PKO 06.07.2014
Dimanche 6 juillet 2014 – 14ème Dimanche du Temps ordinaire – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°38/2014
HUMEURS
« La commission de sécurité va être saisie ! »
Comment ne pas être dubitatif à certains propos de nos hommes politiques… Soit nous sommes considérés comme des « nuls » soit ils sont partiellement amnésiques dans certaines situations !
Comment comprendre, au sujet de la conformité du C.I.T. rue Paul Gauguin… la Mairie a réagi ! « Comme nous le faisons avec tout le monde, nous leur avons laissé le temps de constituer leur dossier. »… et, ne pas noter que le temps accordé correspond juste au moment où la presse remet le sujet sur le tapis ! Oh !
Comment entendre « On ne peut pas être au courant de la mauvaise utilisation et de la non-conformité de ce lieu et ne rien faire. Nous sommes responsables »… sans avoir une certaine suspicion sur la sincérité de ces propos car … nous sommes surpris que de telles mesures énergiques, et à encourager par ailleurs, ne soient pas appliquées pour, par exemple, les normes de sécurité concernant les boîtes de nuit jouxtant la Cathédrale : sortie d’évacuation, escaliers de secours… Les services concernés ne seraient-ils
pas au courant… justifiant ainsi qu’elles ne soient pas exigées ?
Rappelons au passage dans cette catégorie que… La Mairie de Papeete semble ignorer ses propres arrêtés tels que l’arrêté 84/172, article 2 : « Les propriétaires, directeurs ou gérants d’établissements ouverts au public, tels que Cafés, bars, Discothèques,…… doivent prendre toutes mesures utiles pour que les bruits émanant s de ces locaux, et ceux résultant de leur exploitation ne soient pas gênants pour le voisinage… »
Ne présumant en rien d’une quelconque partialité de la part de la municipalité concernant l’application des lois sur son territoire, nous pensons que cela ne peut être lié qu’à l’ignorance… Nous pensons, naïvement peut-être, que dès lundi ce sera avec la même fermeté, la même conviction que l’adjoint de la commission sécurité réagira…
À moins que, bien évidemment, comme pour la rue Edouard Ahnne, un « compromis » soit trouvé pour des raisons qui nous resterons inconnues …
Est-il utile de préciser que deux poids – deux mesures ne peuvent qu’ôter toute crédibilité à ceux qui les utilisent avec grandes largesses …
Nos hommes politiques pourraient, plus que jamais, nous permettre de ne plus avoir à nous poser de telles questions. Nous souhaitons les en remercier par avance.
EN MARGE DE L’ACTUALITÉ
VACANCES studieuses et pieuses dans l’unique but de SERVIR
En ce début de juillet on pense aux festivités du « Heiva », au repos, ou encore aux voyages. C’est le temps des vacances. Mais pour près de 600 fidèles catholiques, le retour du mois de juillet signifie : étude, réflexion, prière, devoirs à faire à la maison… En effet, durant 4 semaines, du 7 au 31 juillet, ouvrent les écoles de formation. Beaucoup prennent sur leur temps de vacances pour suivre cette préparation à divers « ministères » car il s’agit de se préparer à être, à des degrés divers, « tavini » c’est-à-dire « ministre », terme venant du latin minister :« serviteur ».
Sept écoles différentes préparent des jeunes, des adultes, des hommes et des femmes à servir dans divers domaines et secteurs de l’Église : du ministre extraordinaire de l’eucharistie aukatekita, en passant par le responsable d’une équipe de jeunes, le maître de chœur ou encore le catéchète. Un mois de travail pour approfondir sa foi et acquérir de nouvelles compétences dans l’unique but de SERVIR ses impartie à l’Association pour régulariser sa situation se termine au moment même ou la presse frères et sœurs en Christ.
Cette année, la formation aura une dimension supplémentaire puisqu’elle sera orientée vers une relecture des Actes du synode diocésain de 1989 dans la perspective d’un « aggiornamento » - un renouveau – de la Mission confiée au diocèse. Chaque élève devra se préparer, en plus du programme habituel, à soutenir les commissions mises en place pour réaliser ce bilan pastoral des 25 années écoulées depuis le dernier synode. A l’instar du Christ qui « est venu parmi nous, non pas pour être servi, mais pour servir » : bon courage à toutes et à tous.
Dominique SOUPÉ
Le drapeau des pauvres est chrétien
Entretien du pape François au quotidien italien « Il Messagero » le 30 juin 2014
Dans les colonnes du quotidien italien « Il Messagero », le pape François a abordé des thèmes aussi variés que la corruption, la fonction d’évêque de Rome, le déclin actuel de la politique, le communisme, et la femme, « la plus belle chose que Dieu ait créée ». Il a longuement évoqué aussi la question de la foi en Asie, l’exploitation des enfants. Et, selon le Pape, nous nous trouvons dans « une nouvelle ère qui alimente la décadence morale, non seulement politique, mais aussi dans l'entreprise ou le contexte social. » Voici le texte intégral de son entretien avec la journaliste Franca Giansoldati (Il Messagero) :
Il Messagero : C’est le moment du match Italie-Uruguay. Saint Père, qui soutenez-vous ?
Pape François : Moi, vraiment personne, j'ai promis à la présidente du Brésil de rester neutre !
Il Messagero : Nous commençons par Rome ?
Pape François : Mais savez-vous que je ne connais pas Rome ? Songez que j’ai vu la chapelle Sixtine pour la première fois lorsque j’ai participé au conclave qui a élu Benoît XVI (en 2005, ndlr). Je ne suis pas allé non plus dans les musées. Le fait est que, comme cardinal, je ne venais pas souvent à Rome. Je connais Sainte-Marie-Majeure car j’y allais toujours. Et aussi Saint Laurent hors les murs, où je me rendais pour les confirmations du temps de don Giacomo Tantardini. Je connais bien sûr la Piazza Navona parce que je résidais toujours via della Scrofa, là derrière.
Il Messagero : Y a-t-il un peu de romain dans l’argentin Bergoglio ?
Pape François : Peu et rien. Je suis avant tout piémontais, ce sont les racines originelles de ma famille. Mais je commence à me sentir Romain, je désire aller visiter le territoire, les paroisses. Ainsi, je découvre petit à petit cette ville. Une ville magnifique, unique, avec les problèmes des grandes villes métropolitaines. Une petite ville possède une structure presque univoque ; une métropole, en revanche, englobe sept ou huit villes imaginaires superposées, à différents niveaux. Au niveau culturel aussi. Je pense par exemple aux tribus urbaines de jeunes. C’est pareil dans toutes les métropoles. En novembre nous allons organiser à Barcelone un congrès consacré justement à la pastorale des métropoles […] Des villes dans la ville. L’Église doit savoir répondre aussi à ce phénomène.
Il Messagero : Pourquoi, dès le début, avez-vous tant tenu à souligner la fonction de l’Evêque de Rome ?
Pape François : Le premier service de François, c’est celui-là : être l’Évêque de Rome. Tous les titres du Pape, Pasteur universel, Vicaire du Christ, etc., il les détient parce qu’il est Évêque de Rome. C’est la première élection. La conséquence de la primauté de Pierre. Si demain le Pape voulait être évêque de Tivoli, il est clair qu’on le rejetterait.
Il Messagero : Il y a quarante ans, avec Paul VI, le Vicariat a promu la conférence sur les problèmes de Rome. Est apparue l’image d’une ville dans laquelle celui qui avait beaucoup, avait le meilleur ; et celui qui avait peu, avait le pire. Aujourd’hui, selon vous, quels sont les maux de cette ville ?
Pape François : Ce sont les maux des grandes villes, comme Buenos Aires. Il y a ceux qui, de jour en jour, accroissent leurs profits, et ceux qui s’appauvrissent. Je n’étais pas au courant de ce congrès sur les problèmes de Rome. Ce sont des questions très romaines, et j’avais alors 38 ans. Je suis le premier Pape à n’avoir pas pris part au Concile et le premier à avoir étudié la théologie après le Concile. Et, à l’époque, pour nous la grande lumière était Paul VI. Pour moi,Evangelii Nuntiandi reste le document pastoral jamais dépassé.
Il Messagero : Existe-t-il une hiérarchie des valeurs à respecter dans la gestion des affaires publiques ?
Pape François : Assurément. Toujours sauvegarder le bien commun. Telle est la vocation de tout homme politique. Un concept large qui englobe, par exemple, la protection de la vie humaine, de sa dignité. Paul VI faisait l’éloge de la politique « la forme la plus haute de la charité ». Aujourd'hui, le problème, c’est que la politique - je ne parle pas seulement de l'Italie, mais de tous les pays - est discréditée, ruinée par la corruption, par le phénomène des pots-de-vins. Il me vient à l’esprit un document que les évêques français ont publié il y a 15 ans. Une lettre pastorale intitulée : Réhabiliter la politique, qui abordait ce thème. S’il n’y a pas service à la base, on ne peut pas comprendre non plus l’identité de la politique.
Il Messagero : La corruption sent le pourri, avez-vous dit. Et aussi que la corruption sociale est le fruit d’un cœur fermé, pas seulement de circonstances extérieures. Il n’y aurait pas de corruption sans cœurs corrompus. Le corrompu n’a pas d’amis, mais des idiots utiles. Pouvez-vous mieux nous l’expliquer ?
Pape François : J’ai parlé deux jours de suite de ce thème parce que je commentais la lecture de la Vigne de Naboth. Le premier jour, j’ai abordé la phénoménologie de la corruption, le deuxième jour comment finissent les corrompus. Le corrompu, de toute façon, n’a pas d’amis, seulement des complices.
Il Messagero : Selon vous, si on parle autant de corruption, est-ce parce que les médias insistent trop sur la question, ou qu’il s’agit effectivement d’un mal endémique grave ?
Pape François : Non, hélas, il s’agit d’un phénomène mondial. Il y a des chefs d’État en prison à cause de cela. J’y ai beaucoup réfléchi, pour parvenir à la conclusion que les maux se multiplient, surtout durant les changements d’époque. Nous ne vivons pas tant une époque de changements, qu’un changement d’époque. Il s’agit donc d’un changement de culture ; et c’est précisément dans cette phase qu’émerge ce genre de choses. Le changement d’époque alimente la décadence morale, non seulement en politique, mais aussi dans la sphère financière ou sociale.
Il Messagero : Les chrétiens non plus ne semblent pas briller par leur témoignage...
Pape François : C'est l'environnement qui favorise la corruption. Je ne veux pas dire que tous sont corrompus, mais je pense qu'il est difficile de rester un honnête homme dans la politique. Je parle du monde, pas de l’Italie. Parfois certaines personnes voudraient faire les choses au clair, mais elles se trouvent en difficulté, c'est comme si elles étaient phagocytées par un phénomène endémique, à divers niveaux, transversal. Non que ce soit la nature de la politique, mais parce que lors d’un changement d’époque, les pressions se sont plus fortes.
Il Messagero : Avez-vous plus peur de la pauvreté morale ou matérielle d’une ville ?
Pape François : Les deux m’effraient. Quelqu’un qui a faim, par exemple, je peux l’aider à ce qu’il n’ait plus faim, mais s’il a perdu son travail et qu’il est au chômage, il s’agit d’une autre pauvreté. Il n’a plus de dignité. Il pourrait sans doute aller à Caritas et ramener chez lui un paquet de nourriture, mais il vit là une pauvreté très grave qui lui ronge le cœur. Un évêque auxiliaire de Rome m’a raconté que beaucoup de personnes vont dans les cantines ou les restos et, remplis de honte, ramènent en cachette la nourriture chez eux. Leur dignité se paupérise petit à petit, ils vivent dans un état de prostration.
Il Messagero : Dans les rues de Rome on voit des petites filles de 14 ans contraintes de se prostituer dans l’indifférence générale, tandis que dans le métro on assiste à la mendicité des enfants. Vous sentez-vous impuissant face à cette dégradation morale ?
Pape François : J’éprouve de la douleur, une énorme douleur. L’exploitation des enfants me fait souffrir. C’est pareil en Argentine. On emploie des enfants pour des travaux manuels parce qu’ils ont des mains plus petites. Mais les enfants sont victimes aussi d’abus sexuels, dans des hôtels. Un jour, on m’a averti qu’il y avait des petites filles de 12 ans prostituées dans les rues de Buenos Aires. Je me suis renseigné, et c’était exact. Cela m’a fait mal. Encore plus de savoir que s’arrêtaient de grosses voitures conduites par un vieillard, qui pourrait être leur grand-père. Ils payaient la petite fille 15 pesos, avec quoi ils achetaient les déchets de la drogue. Pour moi, les personnes qui font cela à des petites filles sont des pédophiles. Cela arrive aussi à Rome. La Ville Éternelle, qui devrait être un phare pour le monde, est le miroir de la dégradation morale de la société. Je pense que ce sont des problèmes qui se résolvent avec une bonne politique sociale.
Il Messagero : Que peut faire la politique ?
Pape François : Répondre de façon claire. Par exemple avec des services sociaux qui suivent les familles pour comprendre, en les accompagnant pour les sortir de situations très difficiles. Le phénomène traduit une déficience de service social dans la société.
Il Messagero : Mais l’Église travaille dur...
Et doit continuer à le faire. Il faut aider les familles en difficulté, un travail qui nécessite de plus en plus l’effort de tous.
Il Messagero : À Rome, de plus en plus de jeunes ne vont pas à l’église, ne font pas baptiser leurs enfants, ne savent même pas faire leur signe de croix. Que faire pour inverser cette tendance ?
Pape François : L'Église doit sortir dans la rue, aller à la rencontre des gens, visiter les familles, aller aux périphéries. Ne pas être une église qui se contente de recevoir, mais qui offre.
Il Messagero : Et les prêtres ne doivent pas se tourner les pouces…
Pape François : Evidemment. Nous sommes dans un temps de mission depuis une dizaine d’années. Nous devons insister.
Il Messagero : Êtes-vous préoccupé par la culture de la dénatalité en Italie ?
Pape François : Je pense qu’il faut travailler davantage pour le bien commun des enfants. Fonder une famille est une tâche énorme, parfois le salaire n’est pas suffisant, on n’arrive pas à joindre les deux bouts. Les gens ont peur de perdre leur emploi ou de ne pas pouvoir payer le loyer. La politique sociale n’aide pas. L'Italie a un taux de natalité très bas, l’Espagne de même. La France est un peu mieux, mais le taux est également faible. Comme si l'Europe avait assez d'être maman, préférant être grand-mère. Cela dépend beaucoup de la crise économique, et pas seulement d’une dérive culturelle marquée par l'égoïsme et l'hédonisme. L'autre jour, j'ai lu une statistique sur les critères de dépenses de la population à travers le monde. Après la nourriture, les vêtements et les médicaments, trois éléments nécessaires, viennent les cosmétiques et les dépenses pour les animaux domestiques.
Il Messagero : Les animaux comptent plus que les enfants ?
Pape François : Il s’agit d’un autre phénomène de dégradation culturelle. C'est parce que la relation affective avec les animaux est plus facile, plus programmable. Un animal n’est pas libre, tandis qu’avoir un enfant est un peu plus compliqué. L’Évangile parle-t-elle davantage aux pauvres ou aux riches pour qu’ils se convertissent ? La pauvreté est au centre de l’Évangile On ne peut pas comprendre l’Évangile sans comprendre la pauvreté réelle, en considérant qu’il existe aussi une pauvreté, très belle, de l’esprit: être pauvre devant Dieu parce que Dieu te comble. L’Évangile s’adresse indistinctement aux pauvres et aux riches. Et il parle autant de pauvreté que de richesse. Il ne condamne pas en effet les riches, peut-être les richesses quand elles sont idolâtrées. Le Dieu argent, le veau d’or.
Il Messagero : Vous passez pour être un Pape communiste, paupériste, populiste. The Economist qui vous a consacré une page de couverture, affirme que vous parlez comme Lénine. Vous reconnaissez-vous dans ces modèles ?
Pape François : Je dis simplement que ce sont les communistes qui nous ont volé notre drapeau. Le drapeau des pauvres est chrétien. La pauvreté est au centre de l’Évangile. Prenons Matthieu 25, le protocole sur lequel nous serons tous jugés : j'ai eu soif, j'ai eu faim, j'ai été en prison, j'étais malade, j'étais nu. Ou regardons les Béatitudes, une autre bannière. Les communistes disent que tout cela est communiste. Peut-être, mais avec vingt siècles de retard sur nous. Alors quand ils parlent ainsi, on pourrait leur dire : « Mais alors, vous êtes chrétiens ! » (rires).
Il Messagero : Puis-je me permettre une critique.
Pape François : Bien sûr...
Il Messagero : Vous parlez peut-être peu des femmes, et quand vous le faîtes, vous abordez le sujet uniquement du point de vue de la maternité, la femme épouse etc. Et pourtant les femmes d’aujourd’hui président des États, des multinationales, des armées. Au sein de l’Église, selon vous, quelle place occupent les femmes ?
Pape François : Les femmes sont la plus belle chose que Dieu ait créée. L’Église est femme, l’Église est un mot féminin. On ne peut pas faire de la théologie sans cette féminité. Vous avez raison, on ne parle pas assez de cela, on devrait travailler davantage sur la théologie de la femme. Je l’ai dit, et nous travaillons en ce sens.
Il Messagero : N’y a-t-il pas là une certaine misogynie ?
Pape François : Le fait que la femme soit sortie d’une côte… (éclat de rire). Je plaisante. Je suis d’accord pour que l’on approfondisse davantage la question féminine, sinon on ne peut pas comprendre l’Église elle-même.
Il Messagero : En août, vous irez en Corée. Est-ce la porte de la Chine ? Ciblez-vous l’Asie ?
Pape François : J’irai en Asie deux fois en six mois. En Corée en août, pour rencontrer les jeunes asiatiques. En janvier au Sri Lanka et aux Philippines. L’Église en Asie est une promesse. La Corée représente beaucoup, elle a derrière elle une belle histoire, durant deux siècles elle n’a pas eu de prêtres et le catholicisme a progressé grâce aux laïcs. Elle a eu aussi des martyrs. Quant à la Chine, il s’agit d’un grand défi culturel. Énorme. Et il y a l'exemple de Matteo Ricci qui a fait beaucoup de bien...
Il Messagero : Où va l’Église de Bergoglio ?
Pape François : Grâce à Dieu, je n'ai aucune église, je suis le Christ. Je n’ai rien fondé. Du point de vie du style, je suis resté tel que j’étais à Buenos Aires. Oui, peut-être une ou deux petites choses, parce qu’il le faut, mais changer à mon âge aurait été ridicule. Sur le programme, en revanche, je suis ce que les cardinaux ont demandé durant les congrégations générales précédant le conclave. Je vais dans cette direction. Le Conseil de huit cardinaux, un organisme externe, est né de là. Il avait été demandé pour aider à réformer la Curie. Chose par ailleurs pas facile du tout, parce qu’on fait un pas, mais ensuite il faut faire ceci ou cela, et si avant il y avait un dicastère, par la suite il y en a quatre. Mes décisions sont le fruit des réunions précédant le conclave. Je n’ai rien fait tout seul.
Il Messagero : Une approche démocratique…
Pape François : Il s’est agi des décisions des cardinaux. Je ne sais pas si c’est une approche démocratique, je dirais plutôt synodale, même si le terme pour les cardinaux n'est pas approprié.
Il Messagero : Que souhaitez-vous aux Romains en cette la fête de Saint-Pierre-et-Saint-Paul, leurs saints patrons ?
Pape François : Qu'ils continuent à être bons. Ils sont si sympathiques. Je le vois dans les audiences et quand je vais dans les paroisses. Je leur souhaite de ne pas perdre la joie, l'espérance, la confiance, malgré les difficultés. Le dialecte romain est beau aussi.
Il Messagero : Wojtyla a appris à dire volemose bene, damose da fa'. Avez-vous appris une ou deux phrases en dialecte romain ?
Pape François : Pour l’instant peu. Campa e fa' campa' (Vis et laisse vivre, ndt.). (Naturellement, rires).
Entrevue accordée à Franca Giansoldati, Il Messaggero
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France : Modification de la loi sur l’avortement
La Liberté d’expression menacée
La Fondation Jérôme Lejeune dénonce une « atteinte à la liberté d’expression » en France. Le Parlement français a en effet voté, le 26 juin, en dernière lecture, un projet de loi sur « l’égalité entre les femmes et les hommes » contenant des articles « aggravant » la législation sur l’avortement, proteste la Fondation Jérôme Lejeune : ces articles suppriment la notion de « situation de détresse » et « étendent à l’information » le « délit d’entrave à l’Interruption volontaire de grossesse » (IVG, avortement). Voici l’analyse du projet de loi français publiée par la Fondation Jérôme Lejeune.
Supprimer la notion de « situation de détresse » : un véritable bouleversement.
Le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, écrivait à propos de cette modification : « Sur le plan des principes c’est un véritable bouleversement, car ce qui est en jeu c’est la place que notre société accorde à la protection de la vie » (Interview dans La Croix du 20 décembre 2013).
Cette suppression de la « détresse » entraîne des changements profonds :
- Elle inscrit l’avortement de convenance dans la loi au-delà de la banalisation de l’avortement déjà constatée dans la pratique et les esprits ;
- Elle tend à faire de l’avortement un droit (alors que depuis 1975 l’avortement est une dérogation au principe fondamental du respect de l’être humain au commencement de sa vie, inscrit à l’article 16 du C.C) ;
- Elle installe l’idée d’un droit à disposer de son corps qui fonde des revendications comme la GPA ou la prostitution ;
- Elle légitime la logique de l’avortement eugéniste. La modification en cours est d’autant plus préoccupante que, comme le rappelle le Pr. Bertrand Mathieu, « il n’y aurait plus aucune condition mise au droit de recours à l’avortement au cours des 12 premières semaines, un délai durant lequel on dispose d’un nombre croissant d’informations sur le fœtus au travers du diagnostic prénatal ». L’IVG va se transformer en refus de l’enfant « à cause » de telle ou telle pathologie ou prédisposition, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cette évolution libérale-libertaire va brouiller les repères entre IVG et interruption médicale de grossesse (IMG) et l’IVG va devenir eugéniste.
Étendre à l’information le délit d’entrave : une atteinte à la liberté d’expression
Cette modification entraîne l’obligation pour les plateformes d’écoute et les sites spécialisés d’informer les femmes enceintes sur la possibilité d’avorter. Cette mesure ne correspond pas à une demande des femmes françaises.
En France en 2014, lorsqu’une femme s’interroge sur la poursuite de sa grossesse, elle sait qu’elle peut avorter. En revanche lorsqu’elle consulte des sites et des plateformes d’écoute, elle est en attente de solutions alternatives à l’avortement. Cette disposition constitue une entrave à la liberté d’expression en ce qu’elle oblige à faire de la propagande en faveur de l’avortement.
Telle est bien la position de Najat Vallaut Belkacem, interrogée par La Chaîne Parlementaire, le 30 juin. À une jeune femme qui voudrait avorter, la ministre répondrait : « je la rassurerais, je lui dirais que la vie ne s’arrête pas là ; un enfant qui arrive alors qu’il n’est pas désiré est un enfant malheureux ».
La dictature du bonheur conduit à la mort.
De l’avortement à l’euthanasie
En France, l’avortement est l’étalon or auquel toutes les réformes sociétales sont comparées. Cet enjeu apparaît dans l’interview du Pr. Bertrand Mathieu (cité plus haut) : « Reléguer au second plan le respect de la protection de la vie n’est pas sans conséquence dans d’autres domaines. Si l’on devait s’acheminer vers une dépénalisation de l’euthanasie, la logique risquerait d’être la même au bout de quelques années : passer d’une “exception” justifiée par des conditions très particulières de souffrance et d’incurabilité, à un droit à part entière. »
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Réhabiliter la politique (III)
Déclaration de la Commission Sociale de l’Épiscopat - 1999
Chapitre III - L’Europe et la mondialisation :
De nouvelles dimensions
23 - La démocratie ne peut se cantonner aux problèmes locaux, régionaux, nationaux. L’Europe se construit, le monde s’unifie, appelant de nouvelles régulations à hauteur des défis à relever. Ces dimensions nouvelles, trop souvent envisagées comme une fatalité, méritent d’être considérées comme autant d’occasion de créer des projets mobilisateurs.
1° L’Europe, une aventure à poursuivre… Déjà, une belle réussite
Depuis presque cinquante ans, grâce à la ténacité d’hommes politiques, l’Europe s’est construite, par les peuples et par les institutions qu’elle a mises sur pied. Elle s’est donné comme objet de réaliser la paix, la réconciliation et la solidarité, entre les pays qui s’étaient durement affrontés au cours de deux guerres mondiales. Les avancées économiques, sociales et culturelles sont considérables, mais un long chemin reste à parcourir.
24 - Le Conseil de l’Europe, dont nous fêtons cette année le 50ème anniversaire de la fondation, regroupe aujourd’hui, depuis la chute du mur de Berlin, quarante États membres et quatre États associés. On ne peut que se réjouir des objectifs atteints dans le cadre du renforcement de la démocratie pluraliste par la prééminence du droit, la promotion de la cohésion sociale et culturelle et tous les mécanismes mis en œuvre pour la protection des droits de l’homme et les droits sociaux. La Cour européenne des Droits de l’homme, devenue récemment permanente, ainsi que le mécanisme de contrôle des droits garantis par la Charte sociale en sont des exemples convaincants.
25 - De son côté, l’Union Européenne, créée il y a presque cinquante ans par le Traité de Rome, est passée de six à quinze États. Elle a pour objectif essentiel d’établir une union sans cesse plus étroite entre les peuples. Elle est parvenue à créer une monnaie unique, qui devrait être un facteur de stabilité monétaire. Elle a ouvert des négociations en vue de son élargissement à une dizaine de pays de l’Europe du Centre et de l’Est.
Malgré ses lenteurs, ses lourdeurs, parfois ses désenchantements, L’Union Européenne est la prise en charge par une communauté d’États de leur avenir commun dans le respect de leurs diversités. Elle est une invitation à changer d’échelle et à se libérer des visions trop étroitement nationales et trop tributaires du passé.
N’y-a-t-il pas nécessité pour chacun d’approfondir la connaissance de l’Europe, de ses institutions et de participer aux élections qui engagent son avenir ? N’est-il pas du devoir des candidats et des formations politiques de mettre à la disposition de tous les informations nécessaires, de faire saisir les enjeux pour se décider en connaissance de cause ?
Définir des objectifs pour demain
26 - Plus l’Union Européenne s’agrandit, plus elle a besoin d’un projet commun, plus il lui faut définir ses finalités. Elle n’est pas seulement un grand marché. Elle manifeste que la politique ne peut se réduire à l’économie. Elle appelle à avoir une dimension sociale, culturelle, humaine et spirituelle.
L’Union Européenne incite à dépasser les frontières, à réévaluer le sens de la nation, le champ de compétence des États, la vocation des régions, à équilibrer clairement les pouvoirs. Elle provoque à rechercher un bien commun plus vaste que celui des Etats nationaux. Elle est une étape vers l’universalité.
Pour cela, elle doit surmonter la distance entre ses institutions et les opinions publiques, faire émerger un pouvoir politique de niveau européen, parvenir à un accord sur ses finalités et susciter la participation active de tous les citoyens, des jeunes en particulier et, de ce fait, se donner une plus grande légitimité démocratique. À elles seules les institutions ne feront pas l’Europe. Ce sont les hommes qui la construiront.
Bâtir la paix dans le monde
27 - Sans abandonner l’exigence d’une force d’intervention au service de la paix dans le monde, l’Europe unie marque aussi la volonté de renoncer pour toujours à la guerre et d’établir définitivement la paix entre les nations qui ont déclenché deux conflits mondiaux au cours de ce siècle. Elle nous invite à tirer les leçons des formes de messianismes absolutisant la race, la nation ou la classe qui ont fait et font encore tant de mal. Les conflits récents ou en cours manifestent l’urgente nécessité d’une culture de la paix.
Vivre une certaine idée de l’homme
28 - L’Europe unie, c’est aussi une certaine conception de la personne humaine, fruit à la fois de la philosophie antique et du message chrétien. Cela entraîne l’impérieuse obligation pour l’Union Européenne et les nations qui la composent de promouvoir, de proclamer sans faiblesse et de pratiquer scrupuleusement les droits de l’homme dans leur universalité et leur indivisibilité. Se sentir responsable de ce message avec humilité et sans volonté d’hégémonie est l’une de ses tâches.
Garder l’ouverture au monde
29 - L’Europe unie ne peut se replier sur elle-même. Elle est ouverte sur le monde, comme elle l’a manifesté au cours de son histoire, par son élan missionnaire, par ses liens avec tous les peuples de la planète. Un dépassement des frontières et des conflits peut être une référence pour les autres continents et un facteur d’équilibre pour un monde désorienté. Il faudra apprendre à partager avec d’autres peuples du Sud et de l’Est, à donner plus d’importance au genre de vie qu’au niveau de vie, à la qualité des relations de réciprocité qu’à l’accumulation des biens. Avec l’Europe, nous pouvons, si nous le voulons, passer d’une recherche échevelée de la croissance, au souci d’un développement durable et solidaire.
2 ° - La Mondialisation, un défi pour la démocratie .
Une fatalité apparente
30 - C’est de plus en plus au niveau de la planète que tout se joue aujourd’hui : la monnaie, l’économie, l’environnement, la paix et la guerre, la lutte contre la drogue, la sécurité collective et même la justice. Dès 1967, le pape Paul VI, dans son encyclique Populorum Progressio, déclarait : « la question sociale est devenue mondiale » et « le développement est le nouveau nom de la paix ».
Aujourd’hui, la mondialisation fait peur. Elle apparaît moins comme une dimension nouvelle des activités humaines que comme une sorte de fatalité qui s’imposerait à tous. En effet, la mondialisation économique, financière et médiatique, qui balaie les frontières et les cultures, se présente comme un terrible défi pour la démocratie et pour l’avenir de l’humanité. Elle est une réalité évidente qui submerge les échanges et les représentations. Pour certains, elle est une étape obligée pour parvenir au bien-être de l’humanité.
Le pape Jean-Paul II a déclaré récemment dans son exhortation apostolique « Ecclesia in America » à l’intention des Églises du continent américain - ce message vaut pour tout le monde occidental : « Si la mondialisation est régie par les seules lois du marché appliquées selon l’intérêt des puissants, les conséquences ne peuvent être que négatives. Tels sont par exemple, l’attribution d’une valeur absolue à l’économie, le chômage, la diminution et la détérioration de certains services publics, la destruction de l’environnement et de la nature, l’augmentation des différences entre les riches et les pauvres, la concurrence injuste qui place les nations pauvres dans une situation d’infériorité toujours plus marquée. Bien que l’Église estime les valeurs positives que comporte la mondialisation, elle en considère avec inquiétude les aspects négatifs ».
... qui appelle une maîtrise collective
31 - La mondialisation n’a ni la fatalité, ni l’omniprésence que certains lui attribuent : elle sera ce qu’en feront les groupes humains et leurs représentants. Au lieu de la diaboliser, mieux vaut tenter de l’humaniser, en renforçant la solidarité entre les peuples comme entre les groupes, en moralisant le marché, en reconnaissant toute personne humaine dans son inaliénable dignité.
« Par sa doctrine sociale, l’Église offre une contribution valable à la problématique de l’économie actuelle mondialisée. Sa position morale en cette matière s’appuie sur les trois pierres angulaires fondamentales de la dignité humaine, de la solidarité et de la subsidiarité. L’économie mondialisée doit être analysée à la lumière des principes de la justice sociale, en respectant l’option préférentielle pour les pauvres, qui doivent être mis en mesure de se défendre dans une économie mondialisée, et les exigences du bien commun international... »
Des défis à hauteur d’humanité
La mondialisation apparaît comme un immense défi à relever pour la dignité de chaque personne dans sa singularité, de chaque peuple dans sa particularité historique et culturelle, de l’humanité dans son unité et son universalité.
32 - Défi politique - La société a besoin d’une orientation éthique et politique qui tende à subordonner l’économie à la politique. Celle-ci, en effet, doit retrouver tous ses droits, de sorte qu’à ce niveau l’humanité prenne aussi en main son destin et que chaque être humain se sente citoyen du monde.
Rappelons ce qu’écrivait Jean XXIII dans « Pacem in Terris » : « De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimensions mondiales. Ils ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et le moyen d’action prennent aussi des dimensions mondiales, et qui puisse exercer son action sur toute l’étendue de la terre ».
Les accords multilatéraux qui se concluent entre États, entre les ensembles continentaux qui s’organisent - telle l’Union Européenne - les interventions laborieuses de l’ONU et des organismes qui s’y rattachent, marquent une première étape dans cette direction.
Partout on relève la militance des Organisations Non Gouvernementales qui éveillent à cette dimension mondiale, manifestent les débuts d’une société civile internationale et deviennent des interlocuteurs écoutés des États et des instances internationales, notamment dans le domaine du développement durable, de la paix, du respect des droits de l’homme, de la justice.
33 - Défi culturel - Dans le domaine de la culture, la mondialisation peut propager les progrès de la science, de la santé, de l’éducation. Elle doit favoriser les échanges, les rencontres, élargir les possibilités de choix, prendre en compte les cultures particulières pour y greffer des innovations bénéfiques. On a parlé parfois avec des accents catastrophistes de chocs des cultures et de conflits de civilisation. Par quelle aberration, des peuples s’entredéchireraient-ils fatalement au nom de leur culture ? Toute culture n’est-elle pas le fruit et la semence d’un cheminement propre, qui se nourrit du dialogue avec d’autres cultures et de sa tension vers l’universalité ?
34 - Défi moral - En ce lendemain du 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comment ne pas reprendre et approfondir la très belle expression qui figure à son début : « La dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ».
Par sa dimension universelle et par ses enracinements dans la diversité des cultures, par son long compagnonnage au cours de l’histoire, l’Église exerce un rôle et peut adresser un message exceptionnel, pour que chaque homme, chaque femme et tous ensemble puissent devenir les acteurs de leur propre cheminement et les bâtisseurs d’un monde plus libre et plus humain.
A P P E L
35 - L’Église ne sort point de sa mission quand elle prend la parole dans le champ politique : il y va de l’homme et de l’humanité. Comment pourrait-elle ne pas faire retentir sans cesse l’interrogation lancée dès les premières pages de la Bible : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » (Livre de la Genèse 4,9). Le domaine de la politique n’est-il pas, selon la célèbre phrase du Pape Pie XI, « le champ de la plus vaste charité, la charité politique » ?
Agissant pour le bien commun, au service de tous et sans ambition de pouvoir, les chrétiens se sentent à l’aise dans une société démocratique et laïque. Ils lui apportent leur contribution, sans accepter que leur foi soit reléguée dans la « sphère du privé ». Cette foi a une dimension humaine et sociale. La démocratie, pour être vivante, fera droit à ses références religieuses et philosophiques dans le débat public.
36 - Les chrétiens savent que le politique n’est pas le tout de la vie humaine puisque pour eux l’homme ne se réalise pleinement qu’en Dieu. Mais ils savent aussi qu’ils participent au dessein de Dieu sur l’humanité, en œuvrant pour l’unité de la famille humaine et pour la dignité de chacun de ses membres. Ils travaillent ainsi à l’instauration du Royaume de Dieu sur terre, même si ce Royaume n’atteindra jamais sa plénitude en ce monde.
37 - L’Église n’a ni compétence technique propre ni pouvoir institutionnel à finalité politique, mais elle a vocation à stimuler les énergies spirituelles, à rappeler le rôle fondateur des valeurs de transcendance et de spiritualité pour la construction d’un monde plus digne de l’homme, fils de Dieu. Elle invite les chrétiens à chercher, dans leurs groupes et mouvements respectifs, à discerner, à agir avec les autres croyants et avec les hommes de bonne volonté.
C’est pourquoi, à la suite du document des évêques de France sur « Pour une pratique chrétienne de la politique » de 1972 et de leur « Lettre aux Catholiques de France » de 1996, nous renouvelons l’appel à constituer des espaces de rencontre, de partage et de confrontation entre personnes diversement engagées dans la politique, afin de dégager une cohérence toujours plus grande entre l’engagement personnel et l’appel de l’Évangile.
Le 17 février 1999
Les évêques de la Commission Sociale
© Copyright 1999 – Conférence des Évêques de France
J.M.J. Cracovie 2016 – Logo de la miséricorde divine
Présentation à Cracovie
Il est bleu, rouge et jaune et il a la forme de la Pologne: une croix y représente le Christ, d’où partent les rayons de la Miséricorde divine, selon les révélatiosn du Christ à sainte Faustine Kowalska (1905-1936), à Cracovie et à Vilinus.
Le diocèse de Cracovie a en effet dévoilé ce 3 juillet le logo officiel du deuxième rassemblement des jeunes du monde autour du pape François, cetet fois-ci sur la terre de saint Jean-Paul II.
Le logo rappelle le thème de la rencontre. « Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,17).
Les rayons de la Miséricorde divine jaillissent de la croix, évoquant par leurs couleurs et leur forme le tableau que le Christ a demandé à sainte Faustine de réaliser, à Vilnius, aujourd'hui capitale de la Lituanie, le 22 février 1931.
Il a été réalisé sur les indications de sainte Faustine par le peintre Eugène Kazimirowski. Il porte cette oraison jaculatoire: « Jésus, j’ai confiance en toi ».
La ville de Cracovie est représentée par un cercle représentant les jeunes: ce symbole a été souvent utilisé pour les autres Journées mondiales de la jeunesse.
Le logo est dû à Monika Rybczynska, Polonaise de 28 ans, diplomée en Sciences de la communication de l’Université de Varsovie. Elle a dessiné le logo au Vatican, juste après la canonisation de Jean-Paul II, pour le remercier de son intercession dans sa vie professionnelle. Une autre Polonaise, de 26 ans, graphiste, Emilia Pyza, a participé à l’élaboration finale.
La prière de la JMJ a également été présentée ce 3 juillet à Cracovie, toujours sous le signe de la Miséricorde divine: fais de nous des témoins de ta miséricorde, demande en substance cette prière.
© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana
Notre pain quotidien
Commentaire de l’Évangile du 14ème Dimanche du Temps ordinaire
L'Évangile que nous venons de lire comprend quelques points de contact avec le Magnificat de la Vierge Marie, qui sont très intéressants et extrêmement révélateurs.
Tout d'abord, Jésus rend gloire à son père d'avoir révélé aux « petits » ce qu'il a caché aux savants et aux sages. Puis il invite chacun à prendre son joug sur ses épaules et à devenir son disciple car, dit-il, « Je suis doux et humble de cœur. »
Les petits, les humbles, ont une place toute spéciale dans l'Évangile. Le Père a pour eux un amour préférentiel. Marie est l'une d'entre eux, et elle le proclame au début du Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur... car il s'est penché sur l’humilité de sa servante. » Le mot grec utilisé ici (tapeinôsin) est le même que celui que Jésus utilise dans l'Évangile d'aujourd'hui lorsqu'il dit qu'il est doux et « humble » (tapeinos) de cœur. Et c'est encore le même mot que Marie utilise plus loin dans son Magnificat, lorsqu'elle dit que le Seigneur a renversé les puissants de leurs trônes et exalté les humbles (tapeinous).
Lorsque Jésus rend gloire à son Père pour avoir révélé aux petits les choses cachées aux sages, les petits dont il parle sont ses disciples. Et ils n'étaient pas de naïfs enfants. Ils étaient des homme adultes qui connaissaient les façons de faire du monde : Matthieu, le collecteur d'impôts, savait faire de l'argent ; Jude, le Zélote, connaissait l'art de la guérilla ; Pierre, Jacques et Jean étaient des pêcheurs qui savaient guider leur barque sur le lac et jeter le filet. Ils avaient tout abandonné pour devenir des disciples de Jésus.
Lorsque celui-ci les invite - et nous invite - à la simplicité du cœur, il ne nous invite pas à une attitude infantile de spiritualité. Il nous invite à une forme très exigeante de pauvreté du cœur. Il nous invite à le suivre comme disciples et donc à abandonner toutes nos sécurités, et spécialement notre soif de pouvoir, de la même façon que ses disciples avaient tout abandonné pour le suivre.
La première lecture, du livre de Zacharie, décrit le Messie venant non pas comme un roi puissant sur son cheval, mais comme un simple et doux sauveur assis sur un âne. Paul, le sage et puissant pharisien, qui fut renversé sur le chemin de Damas, apprit la voie de l'humilité et de la petitesse, et il la décrivit comme la vie selon l'esprit, distincte de la vie selon la chair.
La grande caractéristique de l'enfant est son impuissance. L'enfant peut être, à sa façon, aussi intelligent ou aimant qu'un adulte. Mais parce qu'il n'a pas encore accumulé de connaissances, de possessions matérielles et de relations sociales, il est dépourvu de pouvoir. Dès que nous devenons adultes, nous voulons exercer pouvoir et contrôle : sur nos propres vies, sur les autres personnes, sur les choses matérielles, et parfois même sur Dieu. C'est à cela que Jésus nous demande de renoncer lorsqu'il nous demande d'être comme de petits enfants.
Un exercice utile de connaissance de soi pourrait être d'examiner les diverses formes sous lesquelles s'exprime, dans les divers aspects de notre vie, notre soif de pouvoir, et comment nous défendons ce pouvoir. Contemplons alors notre Seigneur qui est venu non pas comme un roi puissant sur son trône, mais comme un prophète humble et sans pouvoir, sur un âne.
Regardons aussi la petitesse de sa mère, et avec elle, chantons avec une joie et un espoir renouvelés : « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. » Et puissions-nous, un jour, chanter tous ensemble durant les siècles des siècles : « Béni soit le Dieu d'Israël, car il a regardé la petitesse de ses serviteurs. »
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