PKO 31.03.2013

Samedi 30 et Dimanche 31 mars 2013 – Veillée pascale et Dimanche de Pâques – Année C

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°23/2013

HUMEURS

 UN PROJET DE SOCIÉTÉ « POUR » ET NON « CONTRE » !

 Les listes des candidats pour les prochaines élections sont déposées et en attente de confirmation. La campagne électorale est déjà bien entamée même si officiellement son ouverture se fera le 2 avril.

Ce qui aujourd’hui pourrait nous inquiéter, mais tout peut encore évoluer, est qu’il s’agisse essentiellement d’une campagne « contre » telle personne ou tel projet…

Une société se construit « pour » et non pas « contre »… La fête de Pâques est là pour nous le rappeler… Christ ne s’engage pas dans un programme « contre le diable » mais « pour l’humanité »

Que nos hommes politiques défendent leur projet de société… cela est le principe même de la démocratie… mais est-il nécessaire pour défendre ses idées de passer son temps à dénigrer l’autre et son projet.

Détourner le regard de ceux qui nous écoutent en leur montrant les travers de l’adversaire est une tactique qui peut porter des fruits un temps mais qui sur le long terme est stérile. Cette attitude n’est pas propre aux hommes politiques… elle est aussi usitée dans les rivalités religieuses…

Sortons de l’adolescence permanente…

Et devenons enfin adultes !

                                                                   

En marge de l’actualité

L’INCROYABLE BONNE NOUVELLE !

 Dans le message qu'il a délivré à l'occasion de la journée mondiale pour la Paix, le 1er janvier 2013, Benoît XVI exprimait son inquiétude face aux « foyers de tension » que génèrent les inégalités croissantes et un capitalisme financier sans régulation. Il dénonçait  les différentes formes de terrorisme et de criminalité, les fondamentalismes et les fanatismes, comme « dangers pour la Paix ». Et d'affirmer sa confiance et son espérance car : « l'Homme est fait pour la Paix qui est don de Dieu ».

Mardi dernier, le tout nouveau Pape François, lors de la messe d'inauguration de son Pontificat, a déclaré solennellement : « Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes “gardiens” de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! »

Fin janvier l'Institut Catholique de Paris, Justice et Paix et Pax Christi ont organisé un colloque sur « la responsabilité de protéger » comme celle-ci a été définie par le Sommet mondial des Nations Unies en 2005. Il revient « à chaque État de protéger ses populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité... La communauté internationale devrait, si nécessaire, encourager et aider les États à s'acquitter de cette responsabilité et aider l'ONU à mettre en place un dispositif d'alerte rapide... »

Le colloque a permis d'examiner des cas concrets : Darfour (2006), Côte d'Ivoire (2011), Syrie, Mali. L'Église est soucieuse d'apporter sa contribution dans ces Pays et s'estime également investie de « la responsabilité de protéger » non seulement les chrétiens mais aussi toutes les populations victimes de ces crimes et exactions.

Mgr Marc Stenger, président de Pax Christi a insisté sur l'aspect éthique de « la responsabilité de protéger »; l'important étant d'abord la prévention. Il s'agit de protéger la vie de chacun(e), la force est toujours un pis-aller. Cette réponse de l'ONU par le biais de « la responsabilité de protéger » avait été sollicitée à maintes reprises par l'Église depuis l'Encyclique du Pape Jean XXIII : Pacem in terris, publiée il y a 50 ans, le 11 avril 1963.  Jean XXIII disait, entre autres : « De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimension mondiale. Ils ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d'action prennent, eux aussi, des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l'étendue de la Terre » (Pacem in terris n°137)

Puisse, par nos prières incessantes, le Bienheureux Jean-Paul II intercéder en faveur de tous ces peuples qui souffrent de conflits qui n'en finissent pas de les décimer.

Dominique SOUPE - Chancelier

 

Monseigneur Pascal CHANG SOI

Nouvel Administrateur Apostolique de l’Archidiocèse de Papeete

Communiqué officiel

Mgr Pascal CHANG SOI, évêque-coadjuteur du diocèse de Taiohae (Tefenuaenata - Iles Marquises), nommé Administrateur Apostolique de Papeete.

Le Préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, le cardinal Fernando FILONI, a accepté la démission du Père Bruno MA’I, Administrateur Apostolique de l’archidiocèse de Papeete et a nommé ce vendredi 22 mars 2013 comme nouvel Administrateur Apostolique de Papeete, Mgr Pascal CHANG SOÏ.

Celui-ci, évêque-coadjuteur du diocèse de Taiohae (Tefenuaenata – Iles Marquises en Polynésie française), le demeure et a pris ses fonctions à Papeete ce vendredi 22 mars.

Sa biographie

Né le 18 octobre 1966 à Tahiti ;

Ordonné prêtre le 4 février 2000 ;

Nommé évêque-coadjuteur du diocèse de Taiohae (Tefenuaenata - Iles Marquises) le 4 août 2010 ;

Consacré évêque le 4 décembre 2010 ;

Nommé administrateur apostolique de Papeete le vendredi 22 mars 2013.

Études

École primaire à Tahiti, Piafau et à Punaauia ;

Collège à Faaa et lycée à Taaone ;

Études de philosophie et de théologie au séminaire Notre-Dame de Pentecôte à Tahiti.

Vie professionnelle

1986- 1991 : Monteur dépanneur en froid et climatisation.

Vie religieuse

1991 : Entrée dans la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie ;

- le 23 août 1992 : premiers vœux ;

- le 9 novembre 1997 : vœux perpétuels.

Ministères

2000-2002 : Vicaire à la paroisse de Hiva Oa (diocèse de Taiohae).

2002-2003 : Année de formation à Paris.

2003-2010 : Maître des novices et curé dans l’île de Moorea ;

Conseiller de sa congrégation pour la vice-province de Tahiti ;

Consulteur de l’archidiocèse de Papeete ;

Membre du Conseil épiscopal et du Conseil d’administration de la mission de Tahiti ;

Depuis 2010 : évêque-coadjuteur de l’évêque de Taiohae, Mgr Guy CHEVALIER, et Vicaire général de Taiohae.


La Vie est plus forte que la mort

Homélie du pape Benoît XVI lors de la Veillée pascale 2012 – 7 avril

« La vie est plus forte que la mort. Le bien est plus fort que le mal. L’amour est plus fort que la haine. La vérité est plus forte que le mensonge. L’obscurité des jours passés est dissipée au moment où Jésus ressuscite du tombeau et devient, lui-même, pure lumière de Dieu » : Benoît XVI a proposé cette méditation sur la vie et la lumière qui jaillit de l’obscurité, lors de la veillée pascale 2012.

Chers frères et sœurs !

Pâques est la fête de la nouvelle création. Jésus est ressuscité et ne meurt plus. Il a enfoncé la porte vers une vie nouvelle qui ne connaît plus ni maladie ni mort. Il a pris l’homme en Dieu lui-même. « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu » avait dit Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens (15, 50). L’écrivain ecclésiastique Tertullien, au IIIe siècle, en référence à la résurrection du Christ et à notre résurrection avait l’audace d’écrire : « Ayez confiance, chair et sang, grâce au Christ vous avez acquis une place dans le Ciel et dans le royaume de Dieu ». Une nouvelle dimension s’est ouverte pour l’homme. La création est devenue plus grande et plus vaste. Pâques est le jour d’une nouvelle création, c’est la raison pour laquelle en ce jour l’Église commence la liturgie par l’ancienne création, afin que nous apprenions à bien comprendre la nouvelle. C’est pourquoi, au début de la Liturgie de la Parole durant la Vigile pascale, il y a le récit de la création du monde. En relation à cela, deux choses sont particulièrement importantes dans le contexte de la liturgie de ce jour. En premier lieu, la création est présentée comme un tout dont fait partie le phénomène du temps. Les sept jours sont une image d’une totalité qui se déroule dans le temps. Ils sont ordonnés en vue du septième jour, le jour de la liberté de toutes les créatures pour Dieu et des unes pour les autres. La création est donc orientée vers la communion entre Dieu et la créature ; elle existe afin qu’il y ait un espace de réponse à la grande gloire de Dieu, une rencontre d’amour et de liberté. En second lieu, durant la Vigile pascale, du récit de la création, l’Église écoute surtout la première phrase : « Dieu dit : “Que la lumière soit” ! » (Gen 1, 3). Le récit de la création, d’une façon symbolique, commence par la création de la lumière. Le soleil et la lune sont créés seulement le quatrième jour. Le récit de la création les appelle sources de lumière, que Dieu a placées dans le firmament du ciel. Ainsi il leur ôte consciemment le caractère divin que les grandes religions leur avaient attribué. Non, ce ne sont en rien des dieux. Ce sont des corps lumineux, créés par l’unique Dieu. Ils sont en revanche précédés de la lumière par laquelle la gloire de Dieu se reflète dans la nature de l’être qui est créé.

Qu’entend par là le récit de la création ? La lumière rend possible la vie. Elle rend possible la rencontre. Elle rend possible la communication. Elle rend possible la connaissance, l’accès à la réalité, à la vérité. Et en rendant possible la connaissance, elle rend possible la liberté et le progrès. Le mal se cache. La lumière par conséquent est aussi une expression du bien qui est luminosité et créé la luminosité. C’est le jour dans lequel nous pouvons œuvrer. Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour. La matière première du monde est bonne, l’être même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par Dieu, mais existe seulement en vertu de la négation. C’est le « non ».

À Pâques, au matin du premier jour de la semaine, Dieu a dit de nouveau : « Que la lumière soit ! ». Auparavant il y avait eu la nuit du Mont des Oliviers, l’éclipse solaire de la passion et de la mort de Jésus, la nuit du sépulcre. Mais désormais c’est de nouveau le premier jour ­ la création recommence entièrement nouvelle. « Que la lumière soit ! », dit Dieu, « et la lumière fut ». Jésus se lève du tombeau. La vie est plus forte que la mort. Le bien est plus fort que le mal. L’amour est plus fort que la haine. La vérité est plus forte que le mensonge. L’obscurité des jours passés est dissipée au moment où Jésus ressuscite du tombeau et devient, lui-même, pure lumière de Dieu. Ceci, toutefois, ne se réfère pas seulement à lui ni à l’obscurité de ces jours. Avec la résurrection de Jésus, la lumière elle-même est créée de façon nouvelle. Il nous attire tous derrière lui dans la nouvelle vie de la résurrection et vainc toute forme d’obscurité. Il est le nouveau jour de Dieu, qui vaut pour nous tous.

Mais comment cela peut-il arriver ? Comment tout cela peut-il parvenir jusqu’à nous de façon que cela ne reste pas seulement  parole, mais devienne une réalité dans laquelle nous sommes impliqués ? Par le sacrement du Baptême et la profession de foi, le Seigneur a construit un pont vers nous, par lequel le nouveau jour vient à nous. Dans le Baptême, le Seigneur dit à celui qui le reçoit : Fiat lux ­ que la lumière soit. Le nouveau jour, le jour de la vie indestructible vient aussi à nous. Le Christ te prend par la main. Désormais tu seras soutenu par lui et tu entreras ainsi dans la lumière, dans la vraie vie. Pour cette raison, l’Église primitive a appelé le Baptême « photismos » ­ illumination.

Pourquoi ? L’obscurité vraiment menaçante pour l’homme est le fait que lui, en vérité, est capable de voir et de rechercher les choses tangibles, matérielles, mais il ne voit pas où va le monde et d’où il vient. Où va notre vie elle-même. Ce qu’est le bien et ce qu’est le mal. L’obscurité sur Dieu et sur les valeurs sont la vraie menace pour notre existence et pour le monde en général. Si Dieu et les valeurs, la différence entre le bien et le mal restent dans l’obscurité, alors toutes les autres illuminations, qui nous donnent un pouvoir aussi incroyable, ne sont pas seulement des progrès, mais en même temps elles sont aussi des menaces qui mettent en péril nous et le monde. Aujourd’hui nous pouvons illuminer nos villes d’une façon tellement éblouissante que les étoiles du ciel ne sont plus visibles. N’est-ce pas une image de la problématique du fait que nous soyons illuminés ? Sur les choses matérielles nous savons et nous pouvons incroyablement beaucoup, mais ce qui va au-delà de cela, Dieu et le bien, nous ne réussissons plus à l’identifier. C’est pourquoi, c’est la foi qui nous montre la lumière de Dieu, la véritable illumination, elle est une irruption de la lumière de Dieu dans notre monde, une ouverture de nos yeux à la vraie lumière

Chers amis, je voudrais enfin ajouter encore une pensée sur la lumière et sur l’illumination. Durant la Vigile pascale, la nuit de la nouvelle création, l’Église présente le mystère de la lumière avec un symbole tout à fait particulier et très humble : le cierge pascal. C’est une lumière qui vit en vertu du sacrifice. Le cierge illumine en se consumant lui-même. Il donne la lumière en se donnant lui-même. Ainsi il représente d’une façon merveilleuse le mystère pascal du Christ qui se donne lui-même et ainsi donne la grande lumière. En second lieu, nous pouvons réfléchir sur le fait que la lumière du cierge est du feu. Le feu est une force qui modèle le monde, un pouvoir qui transforme. Et le feu donne la chaleur. Là encore le mystère du Christ se rend à nouveau visible. Le Christ, la lumière est feu, il est la flamme qui brûle le mal transformant ainsi le monde et nous-mêmes. « Qui est près de moi est près du feu », exprime une parole de Jésus transmise par Origène. Et ce feu est en même temps chaleur, non une lumière froide, mais une lumière dans laquelle se rencontrent la chaleur et la bonté de Dieu.

Le grand hymne de l’Exultet, que le diacre chante au début de la liturgie pascale, nous fait encore remarquer d’une façon très discrète un autre aspect. Il rappelle que ce produit, la cire, est du en premier lieu au travail des abeilles. Ainsi entre en jeu la création tout entière. Dans la cire, la création devient porteuse de lumière. Mais, selon la pensée des Pères, il y a aussi une allusion implicite à l’Église. La coopération de la communauté vivante des fidèles dans l’Église est presque semblable à l’œuvre des abeilles. Elle construit la communauté de la lumière. Nous pouvons ainsi voir dans la cire un rappel fait à nous-mêmes et à notre communion dans la communauté de l’Église, qu’elle existe afin que la lumière du Christ puisse illuminer le monde.

Prions le Seigneur à présent de nous faire expérimenter la joie de sa lumière, et prions-le, afin que nous-mêmes nous devenions des porteurs de sa lumière, pour qu’à travers l’Église la splendeur du visage du Christ entre dans le monde (cf. LG 1). Amen.

© Libreria Editrice Vaticana – 2012