PKO 01.06.2014

eglise-cath-papeete-1.jpgDimanche 1er juin 2014 – 7ème Dimanche du Temps de Pâques – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°32/2014

HUMEURS

 Enquête au sujet des Média diocésains

Mgr Pascal CHANG SOI, Administrateur apostolique nous invite à répondre à une enquête au sujet des média diocésains… voici son invitation :

« À tous les fidèles de l'archidiocèse de Papeete

Chers frères et sœurs,

À l'occasion de la journée mondiale des communications sociales, il a paru important, en cette année où nous faisons un bilan pastoral des 25 années passées depuis le 3è synode diocésain, d'attirer votre attention sur les médias que le diocèse met à votre disposition.

Pour cela, l'équipe des responsables de nos différents supports médiatiques : “Radio Maria no te Hau”, le “Semeur Tahitien”, te “Ve'a katorika”, les émissions religieuses télévisées : “Dieu m'est témoin” et “Te Mahana o te Fatu”, ont préparé une enquête qui sera diffusée largement du 1erjuin au 1er août 2014.

Il est important que chacune et chacun répondent avec sérieux à cette enquête, cela permettra de dresser un bilan précis et de définir de nouvelles perspectives.

À ce propos, il faut souligner le message de Sa Sainteté, le pape François : « les médias peuvent contribuer à nous faire sentir plus proches les uns des autres », pour cela il est nécessaire que nos médias soient davantage utilisés et connus.

Je propose que dans chaque paroisse, chaque école, chaque mouvement, une petite équipe (2 ou 3 personnes) prenne en charge une diffusion plus... large et plus systématique de nos médias diocésains. Cette équipe pourrait régulièrement faire connaitre les programmes de “Radio Maria no te Hau”, des émissions “Dieu m'est témoin” et “Te Mahana o te Fatu”. Est vivement souhaitée une meilleure organisation des abonnements et de la vente au numéro du Semeur Tahitien et du Ve'a katorika (les deux plus anciens magazines de notre Pays), notamment au niveau des paroisses.

J'ai confiance en vous et suis certain que vous répondrez tous à cet appel.

Que le Seigneur vous bénisse et l'Esprit-Saint vous accorde les grâces nécessaires.

X  Monseigneur Pascal CHANG SOI

28 mai 2014 »

L’enquête vous est distribué avec le P.K.0… soyez nombreux à y participer… vous pouvez déposer vos réponses à la Cathédrale à l’occasion des messes dominicales ou la semaine, au presbytère de la Cathédrale…

Merci à tous

EN MARGE DE L’ACTUALITÉ

Communiquer… exige de se faire proche de l’autre

Dimanche 1er juin, dans le cadre de la 48ème journée mondiale des communications sociales, nous serons invités par Sa Sainteté François à réfléchir sur la qualité de nos rencontres avec les autres.

Dans son message sur les communications sociales le pape François insiste sur la rencontre entre les communicants : « Bien communiquer nous aide à nous rapprocher et à mieux nous connaître les uns les autres, à être plus unis. Les murs qui nous divisent ne peuvent être surmontés que si nous sommes prêts à nous écouter et à apprendre les uns des autres. »

Le Saint Père donne un beau modèle : « l’icône du Bon Samaritain, celui  qui soigne les blessures de l'homme blessé en y versant de l’huile et du vin. » Il ajoute : « Que notre communication soit une huile parfumée pour la douleur et le bon vin pour l’allégresse.»

Communiquer exige donc que l’on se fasse proche de l’autre. Nous le voyons bien quand les hommes et les femmes politiques sont mal perçus, ils souffrent d’un manque de proximité avec celles et ceux qu’ils sont censés défendre ou représenter.

Communiquer exige aussi respect. Nous voyons les effets provoqués par certains médias qui ne respectent pas la vie privée ou qui sont à l’affut de conversations, de documents confidentiels.

Puisse la 48è journée des communications sociales nous aider à améliorer nos manières de communiquer.

Dominique SOUPÉ

 

J’ai voulu apporter une parole d ‘espérance, mais je l’ai aussi reçue !

Audience générale du mercredi 28 mai 2014

« Avec ce pèlerinage, j’ai voulu apporter une parole d’espérance, mais je l’ai aussi reçue, à mon tour ! Je l’ai reçue de frères et sœurs qui espèrent “contre toute espérance” (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances », confie le pape François au lendemain de son pèlerinage en Terre Sainte (24-26 mai). Interrompant son cycle de catéchèses sur les dons de l'Esprit-Saint, le pape a dressé un bilan de son voyage, lors de l'audience générale.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Ces jours derniers, comme vous le savez, j’ai effectué un pèlerinage en Terre Sainte. Cela a été un grand don pour l’Église et j’en rends grâce à Dieu. Il m’a guidé sur cette Terre bénie, qui a vu la présence historique de Jésus et où se sont vérifiés des événements fondamentaux pour le judaïsme, le christianisme et l’islam. Je désire redire ma reconnaissance cordiale à Sa Béatitude le patriarche Fouad Twal, aux évêques des différents rites, aux prêtres, aux franciscains de la Custodie de Terre Sainte. Ces franciscains sont forts ! Ils font un très beau travail ! Ma gratitude va aussi aux Autorités jordaniennes, israéliennes et palestiniennes, qui m’ont accueilli avec une telle courtoisie, je dirais même avec amitié, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont coopéré à la réalisation de cette visite.

1. L’objectif principal de ce pèlerinage était de commémorer le cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras. Cela avait été la première fois qu’un Successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte : Paul VI inaugurait ainsi, pendant le concile Vatican II, les voyages hors d’Italie des papes de l’époque contemporaine. Ce geste prophétique de l’évêque de Rome et du patriarche de Constantinople a posé une borne milliaire sur le chemin, difficile mais prometteur, de l’unité entre tous les chrétiens qui a, depuis, accompli des pas importants.

C’est pour cela que ma rencontre avec Sa Sainteté Bartholomaios, frère bien-aimé dans le Christ, a représenté le moment culminant de la visite. Ensemble, nous avons prié auprès du sépulcre de Jésus et il y avait avec nous le patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, et le patriarche arménien apostolique Nourhan, ainsi que des archevêques et des évêques de différentes Églises et communautés, des Autorités civiles et de nombreux fidèles. En ce lieu où résonna l’annonce de la résurrection, nous avons perçu toute l’amertume et la souffrance des divisions qui existent encore entre les disciples du Christ ; et vraiment, cela fait tant de mal, cela fait mal au cœur. Nous sommes encore divisés ; dans ce lieu où justement a résonné l’annonce de la résurrection, où Jésus nous donne la vie, nous sommes encore un peu divisés. Mais surtout, dans cette célébration chargée de fraternité mutuelle, d’estime et de respect, nous avons entendu fortement la voix du Bon pasteur ressuscité qui veut faire de toutes ses brebis un seul troupeau ; nous avons éprouvé le désir de guérir les blessures encore ouvertes et de poursuivre avec ténacité le chemin vers la pleine communion. Une fois encore, comme l’ont fait les précédents papes, je demande pardon pour ce que nous avons fait pour favoriser cette division et je demande à l’Esprit-Saint de nous aider à guérir les blessures que nous avons faites aux autres frères. Nous sommes tous frères dans le Christ et, avec le patriarche Bartholomaios, nous sommes amis, frères, et nous avons partagé notre volonté de marcher ensemble, de faire tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui : prier ensemble, travailler ensemble pour le troupeau de Dieu, rechercher la paix, protéger la création, toutes ces choses que nous avons en commun. Et en frères, nous devons aller de l’avant.

2. Un autre objectif de ce pèlerinage était d’encourager dans cette région le chemin vers la paix, qui est à la fois un don de Dieu et un engagement des hommes. Je l’ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël. Et je l’ai toujours fait en tant que pèlerin, au nom de Dieu et de l’homme, en portant dans mon cœur une grande compassion pour les fils de cette Terre qui vivent depuis trop longtemps avec la guerre et qui ont le droit de connaître enfin des jours de paix !

C’est pourquoi j’ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre », le cœur ouvert et docile, par l’Esprit-Saint, pour être toujours davantage capables de gestes de paix, de fraternité et de réconciliation. L’Esprit permet d’assumer ces comportements dans la vie quotidienne avec des personnes de cultures et de religions différentes, et de devenir ainsi « artisans » de paix. La paix se fait artisanalement ! Il n’existe pas d’industries de la paix, non. Elle se construit chaque jour, artisanalement, et avec un cœur ouvert pour que vienne le don de Dieu. C’est pour cela que j’ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre ».

En Jordanie, j’ai remercié les Autorités et le peuple pour leur engagement dans l’accueil de nombreux réfugiés venant des zones de guerre, un engagement humanitaire qui mérite et requiert le soutien constant de la Communauté internationale. J’ai été frappé par la générosité du peuple jordanien dans leur accueil des réfugiés, de tous ceux qui fuient la guerre dans cette zone. Que le Seigneur bénisse ce peuple accueillant, qu’il le bénisse beaucoup ! Et nous devons prier pour que le Seigneur bénisse cet accueil et demander à toutes les institutions internationales d’aider ce peuple dans ce travail d’accueil qu’il accomplit.

Pendant ce pèlerinage dans d’autres lieux aussi, j’ai encouragé les Autorités concernées à poursuivre leurs efforts pour atténuer les tensions dans la région du Moyen-Orient, surtout dans la Syrie torturée, et à continuer de chercher une solution équitable au conflit israélo-palestinien. Pour cela, j’ai invité le président d’Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s’il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. Je compte sur vos prières. Fort, priez, en ce temps, priez beaucoup pour que vienne la paix.

3. Ce pèlerinage en Terre Sainte a aussi été l’occasion de confirmer dans la foi les communautés chrétiennes qui souffrent tant, et d’exprimer la gratitude de toute l’Église pour la présence des chrétiens dans cette région et dans tout le Moyen-Orient. Ces frères sont des témoins courageux de l’espérance et de la charité, « sel et lumière » sur cette terre. Par leur vie de foi et de prière, et à travers leurs activités d’éducation et d’assistance tant appréciées, ils œuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, contribuant au bien commun de la société.

Avec ce pèlerinage, qui a été une véritable grâce du Seigneur, j’ai voulu apporter une parole d’espérance, mais je l’ai aussi reçue, à mon tour ! Je l’ai reçue de frères et sœurs qui espèrent « contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances, comme celles de ceux qui ont fui leur pays à cause des conflits, comme celles de ceux qui, dans différentes parties du monde, sont discriminés et méprisés à cause de leur foi dans le Christ. Continuons de leur être proches ! Prions pour eux et pour la paix en Terre Sainte et dans tout le Moyen-Orient. Que la prière de toute l’Église soutienne aussi le chemin vers la pleine unité des chrétiens, pour que le monde croie dans l’amour de Dieu qui, en Jésus-Christ, est venu habiter au milieu de nous. Et je vous invite tous, maintenant, à prier ensemble, à prier ensemble la Vierge Marie, Reine de la paix, Reine de l’unité entre les chrétiens, la maman de tous les chrétiens : qu’elle nous donne la paix, au monde entier, et qu’elle nous accompagne sur cette route de l’unité.

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Déclaration commune du Pape François et du patriarche Bartholomée

Une nouvelle étape vers la communion dans la diversité

Le pape François et le patriarche orthodoxe Bartholomaios Ier ont signé une Déclaration commune, lors d'une « rencontre fraternelle » ce 25 mai 2014, à Jérusalem. Ils saluent une « nouvelle et nécessaire étape sur la route de la communion dans une légitime diversité ». Ils concluent en lançant « un appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures ».

1. Comme nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche Œcuménique Athénagoras, qui se sont rencontrés ici à Jérusalem, il y a cinquante ans, nous aussi, le Pape François et le Patriarche Œcuménique Bartholomée, nous étions déterminés à nous rencontrer en Terre Sainte « où notre commun Rédempteur, le Christ Notre-Seigneur, a vécu, a enseigné, est mort, est ressuscité et monté au ciel, d’où il a envoyé le Saint Esprit sur l’Église naissante » (Communiqué commun du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, publié après leur rencontre du 6 janvier 1964). Notre nouvelle rencontre, entre les Évêques des Églises de Rome et de Constantinople, fondées respectivement par les deux Frères, les Apôtres Pierre et André, est pour nous source d’une profonde joie spirituelle. Elle offre une occasion providentielle pour réfléchir sur la profondeur et sur l’authenticité des liens existant entre nous, qui sont les fruits d’un parcours rempli de grâce au long duquel le Seigneur nous a conduits, depuis ce jour béni d’il y a cinquante ans.

2. Notre rencontre fraternelle, aujourd’hui, est une nouvelle et nécessaire étape sur la route de l’unité à laquelle seul l’Esprit Saint peut nous conduire, celle de la communion dans une légitime diversité. Nous nous rappelons, avec une profonde gratitude, les étapes que le Seigneur nous a déjà rendus capables d’entreprendre. L’accolade échangée entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, ici, à Jérusalem, après tant de siècles de silence, a préparé le chemin pour un geste important, le retrait de la mémoire et du sein de l’Église des actes d’excommunication mutuelle en 1054. Ce geste a été suivi par un échange de visites entre les Sièges respectifs de Rome et de Constantinople, par une correspondance régulière et, plus tard, par la décision, annoncée par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Dimitrios, tous deux d’heureuse mémoire, d’initier un dialogue théologique en vérité entre Catholiques et Orthodoxes. Tout au long de ces années, Dieu, source de toute paix et de tout amour, nous a enseignés à nous regarder les uns les autres comme membres de la même Famille chrétienne, sous un seul Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et à nous aimer les uns les autres, de sorte que nous puissions professer notre foi au même Évangile du Christ, tel qu’il fut reçu par les Apôtres, exprimé et transmis à nous par les Conciles Œcuméniques ainsi que par les Pères de l’Église. Tandis que nous sommes conscients de ne pas avoir atteint l’objectif de la pleine communion, aujourd’hui, nous confirmons notre engagement à continuer de marcher ensemble vers l’unité pour laquelle le Christ notre Seigneur a prié le Père « afin que tous soient un » (Jn 17, 21).

3. Bien conscients que l’unité est manifestée dans l’amour de Dieu et dans l’amour du prochain, nous attendons avec impatience ce jour où, finalement, nous partagerons ensemble le Banquet eucharistique. Comme chrétiens, nous sommes appelés à nous préparer à recevoir ce don de la Communion eucharistique, selon l’enseignement de Saint Irénée de Lyon (Contre les Hérésies, IV, 18, 5), par la confession de la même foi, une prière persévérante, une conversion intérieure, une vie renouvelée et un dialogue fraternel. En atteignant ce but espéré, nous manifesterons au monde l’amour de Dieu par lequel nous sommes reconnus comme de vrais disciples de Jésus Christ (cf. Jn 13, 35).

4. À cette fin, le dialogue théologique entrepris par la Commission Mixte Internationale offre une contribution fondamentale à la recherche pour la pleine communion entre Catholiques et Orthodoxes. Aux temps successifs des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et du Patriarche Dimitrios, les progrès de nos rencontres théologiques ont été substantiels. Aujourd’hui, nous exprimons notre sincère appréciation pour les acquis, tout comme pour les efforts en cours. Ceux-ci ne sont pas un pur exercice théorique, mais un exercice dans la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Église, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l’Esprit Saint. Par conséquent, nous affirmons ensemble que notre fidélité au Seigneur exige une rencontre fraternelle et un dialogue vrai. Une telle quête ne nous éloigne pas de la vérité ; tout au contraire, à travers un échange de dons, sous la conduite de l’Esprit Saint, elle nous mènera à la vérité tout entière (cf. Jn 16, 13).

5. Cependant, même en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous avons maintenant le devoir d’offrir le témoignage commun de l’amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de l’humanité, spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde. Nous reconnaissons que la faim, la pauvreté, l’analphabétisme, l’inéquitable distribution des ressources doivent constamment être affrontés. C’est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé.

6. C’est notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons – à la fois prudemment et avec compassion, avec justice et équité – le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d’encourager un sens de l’humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la création ; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son Peuple.

7. De même, il y a une nécessité urgente pour une coopération effective et engagée des chrétiens en vue de sauvegarder partout le droit d’exprimer publiquement sa foi, et d’être traité équitablement lorsqu’on promeut ce que le Christianisme continue d’offrir à la société et à la culture contemporaines. À ce propos, nous invitons tous les chrétiens à promouvoir un authentique dialogue avec le Judaïsme, l’Islam et d’autres traditions religieuses. L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit.

8. De cette sainte ville de Jérusalem, nous exprimons nos profondes préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part entière de leurs patries. Avec confiance, nous nous tournons vers le Dieu tout-puissant et miséricordieux, dans une prière pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général. Nous prions spécialement pour les Églises en Égypte, en Syrie et en Irak, qui ont souffert le plus douloureusement en raison des récents événements. Nous encourageons toutes les parties, indépendamment de leurs convictions religieuses, à continuer d’œuvrer pour la réconciliation et pour la juste reconnaissance des droits des peuples. Nous sommes persuadés que ce ne sont pas les armes, mais le dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens possibles pour obtenir la paix.

9. Dans un contexte historique marqué par la violence, l’indifférence et l’égoïsme, beaucoup d’hommes et de femmes sentent aujourd’hui qu’ils ont perdu leurs repères. C’est précisément à travers notre témoignage commun de la bonne nouvelle de l’Évangile que nous pouvons être capables d’aider nos contemporains à redécouvrir la voie qui conduit à la vérité, à la justice et à la paix. Unis dans nos intentions, et nous rappelant l’exemple, il y a cinquante ans, du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, nous lançons un appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures.

10. En entreprenant ce pèlerinage commun à l’endroit où notre unique et même Seigneur Jésus Christ a été crucifié, a été enseveli et est ressuscité, nous recommandons humblement à l’intercession de la Très Sainte et toujours Vierge Marie nos futurs pas sur le chemin vers la plénitude de l’unité, en confiant l’entière famille humaine à l’amour infini de Dieu.

« Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nb 6, 25-26).

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La communication au service de la culture de la rencontre

Journée mondiale des communications sociales 2014

« La communication au service d’une authentique culture de la rencontre » : c'est le thème du message du pape François pour la Journée mondiale des communications sociales.

Chers frères et sœurs,

Aujourd'hui nous vivons dans un monde qui devient de plus en plus « petit » et où il semblerait alors facile de se faire proches les uns des autres. Le développement des transports et des technologies de communication nous rapprochent, nous connectant toujours plus, et la mondialisation nous rend interdépendants. Cependant, au sein de l'humanité persistent des divisions, parfois très marquées. Au niveau mondial, nous voyons l'écart scandaleux entre le luxe des plus riches et la misère des plus pauvres. Souvent il suffit d'aller dans les rues d'une ville pour voir le contraste entre les personnes vivant sur les trottoirs et les lumières étincelantes des boutiques. Nous y sommes tellement habitués que cela ne nous frappe plus. Le monde souffre de nombreuses formes d'exclusion, de marginalisation et de pauvreté ; ainsi que de conflits où se mélangent les causes économiques, politiques, idéologiques et, malheureusement, même religieuses.

Dans ce monde, les médias peuvent contribuer à nous faire sentir plus proches les uns des autres ; à nous faire percevoir un sens renouvelé de l'unité de la famille humaine, qui pousse à la solidarité et à l'engagement sérieux pour une vie plus digne. Bien communiquer nous aide à nous rapprocher et à mieux nous connaître les uns les autres, à être plus unis. Les murs qui nous divisent ne peuvent être surmontés que si nous sommes prêts à nous écouter et à apprendre les uns des autres. Nous avons besoin de régler les différences à travers des formes de dialogue qui nous permettent de grandir dans la compréhension et le respect. La culture de la rencontre exige que nous soyons disposés non seulement à donner, mais aussi à recevoir des autres. Les médias peuvent nous aider dans ce domaine, surtout aujourd'hui, alors que les réseaux de communication humaine ont atteint une évolution extraordinaire. En particulier, Internet peut offrir plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous, et c'est une bonne chose, c’est un don de Dieu.

Il y a cependant des aspects problématiques : la vitesse de l’information dépasse notre capacité de réflexion et de jugement et ne permet pas une expression de soi mesurée et correcte. La variété des opinions exprimées peut être perçue comme une richesse, mais il est également possible de s’enfermer dans une sphère d'informations qui correspondent seulement à nos attentes et à nos idées, ou même à des intérêts politiques et économiques déterminés. L'environnement communicatif peut nous aider à grandir ou, au contraire, à nous désorienter. Le désir de connexion numérique peut finir par nous isoler de notre prochain, de nos plus proches voisins. Sans oublier ceux qui, pour diverses raisons, n'ont pas accès aux médias sociaux, et risquent d'être exclus.

Ces limites sont réelles, pourtant elles ne sauraient justifier un rejet des médias sociaux ; elles nous rappellent plutôt que la communication est, en définitive, une conquête plus humaine que technologique. Par conséquent, qu’est-ce qui nous aide dans l'environnement numérique à grandir en humanité et dans la compréhension mutuelle ? Par exemple, nous devons retrouver un certain sens de la lenteur et du calme. Ce qui demande du temps et la capacité de faire silence pour écouter. Nous avons également besoin d’être patients si nous voulons comprendre celui qui est différent de nous : la personne s'exprime pleinement non pas quand elle est simplement tolérée, mais lorsqu’elle se sait vraiment accueillie. Si nous désirons vraiment écouter les autres, alors nous apprendrons à regarder le monde avec des yeux différents, et à apprécier l'expérience humaine comme elle se manifeste dans différentes cultures et traditions. Mais nous saurons également mieux apprécier les grandes valeurs inspirées par le christianisme, comme la vision de l'homme en tant que personne, le mariage et la famille, la distinction entre la sphère religieuse et la sphère politique, les principes de solidarité et de subsidiarité et bien d'autres.

Alors, comment la communication peut-elle être au service d'une authentique culture de la rencontre ? Et pour nous, les disciples du Seigneur, que signifie rencontrer une personne selon l'Évangile ? Comment est-il possible, malgré toutes nos limites et nos péchés, d’être vraiment proches les uns des autres ? Ces questions se résument à celle qu'un jour, un scribe c'est-à-dire un communicateur, posa à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » (Lc 10, 29). Cette question nous permet de comprendre la communication en termes de proximité. Nous pourrions la traduire ainsi : comment se manifeste la « proximité » dans l'utilisation des moyens de communication et dans le nouvel environnement créé par les technologies numériques ? Je trouve une réponse dans la parabole du bon Samaritain, qui est aussi une parabole du communicateur. Celui qui communique, en effet, se fait proche. Et le bon Samaritain non seulement se fait proche, mais il prend en charge cet homme qu’il voit à moitié mort sur le bord de la route. Jésus renverse la perspective : il ne s’agit pas de reconnaître l'autre comme mon semblable, mais de ma capacité de me faire semblable à l’autre. Communiquer signifie alors prendre conscience d’être humains, enfants de Dieu. J’aime définir ce pouvoir de la communication comme « proximité ».

Lorsque la communication est destinée avant tout à pousser à la consommation ou à la manipulation des personnes, nous sommes confrontés à une agression violente comme celle subie par l'homme blessé par les brigands et abandonné au bord de la route, comme nous le lisons dans la parabole. En lui le lévite et le prêtre ne considèrent pas leur prochain, mais un étranger dont il valait mieux se tenir à distance. À ce moment, ce qui les conditionnait, c’étaient les règles de pureté rituelle. Aujourd'hui, nous courons le risque que certains médias nous conditionnent au point de nous faire ignorer notre véritable prochain.

Il ne suffit pas de passer le long des « routes » numériques, c'est-à-dire simplement d’être connecté : il est nécessaire que la connexion s'accompagne d’une rencontre vraie. Nous ne pouvons pas vivre seuls, renfermés sur nous-mêmes. Nous avons besoin d'aimer et d’être aimés. Nous avons besoin de tendresse. Ce ne sont pas les stratégies de communication qui en garantissent la beauté, la bonté et la vérité. D'ailleurs le monde des médias ne peut être étranger au souci pour l'humanité, et il a vocation à exprimer la tendresse. Le réseau numérique peut être un lieu plein d'humanité, pas seulement un réseau de fils, mais de personnes humaines. La neutralité des médias n'est qu'apparente : seul celui qui communique en se mettant soi-même en jeu peut représenter un point de référence. L’implication personnelle est la racine même de la fiabilité d'un communicateur. Pour cette raison, le témoignage chrétien, grâce au réseau, peut atteindre les périphéries existentielles.

Je le répète souvent : entre une Église accidentée qui sort dans la rue, et une Église malade d’autoréférentialité, je n’ai pas de doutes : je préfère la première. Et les routes sont celles du monde où les gens vivent, où l’on peut les rejoindre effectivement et affectivement. Parmi ces routes, il y a aussi les routes numériques, bondées d'humanité, souvent blessée : hommes et femmes qui cherchent un salut ou une espérance. Aussi grâce au réseau, le message chrétien peut voyager « jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Ouvrir les portes des églises signifie aussi les ouvrir dans l'environnement numérique, soit pour que les gens entrent, quelles que soient les conditions de vie où ils se trouvent, soit pour que l'Évangile puisse franchir le seuil du temple et sortir à la rencontre de tous. Nous sommes appelés à témoigner d’une Église qui soit la maison de tous. Sommes-nous en mesure de communiquer le visage d'une telle Église ? La communication contribue à façonner la vocation missionnaire de l'Église tout entière, et les réseaux sociaux sont aujourd'hui l'un des endroits pour vivre cet appel à redécouvrir la beauté de la foi, la beauté de la rencontre avec le Christ. Même dans le contexte de la communication il faut une Église qui réussisse à apporter de la chaleur, à embraser le cœur.

Le témoignage chrétien ne se réalise pas avec le bombardement de messages religieux, mais avec la volonté de se donner soi-même aux autres « à travers la disponibilité à s'impliquer avec patience et respect dans leurs questions et leurs doutes, sur le chemin de la recherche de la vérité et du sens de l'existence humaine. » (Benoît XVI, Message pour la 47ème Journée mondiale des communications sociales, 2013). Pensons à l'épisode des disciples d'Emmaüs. Il faut savoir entrer en dialogue avec les hommes et les femmes d'aujourd'hui, pour en comprendre les attentes, les doutes, les espoirs, et leur proposer l'Évangile, c’est-à-dire Jésus Christ, Dieu fait homme, mort et ressuscité pour nous libérer du péché et de la mort. Le défi nécessite profondeur, attention à la vie, sensibilité spirituelle. Dialoguer signifie être convaincu que l'autre a quelque chose de bon à dire, faire de la place à son point de vue, à ses propositions. Dialoguer ne signifie pas renoncer à ses propres idées et traditions, mais à la prétention qu’elles soient uniques et absolues.

Que l'icône du bon Samaritain, qui soigne les blessures de l'homme blessé en y versant de l’huile et du vin, soit notre guide. Que notre communication soit une huile parfumée pour la douleur et le bon vin pour l’allégresse. Notre rayonnement ne provient pas de trucages ou d'effets spéciaux, mais de notre capacité de nous faire proche de toute personne blessée que nous rencontrons le long de la route, avec amour, avec tendresse. N'ayez pas peur de devenir les citoyens du territoire numérique. L'attention et la présence de l’Église sont importantes dans le monde de la communication, pour dialoguer avec l'homme d'aujourd'hui et l'amener à rencontrer le Christ : une Église qui accompagne le chemin, sait se mettre en marche avec tous. Dans ce contexte, la révolution des moyens de communication et de l'information est un grand et passionnant défi, qui requiert des énergies fraîches et une nouvelle imagination pour transmettre aux autres la beauté de Dieu.

Du Vatican, le 24 janvier 2014,

mémoire de Saint François de Sales

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Un prêtre de Saint Étienne convoque au tribunal pour « délit de solidarité » !

Il arrive que le droit s’oppose de front au devoir !

Le P. Gérard Riffard, prêtre du diocèse de Saint-Étienne (Loire), est convoqué mercredi 11 juin devant le tribunal de police de Saint-Étienne pour avoir organisé un hébergement de nuit de sans-papiers dans les locaux de l’église Sainte-Claire de Montreynaud, un quartier de Saint-Étienne.

Depuis plusieurs mois, le P. Riffard, également président de l’association Anticyclone qui, depuis 2003, aide les demandeurs d’asile, accueille en effet dans le local paroissial de l’église Sainte-Claire des déboutés du droit d’asile. « On en est à 65 depuis le début de l’année 2014 », explique-t-il dans une circulaire.

En septembre 2013, les membres du conseil d’administration de l’association avaient déjà été convoqués pour être entendus par la police sur leur action.

« Au final, il en résulte une convocation devant le tribunal de police pour le 11 juin, à 8h30 étant accusé, comme président de l’association, d’avoir organisé un hébergement de nuit dans les locaux de l’église, malgré une interdiction notifiée », rapporte le P. Riffard qui s’insurge : « Oui, il faudrait mettre tous ces gens à la rue, sans aucune mauvaise conscience ! La loi ne s’embarrasse pas des considérations humaines. Il arrive que le droit s'oppose de front au devoir. »

En mai 2013, à l’occasion d’une visite pastorale à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, dont dépend le quartier de Montreynaud, l’évêque de Saint-Étienne, Mgr Dominique Lebrun, avait apporté son soutien au prêtre.

« Volontairement, nous ne transformons pas l’église Sainte-Claire de Montreynaud en centre d’accueil, soulignait-il dans un communiqué. L’accueil est précaire, très précaire, sauf dans nos cœurs. »

Déclaration de l’Évêque de Saint-Étienne au sujet des personnes, demandeurs d’asile et déboutées.

Depuis quelques jours, l’évêque de Saint-Étienne est en visite pastorale à la paroisse Saint Vincent de Paul, dont dépend  le quartier de Montreynaud. Cette visite, prévue de longue date, est l’occasion pour lui d’aller à la rencontre des réalités locales, qu’elles soient politiques, culturelles, économiques ou associatives, dans lesquelles vivent les catholiques et où de nombreux laïcs sont engagés.

Pendant une semaine, je visite la communauté catholique de Montreynaud et du Soleil, et y réside. Elle est sollicitée d’une manière plus forte par des demandeurs d’asile. Il s’agit de personnes « déboutées » qui se trouvent sans toit. Depuis cinq jours, je suis témoin de son interrogation : Que ferait Jésus ? Nous n’avons pas la réponse mais des souvenirs d’Evangile nous aident.

Jésus ne condamnerait pas ceux qui décident de ne pas loger les personnes déboutées et qui exécutent les décisions ; mais il n’approuverait pas une politique qui produit une si grande souffrance. Jésus ne jugerait pas les travailleurs sociaux qui font ce qu’ils peuvent avec des moyens limités ; mais il leur demanderait de dire tout haut ce qu’ils voient. Jésus rendrait grâce pour la souffrance soulagée par les associations et il rendrait à César ce qui revient à César. Jésus rappellerait aux enfants de son Père les bienfaits dont ils sont comblés ; et il annoncerait encore aux plus pauvres qu’ils sont les premiers invités de son festin, celui de l’amour.

Le Père Gérard Riffard et une équipe, Anticyclone, ouvrent le local paroissial, à leurs risques et périls.  Je les entends dire sans cesse : notre espérance est que le local soit vide le plus tôt possible ! Comme le Père Gérard l’a dit : « la solution serait qu’ils puissent regagner leur pays de manière humaine ». Volontairement, nous ne transformons pas l’église Sainte Claire de Montreynaud en centre d’accueil. L’accueil est précaire, très précaire, sauf dans nos cœurs.

J’appelle tous les partenaires à regarder tout homme, toute femme, tout enfant comme leur frère, leur sœur. Je pense au petit Joseph que sa Maman attendait dans la salle paroissiale et qui est né avant-hier : où iront-ils demain en sortant de l’hôpital ? J’appelle tous les partenaires, pouvoirs publics et associations, à collaborer davantage pour rechercher des solutions humaines. Puis-je leur proposer de se regarder eux aussi comme des frères et des sœurs puisque, je le crois, Dieu est notre Père ?

Le 28 mai 2013,

X Dominique  Lebrun

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Ils sont à Toi…

Commentaire de l’Évangile du 7ème Dimanche du Temps de Pâques

Qu’il nous est bon de saisir l’Église au premier instant de sa vie autonome ! Jésus est parti mais l’Esprit n’est pas encore venu. Luc nous transporte au premier étage d’une maison de Jérusalem. L’Église est là, en germe et en attente. Avant de parler et de se disperser, elle vérifie son unité et se recueille. Les onze apôtres sont là avec Pierre à leur tête. Mais ils ne sont pas seuls : il y a aussi des « frères » et quelques femmes. Dominant ces trois groupes (apôtres, frères et femmes), se tient « Marie, la mère de Jésus », penchée sur le berceau de l’Église, comme elle le fut sur celui de Jésus. Communauté en silence et en prière, elle attend dans la joie son Seigneur : telle est l’Église…

Cette prière persévérante est la seule à pouvoir donner la force de supporter avec calme la souffrance rencontrée « comme chrétien ». Les épreuves subies  « à cause du nom du Christ », c’est communier avec le Christ et nous n’avons pas à en avoir honte, nous rappelle saint Pierre.

Mais restons dans la chambre haute de Jérusalem. C’est là que Jésus a vécu, juste avant sa passion, une prière ample et brûlante. Cette prière que la jeune communauté du Cénacle, nous l’avons entendu, a repris et prolongé dans l’attente de la Pentecôte. Et qu’y fait Jésus ?

Il prie d’abord pour lui. Que demande-t-il ? « Père, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie. » Oui, l’heure est venue pour Jésus, de demander sa propre gloire. L’heure de la gloire de Jésus, c’est… sa croix. La « gloire » de Dieu, sa « toute-puissance » n’ont rien à voir avec les honneurs et les fastes des grands de la terre quand ils font la roue comme les paons de nos parcs ! C’est la croix, sa gloire ! L’amour, sa vie qu’il veut donner à tous les hommes, voilà sa gloire !

Il prie ensuite pour les croyants, ses disciples et ceux qui croiront par leur prédication (= nous). Que demande-t-il pour eux ?« La vie éternelle qui est de te connaître toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »La vie éternelle est d’abord un don de Dieu, une grâce, un cadeau gratuit. Mais pour combler de joie, le don doit être reçu librement. La vie éternelle est donc, tout à la fois, présent et accueil. Notre part à nous, êtres libres, c’est de reconnaître, croire et garder la merveilleuse largesse offerte à nos mains : « Voici mon Fils, mon aimé, écoutez-le ! »« Prenez, mangez ! »

Jésus est parti. C’est le mystère de l’Ascension, mais il a prié pour tous les hommes qui sont dans le monde et il leur a envoyé « les siens » pour qu’ils soient la pincée de sel qui donne goût à la vie, la poignée de levain qui soulève les pesanteurs du monde, les assoiffés de justice qui libèrent de toute injustice. Surtout, il veut qu’ils soient les passionnés d’une certaine unité : « Qu’ils soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. »

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