PKO 22.09.2013

Dimanche 22 septembre 2013 – XXVème Dimanche du Temps ordinaire – Année C
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°51/2013

HUMEURS

Le 22 septembre 1914 « Tahiti, la délicieuse éprouvée par la guerre »

 L’an prochain sera le centième anniversaire de la 1ère guerre mondiale… des millions de morts.

Tous les pays y ayant participé ou ayant subi  ce terrible conflit en feront mémoire. Tahiti fait partie de ceux-ci puisqu’elle fut le théâtre de l’un des premiers actes de cette guerre avec le bombardement de Papeete le 22 septembre 1914. Bilan : deux morts et des dégâts importants… Seule la Cathédrale échappera au désastre…

Pour commémorer cet événement et faire mémoire des quatre années de guerre, la communauté paroissiale de la Cathédrale prévoit quelques célébrations et animations. Les deux premières seront :

-  Une exposition au presbytère de la Cathédrale « L’Église au cœur de la guerre 14-18 » du 1er août au 31 décembre 2014 ;

-  Une messe solennelle à la Cathédrale, le lundi 22 septembre 2014,  à la mémoire des polynésiens morts durant ce conflit.  

Dans cette perspective nous faisons appel à vous… pour des témoignages, des photos, des objets que vous posséderiez et que vous pourriez mettre à notre disposition durant le temps de l’exposition… Merci

 

En marge de l’actualité

L’importance de l’éducation chrétienne

 En cette année de la Foi et du XXè anniversaire du Catéchisme de l’Église Catholique il est important de relire les textes de l’Église et de réfléchir sur l’importance de l’enseignement religieux et de l’éduction chrétienne.

La déclaration du Concile Vatican II sur « l’éducation chrétienne » (Gravissimum educationis) a rappelé que l’Église possède un capital de ressources pédagogiques, de réflexion et de recherche, d’institutions, de personnes capables de s’engager dans le monde de l’école et de l’éducation. La tâche fondamentale de l’Église est d’« éduquer à la foi » et au témoignage par la rencontre et la communion vécues avec le Christ.

Dans les jours qui viennent nous aurons l’occasion de revenir à l’essentiel. Citons trois événements parmi d’autres.

Les 24, 25 et 26 septembre, l’ISEPP proposera trois conférences sur des sujets d’actualité mettant en cause la foi chrétienne et les choix que la conscience d’un chrétien éclairé peut être amenée à faire. Il s’agit de : « la transmission de la fécondité » ; « les conséquences éthiques du vivre sa foi dans sa vie familiale, amicale, sociale » ; « mariage pour tous et homoparentalité ».

Du 26 au 29 septembre, à Tibériade, la Famille Marie-Jeunesse proposera aux jeunes (de 15 à 30 ans) une retraite sur le thème : « Que cherches-tu ? ». Cela permettra aux jeunes de relire leur propre vie de foi, de discerner les défis auxquels ils doivent faire face en rencontrant des témoins de la foi – aujourd’hui - et ainsi de se redire que Christ est le seul à pouvoir combler les attentes de tout chrétien.

Samedi 28 septembre, de 8h30 à 16h à Maria no te Hau (Papeete), le Service de la Catéchèse nous aidera à vivre la Journée Mondiale des Catéchistes. Catéchistes, aide-catéchistes, prêtres, diacres permanents seront invités à se redire combien la catéchèse est importante dans l’Eglise en relisant l’Exhortation apostolique « CATECHESI TRADENDAE» de Jean-Paul II et l’Encyclique « LUMEN FIDEI» du Pape François.

On entend souvent dire que la Foi est une « affaire personnelle et individuelle », n’oublions pas qu’une foi qui n’est pas active, une foi qui ne se vit pas et qui ne se voit pas est une foi morte ! « De même que le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte. » (Jc 2, 26) Tous ces événements qui nous sont proposés peuvent nous conforter dans notre désir de consolider notre foi chrétienne et d’en témoigner dans tous les lieux et milieux où nous vivons. « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau… que votre lumière luise si bien devant les hommes, qu’à la vue de vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Mt 5, 15-16)

Dominique SOUPÉ - Chancelier

L’Église est une Mère miséricordieuse

Audience générale du pape François du mercredi 18 septembre 2013

L'Église est une mère miséricordieuse, explique le pape François qui a poursuivi, ce mercredi 18 septembre, place Saint-Pierre, sa catéchèse sur le Credo, et spécialement sur l'article concernant l'Église. Le pape a pris les mamans en exemple pour expliquer la bonté maternelle de l'Église.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui encore, je reviens sur l’image de l’Église comme mère. J’aime beaucoup cette image de l’Église comme mère. C’est pour cela que j’ai voulu y revenir, parce qu’il me semble qu’elle ne nous dit pas seulement comment est l’Église, mais aussi quel visage l’Église devrait avoir de plus en plus, cette Église qui est notre mère.

Je voudrais souligner trois choses, en regardant toujours nos mamans, tout ce qu’elles font, ce qu’elles vivent, ce qu’elles souffrent pour leurs enfants, et en poursuivant ce que j’ai dit mercredi dernier. Je m’interroge : que fait une maman ?

1. Elle enseigne à marcher dans la vie, elle enseigne à bien se diriger dans la vie, elle sait comment orienter ses enfants, elle cherche toujours à leur indiquer la route juste dans la vie pour qu’ils grandissent et deviennent adultes. Et elle le fait avec tendresse, avec affection, avec amour, toujours, même lorsqu’elle essaie de redresser notre chemin parce que nous sortons un peu des rails dans la vie ou parce que nous empruntons une voie qui nous conduit dans le fossé. Une maman sait ce qui est important pour que son enfant avance bien dans la vie, et elle ne l’a pas appris dans des livres, mais elle l’a appris de son propre cœur. L’université des mamans c’est leur cœur ! Elles y apprennent comment faire avancer leurs enfants.

L’Église fait la même chose : elle oriente notre vie, elle nous donne des enseignements pour que nous cheminions bien. Pensons aux dix commandements : ils nous indiquent une route à parcourir pour mûrir, pour que nous ayons des points fermes dans la façon de nous comporter. Et ils sont le fruit de la tendresse, de l’amour même de Dieu qui nous les a donnés. Vous pourrez me dire : mais ce sont des commandements ! C’est un ensemble de « non » ! Je voudrais vous inviter à les lire – vous les avez peut-être un peu oubliés – et ensuite à y réfléchir un peu de manière positive. Vous verrez qu’ils concernent notre façon de nous comporter envers Dieu, envers nous-mêmes et envers les autres, c’est exactement ce que nous enseigne une maman pour bien vivre. Ils nous invitent à ne pas nous construire des idoles matérielles qui nous rendront esclaves par la suite, à nous souvenir de Dieu, à avoir du respect pour nos parents, à être honnêtes, à respecter l’autre... Essayez de les voir comme cela et de les envisager comme si c’étaient les paroles, les enseignements que donne une maman pour bien se diriger dans la vie. Une maman n’enseigne jamais ce qui est mal, elle ne veut que le bien de ses enfants, et c’est ce que fait l’Église.

2. Je voudrais vous dire une seconde chose : quand un enfant grandit, qu’il devient adulte, il choisit sa route, il assume ses responsabilités, il marche sur ses deux jambes, il fait ce qu’il veut et, parfois, il lui arrive aussi de quitter la route, il peut arriver un accident. En toute situation, une maman a toujours la patience de continuer à accompagner ses enfants. Ce qui la pousse, c’est la force de l’amour ; une maman sait suivre avec discrétion, avec tendresse, le chemin de ses enfants et, lorsqu’ils se trompent, elle trouve toujours le moyen de comprendre, d’être proche, pour les aider. Dans mon pays, nous disons qu’une maman sait « dar la cara ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’une maman sait « faire face » pour ses enfants, c’est-à-dire qu’elle est poussée à prendre leur défense, toujours. Je pense aux mamans qui souffrent à cause de leurs enfants qui sont en prison ou dans des situations difficiles : elles ne se demandent pas s’ils sont coupables ou pas, elles continuent de les aimer et, souvent, elles subissent des humiliations mais elles n’ont pas peur, elles ne cessent pas de se donner.

L’Église est comme cela, c’est une maman miséricordieuse, qui comprend, qui cherche toujours à aider, qui encourage aussi même ses enfants qui ont fait des erreurs, et qui en font encore, elle ne ferme jamais la porte de la maison ; elle ne juge pas mais elle offre le pardon de Dieu, elle offre son amour qui invite même ceux de ses enfants qui sont tombés dans un fossé profond, à reprendre la route ; l’Église n’a pas peur d’entrer dans leur nuit pour donner l’espérance ; l’Église n’a pas peur d’entrer dans notre nuit quand nous sommes dans l’obscurité de l’âme et de la conscience, pour nous donner l’espérance ! Parce que l’Église est mère !

3. Une troisième pensée. Une maman sait aussi demander, frapper à toutes les portes pour ses enfants, sans calcul, elle le fait par amour. Et je pense combien les mamans savent frapper aussi et surtout à la porte du cœur de Dieu ! Les mamans prient beaucoup pour leurs enfants, spécialement pour les plus faibles, pour ceux qui en ont davantage besoin, ceux qui n’ont pas pris dans la vie le bon chemin ou qui ont pris un chemin périlleux. Il y a quelques semaines, j’ai célébré la messe dans l’église Saint-Augustin, ici à Rome, là où sont conservées les reliques de sa mère, sainte Monique. Que de prières elle a élevées vers Dieu pour son fils et que de larmes elle a versées ! Je pense à vous, chères mamans, qui priez tellement pour vos enfants, sans vous lasser ! Continuez de prier, de confier vos enfants à Dieu ; il a un cœur grand ! Frappez à la porte du cœur de Dieu par votre prière pour vos enfants.

Et c’est aussi ce que fait l’Église : elle met dans les mains du Seigneur, par la prière, toutes les situations de ses enfants. Ayons confiance dans la force de la prière de notre mère l’Église : le Seigneur n’y reste pas insensible. Il sait toujours nous surprendre lorsque nous ne nous y attendons pas. Notre mère l’Église le sait !

Voilà les pensées que je voulais vous dire aujourd’hui : voyons dans l’Église une bonne maman qui nous indique la route à parcourir dans la vie, qui sait être toujours patiente, miséricordieuse, compréhensive, et qui sait nous remettre entre les mains de Dieu.

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana

Avec le soutien de la miséricorde

Le Pape François au Clergé romain : « La sainteté est plus grande que les scandales

« Même maintenant que je suis le pape, je me sens un prêtre ». C’est l'un des passages clés du dialogue que le Pape François a eu lundi 16 septembre, avec les prêtres du diocèse de Rome, son diocèse. Le pape a rencontré le clergé romain en la Basilique de Saint Jean de Latran avec le Cardinal Vicaire. S’il était prévu que la rencontre soit retransmise en direct par les médias du Vatican, elle s’est finalement déroulée en privé, à la demande des prêtres, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège. Le pape a débuté par une réflexion sur les difficultés de la vie de prêtre, en réaction à la lettre d’un curé de Rome. Quelques jours auparavant, le pontife avait d’ailleurs téléphoné à un prêtre d’une paroisse du Sud de la ville, pour l’encourager et le guider. Voici un résumé de cette rencontre.

« L’Eglise ne s’écroule pas parce qu’aujourd'hui encore la sainteté de tant de femmes et de tant d’hommes est plus forte que tout scandale ».

Le regard miséricordieux de Jésus soutient le prêtre dans la peine quotidienne de sa mission. Il en est ainsi, depuis soixante ans, pour Jorge Maria Bergoglio. Devenu Évêque de Rome il y a six mois, ce matin 16 septembre, il a accompli un pas décisif pour entrer dans le cœur de son diocèse. Dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, le Pape François a eu un long dialogue avec son clergé.

« Je me sens prêtre », a-t-il confié. Et, en reparcourant également ses expériences personnelles à Buenos Aires, il a révélé ne jamais avoir eu la tentation de se sentir plus important depuis qu'il est Pape. Au clergé romain, il a demandé en particulier de prier pour lui. En particulier le 21 septembre, fête de saint Matthieu. Parce que précisément ce jour-la, il y a soixante ans, il a découvert la vocation au sacerdoce.

Dans la première partie de la rencontre, introduite par le Veni creator Spiritus, et par un passage de l'Évangile de Jean – le Pape a parlé avant tout de la bonne peine du prêtre pour la mission parmi son peuple. Être prêtre – a-t-il assuré – signifie travailler beaucoup, car les gens ont aujourd'hui plus que jamais de nombreuses exigences. Et la sensation de l'effort, a-t-il ajouté, comprend pour le prêtre également de profondes questions sur lui-même, sur la bonté de sa vocation et sur les renoncements qu'elle comporte, avant tout la paternité biologique. Mais c'est un effort que le prêtre vit et surmonte de tout son être. Parmi les divers exemples bibliques auxquels il s'est référé, l'évêque de Rome a indiqué surtout Marie, qui comme le dit Jean-Paul II, avait « une peine particulière du cœur ». Du reste, la prière et la proximité aux autres, à partir de son évêque, sont pour le prêtre un antidote efficace dans les moments de plus grande peine.

Le Pape François a ensuite répondu aux questions de cinq représentants du clergé romain, en affrontant avec eux plusieurs questions centrales dans la vie de l’Église. Il a immédiatement invité les prêtres à être courageux, à avoir une juste créativité, ce qui ne signifie pas forcément faire quelque chose de nouveau, pour arriver à la conversion pastorale nécessaire. Les paroisses, a-t-il recommandé, doivent toujours être ouvertes et accueillantes, éventuellement avec le confesseur à disposition. Les laïcs qui s’occupent de l’administration doivent eux aussi montrer aux personnes le visage accueillant de l’Église. Il s’agit, dans les faits, de trouver toujours de nouvelles voies pour que l’Évangile soit annoncé et témoigné dans les réalités de la vie quotidienne. Ainsi, il est important de chercher de nouvelles voies, adéquates et adaptées aux personnes auxquelles on s’adresse : en facilitant, par exemple, la participation aux cours de préparation au baptême et en faisant participer les laïcs à des missions de quartier. Dans une grande ville comme Rome, a reconnu le Pape, un accueil cordial n’est pas toujours facile à organiser. Mais les personnes, a-t-il souligné avec force, ne doivent jamais avoir l’impression de se trouver face à des fonctionnaires avec des intérêts économiques et non spirituels.

L’Évêque de Rome a suggéré de garder vivante la mémoire de la naissance de sa propre vocation, du premier amour envers Jésus : c’est le sentiment propre à un amoureux, et le prêtre doit toujours l’être. Du reste, une Église sans mémoire est une Église mécanique qui n’a plus de vie. C’est précisément ce style de mémoire qui contribue aussi à ne pas tomber dans le risque de la mondanité spirituelle. Un autre aspect décisif est de savoir dire la vérité sans laisser jamais seules les personnes en difficulté. En effet, la vérité de Dieu doit toujours aller de pair avec l’accompagnement personnel. Il ne s’agit pas d’être trop indulgents ou rigides : ni l’une ni l’autre ne sont des attitudes miséricordieuses. Il s’agit, en revanche, d’accueillir l’autre et de l’accompagner ; précisément comme Jésus l’a fait avec les deux disciples d’Emmaüs. Le prêtre est donc vraiment un compagnon de route pour l’homme de notre temps.

Le Pape François n’a certes pas caché les problèmes et les scandales même très graves, comme la pédophilie, qui touchent l’Église. Mais l’Église ne s’écroule pas, a-t-il assuré, en répondant à un prêtre qui, dans son intervention, s’était référé au célèbre rêve d’Innocent III qui vit François d’Assise soutenir l’édifice en train de s’écrouler de l’Église. Et elle ne s’écroule pas parce qu’aujourd’hui comme toujours, il y a tant de sainteté quotidienne : il y a tant de femmes et tant d’hommes qui vivent la foi dans la vie de chaque jour. Et la sainteté est plus forte que les scandales. À cet égard, le Pape a raconté le dialogue téléphonique, qu’il a eu hier, avec une femme de Buenos Aires qui lui avait écrit une lettre sur une serviette en papier. Elle avait été transmise au Pape, vendredi, par le directeur de la télévision catholique de l’archidiocèse de Buenos Aires. Cette femme, qui fait le ménage dans l’aéroport de la capitale argentine, a un fils toxicomane et  chômeur. Et elle travaille pour lui, avec beaucoup d’espérance pour l’avenir du garçon. Cela est de la sainteté, a commenté le Pape.

La rencontre s’est conclue par trois questions sur les périphéries existentielles. Tout d’abord le Pape a répété les paroles prononcées au centre Astalli, en faisant l’éloge de la générosité de Rome mais en encourageant à faire encore davantage. Et aux congrégations religieuses qui ont peu de vocations, il a à nouveau recommandé de ne pas tomber dans la tentation de s’agripper à l’argent mais d’avoir le courage d’ouvrir leurs portes à ceux qui sont dans le besoin.

En outre, pour le Pape la réalité se comprend mieux depuis la périphérie et non à partir du centre, qui, en revanche, fait courir le risque de s’atrophier. Les périphéries ne sont pas seulement géographiques. Enfin, le Pape Francois a conclu en affrontant la question de la nullité du mariage, un thème cher à Benoît XVI. Et il a fait savoir qu’existent des propositions, des études et des approfondissements en cours. Au mois d’octobre, le groupe des huit cardinaux en parlera, ainsi que le prochain synode des évêques. Ces situations, a-t-il ajouté, sont une véritable périphérie existentielle qui exige du courage pastoral, toujours dans la vérité et dans la justice.

Le Pape a été accueilli à son arrivée au Latran, vingt minutes avant l’horaire prévu, par le cardinal vicaire Agostino Vallini qui ensuite, dans l’adresse de salut, a raconté comment cette rencontre a été programmée par le nouvel Évêque de Rome à peine élu. Le diocèse a fait don à son évêque d’une icône représentant saint François qui soutient l’Église, œuvre d’un curé, le père Massimo Tellan. Au terme de la rencontre, avant de rentrer au Vatican après plus de deux heures et dix minutes, le Pape a rencontré les frères mineurs qui assurent le ministère de pénitenciers dans la basilique cathédrale de Rome. Et il les a invités à être miséricordieux.

© Osservatore Romano - 2013

Dialogue ouvert avec les non-croyants

Le Pape François répond  au journaliste Eugenio Scalfari du quotidien « La repubblica »

Le pape François répond à un « non-chrétien depuis longtemps intéressé et fasciné par la prédication de Jésus de Nazareth » en témoignant en première personne de ce qu'il vit : « La foi, pour moi, est née de la rencontre avec Jésus. Une rencontre personnelle, qui a touché mon cœur et a donné une direction et un sens nouveau à mon existence. » Dans une lettre au journaliste italien Eugenio Scalfari, fondateur et ex-directeur du quotidien La Repubblica qui publie le texte, le pape François répond aux questions qu’il lui avait posées sur la foi et la laïcité dans deux éditoriaux du 7 juillet et du 7 août.

Cher Monsieur Scalfari,

C’est bien cordialement que je voudrais tenter de répondre, même seulement à grands traits, à la lettre que vous avez voulu m’adresser le 7 juillet dans les pages de « La Repubblica », avec une série de réflexions personnelles, que vous avez ensuite enrichies, le 7 août, dans les pages de ce même quotidien.

Je vous remercie avant tout de l’attention que vous avez accordée à la lecture de l’Encyclique « Lumen fidei ». Celle-ci en effet, dans l’intention de mon bien-aimé prédécesseur, Benoît XVI, qui l’a conçue et rédigée en grande partie, et de qui je l’ai héritée avec gratitude, entend non seulement confirmer dans la foi en Jésus-Christ ceux qui se reconnaissent déjà en elle, mais également susciter un dialogue sincère et rigoureux avec qui, comme vous-même, se définit comme « un non croyant, intéressé et fasciné, depuis de nombreuses années, par la prédication de Jésus de Nazareth ».

C’est donc, me semble-t-il, un fait certainement positif, non seulement pour chacun d’entre nous mais également pour la société dans laquelle nous vivons, que de m’attarder à dialoguer sur une réalité aussi importante que la foi, qui se réclame de la prédication et de la figure de Jésus.

Je pense qu’il y a en particulier deux circonstances qui rendent aujourd’hui ce dialogue juste et précieux. Il représente d’ailleurs, on le sait, l’un des objectifs majeurs du Concile Vatican II, voulu par Jean XXIII, et du ministère des Papes qui, chacun selon sa sensibilité et son apport propres, ont depuis lors jusqu’à aujourd’hui marché dans le sillon tracé par le Concile.

La première circonstance – comme il est rappelé dans les premières pages de l’Encyclique – découle du fait qu’au fil des siècles de la modernité, on a assisté à un paradoxe : la foi chrétienne, dont la nouveauté et l’incidence sur la vie de l’homme ont été exprimées, dès le début, précisément par le symbole de la lumière, a souvent été taxée d’être assimilable aux ténèbres de la superstition en opposition à la lumière de la raison. Ainsi, entre l’Église et la culture d’inspiration chrétienne d’une part et la culture moderne empreinte des Lumières d’autre part, on a abouti à l’incommunicabilité. Le temps est désormais venu, et Vatican II en a précisément inauguré la saison, d’instaurer un dialogue ouvert et exempt de préjugés, susceptible de rouvrir les portes à une rencontre sérieuse et féconde.

La seconde circonstance, aux yeux de celui qui entend se montrer fidèle au don de suivre Jésus dans la lumière de la foi, découle du fait que ce dialogue n’est pas un accessoire secondaire de l’existence du croyant : il en est au contraire une expression intime et indispensable. Permettez-moi de vous citer, à cet égard, une affirmation à mon avis très importante de l’Encyclique : dès lors que la vérité dont témoigne la foi est celle de l’amour – y souligne-t-on – « il résulte alors clairement que la foi n’est pas intransigeante, mais elle grandit dans une cohabitation qui respecte l’autre. Le croyant n’est pas arrogant ; au contraire, la vérité le rend humble, sachant que ce n’est pas lui qui la possède, mais c’est elle qui l’embrasse et le possède. Loin de le raidir, la sécurité de la foi le met en route et rend possible le témoignage et le dialogue avec tous » (n° 34). Tel est l’esprit qui anime les paroles que je vous écris.

La foi, pour moi, est née de la rencontre avec Jésus. Une rencontre personnelle, qui a touché mon cœur et donné une orientation et un sens nouveau à mon existence. Mais en même temps, une rencontre qui a été rendue possible par la communauté de foi au sein de laquelle j’ai vécu et grâce à laquelle j’ai trouvé l’accès à l’intelligence de la Sainte Écriture, à la vie nouvelle qui, comme une eau jaillissante, vient de Jésus à travers les Sacrements, à la fraternité avec tous et au service des pauvres, image authentique du Seigneur. Sans l’Église – croyez-moi – je n’aurais pas pu rencontrer Jésus, même en étant conscient que ce don immense qu’est la foi est conservé dans les fragiles vases d’argile de notre humanité.

Or, c’est précisément à partir de là, de cette expérience personnelle de foi vécue au sein de l’Église, que je me sens à l’aise pour écouter vos questions et rechercher, à vos côtés, des routes au long desquelles nous pouvons, peut-être, commencer à faire un bout de chemin ensemble.

Pardonnez-moi de ne pas suivre pas à pas les argumentations que vous avancez dans votre éditorial du 7 juillet. Il me semble plus fructueux – ou tout au moins est-il plus propre à ma nature – d’aller d’une certaine façon au cœur de vos considérations. Je n’entre pas non plus dans la modalité de présentation suivie par l’Encyclique, où vous notez l’absence d’une section spécifiquement consacrée à l’expérience historique de Jésus de Nazareth.

Je me contente d’observer, pour commencer, qu’une telle analyse n’est pas secondaire. Il s’agit en effet, en suivant d’ailleurs la logique qui guide le déroulement de l’Encyclique, d’attirer l’attention sur la signification de ce que Jésus a dit et a fait, et ainsi, en définitive, sur ce que Jésus a été et est pour nous. Les Lettres de Paul et l’Évangile de Jean, auxquels il est fait particulièrement référence dans l’Encyclique, sont construits, en effet, sur le fondement solide du ministère messianique de Jésus de Nazareth parvenu à son sommet décisif dans la Pâque de sa mort et de sa résurrection.

Je dirais donc qu’il faut se confronter avec Jésus dans le concret et la rudesse de son histoire, telle qu’elle nous est racontée surtout dans le plus ancien des Évangiles, celui de Marc. Nous voyons alors que le « scandale » que la parole et la pratique de Jésus provoquent autour de lui découlent de son extraordinaire « autorité » : une parole, cette parole, attestée dès l’Évangile de Marc, mais qu’il n’est guère aisé de bien rendre en italien. Le mot grec est « exousia », qui, littéralement, renvoie à ce qui « provient de l’être » que l’on est. Il ne s’agit donc pas de quelque chose d’extérieur ou de forcée, mais de quelque chose qui émane de l’intérieur et qui s’impose à lui seul. Jésus, en effet, frappe, désoriente, innove à partir – c’est lui-même qui le dit – de sa relation avec Dieu, appelé familièrement Abbà, qui lui confie cette « autorité » pour qu’il la dispense en faveur des hommes.

Ainsi Jésus prêche « comme quelqu'un qui a autorité », il guérit, il invite les disciples à le suivre, il pardonne... toutes choses qui, dans l’Ancien Testament, sont de Dieu et uniquement de Dieu. La question, qui, à plusieurs reprises, revient dans l’Évangile de Marc : « Qui est-il celui-là qui … ? » et qui concerne l’identité de Jésus, naît de la constatation d’une autorité différente de celle du monde, une autorité qui ne tend pas à exercer un pouvoir sur les autres, mais à les servir, à leur donner liberté et plénitude de vie. Et ce, jusqu’au point de mettre en jeu sa propre vie, jusqu’à faire l’expérience de l’incompréhension, de la trahison, du refus, jusqu’à être condamné à mort, jusqu’à sombrer dans l’état d’abandon sur la croix. Mais Jésus reste fidèle à Dieu, jusqu’au bout.

Et c’est précisément alors – comme le déclare le centurion romain aux pieds de la croix, dans l’Évangile de Marc – que Jésus se manifeste, paradoxalement, comme le Fils de Dieu ! Fils d’un Dieu qui est amour et qui veut, de tout son être, que l’homme, chaque homme, se découvre et vive lui aussi comme son véritable fils. Ceci, pour la foi chrétienne, est certifié par le fait que Jésus est ressuscité : non pas pour triompher sur celui qui l’a refusé, mais pour attester que l’amour de Dieu est plus fort que la mort, que le pardon de Dieu est plus fort que tout péché et qu’il vaut la peine de dépenser sa vie, à fond, pour témoigner de cet immense don.

Voici ce que croit la foi chrétienne : que Jésus est le Fils de Dieu venu pour donner sa vie afin d’ouvrir à tous la voie de l’amour. Vous avez donc raison, cher Monsieur Scalfari, quand vous voyez dans l’incarnation du Fils de Dieu le pivot de la foi chrétienne. Déjà Tertullien écrivait « caro cardo salutis » la chair (du Christ) est le pivot du salut. Parce que l’incarnation, en d’autres termes le fait que le Fils de Dieu soit venu dans notre chair et ait partagé joies et douleurs, victoires et échecs de notre existence, jusqu’au cri de la croix, en vivant toute chose dans l’amour et la fidélité à l’Abbà, témoigne de l’incroyable amour que Dieu nourrit pour chaque homme, la valeur inestimable qu’il lui reconnaît. C’est pourquoi, chacun de nous, est appelé à faire siens le regard et le choix d’amour de Jésus, à entrer dans sa façon d’être, de penser et d’agir. C’est cela la foi, avec toutes les expressions qui sont ponctuellement décrites dans l’Encyclique.

* * *

Toujours dans l’éditorial du 7 juillet, vous me demandez, en outre, comment comprendre l’originalité de la foi chrétienne dès lors qu’elle est précisément centrée sur l’incarnation du Fils de Dieu, par rapport à d’autres fois qui gravitent autour de la transcendance absolue de Dieu.

Je dirais que son originalité réside justement dans le fait que la foi nous fait participer, en Jésus, à la relation qu’il a avec Dieu qui est Abbà et, dans cette lumière, à la relation qu’il a avec tous les autres hommes, y compris ses ennemis, sous le signe de l’amour. Autrement dit, la filiation de Jésus, comme nous la présente la foi chrétienne, n’est pas révélée pour marquer une séparation insurmontable entre Jésus et tous les autres : mais pour nous dire que, en lui, nous sommes tous appelés à être enfants de l’unique Père et frères entre nous. La singularité de Jésus est pour la communication, non pour l’exclusion.

Certes, il en découle également – et ce n’est pas rien – cette distinction entre la sphère religieuse et la sphère politique qui est ratifiée par le fait de « donner à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César », clairement affirmé par Jésus et sur lequel, laborieusement, s’est construite l’histoire de l’Occident. L’Église, en effet, est appelée à semer le levain et le sel de l’Évangile, et donc l’amour et la miséricorde de Dieu qui atteignent tous les hommes, en indiquant le but définitif de notre destinée dans l’au-delà, tandis qu’à la société civile et politique revient la tâche ardue d’articuler et d’incarner dans la justice et dans la solidarité, dans le droit et dans la paix, une vie toujours plus humaine. Pour celui qui vit la foi chrétienne, ceci ne signifie pas fuite du monde ou recherche d’une quelconque hégémonie, mais service de l’homme, de l’homme tout entier et de tous les hommes, à partir des périphéries de l’histoire tout en tenant éveillé le sens de l’espérance qui incite à faire le bien malgré tout et en regardant toujours au-delà.

Vous me demandez aussi, dans la conclusion de votre premier article, ce qu’il faut dire à nos frères juifs quant à la promesse que Dieu leur a faite : a-t-elle été entièrement un échec ? C’est là – croyez-moi – une question qui nous interpelle radicalement, en tant que chrétiens, parce que, avec l’aide de Dieu, surtout à partir du Concile Vatican II, nous avons redécouvert que le peule juif est encore, pour nous, la sainte racine d’où a germé Jésus. Moi aussi, dans l’amitié que j’ai cultivée tout au long de ces années avec les frères juifs, en Argentine, bien souvent dans la prière j’ai interrogé Dieu, particulièrement quand mon esprit évoquait les souvenirs de la terrible expérience de la Shoah. Ce que je peux vous dire, avec l’apôtre Paul, c’est que jamais la fidélité de Dieu à l’alliance étroite avec Israël n’a fléchi, et que, à travers les terribles épreuves de ces siècles, les juifs ont conservé leur foi en Dieu. Et de cela, nous ne leur serons jamais suffisamment reconnaissants, en tant qu’Église, mais également en tant qu’humanité. D’ailleurs, justement en persévérant dans la foi dans le Dieu de l’alliance, ils nous rappellent à tous, à nous aussi chrétiens, que comme des pèlerins, nous sommes toujours dans l’attente du retour du Seigneur et que, donc, nous devons toujours lui être ouverts et ne jamais rester figés dans ce que nous avons déjà atteint.

J’en viens ainsi aux trois questions que vous me posez dans votre article du 7 août.

Il me semble que, dans les deux premières, ce qui vous tient à cœur c’est de comprendre l’attitude de l’Église envers celui qui ne partage pas la foi en Jésus. Avant tout, vous me demandez si le Dieu des chrétiens pardonne celui qui ne croit pas et ne cherche pas la foi. En admettant que – et c’est là la chose fondamentale – la miséricorde de Dieu n’a pas de limites si l’on s’adresse à lui d’un cœur sincère et contrit, la question pour qui ne croit pas en Dieu réside dans l’obéissance à sa propre conscience. Le péché, même pour celui qui n’a pas la foi, c’est d’aller contre sa conscience. Écouter et obéir à celle-ci signifie, en effet, se décider face à ce qui est perçu comme bien ou comme mal. Et c’est sur cette décision que se joue la nature bonne ou mauvaise de nos actions.

En deuxième lieu, vous me demandez si la pensée selon laquelle il n’existe aucun absolu et donc même pas une vérité absolue, mais uniquement une série de vérités relatives et subjectives, est une erreur ou un péché. Pour commencer, je ne parlerais pas, même pas pour celui qui croit, de vérité « absolue », en ce sens qu’absolu est ce qui est détaché, ce qui est privé de toute relation. Or, la vérité, selon la foi chrétienne, est l’amour de Dieu pour nous en Jésus-Christ. Donc, la vérité est une relation ! À tel point que même chacun de nous la saisit, la vérité, et l’exprime à partir de lui-même : de son histoire et de sa culture, du contexte dans lequel il vit, etc. Ceci ne signifie pas que la vérité soit variable et subjective, bien au contraire. Mais cela signifie qu’elle se donne à nous, toujours et uniquement, comme un chemin et une vie. Jésus lui-même n’a-t-il pas dit : « Je suis la voie, la vérité, la vie » ? En d’autres termes, dès lors que la vérité ne fait, en définitive, qu’un avec l’amour, elle exige l’humilité et l’ouverture pour être cherchée, accueillie et exprimée. Donc, il faut bien s’entendre sur les termes et, peut-être, pour sortir des goulets d’étranglements d’une opposition… absolue, reformuler la question en profondeur. Je pense que cette approche s’impose aujourd’hui pour instaurer ce dialogue serein et constructif que je souhaitais au début de mon propos.

Dans la dernière question, vous me demandez si, avec la disparition de l’homme sur la terre, la pensée capable de penser Dieu disparaîtra aussi. Certes, la grandeur de l’homme réside dans le fait de pouvoir penser Dieu. En d’autres termes, dans la possibilité de vivre une relation consciente et responsable avec lui. Mais la relation est entre deux réalités. Dieu – et c’est là ma pensée et mon expérience, mais nombreux sont ceux qui, hier et aujourd’hui, les partagent ! – n’est pas une idée, pour aussi noble qu’elle soit, fruit de la pensée de l’homme. Dieu est une réalité avec un « R » majuscule. Jésus nous le révèle – et vit la relation avec lui – comme un Père d’une bonté et d’une miséricorde infinies. Donc, Dieu ne dépend pas de notre pensée. D’ailleurs, même si la vie de l’homme sur la terre devait finir – et pour la foi chrétienne, de toute façon, ce monde, tel que nous le connaissons, est destiné à disparaître – l’homme ne cessera pas d’exister et, d’une façon que nous ignorons, également l’univers créé avec lui. L’Écriture parle de « cieux nouveaux et de terre nouvelle » et affirme que, à la fin, dans un ailleurs et dans un temps qui sont au-delà de nous, mais vers lesquels dans la foi nous tendons dans le désir et dans l’attente, Dieu sera « tout en tous ».

Cher Monsieur Scalfari, je conclus ainsi mes réflexions, suscitées par ce que vous avez bien voulu me communiquer et me demander. Accueillez-les comme une tentative de réponse provisoire, mais sincère et confiante, à l’invitation que je vous ai adressée de faire un bout de chemin ensemble. L’Église, croyez-moi, malgré toutes ses lenteurs, ses infidélités, les erreurs et les péchés qu’elle peut avoir commis et peut encore commettre en ceux qui la composent, n’a pas d’autre sens ni d’autre but que de vivre et de témoigner de Jésus : lui qui a été envoyé par l’Abbà « pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur » (Luc 4, 18-19).

Avec ma proximité fraternelle

François

© Libreria Editrice Vaticana - 2013

Dieu ou Mammon

Commentaire de l’Évangile du XXVème Dimanche du Temps ordinaire

Une fois de plus, aujourd'hui, Jésus nous parle de l'argent. Il nous invite à réfléchir sérieusement sur l'usage que nous faisons de ce que nous possédons. Alors, il raconte l'histoire de ce gérant astucieux, qui a volé son patron et qui, lorsqu'il est démasqué, verse de pots de vin, sur le compte de son maître, pour se faire des amis qui lui en seront peut-être reconnaissants. Jésus, en gros, nous dit : Soyez aussi astucieux que cet homme. Un jour, vous aussi, vous serez acculés, le dos au mur, dans la même situation que lui. Si vous n'avez pas prévu cette situation, gare à vous ! Mais si vous êtes prévoyants, dès aujourd'hui, et vite, comportez-vous en gérants avisés : utilisez tout ce dont vous avez la gestion pour vous faire des amis.

Un jour, proche ou lointain, et toujours plus proche que tu ne le crois, tu devras rendre des comptes. Quand ? Il suffit d'un malheur, d'un accident, d'une maladie grave, et nous voilà dans la situation du gérant malhonnête : le dos au mur. Alors, nous dit Jésus, pendant qu'il est encore temps, vite, montre-toi astucieux. Fais-toi des amis avec le malhonnête argent.

Pourquoi Jésus parle-t-il de malhonnête argent ? Le texte grec parle du « Mammon d'iniquité ». Mammon, c'était une idole syrienne, le dieu de l'argent. Adorer l'argent, voilà le danger qui nous guette, l’idole qui fera notre malheur si nous lui sacrifions tout, si nous la mettons à la première place

Il y a là un choix urgent à faire : l'arrhent honnête. En d'autres mots, c'est nous servir de l'argent et de tous nos biens, pour établir entre tous des relations fraternellles. « Se faire des amis », propose Jésus.

Donc, revenir à l'usage premier de l'argent comme moyen de partage et non comme moyen de domination ; comme moyen de communication entre les hommes et non comme moyen de pouvoir. Un jour, le Maître nous dira : « Rends-moi les comptes de ta gestion ». Y aura-t-il, ce jour-là, beaucoup d'amis pour nous accueillir ? Je nous le souhaite.

© Copyright 2013 – Kerit