrétienne : l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle ».
L’eau avec laquelle ces enfants seront marqués au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, les plongera dans cette « source » de vie qui est Dieu lui-même et qui fera d’eux ses véritables enfants. Et la semence des vertus théologales, transmise par Dieu, la foi, l’espérance et la charité, une semence qui est aujourd’hui placée dans leur cœur par la puissance de l’Esprit Saint, devra toujours être alimentée par la Parole de Dieu et par les Sacrements, de manière à ce que ces vertus du chrétien puissent croître et parvenir à leur pleine maturité, jusqu’à faire de chacun de nous un véritable témoin du Seigneur. Alors que nous invoquons sur ces petits enfants l’effusion de l’Esprit Saint, nous les confions à la protection de la Sainte Vierge ; qu’elle les garde toujours avec sa présence maternelle et les accompagne à chaque moment de leur vie. Amen.
© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana