PKO 17.02.2013

Dimanche 17 février 2013 – 1er Dimanche du Temps de Carême – Année C

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°13/2013

HUMEURS

Merci Très Saint Père !

 « Pour avoir poursuivi l’œuvre de Jean-Paul II. Pour avoir pris votre part des débats de société. Et pour cette grande leçon d’humilité contenue dans votre démission. A l’heure où, pour la première fois depuis des siècles, un pape décide de renoncer à sa charge, la stupéfaction laisse la place à l’incompréhension, puis à l’émotion et enfin à l’admiration. Quel courage faut-il au chef de l’Église catholique — par ailleurs chef de gouvernement — pour dire qu’il n’est plus en état d’assumer sa charge ? Quelle humilité faut-il au plus grand “meneur d’âmes” au monde pour décider de se retirer dans un monastère en attendant d’être rappelé par ce Dieu dont il n’a cessé de vanter l’amour ? Quelle intelligence faut-il pour comprendre que l’Église de 2013 doit être menée par un pasteur doté de toutes ses forces et de tout son esprit ? Pour tout cela, il ne reste au commentateur rien d’autre à dire que merci ». (Yves de Kerdrel – Valeurs Actuelles).

Oui, Merci Très Saint Père pour tout ce que tu nous as donné… avec force et courage… sans jamais te laisser impressionner par les loups, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église qui cherchaient à te déstabiliser et par là même à décrédibiliser l’Église.

Si médias et politiques ne voient dans ta décision de renonciation que  lutte de pouvoir ou rivalité de courant, nous savons et nous croyons avec toi que c’est l’Esprit qui agit au cœur de l’Église… qui nous conduit là où nous ne voudrions pas aller… mais où Dieu nous attend.

Souhaitons que le monde en tire une leçon d’humilité pour lui-même… qu’il perde de son arrogance, de sa superbe et de sa suffisance1… et qu’il redécouvre enfin le « pouvoir » comme un service.

Pour tout ce que tu nous as donné, Très Saint Père, nous ne te dirons jamais assez merci !

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Mais ce n’est pas gagné surtout après avoir entendu les propos du Président de la République française : « Nous ne présentons pas de candidat »… à côté de la plaque et imbu de sa personne !

                                                                   

En marge de l’actualité

Le verbe s’est fait frère

 À deux jours de l'entrée en carême, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, notre Saint Père le Pape Benoît XVI nous a surpris en exprimant son renoncement à la charge d'Évêque de Rome et de Vicaire du Christ.

L'Église reconnaît au pape la liberté de renoncer en pleine conscience au gouvernement du Peuple de Dieu, si ses forces et sa santé viennent à lui faire défaut.

Mais l'Église n'a pas l'expérience d'une telle situation, il lui faut envisager de nouvelles perspectives, de nouvelles modalités pour soutenir le Souverain Pontife dans ses fonctions face aux nouvelles exigences de notre temps.

Nous voyons bien notre pape, assis près du puits de Sychar, là où Jésus se fait frère de tout homme en attente de nouvelles forces pour communier au découragement, aux souffrances d'une humanité désorientée.

Quelle humilité ! Quelle vérité dans cet acte courageux !

L'entrée en carême de toute l'Église va donc être marquée par une union de prière avec le Saint Père. Une prière dans laquelle nous serons en pleine communion avec l'Église assise près du puits de Jacob, à l'école de Jésus, puisant auprès de Lui, la vraie Source de Vie, les forces nécessaires pour Le rendre présent au monde en souffrance.

À la prière nous associerons le jeûne qui nous fait passer de la consommation à la communion. Avec l'expérience du renoncement à un bien, ou à une nourriture ou à un plaisir nous entrons en communion avec ceux qui ont faim, ceux qui souffrent, ceux à qui manque l'essentiel.

Prière et jeûne déboucheront naturellement vers le partage, cet acte volontaire qui nous rend frère ou sœur de celui ou de celle qui attend, comme la Samaritaine au puits de Sychar.

Bonne préparation à Pâques.

Dominique SOUPE

Chancelier

  

Pape Benoit XVI : Renonciation de sa charge pastorale


« Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.

Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Eglise de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu’elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l’élection du Souverain Pontife. Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l’avenir, la Sainte Eglise de Dieu par une vie consacrée à la prière.

BENEDICTUS PP XVI »

© Libreria Editrice Vaticana – 2013

 

Laisser Dieu nous transformer

Catéchèse du pape Benoît XVI du 13 Février 2013

« Se convertir », c’est « laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence », explique Benoît XVI qui cite Pavel Florensky, Etty Hillesum, Dorothy Day. Le pape a en effet consacré son avant dernière catéchèse du mercredi à cette introduction à la spiritualité du carême. « Se convertir », a dit Benoît XVI, en italien, une invitation que nous écouterons souvent pendant le carême, signifie suivre Jésus en sorte que son Évangile soit le guide concret de notre vie ; cela signifie laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence ; cela signifie reconnaître que nous sommes des créatures, que nous dépendons de Dieu, de son amour, et que c’est seulement en « perdant » notre vie en lui que nous pouvons la gagner ».

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, mercredi des cendres, nous commençons le temps liturgique du carême, quarante jours qui nous préparent à la célébration de Pâques : c’est un temps d’engagement particulier dans notre cheminement spirituel. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans l’Écriture sainte. Il nous rappelle en particulier, comme nous le savons, les quarante années pendant lesquelles le peuple d’Israël a cheminé dans le désert : une longue période de formation pour devenir le peuple de Dieu, mais aussi une longue période où la tentation d’être infidèles à l’alliance avec le Seigneur était toujours présente. Quarante est aussi le nombre de jours de marche du prophète Elie pour rejoindre le Mont de Dieu, l’Horeb ; tout comme la période que Jésus passa dans le désert avant de commencer sa vie publique et où il fut tenté par le diable. Dans la catéchèse de ce jour, je voudrais m’arrêter précisément sur ce moment de la vie terrestre du Fils de Dieu, que nous lirons dans l’évangile de dimanche prochain.

Avant tout, le désert, où Jésus se retire, est le lieu du silence, de la pauvreté, où l’homme est privé des soutiens matériels et se trouve face aux demandes fondamentales de l’existence, le lieu où il est poussé à aller à l’essentiel et c’est justement pour cela qu’il lui est plus facile de rencontrer Dieu. Mais le désert est aussi le lieu de la mort, parce que là où il n’y a pas d’eau, il n’y a pas non plus de vie, et c’est le lieu de la solitude, où la tentation se fait sentir à l’homme plus intensément. Jésus va dans le désert, et là, il subit la tentation de laisser le chemin indiqué par le Père pour suivre d’autres routes plus faciles et mondaines (cf. Lc 4,1-13). Ainsi, il se charge de nos tentations, il prend sur lui notre misère, pour vaincre le Malin et nous ouvrir le chemin vers Dieu, le chemin de la conversion.

Réfléchir sur les tentations auxquelles est soumis Jésus dans le désert est une invitation, pour chacun de nous, à répondre à une question fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Dans la première tentation, le diable propose à Jésus de changer une pierre en pain pour calmer sa faim. Jésus réplique que l’homme vit aussi de pain, mais pas seulement de pain : sans une réponse à sa faim de vérité, à sa faim de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver (cf. vv. 3-4). Dans la seconde tentation, le diable propose à Jésus la voie du pouvoir : il le mène plus haut et lui offre la domination du monde ; mais ce n’est pas cela, la route de Dieu : il est bien clair pour Jésus que ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité, de l’amour (cf. vv. 5-8). Dans la troisième tentation, le diable propose à Jésus de se jeter du pinacle du Temple de Jérusalem et de se faire sauver par Dieu, à travers ses anges, c’est-à-dire d’accomplir quelque chose de sensationnel pour mettre Dieu lui-même à l’épreuve ; mais la réponse est que Dieu n’est pas un objet à qui l’on impose ses conditions : il est le Seigneur de tout (vv. 9-12). Quel est le cœur des trois tentations que subit Jésus ? C’est la proposition d’instrumentaliser Dieu, de l’utiliser pour ses propres intérêts, pour sa propre gloire et son propre succès. Et donc, en substance, de se mettre à la place de Dieu, en l’éliminant de son existence et en faisant comme s’il était superflu. Chacun devrait alors se demander : quelle place Dieu a-t-il dans ma vie ? Est-ce lui, le Seigneur, ou est-ce moi ?

Surmonter la tentation de soumettre Dieu à soi-même et à ses propres intérêts ou de le reléguer dans un coin et se convertir à une juste hiérarchie des priorités, donner à Dieu la première place, est un chemin que tout chrétien doit toujours se remettre à parcourir. « Se convertir », une invitation que nous écouterons souvent pendant le carême, signifie suivre Jésus en sorte que son Évangile soit le guide concret de notre vie ; cela signifie laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence ; cela signifie reconnaître que nous sommes des créatures, que nous dépendons de Dieu, de son amour, et que c’est seulement en « perdant » notre vie en lui que nous pouvons la gagner. Cela exige d’opérer nos choix à la lumière de la Parole de Dieu. Aujourd’hui, on ne peut plus être chrétien comme si c’était simplement la conséquence du fait de vivre dans une société qui a des racines chrétiennes : même celui qui naît dans une famille chrétienne et qui reçoit une éducation religieuse doit, chaque jour, renouveler son choix d’être chrétien, c’est-à-dire donner à Dieu la première place, face aux tentations qu’une culture sécularisée lui propose continuellement, face au jugement critique de beaucoup de contemporains.

En effet, les épreuves auxquelles la société actuelle soumet le chrétien sont nombreuses, et elles touchent la vie personnelle et sociale. Il n’est pas facile d’être fidèle au mariage chrétien, de pratiquer la miséricorde dans la vie quotidienne, de laisser de l’espace à la prière et au silence intérieur ; il n’est pas facile de s’opposer publiquement à des choix que beaucoup considèrent comme évidents, comme l’avortement en cas de grossesse non désirée, l’euthanasie en cas de maladie grave, ou la sélection d’embryons pour empêcher certaines maladies héréditaires. La tentation de mettre sa foi de côté est toujours présente et la conversion devient une réponse donnée à Dieu, qui doit être confirmée plusieurs fois dans la vie.

Nous avons des exemples et un stimulant dans les grandes conversions comme celle de saint Paul sur le chemin de Damas, ou celle de saint Augustin, mais même à notre époque qui éclipse le sens du sacré, la grâce de Dieu est à l’œuvre et opère des merveilles dans la vie de tant de personnes. Le Seigneur ne se lasse pas de frapper à la porte de l’homme dans des contextes sociaux et culturels qui semblent engloutis par la sécularisation, comme c’est arrivé pour le Russe orthodoxe Pavel Florensky. Après une éducation complètement agnostique, au point qu’il en éprouvait une véritable hostilité contre les enseignements religieux dispensés à l’école, le savant Florensky en est arrivé à s’exclamer : « Non, on ne peut pas vivre sans Dieu ! » et à changer complètement de vie, au point de se faire moine.

Je pense aussi à la figure d’Etty Hillesum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourra à Auschwitz. Au départ loin de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur au-dedans d’elle-même et écrit : « Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois, je parviens à le rejoindre, mais plus souvent de la pierre et du sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau que je le déterre » (Journal, 97). Dans sa vie dispersée et inquiète, elle retrouve Dieu précisément au milieu de la grande tragédie du vingtième siècle, la Shoah. Cette jeune fille fragile et insatisfaite, transfigurée par la foi, se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure, capable d’affirmer : « Je vis constamment dans l’intimité de Dieu ».

Une autre femme de notre époque, Dorothy Day, a témoigné de sa capacité à s’opposer aux idéologies flatteuses de son temps pour choisir la recherche de la vérité et s’ouvrir à la découverte de la foi. Dans son autobiographie, elle confesse ouvertement être tombée dans la tentation de tout résoudre par la politique, en adhérant à la proposition marxiste : « Je voulais aller avec les manifestants, aller en prison, écrire, influencer les autres et laisser mon rêve au monde. Que d’ambition et que de recherche de moi-même il y avait dans tout cela ! ». Son chemin vers la foi, dans un environnement aussi sécularisé, fut particulièrement difficile, mais la grâce agit tout autant, comme elle le souligne elle-même : « Il est certain que j’ai senti plus souvent le besoin d’aller à l’église, de m’agenouiller, de prier en inclinant la tête. Un instinct aveugle, pourrait-on dire, parce que je n’étais pas consciente que je priais. Mais j’y allais, je m’insérais dans cette atmosphère de prière… ». Dieu l’a amenée à une adhésion consciente à l’Église, dans une vie consacrée aux personnes déshéritées.

À notre époque, nombreuses sont les conversions comprises comme le retour de quelqu’un qui, après une éducation chrétienne peut-être superficielle, s’était éloigné de la foi et qui redécouvre ensuite le Christ est son évangile. Dans le Livre de l’Apocalypse, on lit ceci : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (3,20). Notre homme intérieur doit se préparer à être visité par Dieu, et c’est précisément pour cela qu’il ne doit pas se laisser envahir par les illusions, les apparences, les choses matérielles.

En ce temps de carême, dans l’Année de la foi, renouvelons notre engagement sur ce chemin de conversion, pour surmonter notre tendance à nous renfermer sur nous-mêmes et pour, au contraire, faire de l’espace à Dieu, en regardant avec ses yeux la réalité quotidienne. L’alternative entre la fermeture de notre égoïsme et l’ouverture à l’amour de Dieu et des autres correspond, pourrions-nous dire, à l’alternative des tentations de Jésus : c’est-à-dire l’alternative entre le pouvoir humain et l’amour de la Croix, entre une rédemption vue uniquement dans le bien-être matériel et une rédemption qui est l’œuvre de Dieu, à qui nous donnons la primauté dans notre existence. Se convertir signifie ne pas se renfermer dans la recherche de son propre succès, de son propre prestige, de sa propre situation, mais faire en sorte que, chaque jour, dans les petites choses, la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent ce qu’il y a de plus important. Merci !

© Libreria Editrice Vaticana – 2013


La dernière audace du pape Benoit XVI

Merci Très Saint Père

Église. La démission de Benoît XVI a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Ultime surprise d’un pape que son grand âge et son caractère effacé semblaient condamner à un pontificat de transition mais qui aura fait montre d’une audace réformatrice impressionnante, au service de la réconciliation.

« Un coup de tonnerre dans un ciel serein » : le doyen du Sacré Collège, Mgr Angelo Sodano, a parfaite-ment résumé le choc éprouvé, à Rome et dans le monde, à l’annonce surprise faite par Benoît XVI de sa prochaine renonciation, qui prendra acte le 28 février. Ce coup de tonnerre, c’est pourtant une voix fluette et épuisée qui l’a causé, donnant une illustration immédiate aux raisons avancées par le pape : « Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié ». Selon le père Lombardi, porte-parole du Vatican, Benoît XVI aurait pris sa décision en mars 2012, à l’issue d’un voyage au Mexique et à Cuba.

Ce cas de figure, inédit depuis 1415, avait été évoqué par Benoît XVI en 2010 dans Lumière du monde, un livre d’entretiens avec Peter Seewald : « Quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement et spirituellement, il ne peut plus assumer la charge de son ministère, il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer ». Si les derniers mois de Jean-Paul II furent un formidable témoignage de courage et de dignité dans la maladie, Benoît XVI a choisi d’en porter un autre : celui de l’humilité du serviteur, capable de s’effacer si le bien commun l’exige.

Il est vrai que cet intellectuel timide, réticent à se mettre en avant au point de sembler toujours gêné de devoir apparaître en public, et qui avait à plusieurs reprises remis sa démission à Jean-Paul II pour retourner à ses chères études, n’avait accepté sa charge qu’à contrecœur, poussé par l’urgence à remédier aux maux profonds qui accablaient l’Église. C’est tout le sens de la sombre méditation que Joseph Ratzinger avait livré au Colisée quelques jours avant son élection, lors du chemin de croix du vendredi saint, n’hésitant pas à comparer l’Église à « une barque qui prend l’eau de toute part », à un champ où l’on voit « plus d’ivraie que de bon grain ».

C’est ce sentiment de la gravité de la situation, où une Église chaque jour plus affaiblie était confrontée à une Europe en voie de paganisation, qui avait poussé les cardinaux, en un conclave éclair de moins de deux jours, à confier avec soulagement le siège de Pierre au plus brillant d’entre eux, qui connaissait les problèmes de l’Église mieux que personne pour avoir été le plus proche collaborateur de Jean-Paul II. C’est ce même sentiment qui avait poussé ce pape réservé et, en dépit de sa réputation, peu autoritaire, à prendre les problèmes à bras-le-corps avec une énergie et une détermination peu communes. Mais comme, pour Benoît XVI, la prière est première, la tonalité qu’il a voulu donner à son pontificat est d’abord spirituelle.

Priorité au sacré. En lançant, en octobre dernier, l’année de la Foi, initiative qui aurait pu paraître comme un truisme, Benoît XVI précisait : « Depuis le commencement de mon ministère comme successeur de Pierre, j’ai rappelé l’exigence de redécouvrir le chemin de la foi ». Pas de nouvelle évangélisation, pas de remise en ordre de l’Église possibles sans une redécouverte préalable du sacré. Là où Jean-Paul II mettait en avant la morale, Benoît XVI parlera plus volontiers sacrements et théologie ; là où son prédécesseur privilégiait l’élan, il favorisera l’intériorité. Par ses encycliques (sur la charité, sur l’espérance), ses livres (son Jésus de Nazareth), ses enseignements très didactiques, le pontificat de Benoît XVI aura été comme une longue catéchèse.

S’il a maintenu les JMJ, ça a été pour les enrichir d’une dimension d’enseignement jusqu’alors absente. Et insister sur la prière : dès les JMJ de Cologne en 2005, le ton était donné par le thème : « Nous sommes venus l’adorer ». À Madrid, l’intensité du silence de deux millions de jeunes durant le désormais rituel temps d’adoration restera dans toutes les mémoires.

Réconcilier la foi et la raison. Au Collège des Bernardins, le 12 septembre 2008, un parterre d’intellectuels et d’artistes parisiens des plus divers était tout étonné de se trouver sous le charme d’un austère professeur, venu leur parler « des origines de la théologie occidentale et des racines de la culture européenne ». On était là au cœur intime de l’enseignement de Benoît XVI : pour lui, on ne pourra ré-évangéliser le monde moderne que si l’on parvient à lui faire comprendre que la foi n’est pas l’ennemie de la raison. Plus encore : que la raison, en tournant le dos à la foi, est infidèle à elle-même : « Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison », concluait-il aux Bernardins.

Le rapprochement avec les Églises séparées. Pour Benoît XVI, les divisions entre chrétiens sont l’un des principaux obstacles à l’annonce de l’Évangile. Parce qu’il ne voulait plus se contenter d’un optimisme factice mâtiné de relativisme et de « baisers Lamourette », on a caricaturé Benoît XVI en fossoyeur de l’œcuménisme alors qu’il le refondait sur un dialogue exigeant, mené en vérité et sans concessions. La méthode a porté ses fruits : accueil dans l’Église catholique de nombreux anglicans, en 2009, nets progrès théologiques aussi bien avec les protestants qu’avec les orthodoxes. Avec ces derniers, le dégel est spectaculaire, comme en témoignait lundi la réaction du patriarche de Constantinople qui saluait en Benoît XVI « un ami » ; et jamais on n’a semblé aussi proche d’une rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou.

La réconciliation de l’Église avec elle-même. L’un des discours les plus importants du pontificat fut prononcé dès le 22 décembre 2005 : devant la curie, le pape livrait sa lecture de Vatican II et recadrait ceux qui avaient voulu y voir une « rupture », quand il ne pouvait être lu qu’en termes de continuité. Il n’y a pas une « Église d’avant » et une « Église d’après », mais une seule Église qui ne peut se réformer que dans la fidélité à la Tradition. C’est dans cette optique que le pape a voulu réaffirmer, par son motu proprio Summorum Pontificum de juillet 2007, que la nouvelle liturgie promulguée par Paul VI ne pouvait pas être comprise comme une condamnation de la liturgie pré-conciliaire, et a donc redonné très largement droit de cité à celle-ci, tout en réorientant le rite nouveau vers plus de solennité.

Dans le même esprit, Benoît XVI a tout tenté pour réintégrer les traditionalistes partisans de Mgr Lefebvre dans la pleine communion avec Rome. Si cette démarche a pour l’instant échoué, il est permis de penser que ces longues tractations, en permettant à chacun de préciser ses positions et surtout de réaffirmer la nécessité d’un accord, auront utilement préparé le terrain.

La purification de l’Église. C’est sans doute à la pédophilie que pensait Benoît XVI en dénonçant, dans le chemin de croix de 2005, les « souillures dans l’Église ». L’injustice aura voulu que son pontificat soit éclaboussé par la mise au jour de scandales qui remontaient en réalité aux années antérieures à l’élection de Benoît XVI mais qui valurent de violentes attaques au pape qui s’était justement donné pour mission de mettre fin à cette honte. Mise au pas des Églises locales, nouvelles règles de transparence et de coopération avec la justice, souci prioritaire des victimes, vigilance dans la formation des prêtres : Benoît XVI a parachevé le travail entamé par Joseph Ratzinger dès 2001. Ce qui ne l’aura pas empêché de subir de violentes attaques sur ce thème. Comme sur beaucoup d’autres.

Un pape placide au milieu des « loups ». Dès sa messe d’intronisation, le 24 avril 2005, Benoît XVI avait imploré : « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups ». La suite devait lui apprendre que ces loups, parfois, étaient prêts à « mordre et dévorer » au sein même de l’Église, comme il l’a écrit au moment de l’affaire Williamson, mais aussi dans la récente affaire « VatiLeaks » où il fut trahi par ses proches. Son pontificat aura été jalonné de curées médiatiques visant à déstabiliser un pape plus conquérant que les adversaires de l’Église ne l’auraient souhaité.

Discours de Ratisbonne sur l’islam, propos sur le préservatif en Afrique, « affaire Williamson » après la levée de l’excommunication de quatre évêques lefèbvristes : à chaque fois, le pape a laissé passer l’orage, ajustant ses propos mais ne reculant pas, profitant de la tourmente pour faire réfléchir et préciser les positions — plutôt que d’éviter les crises à tout prix, les utiliser pour susciter le débat. On pense à l’Évangile de la tempête apaisée, où le Christ montre aux disciples effrayés que la foi vient à bout des pires bourrasques.

Tel restera Benoît XVI, vieillard frêle et timide, dont le sourire très doux témoignait d’une humilité profonde, puisant à la source de la prière une force qui le dépassait. Au-delà des succès et des échecs particuliers, il laissera une Église plus sûre d’elle-même, plus apaisée dans l’équilibre entre le respect de sa Tradition et le souci de parler au monde moderne, davantage centrée sur l’essentiel de son message et sur sa source spirituelle. Une Église militante, « affermie dans la foi » pour mieux jouer le rôle de « contradiction prophétique » que lui assigne ce pape à l’optimisme paradoxal.

© Valeurs actuelles – 2013


L’ultime leçon de Benoit XVI sur Vatican II

Le vrai Concile est entrain d’apparaître

Devant les prêtres de Rome, Benoît XVI est revenu, jeudi 14 février, en improvisant, sur ses souvenirs du concile. C’est en longue procession, teintée du noir des soutanes, que le clergé romain est allé à la rencontre, pour la dernière fois, de son évêque. Partis de l’obélisque de la place Saint-Pierre, ils ont remonté le chœur de la basilique Saint-Pierre, prié devant la Chaire de Saint-Pierre, pour se diriger ensuite vers la salle Paul VI.

Peu avant l’arrivée du pape, l’un des évêques auxiliaires de Rome a rappelé que, le mercredi 27 février, à la veille du départ définitif de Benoît XVI, une audience générale extraordinaire aura lieu sur la place Saint-Pierre. Les 4 922 prêtres de Rome (dont 3 291 religieux) sont invités à venir en masse, avec leurs fidèles, dire « au revoir » à leur évêque.

Trois longues minutes d’applaudissements, que rien ne semblait pouvoir arrêter, ont ouvert la rencontre. « Merci pour votre affection » a répondu Benoît XVI, les bras ouverts. Le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Rome, a fait part, au nom du clergé, de sa tristesse. « Ne le cachons pas, tristesse et respect, admiration et amertume, amertume et fierté, se mêlent en nos cœurs ». Il a rappelé une vie « entièrement donnée au Christ et à l’Église, la passion pour la vérité, l’amour pour l’homme et sa dignité ».

SOUVENIRS DE SON EXPÉRIENCE PERSONNELLE DU CONCILE

Sur le mode de la « lectio divina », sans notes, durant trente minutes, le futur évêque émérite de Rome s’est adressé à ses prêtres, leur faisant part de son expérience personnelle durant le concile Vatican II. Il était alors l’assistant du cardinal Frings, archevêque de Cologne. À ce titre, il a participé aux réunions de la « fronde » de langue allemande, au Collège romain de Santa Maria dell’anima, à deux pas de la place Navone.

Redevenant le pape enseignant, Benoît XVI s’est d’abord souvenu : « Nous sommes allés au concile avec joie et enthousiasme. Nous espérions une nouvelle Pentecôte, une nouvelle ère ». Le jeune expert d’alors « sentait que l’Église diminuait, semblait une réalité du passé et non porteuse du futur. On espérait que l’Église serait de demain ». Et puis sont arrivés les premiers heurts avec la Curie : « Nous ne voulions pas seulement approuver ce qui avait été décidé, mais nous voulions être les sujets de ce qui se passait ». Et donc, les Pères conciliaires, au premier rang le cardinal Frings, « subitement, ont dit : “Nous voulons élire nos propres représentants” ». Le pape prend soin de préciser : « Ce n’était pas un acte révolutionnaire mais un acte de conscience de la part des pères ».

LA QUESTION DE LA LITURGIE

Spontanément, Benoît XVI se souvient des grands acteurs français de l’époque : le jeune P. Etchégaray, les pères Daniélou, Congar, de Lubac, Mgr Elchinger, archevêque de Strasbourg.

Puis, il a abordé le premier point de sa démonstration, toujours sans notes : la question de la liturgie. Il voulait « une vraie liturgie qui touche le peuple, au lieu d’être fermée dans une célébration pas comprise, sans la participation du peuple ». Pour aussitôt préciser : « Intelligibilité ne veut pas dire banalité ». Et cette intelligibilité appelle « une formation permanente du chrétien, pour croître dans le mystère de Dieu ». Ensuite, Benoît XVI a abordé la question de la nature de l’Église. Non, celle-ci « n’est pas une organisation à structurer, mais un organisme, une réalité vitale qui rentre dans mon âme de croyant, qui construit l’Église ». Et le pape a choisi l’exemple précis de la fameuse expression : « Nous sommes l’Église ». Il convient, à ses yeux, de préciser que « L’Église n’est pas une structure : ensemble, nous sommes tous le corps vivant du Christ. Le vrai “nous ” des croyants est l’Église. Nous ne sommes pas un groupe qui se déclare l’Église, mais nous nous insérons dans le “grand nous” des croyants ».

D’où la nécessité, à côté de la succession de Pierre, de « mieux définir la fonction des évêques » : « Le corps des évêques est la continuation du collège des Douze ». Si beaucoup ont vu dans ces débats conciliaires des « luttes pour le pouvoir », le pape précise : « Il ne s’agissait pas de pouvoir, mais de la complémentarité et de la complétude du corps de l’Église, articulée autour de deux éléments fondamentaux : le primat du pape et la collégialité ».

QUE VEUT DIRE TRADITION ?

Et Benoît XVI a insisté sur « le lien entre le Corps du Christ, le Peuple de Dieu et l’union eucharistique, car c’est là que nous devenons corps du Christ » Sur le concept de Révélation et la manière de considérer l’Écriture, Ratzinger se souvient : « On se sentait un peu dans une situation négative face aux protestants, qui avaient fait de grandes découvertes. Les catholiques étaient un peu handicapés par la nécessité de s’en remettre au magistère ». D’où deux questions : « Quelle liberté d’interprétation ? Que veut dire Tradition ? ». La bataille fut difficile, et l’intervention de Paul VI essentielle. C’est bien dans l’Église, éclairée par l’Esprit, que se lisent les Écritures : « La certitude de l’Église sur la foi ne naît pas seulement d’un livre, mais de l’Église illuminée par l’Esprit. Le Canon est un fait ecclésial ». Sur ce point, le pape a conclu : « Aujourd’hui aussi, on veut lire l’Écriture hors de l’Église, seulement sur le mode historico critique. Mais ce sont pas que des paroles humaines : c’est seulement dans l’Église que le sujet peut vivre et comprendre l’Écriture ».

APRÈS LE NAZISME, L’ÉGLISE CATHOLIQUE

AVAIT QUELQUE CHOSE À DIRE

Puis le pape a rappelé à quel point « Gaudium et Spes » et « Nostra Ætate » ont répondu « aux besoins du monde », ont « rénové l’éthique chrétienne ». Car, « après le nazisme, l’Église catholique avait quelque chose à dire sur l’Ancien Testament, même si elle n’est pas responsable de la Shoah, quoique des chrétiens y ont pris part. Nous devions approfondir la conscience chrétienne, la question de la responsabilité de l’Église ».

Enfin, in fine, Benoît XVI s’est livré à une analyse du « concile des médias », du « concile des journalistes », qu’il a qualifié de « concile virtuel » obéissant à une « herméneutique politique », en opposition au « concile réel ». « Pour les médias, le concile était une lutte de pouvoirs ». Et donc, ils ont « pris position pour une partie qui parlait à leur monde : la décentralisation de l’Église, le peuple de Dieu compris comme peuple de laïcs, le pouvoir des évêques face à la souveraineté populaire, etc… » Sans oublier « la liturgie comprise non comme acte de la foi, mais comme une activité de la communauté profane ».

Et Benoît XVI s’est donc opposé à « cette traduction banalisante de l’idée du concile, dans la praxis de l’application de la réforme liturgique, en dehors de la clé de la foi ». Et le pape s’est véritablement désolé : « Nous savons comment ce concile des médias, accessibles à tous, dominant, a créé tant de calamités, de problèmes : des séminaires et des couvents fermés, etc… » Il a conclu « Le concile virtuel a été plus fort que le concile réel. 50 ans après, apparaît notre propre devoir issu du concile réel, que ce concile-là vrai puisse véritablement renouveler l’Église »…

Frédéric MOUNIER

© La Croix – 2013

Le Carême est un combat joyeux

Commentaire de l’évangile du 1er Dimanche du Temps de Carême – Année C

Marchons quarante jours et quarante nuits à la rencontre de Dieu, comme Moïse avant de recevoir les Tables de la Loi, comme Élie en route vers la montagne de l'Horeb, et comme Jésus après son baptême. Marchons et combattons ! Nous avons quarante jours pour montrer au Seigneur combien nous l'aimons et combien nous sommes prêts à renoncer à cette partie de nous-mêmes qui nous éloigne de Lui. C’est un temps d'épreuve, certes, mais aussi un temps de fête, car c’est la victoire de l'amour sur le péché.

Pour vivre ces quarante jours de désert, pour nous laisser purifier par le sable et le feu, nous avons un compagnon : Jésus lui-même. Il n'aurait pas été pleinement homme s'il n'avait pas été soumis à la tentation. Il a déjà vaincu pour nous les forces du mal.

Car au désert, il y a aussi le diable. En fait le diable est partout et surtout au-dedans de nous. Il est composé de toutes ces forces qui nous abîment, de toutes ces puissances de mort, de haine, d'égoïsme, de jouissance suicidaire qui nous habitent mais dont nous sommes obscurément complices. Il est dans ces duretés qui nous coupent des autres et de nous-mêmes. Il est le diviseur, le menteur, celui qui nous perd et nous désespère.

Il n'aime pas le désert. Il préfère les espaces plus riches et plus tranquilles où il peut nous manipuler sans que nous nous en apercevions. C’est dans le silence du désert où nous pouvons le mieux le démasquer. C'est dans le désert des privations volontairement assumées que nous pouvons témoigner que nous sommes capables de faire triompher la lumière sur l'ombre, la vie sur la mort, l'être sur le paraître, l’amour gratuit sur la possession qui étouffe.

Saint Luc nous dit que ces forces diaboliques qui divisent les hommes et qui les séparent de Dieu sont au nombre de trois. Il y a d'abord l'envie de changer les pierres en pain, l'envie de vouloir tout manger, tout absorber, tout assimiler, même ce qui est immangeable, même ce qui résiste le plus fortement à notre convoitise, même les pierres, même les autres.

Il y a ensuite l'envie de dominer tous les royaumes de la terre, l'envie d'imposer sa volonté, l'envie d'utiliser les autres pour réaliser ses propres projets.

Il y a enfin l'envie insidieuse de mettre Dieu à l’épreuve, de le tenter, en lui demandant de nous donner une vie facile, faites de plaisirs et de joies. Au contraire, prier Dieu, c’est lui demander de nous donner la force de vivre à fond les moments faciles mais également les moments difficiles. La force de mener une vraie vie et non pas une vie rêvée. La force d’être ce que nous sommes capables d’être et de devenir sans jamais nous dérober à ce que la vie attend de nous. Nous ne sommes sur terre ni pour souffrir, ni pour vivre facilement, mais pour vivre intensément le moment présent.

Oui, le Carême est un joyeux combat ! En nous dépossédant de tout ce qui enchaîne notre liberté, il nous permet de faire de nos vies un moyen d’aimer mieux et, par le partage de ce que nous sommes et de ce que nous possédons, de faire surgir un monde plus juste et pacifié.

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