PKO 19.05.2013
Dimanche 19 mai 2013 – Solennité de la Pentecôte – Année C
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°32/2013
HUMEURS
Non au fétichisme de l’argent !
« Notre humanité vit en ce moment comme un tournant de son histoire, eu égard aux progrès enregistrés en divers domaines… Toutefois, il y a lieu de reconnaître aussi que la plupart des hommes et des femmes de notre temps continuent de vivre dans une précarité quotidienne aux conséquences funestes. Certaines pathologies augmentent, avec leurs conséquences psychiques ; la peur et la désespérance saisissent les cœurs de nombreuses personnes même dans les pays dits riches ; la joie de vivre s’amenuise ; l’indécence et la violence prennent de l’ampleur ; et la pauvreté devient plus criante. Il faut lutter pour vivre, et pour vivre souvent indignement. L’une des causes de cette situation, à mon avis, se trouve dans le rapport que nous entretenons avec l’argent, et dans notre acceptation de son empire sur nos êtres et nos sociétés. Ainsi la crise financière que nous traversons, nous fait oublier son origine première située dans une profonde crise anthropologique. Dans la négation du primat de l’homme ! On s’est créé des idoles nouvelles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 15-34) a trouvé un visage nouveau et impitoyable dans le fétichisme de l’argent, et dans la dictature de l’économie sans visage, ni but vraiment humain…
Derrière cette attitude se cache le refus de l’éthique, le refus de Dieu. Tout comme la solidarité, l’éthique dérange ! Elle est considérée comme contre-productive ; comme trop humaine, car elle relativise l’argent et le pouvoir ; comme une menace, car elle refuse la manipulation et l’assujettissement de la personne. Car l’éthique conduit vers Dieu qui, lui, se situe en-dehors des catégories du marché. Dieu est considéré par ces financiers, économistes et politiques, comme étant incontrôlable, dangereux même puisqu’il appelle l’homme à sa réalisation plénière et à l’indépendance des esclavages de tout genre. L’éthique - une éthique non idéologique naturellement - permet, à mon avis, de créer un équilibre et un ordre social plus humains. En ce sens, j’encourage les maîtres financiers et les gouvernants de vos pays, à considérer les paroles de saint Jean Chrysostome : “Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs” (Homélie sur Lazare, 1, 6). »
Pape François – 16 mai 2013
En marge de l’actualité
La Pentecôte
Dimanche prochain nous fêterons la Pentecôte.
50 jours après la résurrection du Christ, les Apôtres reçoivent l'Esprit-Saint. Le récit dans le livre des Actes des Apôtres (2, 1-13) relate l'événement qui est arrivé, en l'an 30 ou 33 de notre ère, au Cénacle à Jérusalem au jour de Pentecôte.
« Un grand bruit », « un violent coup de vent », puis « des langues de feu » apparaissent et se partagent au-dessus de la tête de chaque Apôtre. Ces signes sont la manifestation de la présence de Dieu, comme le renouvellement de la théophanie du Sinaï commémorée par la fête juive de Pentecôte. C'est la réalisation de la promesse faite par Jésus: l'envoi du Paraclet, l'Esprit-Saint.
Chaque Apôtre reçoit le don de l'Esprit-Saint qui lui permettra d'annoncer, sans peur, l'Évangile à tous les hommes.
Alors se produit un fait éclatant : les Apôtres se mettent « à parler en d'autres langues que comprennent les gens de toutes nations » présentes dans la foule. Ce don des langues marque le début de l'Église missionnaire, il efface ainsi l'épisode de la tour de Babel ; l'Esprit-Saint unit alors les peuples qui étaient divisés, qui ne se comprenaient plus. Comme leur avait demandé Jésus, les Apôtres sont désormais capables de porter l'Évangile à toutes les nations.
La Pentecôte est aussi la fête annuelle de celles et ceux qui se réclament du Renouveau Charismatique. C'est l'occasion de grands rassemblements festifs au cours desquels a souvent lieu « le baptême de l'Esprit-Saint » que tout croyant, qui a suivi une préparation, peut recevoir. C'est une manifestation extraordinaire de l'Esprit-Saint, « une effusion », au cours de laquelle le croyant est renouvelé dans sa foi, dans son désir de servir Dieu et ses frères. Comme les Apôtres au jour de Pentecôte, au cours de « l'effusion de l'Esprit-Saint » la personne reçoit les dons qui lui sont nécessaires.
Bonne fête de Pentecôte !
Dominique SOUPÉ - Chancelier
Pour que la foi oriente toute la vie du baptisé
Catéchèse du Pape François du mercredi 15 mai 2013
« La vérité se rencontre. Ce n’est pas une possession, c’est une rencontre avec une personne », et c'est Jésus, affirme le pape François qui invite à invoquer « tous les jours » le Saint Esprit. « Vous priez l'Esprit Saint tous les jours ? Je n'entends pas ! » a dit le pape en tendant l'oreille jusqu'à ce que la foule crie « oui » ! Le pape a en effet consacré au Saint Esprit la catéchèse de ce mercredi. Il a insisté sur la cohérence de la vie chrétienne : on n'est pas « chrétien “par moments”, à certains moments, dans certaines circonstances, à l’occasion de certains choix. On ne peut être chrétien comme ça, on est chrétien à tout instant ! Totalement ! » Le pape a en effet proposé, comme il le fait régulièrement, dans la grande tradition de saint Ignace de Loyola, un examen de conscience sur ce point précis : « En cette Année de la foi, demandons-nous concrètement si nous avons fait un pas pour connaître davantage le Christ et les vérités de la foi, en lisant et en méditant l’Écriture sainte, en étudiant le catéchisme, en nous approchant régulièrement des sacrements. Mais demandons-nous aussi quels pas nous faisons pour que la foi oriente toute notre existence. »
Chers frères et sœurs, bonjour !
Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur l’action qu’accomplit l’Esprit-Saint pour guider l’Église et chacun de nous à la vérité. Jésus lui-même dit à ses disciples : l’Esprit-Saint « vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13), étant lui-même « l’Esprit de Vérité » (cf. Jn 14, 17 ; 15, 26 ; 16,13).
Nous vivons à une époque où l’on est plutôt sceptique vis-à-vis de la vérité. Benoît XVI a parlé de nombreuses fois du relativisme, c’est-à-dire de cette tendance à croire qu’il n’y a rien de définitif et à penser que la vérité nous est donnée par le consensus ou par ce que nous voulons. Une question se pose : « La » vérité existe-t-elle vraiment ? Qu’est-ce que « la » vérité ? Pouvons-nous la connaître ? Pouvons-nous la trouver ? Il me vient à l’esprit, ici, la question du procureur romain, Ponce Pilate, lorsque Jésus lui révèle le sens profond de sa mission : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jn 18, 37-38). Pilate ne parvient pas à comprendre que « la » vérité est devant lui, il n’arrive pas à voir en Jésus le visage de la vérité, qui est le visage de Dieu. Et pourtant, Jésus est justement cela : la vérité qui, dans la plénitude des temps, « s’est faite chair » (Jn 1, 14), est venue parmi nous pour que nous la connaissions. La vérité ne peut être saisie comme une chose, la vérité se rencontre. Ce n’est pas une possession, c’est une rencontre avec une personne.
Mais qui nous fait reconnaître que Jésus est « la » parole de vérité, le Fils unique de Dieu le Père ? Saint Paul enseigne que « nul ne peut dire : "Jésus est Seigneur", s'il n'est avec l'Esprit Saint » (1 Cor 12, 3). C’est précisément l’Esprit-Saint, le don du Christ ressuscité, qui nous fait reconnaître la vérité. Jésus le définit comme le « paraclet », c’est-à-dire « celui qui nous vient en aide », qui est à nos côtés pour nous soutenir dans notre marche vers la connaissance ; et, au cours de la dernière Cène, Jésus assure ses disciples que l’Esprit-Saint leur enseignera tout et leur rappellera ce qu’il a dit (cf. Jn 14, 26).
Quelle est alors l’action de l’Esprit-Saint dans notre vie et dans la vie de l’Église pour nous conduire à la vérité ? Tout d’abord, il rappelle et imprime dans le cœur des croyants les paroles que Jésus a dites, et c’est justement à travers ces paroles que – comme l’avaient annoncé les prophètes de l’Ancien Testament – la loi de Dieu est inscrite dans notre cœur et devient en nous principe d’évaluation dans nos choix et de conduite dans nos actions quotidiennes, elle devient un principe de vie. La grande prophétie d’Ezéchiel se réalise : « de toutes vos souillures et de toutes vos ordures je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau… Je mettrai mon esprit en vous et je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et pratiquiez mes coutumes » (36, 25-27). En effet, c’est de l’intime de nous-mêmes que naissent nos actions : c’est justement notre cœur qui doit se convertir à Dieu, et l’Esprit-Saint le transforme si nous nous ouvrons à lui.
Et puis l’Esprit-Saint, comme le promet Jésus, nous conduit « à la vérité tout entière » ; il nous conduit non seulement à la rencontre avec Jésus, plénitude de la vérité, mais aussi « à l’intérieur » de la vérité, c’est-à-dire qu’il nous fait entrer dans une communion toujours plus profonde avec Jésus, nous donnant l’intelligence des choses de Dieu. Nous ne pouvons pas l’atteindre par nos propres forces. Si Dieu ne nous illumine pas intérieurement, notre façon d’être chrétien sera superficielle. La Tradition de l’Église affirme que l’Esprit de vérité agit dans notre cœur en suscitant ce « sens de la foi » (sensum fidei) à travers lequel, comme l’affirme le concile Vatican II, le peuple de Dieu, sous la conduite du Magistère, adhère indéfectiblement à la foi transmise, l’approfondit avec un jugement droit et l’applique plus pleinement dans la vie (cf. Const. dogm. Lumen gentium, 12). Posons-nous la question : Suis-je ouvert à l’action de l’Esprit-Saint ? Est-ce que je le prie pour qu’il me donne sa lumière et qu’il me rende plus sensible aux choses de Dieu ? C’est une prière que nous devons faire tous les jours : « Esprit-Saint, fais que mon cœur soit ouvert à la parole de Dieu, que mon cœur soit ouvert au bien, que mon cœur soit ouvert à la beauté de Dieu tous les jours. » Je voudrais vous poser une question à vous tous : combien parmi vous prient chaque jour l’Esprit-Saint ? Pas beaucoup sans doute, mais nous devons satisfaire ce désir de Jésus et prier chaque jour l’Esprit-Saint afin qu’il ouvre notre cœur à Jésus.
Pensons à Marie qui « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2, 19 ; 51). L’accueil des paroles et des vérités de la foi, pour que celles-ci deviennent vie, se réalise sous l’action de l’Esprit-Saint. En ce sens, il faut apprendre de Marie, revivre son « oui », sa disponibilité totale pour recevoir le Fils de Dieu dans sa vie, qui a été transformée à partir de là. À travers l’Esprit-Saint, le Père et le Fils font leur demeure en nous : nous vivons en Dieu et de Dieu. Mais notre vie est-elle vraiment animée par Dieu ? Combien de choses mettons-nous avant Dieu ?
Chers frères et sœurs, nous avons besoin de nous laisser inonder par la lumière de l’Esprit-Saint, pour qu’il nous introduise dans la vérité de Dieu, qui est l’unique Seigneur de notre vie. En cette Année de la foi, demandons-nous concrètement si nous avons fait un pas pour connaître davantage le Christ et les vérités de la foi, en lisant et en méditant l’Écriture sainte, en étudiant le catéchisme, en nous approchant régulièrement des sacrements. Mais demandons-nous aussi quels pas nous faisons pour que la foi oriente toute notre existence. On n’est pas chrétien « par moments », à certains moments, dans certaines circonstances, à l’occasion de certains choix. On ne peut être chrétien comme ça, on est chrétien à tout instant ! Totalement ! La vérité du Christ, que nous enseigne et nous donne l’Esprit-Saint, intéresse totalement et pour toujours notre vie quotidienne. Invoquons-le plus souvent, pour qu’il nous conduise sur le chemin des disciples du Christ. Invoquons-le tous les jours. Je vous fais une proposition : invoquons l’Esprit-Saint tous les jours et ainsi il nous rapprochera de Jésus-Christ.
© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana
La Pentecôte, fête de l’union, de la compréhension et de la communion
Homélie de la Pentecôte 2012 du Pape Benoit XVI
Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de célébrer avec vous cette Messe, animée aujourd’hui par le chœur de l’Académie de Sainte-Cécile et par l’orchestre des jeunes — que je remercie — en la solennité de Pentecôte. Ce mystère constitue le baptême de l’Église, c’est un événement qui lui a donné, pour ainsi dire, sa forme initiale et l’impulsion pour sa mission. Et cette « forme » et cette « impulsion » sont toujours valables, toujours actuelles, et elles se renouvellent en particulier à travers les actions liturgiques. Ce matin, je voudrais m’arrêter sur un aspect essentiel du mystère de la Pentecôte, qui est pour nous toujours aussi important. La Pentecôte est la fête de l’union, de la compréhension et de la communion humaine. Nous pouvons tous constater que dans notre monde, alors même que nous sommes toujours plus proches les uns les autres avec le développement des moyens de communication et que les distances géographiques semblent disparaître, la compréhension et la communion entre les personnes est souvent superficielle et difficile. Il demeure des déséquilibres qui conduisent assez souvent au conflit ; le dialogue entre les générations devient difficile et parfois l’affrontement prévaut ; nous assistons à des événements quotidiens où il semble que les hommes deviennent plus agressifs et plus méfiants ; se comprendre les uns les autres semble demander trop d’efforts, et on préfère rester dans son propre « moi », dans ses propres intérêts. Dans ce contexte, pouvons-nous trouver véritablement et vivre cette unité dont nous avons besoin ?
Le récit de la Pentecôte dans les Actes des apôtres, que nous avons écouté dans la première lecture (cf. Ac 2, 1-11), contient en arrière-plan l’une des histoires fondamentales que nous trouvons au commencement de l’Ancien Testament: l’histoire antique de la construction de la Tour de Babel (cf. Gn 11, 1-9). Mais qu’est-ce que Babel ? C’est la description d’un royaume où les hommes ont accumulé tant de pouvoir qu’ils pensent pouvoir s’affranchir d’un Dieu lointain et être assez forts pour pouvoir construire tout seuls un chemin qui s’élève jusqu’au ciel, pour en ouvrir les portes et prendre la place de Dieu. Mais précisément dans ces circonstances, il arrive quelque chose d’étrange et de singulier. Tandis que les hommes travaillaient ensemble pour construire la tour, ils ont soudain réalisé qu’ils étaient en train de construire les uns contre les autres. Tandis qu’ils tentaient d’être comme Dieu, ils couraient le risque de n’être même plus des hommes, car ils avaient perdu un élément fondamental de l’être de la personne humaine: la capacité de se mettre d’accord, de se comprendre et d’œuvrer ensemble.
Ce récit biblique contient une vérité éternelle ; nous le voyons dans l’histoire, mais aussi dans le monde actuel. Avec le progrès de la science et de la technique, nous avons acquis le pouvoir de dominer les forces de la nature, de manipuler les éléments, de fabriquer des êtres vivants, parvenant presque jusqu’à l’homme lui-même. Dans ce contexte, prier Dieu semble quelque chose de dépassé, d’inutile, parce que nous pouvons construire et réaliser nous-mêmes tout ce que nous voulons. Mais nous ne nous apercevons pas que nous sommes en train de revivre l’expérience de Babel. C’est vrai, nous avons multiplié les possibilités de communiquer, d’obtenir et de transmettre des informations, mais peut-on dire que la capacité de se comprendre s’est développée ou bien, paradoxalement, que l’on se comprend toujours moins ? Ne semble-t-il pas que se répand entre les hommes un sentiment de méfiance, de soupçon, de peur mutuelle, à tel point que les hommes deviennent même dangereux les uns pour les autres ? Revenons alors à la question initiale: peut-il vraiment exister l’unité, la concorde ? Et comment ?
Nous trouvons la réponse dans l’Écriture Sainte : l’unité ne peut exister qu’avec le don de l’Esprit de Dieu, qui nous donnera un cœur nouveau et un langage nouveau, une capacité nouvelle de communiquer. Et c’est ce qui s’est passé à la Pentecôte. Ce matin-là, cinquante jours après Pâques, un vent violent souffla sur Jérusalem et la flamme de l’Esprit Saint descendit sur les disciples réunis, se posa sur chacun et alluma en eux le feu divin, un feu d’amour, capable de transformer. La peur disparut, leur cœur sentit une force nouvelle, leurs langues se délièrent et ils commencèrent à parler en toute franchise, si bien que tous purent comprendre l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. À la Pentecôte, là où régnaient la division et le sentiment d’être étrangers, sont nées l’unité et la compréhension.
Mais lisons l’Évangile d’aujourd’hui, dans lequel Jésus affirme : « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Ici, Jésus, parlant de l’Esprit Saint, nous explique ce qu’est l’Église et comment elle doit vivre pour être elle-même, pour être le lieu de l’unité et de la communion dans la vérité. Il nous dit qu’agir en tant que chrétien signifie ne pas être enfermé dans son propre « moi », mais être tourné vers le tout. Cela signifie accueillir en soi-même l’Église tout entière ou, mieux encore, la laisser nous accueillir intérieurement. Aussi, lorsque je parle, je pense, j’agis comme chrétien, je ne le fais pas en m’enfermant dans mon « moi », mais je le fais toujours dans le tout et à partir du tout : ainsi l’Esprit Saint, Esprit d’unité et de vérité, peut continuer à agir dans nos cœurs et dans les esprits des hommes, les poussant à se rencontrer et à s’accueillir réciproquement. C’est précisément en agissant ainsi, que l’Esprit nous introduit dans la vérité tout entière, qui est Jésus, qu’il nous guide pour l’approfondir, la comprendre : nous ne grandissons pas dans la connaissance en nous enfermant dans notre « moi », mais seulement en devenant capables d’écouter et de partager, seulement dans le « nous » de l’Église, dans une attitude de profonde humilité intérieure. Les raisons pour lesquelles Babel est Babel et la Pentecôte est la Pentecôte sont ainsi plus claires. Là où les hommes veulent se faire Dieu, ils ne peuvent que se dresser les uns contre les autres. Là où, au contraire, ils se placent dans la vérité du Seigneur, ils s’ouvrent à l’action de son Esprit qui les soutient et les unit.
L’opposition entre Babel et Pentecôte est évoquée aussi dans la seconde lecture, dans laquelle l’Apôtre dit : « Laissez-vous mener par l’Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire la convoitise charnelle » (Gal 5, 16). Saint Paul nous explique que notre vie personnelle est marquée par un conflit intérieur, par une division, entre les pulsions de la chair et celles de l’Esprit ; et nous ne pouvons pas toutes les suivre. En effet, nous ne pouvons pas être en même temps égoïstes et généreux, suivre la tendance à dominer les autres et éprouver la joie du service désintéressé. Nous devons toujours choisir quelle pulsion suivre et nous ne pouvons le faire de façon authentique qu’avec l’aide de l’Esprit du Christ. Saint Paul énumère — comme nous venons de l’entendre — les œuvres de la chair, ce sont les péchés d’égoïsme et de violence, tels que l’inimitié, la discorde, la jalousie, les désaccords; ce sont des pensées et des actions qui ne font pas vivre de façon véritablement humaine et chrétienne, dans l’amour. C’est une orientation qui conduit à la perte de sa vie. Au contraire, l’Esprit Saint nous guide vers les hauteurs de Dieu, pour que nous puissions vivre, déjà sur cette terre, le germe de vie divine qui est en nous. Saint Paul affirme en effet : « Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix » (Gal 5, 22). Et notons que l’Apôtre utilise le pluriel pour décrire les œuvres de la chair, qui provoquent la dispersion de l’être humain, alors qu’il utilise le singulier pour définir l’action de l’Esprit, il parle de « fruit », exactement comme la dispersion de Babel s’oppose à l’unité de Pentecôte.
Chers amis, nous devons vivre selon l’Esprit d’unité et de vérité, et nous devons prier pour cela afin que l’Esprit nous illumine et nous guide pour vaincre la fascination de suivre nos vérités, et pour accueillir la vérité du Christ transmise dans l’Eglise. Le récit de Luc de la Pentecôte nous dit que Jésus, avant de monter au ciel, demanda aux Apôtres de rester ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ceux-ci se réunirent en prière avec Marie, au Cénacle, dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Recueillie avec Marie, comme à sa naissance, l’Eglise encore aujourd’hui prie : « Veni Sancte Spiritus ! — Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour ! ». Amen.
© Copyright 2012 - Libreria Editrice Vaticana
Trois mots sur la « morale laïque »
À la veille du vote funeste de la loi sur « le mariage pour tous », Vincent Peillon a confirmé sa décision de créer un enseignement de « morale laïque » dans tous les établissements scolaires, du CP à la terminale. Une décision qui soulève nombre de questions.
Après le passage en force du projet Taubira, Vincent Peillon se sent dans l'obligation de reprendre la pose du champion laïciste de l'« État éducateur », de faire montre de volontarisme républicain et d'effacer les polémiques de septembre dernier. Le lundi 22 avril au matin, il a reçu le rapport commandé par lui à trois personnalités mandatées pour réfléchir à l'enseignement de la « morale laïque ». Inconnues du public, les trois appartiennent au sérail socialiste : l'historien Alain Bergougnioux, secrétaire national aux études du PS1, l'énarque et conseiller d'État Rémy Schwartz2 et l'inspectrice générale de l'Education nationale Laurence Loeffel3.
Dans un entretien au quotidien Le Monde4, Peillon s'affirme partisan de « l'éducation des consciences » et annonce qu'il fera rédiger une « charte de la laïcité », laquelle « sera affichée dans tous les établissements à partir de la rentrée ». Et indique que le nouvel enseignement sera dispensé à partir de 2015 à raison d'une heure par semaine en primaire et au collège, moins au lycée. Les professeurs y seront formés dès la rentrée 2013 dans les futures écoles supérieures du professorat et de l'éducation. Sous quelle forme ? Un enseignement ex cathedra semble écarté. En primaire, la « morale laïque » pourrait être dispensée par les professeurs des écoles, dans le cadre de la liberté pédagogique. Par exemple, par la lecture de contes, le théâtre ou des jeux de rôle, indique le rapport. Dans le secondaire, précise le ministre, on pourrait « imaginer des modules interdisciplinaires, autour d'une question morale, sur le modèle des travaux personnels encadrés (TPE) du lycée général », Peillon souligne : « L'enseignement de la morale doit être un projet collectif », pour le reste, l'imprécision domine. Les questions abondent. La première : Peillon a-t-il ouvert une autre boîte de Pandore ?
Promouvoir les valeurs constitutionnelles de la République française, inscrites dans la déclaration des droits de l'homme de 1789. Rien de révolutionnaire, soutiennent les auteurs du rapport, « la plupart d'entre elles sont déjà enseignées dans les cours d'instruction civique ». Les auteurs du rapport suggèrent discussions et débats autour des valeurs des droits de l'homme, la dignité, la liberté ou l'égalité, notamment pour les filles et les garçons, la solidarité, l'esprit de justice5. Bref, une « éducation » à la doxa : sur les « orientations » sexuelles, le multiculturalisme, la tolérance.
Probablement faudra-t-il s'attendre à trouver des indications sur les « droits », comme celui de « mourir dans la dignité » autrement dit l'euthanasie, de l'avortement à propos duquel la journaliste-provocatrice Caroline Forest dénonce comme « liberticides » ceux qui osent encore s'y opposer6. Evidemment, rien sur la famille, la filiation, le respect filial. Rien sur la politesse, la civilité, la courtoisie, le respect dû aux aînés, le respect de la parole donnée, l'honneur, la tradition. Bref, la fin des références traditionnelles. Avec probable silence sur le bien et le mal, le mensonge, la vérité, la charité, le pardon, la transcendance et Dieu. Une rupture manifeste. Jusqu'ici, même les esprits forts reconnaissaient la notion du bien et du mal. Sujets de culture chrétienne ! même contestataires, agnostiques ou athées, ils connaissaient le décalogue et en acceptaient les normes. Aujourd'hui, plus rien de tel. Chacun exhibe son « libre arbitre » et son « ressenti ». Ce à quoi s'accorde Peillon puisqu'il affirme : « La morale laïque fait le pari de la liberté de jugement de chacun ».
Les dispensateurs de cet enseignement auront-ils l'honnêteté de se poser la règle que Jules Ferry recommandait dans sa « lettre aux instituteurs » : au moment de proposer un précepte ou une maxime aux élèves, « demandez-vous si un père de famille présent à votre classe et vous écoutant pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu'il vous entendrait dire » ? Probablement que non. En France, l'« État éducateur » s'est emparé de la compétence et des responsabilités propres aux parents et à la famille. Une ambition consacrée par l'intitulé du ministère de l'Instruction publique qui devient « ministère de l'Éducation nationale » en 1932. Une ambition énorme, soutenue par un budget tout aussi énorme, avec de pitoyables résultats. La France compte deux millions et demi de personnes de dix à soixante cinq ans en situation d'illettrisme, soit 7 % de la population...
Quels seront les fondements de la « morale laïque » ? Peillon ne le dit pas. Chacun sait que l'actuel ministre de l'Éducation nationale possède quelques idées sur la question. Spécialiste de Ferdinand Buisson (1841-1932)7 et de quelques penseurs oubliés comme Pierre Leroux (1797-1871), tous défenseurs de « l'École sans Dieu », il a l'ambition de reprendre le chemin tracé par ses devanciers. Sa laïcité porte le rêve de « l'homme nouveau », délié de ses appartenances et de ses déterminismes8. Il cultive l'ambition d'effacer les liens entre la religion et la morale. À la veille de la rentrée scolaire 2012, il annonçait avec de mâles accents, « le retour de la morale jusqu'en terminale » et affirmait : « La morale laïque, c'est comprendre ce qui est juste, distinguer le bien du mal, c'est aussi des devoirs autant que des droits, des vertus et surtout des valeurs. Je souhaite pour l'école française un enseignement qui inculquerait aux élèves des notions de morale universelle, fondée sur les idées d'humanité et de raison9 », En même temps, il se faisait remarquer par des propos particulièrement inappropriés pour un ministre de l'Éducation nationale et son image d'homme raide, en approuvant la démarche de Cécile Duflot et de certains autres de ses camarades du gouvernement réclamant la dépénalisation du cannabis.
À présent, l'héritier autoproclamé de Buisson s'efforce de donner une définition plus consensuelle, pour ne pas dire plus molle : « La morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs, les principes et les règles qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité10 ». Il s'empresse aussitôt de préciser que la « morale laïque n'est pas antireligieuse » et précise : « C'est exactement l'inverse : elle est une morale commune à tous... » Elle n'est « pas non plus une morale d'État », une “orthodoxie à rebours”. Elle est le contraire du dogmatisme et fait le pari de la liberté de conscience et de jugement de chacun : elle vise l'autonomie », Il précise toutefois que sa « morale laïque » est une « morale non confessionnelle ». Elle donne au citoyen « des obligations intérieures » qui lui permettent d'« agir librement » et non contraint « par la peur du gendarme »11. Ces propos très « libre-penseur » dégagent un fumet maçonnique du XIXème siècle, ce qui n'a rien d'étonnant. Buisson, son modèle, a appartenu à la Maçonnerie.
Petit problème. Le programme que Peillon retiendra, les établissements confessionnels liés par contrat à l'État seront naturellement tenus de le respecter. Autre problème probable. Un programme qui donnera lieu à évaluation et reposera la question du lien avec l'enseignement privé, notamment catholique, lequel repose sur la morale chrétienne. Les « malpensants » seront-ils pénalisés, marqués au fer rouge, bannis ? Conflits en perspective...
Qui définira les « normes », sans lesquelles il n'est pas de morale ? On se tait. Il se contente d'évoquer le Conseil national des programmes qui aura la responsabilité de définir le contenu du programme. Il faut donc redouter un bricolage idéologique. La morale - du latin moralitas, « façon, caractère, comportement approprié » - renvoie aux normes, règles et préceptes relatifs à la conduite, c'est-à-dire aux mœurs. Elle définit le « bien agir » et les valeurs partagées au sein d'une culture. Elle porte naturellement sur la distinction entre le bien et le mal, le juste et l'injuste. Parions que les idées de l'air du temps seront prégnantes. Ce seront les « valeurs » - les lieux communs - de la machinerie médiatique, des sondages d'opinion, des conseils en communication, des séries françaises et américaines de télévision, du formatage des esprits. En 1997, Michel Touraine annonçait déjà ce mouvement : « C'est désormais de plus en plus du débat public que surgit la norme (...) Les normes sociales sont de moins en moins formalisées12 ». Autrement dit : des normes flottantes, acceptant les transgressions et se félicitant de briser les interdits qualifiés abusivement de « tabous ». Au final, une moraline exprimée par la nouvelle doxa, un sirop à l'image de L'« homme nouveau » qui tient de plus en plus du « dernier homme » de Friedrich Nietzsche.
Nous ne devons plus attendre des « lois civiles qu'elles défendent notre vision de l'homme ». Comment ne pas songer au terrible constat que vient d'effectuer le cardinal André Vingt-Trois ? La fureur idéologique trouve son acquiescement dans l'apathie de nos congénères résolus à tout accepter, dès lors que sont invoqués les mots magiques de « changement » et de « droit ». Ils chassent leurs doutes, en répétant : « La société saura évoluer ». Demain, ils applaudiront à l'autorisation de la PMA et de la GPA, comme à la prochaine panthéonisation de celle qu'il faut considérer comme les pionnières du féminisme, Olympe de Gouges, guillotinée le 3 novembre 1793, ou à celle de Louise Michel, ambulancière et combattante, tenue pour l'héroïne « emblématique » de la Commune de
Paris, déportée à la Nouvelle-Calédonie et revenue à Paris, convertie à l'anarchisme, recommandée à François Hollande par l'omniprésent et omniscient Jacques Attali13. Plus tard, sans vergogne aucune, ils souscriront aussi à la dépénalisation de l'inceste et de la pédophilie, installant à jamais notre société dans l'anomie...
Récusant Dieu et toute transcendance, l'homme contemporain nie le Créateur et la Création. Égocentré dilaté, il sacralise le moindre de ses petits désirs, rêve frénétiquement d'égalité comme les dolciniens, trépigne lorsqu'il se heurte aux obstacles de la nature, ceux de la différenciation des sexes, notamment. Pourtant, il prétend décider, souligne Jean Brun, « que tout lui est permis, puisque rien ne saurait se trouver au-dessus de lui, et qu'il est le libre créateur de normes toujours en devenir »14.
Du relativisme au renversement des valeurs, le mouvement délétère se précipite. Le monde occidental - la France en particulier qui tient à jouer un rôle de chef de file dans l'apostasie15 - semble vouloir aller à cette « autodestruction » que le pape Benoit XVI a lu dans la théorie du « gender » et que le peintre Pieter Bruegel a montré avec La Parabole des Aveugles...
Charles Haegen
_____________________
1 A occupé de nombreuses fonctions dans les cabinets ministériels, notamment aux côtés de Michel Rocard, lorsque celui-ci était Premier ministre (1988-1991), puis auprès de Catherine Trautmann au ministère de la Culture et de la Communication (1997-1998) et de Michel Sapin au ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat (2000-2002).Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont, avec Gérard Grunberg, Les socialistes français et le pouvoir (1905-2005), Fayard, 2005.
2 Sa nomination à la présidence du conseil d'administration de l'Office français de l'immigration et de l'intégration en remplacement de l'avocat Arno Klarsfeld n'est pas passée inaperçue. En 2003, il avait été le rapporteur générai de la commission « Stasi » sur la laïcité.
3 Elle a dirigé un ouvrage collectif intitulé « École, morale laïque et citoyenneté aujourd'hui », Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2009.
4 Du 23 avril 2013.
5 Selon Le Figaro du 23 avril 2013.
6 Invitée d'Audrey Crespo-Mara sur LCI le 22 avril 2013.
7 Auquel il a consacré une biographie : « Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson », Seuil, Paris, 2010.
8 La défiance de Peillon pour la religion tient-elle de l'héritage ? Un père, Gilbert Peillon, soviétophile qui était le directeur général de la première banque soviétique hors d'URSS, la fameuse Banque commerciale pour l'Europe du Nord (Eurobank), doit laisser quelques traces.
9 Le Journal du dimanche du 2 septembre 2012.
10 Le Monde du 23 avril 2013.
11 Selon Le Figaro du 23 avril 2013.
12 « Pourrons-nous vivre ensemble ? », Fayard, Paris, 1997.
13 Voir Le Monde du 20 avril 2013.
14 Philosophie de l'histoire, Les promesses du temps, Stock, Paris, 1990.
15 Impossible d'oublier que Jacques Chirac porte une lourde responsabilité devant l'Histoire. Il est celui qui, pour complaire aux Turcs, a imposé à la présidence allemande de l'Union européenne le retrait de la mention des racines chrétiennes de l'Europe.
© Copyright 2013 – L’Ami hebdo
L’Église du feu…
Commentaire de l’évangile de la solennité de la Pentecôte – Année C
Tel un ouragan prodigieux, qui bouleverse de fond en comble l’humanité, telle la foudre tombée du ciel pour incendier la forêt, L’Esprit Saint, à la Pentecôte, s’est précipité sur la terre pour l’embraser du feu de Dieu. L’Église, pour saint Luc, est l’Église du feu.
Il accumule d’ailleurs les allusions bibliques pour nous suggérer que la Pentecôte est l’équivalent de ce que fut pour le peuple hébreu l’expérience du Sinaï. Les phénomènes sensibles sont du même ordre : une tornade, un fracas étourdissant, un tremblement de terre, une colonne de feu. La Pentecôte sonne l’heure d’un rassemblement sans frontières. La mission de convoquer et de regrouper en un seul peuple tous les peuples revient à cette poignée d’hommes et de femmes qui, ce matin-là, « se trouvaient réunis tous ensemble dans un même lieu ». Le feu, ce matin-là, a bien pris sur la colline de Sion : l’incendie s’étendra de ville en ville, jusqu’aux confins de la terre. L’Église née, comme Jésus, de l’Esprit et de Marie, va parler à tous les hommes en leur langue.
Car l’Esprit l’anime. Il l’envoie rassembler. Il la remet à neuf et assure l’unité en recueillant nos diversités pour les fondre en une seule harmonie. L’Esprit ouvre portes et fenêtres. Il fait éclater les ghettos et quitter les nids douillets. L’Esprit réveille, secoue, critique et purifie. Il redonne courage et audace. Il est joie et communion. Il est douceur et force, eau et lumière, puissance et souplesse. Il est murmure et bourrasque, feu et souffle.
Le monde devient maintenant la patrie de Dieu ; plus seulement la petite terre d’Israël. L’humanité toute entière est appelée à devenir peuple de Dieu ; et plus seulement quelques millions d’Hébreux. Le signe de l’appartenance à Dieu cessera d’être marqué dans la chair pour laisser place à la circoncision du cœur, qui est conversion. Au Sinaï, la Loi avait été gravée dans la pierre, comme pour en garantir la durée. Le souffle et le feu de l’Esprit ne peuvent ni être enfermés ni maîtrisés.
Sans cesse, et aujourd’hui encore, l’Esprit met au grand jour des zones d’ombre et révèle des coins cachés. Il éclaire le message évangélique, déploie des perspectives nouvelles et dilate les cœurs. Il fait de nous des fils revêtus d’audace et non plus des esclaves plongés dans la peur. Il nous ressuscite de toutes nos morts.
Si nous sommes « remplis de l’Esprit Saint », nous parlerons d’autres langues que celles du monde qui véhiculent l’idolâtrie et les obscénités, les haines et les querelles, le sectarisme et la jalousie, les dominations et les divisions. Nous porterons les fruits de l’Esprit qui sont douceur et paix, non-violence active et patience, bienveillance et confiance, humilité et maîtrise de soi.
Dieu est plus grand que nos limites. Dans notre monde rongé par le cancer de l’injustice et de la violence, s’enfante une nouvelle création par le don de l’impossible. Le feu de l’Esprit, qui nous est apporté par le Christ ressuscité, fait naître, dès maintenant, la terre nouvelle...
Osons le croire !