PKO 08.12.2013

Dimanche 8 décembre 2013 –IIème Dimanche du Temps de l’Avent – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°63/2013

HUMEURS

Nelson Mandela, l’exemple du Président

Hommage du Pape François à son engagement résolu pour la réconciliation

Le Pape François a exprimé ses condoléances pour la mort de Nelson Mandela, survenue hier, jeudi 5 décembre, dans un télégramme envoyé au président de la République d'Afrique du Sud, Jacob Zuma. En voici une traduction française.

« C'est avec tristesse que j'ai appris la mort de l'ancien président Nelson Mandela, et j'envoie de sincères condoléances à toute la famille Mandela, aux membres du gouvernement et à tout le peuple d'Afrique du sud. En confiant l'âme du défunt à la miséricorde infinie de Dieu tout-puissant, je demande au Seigneur de réconforter et de soutenir tous ceux qui pleurent sa disparition. En rendant hommage au ferme engagement démontré par Nelson Mandela pour promouvoir la dignité humaine de tous les citoyens de la nation et pour édifier une nouvelle Afrique du sud fondée sur les bases solides de la non-violence, de la réconciliation et de la vérité, je prie afin que l'exemple du président défunt inspire des générations de Sud-africains à placer la justice et le bien commun en première ligne de leurs aspirations politiques. Avec ces sentiments, j'invoque sur tout le peuple d'Afrique du sud les dons divins de paix et de prospérité. » 

En marge de l’actualité

Générosité et discernement

 Par nature le chrétien est généreux, et le Polynésien chrétien l’est doublement ! Chaque fois qu’il y a une aide à donner, une personne à soutenir, un coup de main à apporter les bonnes volontés ne manquent pas. Ce fait n’est pas l’apanage des catholiques uniquement… D’ailleurs, on ignore souvent qui a donné et combien, si l’on suit les conseils de l’Évangile : « Quand tu fais l’aumône, ne va pas le claironner devant toi… que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche… » (Mt 6, 2.3)

Cependant l’Église invite les fidèles à pratiquer un discernement avant d’exercer toute générosité. Il n’est pas possible – à moins d’être très riche - de répondre à toutes les demandes d’aide. Immanquablement il faut faire des choix, c’est le cas à l’approche de Noël. L’Église, et plus particulièrement le pape François, invite à opter de façon préférentielle pour les plus pauvres, les plus délaissés.

Les médias jouent un rôle important dans l’orientation de la générosité de leurs interlocuteurs. Il existe également des « lobbys » bien rôdés aux techniques de récoltes de dons… Certains « arnaqueurs » sévissent régulièrement via Internet … Il nous faut donc être vigilants et nous tenir informés sur la destination réelle des fonds récoltés.

Les formes de dons sont multiples : argent, nourriture, vêtements et autres biens matériels. N’oublions pas le partage de proximité, en particulier le partage de notre temps : donner un coup de main à une voisine qui élève seule ses enfants, visiter un malade solitaire, ou encore faire les courses pour une personne handicapée…

En ce temps de préparation à Noël, sachons ouvrir notre cœur aux autres – avec discernement bien sûr – mais sans oublier que « où est notre trésor, là sera aussi notre cœur » (Mt 6, 21).

Dominique Soupé

Chancelier diocésain

 

La résurrection, cela commence maintenant

Audience générale du pape François du mercredi 4 décembre 2013

La résurrection du corps « se prépare en cette vie » par « la relation avec Jésus dans les sacrements, en particulier dans l’Eucharistie », déclare le pape François. En effet, « la vie éternelle commence dès maintenant », le chrétien porte en lui « une semence de résurrection », par le baptême : « C’est pour cela aussi que le corps de chacun est un reflet de l’éternité, et qu’il faut donc le respecter ». Le pape a dédié la catéchèse de ce mercredi 4 décembre 2013 à la résurrection de la chair. Des dizaines de milliers de personnes étaient présentes place Saint-Pierre pour l’audience générale, sous un beau soleil hivernal. Il a encouragé à garder la réalité de la résurrection à l’esprit afin d’être « moins fatigués du quotidien, moins prisonniers de l’éphémère et davantage disposés à marcher avec un cœur miséricordieux sur la voie du salut ».

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je reviens encore sur l’affirmation : « Je crois en la résurrection de la chair ». Il s’agit là d’une vérité qui n’est pas simple et pas du tout évidente parce que, vivant immergés dans ce monde, il ne nous est pas facile de comprendre les réalités futures. Mais l’Évangile nous éclaire : notre résurrection est étroitement liée à la résurrection de Jésus ; le fait qu’il soit ressuscité est la preuve que la résurrection des morts existe. Je voudrais donc présenter quelques aspects du rapport entre la résurrection du Christ et notre résurrection. Il est ressuscité et, parce qu’il est ressuscité, nous ressusciterons nous aussi.

Avant tout, l’Écriture Sainte elle-même présente un chemin vers la pleine foi dans la résurrection des morts. Celle-ci s’exprime dans la foi au Dieu créateur de tout l’homme – âme et corps – et dans la foi au Dieu libérateur, le Dieu fidèle de l’alliance avec son peuple. Dans une vision, le prophète Ezéchiel contemple les tombeaux des déportés qui sont ouverts et les ossement desséchés qui reprennent vie grâce à l’effusion d’un esprit qui vivifie. Cette vision exprime l’espérance dans la « résurrection » future « d’Israël », c’est-à-dire dans la renaissance du peuple vaincu et humilié (cf. Ez 37,1-14).

Dans le Nouveau Testament, Jésus mène à son achèvement cette révélation et il lie la foi en la résurrection à sa personne, en disant : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn11,25). En effet, c’est le Seigneur Jésus qui ressuscitera le dernier jour ceux qui auront cru en lui. Jésus est venu parmi nous, il s’est fait homme, en tout comme nous excepté le péché ; c’est de cette manière qu’il nous a pris avec lui dans son chemin de retour vers le Père. Lui, le Verbe incarné, mort pour nous et ressuscité, donne l’Esprit-Saint à ses disciples, en gage de la pleine communion dans son Royaume glorieux, que nous attendons en veillant. Cette attente est la source et la raison de notre espérance : une espérance qui, si nous la cultivons et la gardons, – notre espérance, si nous la cultivons et la gardons – devient lumière pour illuminer notre histoire personnelle et l’histoire communautaire. Souvenons-nous en toujours : nous sommes les disciples de celui qui est venu, qui vient chaque jour et qui viendra à la fin. Si nous parvenions à garder cette réalité plus présente à notre esprit, nous serions moins fatigués de notre quotidien, moins prisonniers de l’éphémère et davantage disposés à marcher avec un cœur miséricordieux sur la voie du salut.

Un autre aspect : que signifie ressusciter ? La résurrection de chacun de nous adviendra au dernier jour, à la fin du monde, par la toute-puissance de Dieu qui redonnera vie à notre corps en le réunissant à notre âme, en vertu de la résurrection de Jésus. Voilà l’explication fondamentale : c’est parce que Jésus est ressuscité que nous ressusciterons ; nous avons l’espérance en la résurrection parce qu’il nous a ouvert la porte de cette résurrection. Et cette transformation, cette transfiguration de notre corps se prépare en cette vie par notre relation avec Jésus dans les sacrements, en particulier dans l’Eucharistie. Nous qui nous sommes nourris, en cette vie, de son Corps et de son Sang, nous ressusciterons comme lui, avec lui et par lui. De même que Jésus est ressuscité avec son corps, mais sans retourner à une vie terrestre, ainsi, nous ressusciterons de la même manière avec notre corps qui sera transformé en corps glorieux. Mais ce n’est pas un mensonge, ça. C’est vrai. Nous croyons que Jésus est ressuscité, que Jésus est vivant en ce moment. Mais vous, est-ce que vous croyez que Jésus est vivant ? Et si Jésus est vivant, pensez-vous qu’il nous laissera mourir et qu’il ne nous ressuscitera pas ? Non ! Il nous attend et, parce qu’il est ressuscité, la force de sa résurrection nous ressuscitera tous.

Un dernier élément : dès cette vie, nous avons en nous une participation à la résurrection du Christ. S’il est vrai que Jésus nous ressuscitera à la fin des temps, il est aussi vrai que, dans un certain sens, nous sommes déjà ressuscités avec lui. La vie éternelle commence dès maintenant, elle commence tout au long de la vie qui est orientée vers ce moment de la résurrection finale. Et nous sommes déjà ressuscités, en effet, par le baptême, nous sommes insérés dans la mort et la résurrection du Christ et nous participons à la vie nouvelle qui est sa vie. C’est pourquoi, dans l’attente du dernier jour, nous avons en nous une semence de résurrection, une anticipation de la pleine résurrection que nous recevrons en héritage. C’est pour cela aussi que le corps de chacun d’entre nous est un reflet de l’éternité, et qu’il faut donc le respecter ; et surtout, il faut respecter et aimer la vie de ceux qui souffrent, pour qu’ils sentent la proximité du Royaume de Dieu, de cette condition de vie éternelle vers laquelle nous marchons. Cette pensée nous donne de l’espérance : nous sommes en chemin vers la résurrection. Voir Jésus, rencontrer Jésus : voilà notre joie ! Nous serons tous ensemble – pas ici, sur la place, de l’autre côté – mais joyeux avec Jésus. Voilà notre destin !

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana

Pour l’altruisme


Matthieu Ricard est docteur en génétique cellulaire et scientifique de haut niveau. Depuis 1979 il est également moine bouddhiste et réside habituellement dans un monastère au Népal. Il a publié de nombreux ouvrages sur le bouddhisme, l'art de la méditation et les civilisations de l'Himalaya en offrant ses droits d'auteur à des orphelinats ou des écoles tibétaines, ce qui est courageux compte-tenu des conditions de vie imposées par la Chine aux ressortissants de ce pays. Pour autant il est très connu en France et cela pour diverses raisons. Il est le fils de Jean-François Revel (1924-2006), un philosophe et essayiste célèbre. Surtout il accompagne souvent le Dalaï-lama dans ses déplacements en pays francophones pour lui servir d'interprète et de porte-parole.

Son dernier livre, « Plaidoyer pour l'altruisme », est sorti en France il y a quelques semaines seulement et déjà suscite beaucoup d'intérêt. Il y développe une conception de la vie qui paraîtra à la fois incongrue à certains et très originale à d'autres. Le message spirituel que l'on y trouve peut être un puissant antidote contre les errements de la société dans laquelle nous vivons. Selon lui, faire du bien aux autres est le meilleur moyen de se faire du bien à soi-même. Laissant de côté les motivations habituelles comme venir en aide aux nécessiteux pour des raisons sociales, agir avec charité pour des raisons religieuses ou encore éviter de faire aux autres ce qu'on ne voudrait pas qu'ils nous fassent pour simplement vivre tranquille, Matthieu Richard retourne totalement l'argumentaire. Pour lui, vivre pleinement, vivre mieux, se réaliser, s'épanouir consiste d'abord à aller vers les autres, à leur faire du bien, à se montrer résolument optimiste avec eux. Le bonheur personnel ne se trouve pas dans la réalisation de nos propres désirs, aussi élevés fussent-ils. Il est dans l'altruisme et non pas dans une morale hédoniste ou épicurienne tournée vers le plaisir. C'est en faisant du bien aux autres que je me réalise moi-même, dit-il. La recherche du bonheur de l'autre comble mes attentes les plus secrètes. En cela, le moine tibétain rejoint la parole évangélique : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir ! »

Dans notre société où triomphe si facilement et souvent de manière si éhontée l'individualisme ou le chacun-pour-soi, ce livre peut aider à trouver un style de vie plus épanouissant. Il pousse le lecteur à sortir de ses repères habituels et à agir concrètement. Les occasions ne manquent pas, en effet, pour celui qui veut ouvrir les yeux, de faire le bien autour de lui. Par delà les siècles, la phrase de l'empereur Titus (39-81 ap. J.C.) garde toujours son actualité : « Diem perdidi ! » « J'ai perdu ma journée » disait-il quand il n'avait pas pu rendre service à quelqu'un. Puisse-t-elle nous stimuler durant la seizième Semaine de la Solidarité internationale !

Bernard Robin

© Copyright 2013 – L’Ami hebdo


Élément d’information sur le téléthon par la Fondation Jérôme Lejeune


À l’occasion du Téléthon, les 6 et 7 décembre, la Fondation Jérôme Lejeune publie des éléments de décryptage, à destination du grand public. Dans un livret de 10 pages intitulé Eléments d'informations sur le Téléthon, sont « expos[és] les enjeux éthiques et scientifiques soulevés par des recherches soutenues par l’AFM-Téléthon ». À ce titre, deux mises en garde sont présentées : d’une part, le fait que « parmi les travaux de recherche financés par l’AFM-Téléthon, figurent des recherches utilisant des embryons humains ». Une pratique contestable d’un point de vue éthique puisqu’elle « implique la destruction d’embryons humains ». Mais contestable également parce qu’elle « n’est pas indispensable sur le plan scientifique », des alternatives existants. D'autre part, « l'AFM-Téléthon soutient le diagnostic pré-implantatoire et la diagnostic prénatal ». Or, ces pratiques peuvent « conduire à la destruction d'embryons ou de fœtus ». Elles sont, de plus, à l'origine de dérives eugénistes, signalées par de nombreux observateurs depuis plusieurs années. À l'origine de ce décryptage, l'« opération “1000 chercheurs dans les écoles”, organisées en partenariat entre l'AFM-Téléthon et l'Association des professeurs de biologie et de géologie (APBG), qui s'est déroulée du 4 au 30 novembre 2013 ». Le document est donc « un outil de décryptage à la fois éthique et scientifique mis à disposition des élèves, des professeurs, des parents, et plus largement des citoyens ». Nous vous proposons ci-dessous l’ensemble du document livret est consultable en ligne sur le site de la Fondation Jérôme Lejeune.


Qu’est-ce que l’AFM-Téléthon ?

L’AFM (Association française contre les myopathies, devenue « AFM-Téléthon ») est une « association de militants, malades et parents de malades engagés dans le combat contre des maladies génétiques, rares et lourdement invalidantes » (www.afm-telethon.fr).

Le Téléthon est une émission TV organisée chaque année depuis 1987 pour l’AFM dans le but notamment de récolter des fonds pour financer des projets de recherches.

Une question éthique fondamentale

D’un côté, l’AFM-Téléthon montre la grandeur des enfants myopathes et met en avant leur courage. De l’autre, elle finance des pratiques s’efforçant de ne pas les faire naître.
« Une question éthique fondamentale apparaît ici au grand jour, celle du décalage croissant entre le champ grandissant des pratiques diagnostiques et celui des actions thérapeutiques. Alors que la thérapie génique peine à concrétiser ses promesses, les techniques du diagnostic prénatal et du DPI ne cessent de se développer, permettant de ne pas faire naître des enfants dont on a la certitude qu’ils seraient victimes d’affections d’une particulière gravité. »

Jean-Yves Nau, médecin et journaliste scientifique

(Le Monde, 07/12/2006)

Avant propos

Depuis 1987, l’AFM-Téléthon sensibilise le grand public sur les maladies génétiques rares. Elle soutient des programmes de recherche sur ces pathologies.

  • En 2006, des recherches financées par le Téléthon avaient provoqué une vive polémique. Deux problèmes d’ordre éthique avaient alors été soulevés. Ils sont toujours d’actualité :

1. La recherche sur l’embryon humain

Il avait été mis à jour que les dons récoltés allaient, pour partie, financer des recherches sur l’embryon humain. Or la question de la recherche sur l’embryon humain est contestée d’un point de vue éthique. Cette pratique ne fait en rien l’unanimité puisqu’elle conduit à détruire des embryons humains alors que ce sont des êtres humains.

2. La sélection avant la naissance

L’AFM-Téléthon annonce pouvoir guérir des maladies rares d’origine génétique. Or dans cette perspective, elle soutient notamment la sélection d’embryons, via des techniques diagnostiques, qui consistent à détecter des pathologies aux premiers stades de développement de l’être humain, et à éliminer ceux qui en sont atteints. Le patrimoine génétique peut-il être un critère de sélection ?

  • En 2013, l’AFM-Téléthon a mené une opération « 1000 chercheurs dans les écoles », en partenariat avec l’Association des professeurs de biologie et de géologie (APBG). Il s’agissait d’organiser des rencontres entre des chercheurs en lien avec le Téléthon et des élèves de collèges et lycées. Les réserves exposées ci-dessus ont-elles été prises en compte ?

Pour y contribuer ce livret met à disposition des élèves, des professeurs, des parents, et plus largement, des citoyens, des éléments de décryptage à la fois éthiques et scientifiques. Il s’inscrit dans la lignée des précédents manuels édités par la Fondation Jérôme Lejeune, outils destinés à « remettre à l’endroit » l’enseignement de SVT parfois dispensé « à l’envers ». Car les enjeux méritent un débat.

L’AFM-Téléthon soutient la recherche sur les cellules souches embryonnaires

 

Pour les 25 ans du Téléthon, l’AFM
présentait comme « avancées spectaculaires » deux travaux de recherche sur les cellules souches embryonnaires, impliquant
la destruction d’embryons humains.

Des recherches inutilement transgressives

D’une part, ni les travaux en thérapie cellulaire du cœur, ni ceux de la peau, n’offraient en 2011 de perspective thérapeutique sérieuse. Ces travaux n’ayant pas obtenu de validation permettant de passer au stade des essais cliniques, c’est-à-dire, à l’application sur l’homme, ces « avancées spectaculaires » étaient en réalité des pistes hypothétiques. D’autre part, au même moment, pour les mêmes pathologies, des chercheurs avançaient vers des traitements, en utilisant des cellules souches non embryonnaires. (Exemples pour la peau : travaux des Pr. Wagner (Us) et Lataillade (Fr).)

Quel est l’enjeu ethique ?

Prélever des cellules souches sur des embryons de quelques jours a pour conséquence de détruire ces embryons. Or ce sont des êtres humains.
« On s’évertue à dire l’“embryon”, tout court. Or ce sont des êtres humains. Mais de quoi s’agit-il ? D’un embryon de veau, de ma- caque, d’ornithorynque ? Non, il s’agit d’un embryon humain. [...] Aucun scientifique ne peut dire le contraire. Or supprimer un être humain, c’est un homicide. Faire de l’être humain un matériau disponible, c’est le comble de l’exploitation. »

Fabrice Hadjadj, philosophe (Le Figaro, 15/07/2013).

Extraits du document de l’AFM

« 25 avancées spectaculaires » (novembre 2011)

Thérapie cellulaire du cœur

« Des chercheurs soutenus par l’AFM tentent de réparer [le cœur] par la greffe de cellules souches. Ils ont notamment réussi à reproduire des cellules cardiaques grâce aux cellules souches embryonnaires ouvrant la voie à un prochain essai sur des victimes d’infarctus. »

Thérapie cellulaire de la peau

« Des chercheurs ont réussi à reconstituer un épiderme humain tout à fait normal à partir de cellules souches embryonnaires. Objectif : produire de l’épiderme pour le traitement des grands brûlés, des ulcères et des maladies génétiques rares de la peau. »

C’est quoi les cellules souches ?

Les cellules souches sont des cellules non différenciées, capables d’engendrer de nombreux types de cellules de différents tissus de l’organisme adulte.

Plusieurs types de cellules souches

On distingue plusieurs cellules souches, notamment les cellules souches adultes (présentes dans le corps), les cellules souches ombilicales (présentes dans le sang du cordon ombilical), les cellules souches iPS (voir encadré ci-dessous), ou encore les cellules souches embryonnaires. Ces dernières sont extraites d’embryons dit « surnuméraires », conçus dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation.

Les cellules iPS : une révolution

Le Pr. Yamanaka reçoit en
2012 le Prix Nobel de médecine pour avoir découvert en
2007 que les cellules ordinaires d’un organisme adulte
(comme celles de la peau)
pouvaient être reprogrammées c’est-à-dire redevenir
semblables au stade embryonnaire. Il s’agit des cellules iPS.

Cellules iPs

  • nouveau type de cellules souches
  • même pouvoir régénérateur que les cellules souches
  • embryonnaires
  • une piste d’avenir pour l’industrie pharmacologique et la modélisation de pathologie.
  • Pas de destruction d’embryons

Quels interêts pour la science ?

Les scientifiques trouvent deux qualités essentielles aux cellules souches.

  • La différenciation, c’est le processus biologique qui conduit à la spécialisation des cellules. Lorsqu’elle n’est pas encore différenciée, une cellule peut générer plusieurs types de cellules.
  • La prolifération est le fait que les cellules se multiplient rapidement et en abondance. Par ce phénomène, on obtient donc un grand nombre de cellules à partir d’une seule.

Il existe des alternatives à la recherche sur l’embryon

Non seulement les recherches sur les cellules souches embryonnaires soulèvent des problèmes éthiques, mais en plus, elles ne sont pas indispensables car il existe des alternatives connues et prometteuses.

Sur le plan de la thérapie cellulaire

Des cellules souches non-embryonnaires font déjà l’objet de nombreux essais cliniques. Au-delà de ce stade d’essai, pour certains types de pathologies comme les lésions ou maladies de la peau ou les maladies du sang, ces greffes soignent des patients depuis longtemps.

  • alternatives = les cellules souches adultes, cellules souches de sang de cordon ombilical...

Sur le Plan
de la recherche Pharmacologique

Pour le criblage de molécules et la modélisation de pathologies, les cellules reprogrammées iPS rendent obsolètes les recherches sur cellules souches embryonnaires.

  • alternatives = les cellules souches iPS

Deux utilisations des cellules souches

Les cellules souches sont prélevées et cultivées en vue de la recherche pharmacologique ou de la thérapie cellulaire.

1. La recherche pharmacologique pour l’industrie pharmaceutique. Elle consiste notamment à cribler des molécules, modéliser des pathologies et tester la toxicité des médicaments.

2. Les greffes pour la thérapie cellulaire. Elle consiste à effectuer des greffes de cellules souches saines qui peuvent recoloniser les tissus endommagés (par la multiplication cellulaire) et réparer les tissus (en stimulant la croissance cellulaire).

« Les recherches les plus récentes montrent en effet que les iPS sont largement supérieures aux cellules souches embryonnaires, notamment pour modéliser des maladies et tester des molécules au profit de l’industrie pharmaceutique. »

Pr. Alain Privat, professeur en neurobiologie à l’EPHE,

Tribune du Figaro, (19/10/12).

Pourquoi continuer la recherche sur l’embryon ?

L’AFM-Téléthon affirme consacrer peu de fonds
à l’expérimentation sur l’embryon. Si cette activité est marginale, au vue de la contestation scientifique et éthique, pourquoi continuer ?

Blocage idéologique
et enjeux financiers

Selon le Pr. Huriet, professeur agrégé de médecine et ancien sénateur, rapporteur de la loi de bioéthique de 2004, président de l’Institut Curie : « Face aux cellules souches adultes, il y a eu d’emblée une réaction de contestation à mon sens très idéologique de la part des chercheurs engagés. Il existe des enjeux économiques liés à l’antériorité de la découverte des cellules souches embryonnaires. Des firmes ont investi beaucoup d’argent avant que n’apparaissent les possibilités des cellules adultes. »

Exemple : Biotech Finances publie en 2009 une information sur la collaboration industrielle signée entre
le laboratoire I-STEM et l’industriel roche. Revenus estimés
à 23,5 millions d’€ pour I-STEM, laboratoire créé par l’AFM-Téléthon et l’Inserm.

Pour résumer, la recherche sur l’embryon

• Est éthiquement controversée car elle tue des êtres humains.

• N’a pas produit de résultats en termes de traitements thérapeutiques, après 20 ans de recherche internationale.

• Fait prendre du retard à la France, car d’autres pistes plus prometteuses ne sont pas assez financées.

• Est dépassée en termes de perspectives pour la thérapie cellulaire.

• N’est pas indispensable pour obtenir des pro- grès utiles à l’industrie pharmaceutique.

L’AFM-Téléthon et la sélection prénatale

L’AFM-Téléthon soutient les pratiques du DPI et du DPN qui conduisent, par l’élimination d’embryons ou de fœtus porteurs des pathologies ciblées, à ne faire naître que des enfants sains, qui n’ont jamais été atteints.

Sélectionner
par le DPI

Le diagnostic pré-implantatoire (DPI) est une technique de sélection d’embryons utilisée pour les couples fertiles concernés par une maladie génétique héréditaire grave et incurable.

  1. On crée des
éprouvette.
  2. On sélectionne celui qui sera implanté dans l’utérus de la mère.
  3. On détruit les embryons qui sont porteurs des pathologies ciblées.

Conséquence Jacques Cohen, responsable d’un laboratoire américain (Le Monde, 05/06/2001) : « Dans les 10 ou 20 prochaines années, nous serons capables de passer au crible chaque embryon humain pour toutes les anomalies chromosomiques numériques aussi bien que pour de nombreuses affections génétiques. [...] Ainsi, petit à petit, le but ultime du DPI pourrait bien être de normaliser l’espèce. »

Sélectionner
par le DPN

Le diagnostic pré natal (DPN) est l’ensemble des examens mis en œuvre pour détecter de façon précoce pendant la grossesse des maladies ou des malformations de l’enfant.

Conséquence Les fœtus porteurs d’anomalie peuvent être éliminés par une IMG (interruption médicale de grossesse). Initialement prévu comme politique de protection de la mère et de l’enfant (surveiller la grossesse pour proposer un traitement précoce en cas d’anomalies détectées) il peut conduire à avorter.

Extrait du document de l’AFM

« 25 avancées spectaculaires » (novembre 2011)

« Des milliers de familles frappées par des maladies génétiques ont aujourd’hui accès à un diagnostic,
au conseil génétique ainsi qu’aux diagnostics pré-natal et pré-implantatoire pour pouvoir agrandir le cercle familial. » Cela donne « la possibilité aux familles de s’agrandir en toute connaissance de cause. L’espoir et la vie reprennent le dessus. »

La sélection prénatale, une défaite de la médecine

La sélection selon les gènes pose un problème éthique. Elle renvoie aux pratiques eugénistes. L’eugénisme est un mot qui apparaît au XIXème siècle, comme la science des « bien nés », des bons gènes.

C’est quoi
les conséquences du tri ?

L’eugénisme. Les pratiques eugénistes existent déjà aujourd’hui, c’est la réalité. Le Pr. Nisand, gynécologue, auditionné par une mission parlementaire le 31/03/2009 a été clair : « Oui nous choisissons les enfants à naître dans notre pays et depuis longtemps. [...] C’est vrai que c’est gênant à entendre, c’est vrai que nous avons mis des pro- grammes eugénistes de dépistage de la trisomie 21, ça existe actuellement. » Le Dr Alexandre, chirurgien urologue, président de DNAVision, confirme (Le Monde, 26/01/ 2013), que « trier les embryons, éliminer les fœtus non conformes, deviennent des étapes classiques de toute grossesse “raisonnable”. Nous sommes déjà sur un toboggan eugéniste sans nous en être rendu compte. [...] Bien peu de parents résistent à la pression sociale... »

Voulons-nous des bébés zéro-défaut ? Le Dr. Patrick Leblanc, qui coordonne un comité de médecins opposés à la généralisation du DPN, soutient dans une interview au Quotidien du médecin (24/05/2011) que « le dépistage systématique revient à l’officialisation d’un choix sociétal du “bébé-zéro-défaut” ».

Les bébéthons ne sont pas des enfants guéris

Plusieurs scientifiques tiennent à remettre les choses à leur place en rappelant que les « bébéthons » ne sont pas le fruit d’une guérison mais d’une sélection embryonnaire.

« Ils ont amené des “bébéthons” sur le plateau, c’est-à-dire des enfants en excellente santé, nés de parents qui avaient un fort risque de myopathie. Ils ont expliqué aux téléspectateurs que grâce à leurs dons, ils ont obtenu cette victoire sur la maladie. En réalité, si ces enfants sont sains, c’est qu’on a trié les embryons de leurs parents. Ce n’est pas une victoire sur la maladie, c’est une victoire sur la sélection. Leur « traitement » c’est d’annuler la vie. Les bébéthons masquent leur échec sur le plan thérapeutique. »

Pr. Jacques Testart, biologiste, pionnier de la fécondation in vitro en France et président de la Fondation Sciences citoyennes, (Revue des Deux Mondes, Fév. 2011)

Il est un être humain, comme nous

L’embryon bénéficie d’une protection juridique. L’article 16 du code civil dispose que « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ».

Questions

L’embryon n’est-il qu’un amas de cellules ?

NON. C’est un être vivant organisé qui se développe lui-même de façon continue. Le code génétique de chacun est inscrit dès la fécondation, même la couleur des yeux. Nous avons tous été un embryon.

Qu’est-ce qui fait qu’un embryon est un être humain ?

Ce n’est pas en raison de ses qualités, de ses capacités ou de ses performances qu’un être est humain mais en raison de sa nature. Comme chacun d’entre nous, il appartient à l’espèce humaine.

Même s’il n’a pas une apparence humaine ?

Un individu passe au long de sa vie par différentes formes : embryons de quelques cellules, fœtus, bébé, enfant, adulte, vieillard. La forme évolue en permanence. L’embryon a les apparences humaines de son âge.

Et s’il ne fait plus l’objet d’un « projet parental » ?

La notion de « projet parental » a été inventée pour pouvoir disposer d’embryons surnuméraires, obtenus dans le cadre d’une PMA. C’est une illusion pour le philosophe Fabrice Hadjaj : « Les scientifiques qui soutiennent [cet argument] sont en vérité des adeptes
de la magie noire. Abracadabra ! Je veux que ce soit une personne, et c’est une personne. Ça n’entre pas dans mon projet, et pouf ! La personne disparaît ! On est vraiment dans le règne des apprentis sorciers. » (Interview au Figaro, 15/07/2013).

Un constat scientifique

Dire que l’embryon est un membre de l’espèce humaine n’est ni une conviction, ni une opinion, c’est un constat scientifique. La génétique montre que la première cellule de l’embryon en sait plus et est plus spécialisée qu’aucune cellule se trouvant plus tard dans notre organisme. Dès la fusion des gamètes, toute l’information génétique humaine est donnée. Il n’y a pas lieu de distinguer selon les différents stades d’évolution.

Il est fragile, comme nous

De nombreuses personnes, parmi lesquelles des scientifiques et des philosophes, ont défendu l’embryon lorsqu’elles l’ont estimé menacé. Parce qu’il est fragile et sans voix. L’année 2013 a connu deux mobilisations importantes à cet égard.

Solidaires des plus vulnérables

Dans une société moderne, chacun est l’égal de l’autre, la dignité humaine est inconditionnelle, tout comme la valeur de la vie humaine. Le respect de tout être humain, particulièrement les plus vulnérables, est constitutif du pacte républicain et au fondement de notre civilisation. Défendre la vie à naître est le fondement de tous les droits.

Des mobilisations en faveur de l’embryon en 2013

1. En France

Le 16 juillet 2013 la France a autorisé la recherche sur l’embryon (sous certaines conditions). Cela conduit à considérer l’embryon humain surnuméraire comme un matériau de laboratoire. En réaction, la Fondation Jérôme Lejeune, institution médicale et scientifique, a lancé une campagne nationale « Vous trouvez ça normal ? » avec des slogans choc : « Pour éviter la recherche sur l’animal on utilise l’embryon humain comme matériau de laboratoire ». (www.vous-trouvez-ca-normal.com)

2. En Europe

De nombreuses associations se sont mobilisées en 2013 dans le cadre d’une initiative citoyenne européenne (super pétition officielle) : UN DE NOUS.

Sur l’autorisation de la recherche sur l’embryon

« Si je ne suis pas de ceux qui ont appelé à ce changement, c’est qu’il n’apporte rien à la recherche mais constitue, par contre, une régression de taille dans notre niveau de conscience et de vigilance collective. »

Pr. Arnold Munnich, professeur à l’université Paris-Descartes, chef du département de génétique
de l’hôpital Necker enfants malades (Le Monde 07/08/2013).

© Fondation Jérôme Lejeune

Dieu avec nous

Commentaire de l’Évangile du IIème Dimanche du Temps de l’Avent

Le prophète Isaïe a le cœur plein de l’arrivée d’un Enfant-Roi, du Messie, dont le nom sera Emmanuel, Dieu avec nous. Sur lui, dit-il, reposera la plénitude des dons de L’Esprit pour qu’il gouverne avec justice et fermeté. Il sera Roi du Paradis, car son règne rétablira l’harmonie troublée par le péché. L’homme et l’univers retrouveront l’innocence et l’équilibre qu’ils eurent quand ils sont sortis des mains du Créateur. C’est sûr, que c’est de l’utopie, l’annonce de la grande réalité de l’avenir où l’homme et le monde retrouveront leur ressemblance avec Dieu.

Un idéal comme celui d’Isaïe, il dépend de nous de déjà commencer à le rendre présent. Et d’abord, nous rappelle saint Paul, par le souci de rester ensemble dans l’unité. Ecrivant à la communauté chrétienne de Rome, il y discerne – déjà ! - les obstacles qui s’opposent à la réussite concrète de ce rêve de Dieu sur l’humanité. Ces obstacles sont la division des cœurs, la jalousie dans les ministères qui paralyse le service de la communauté, la division des esprits et des idéologies. Aussi, sans relâche et avec une grande patience, il invite à la charité mutuelle et à l’humilité, source de paix et de communion.

Car, pour permettre à Dieu de réaliser définitivement le monde nouveau entrevu par Isaïe, il faut entendre le rude appel crié par Jean Baptiste : « convertissez-vous ! » L’Avent n’est pas une berceuse pour enfants sages. C’est le temps de la vérité et de la décision, de l’engagement radical en vers Dieu et envers l’homme. Avouer son péché, c’est commencer à se changer soi-même, seul chemin efficace pour changer la société. Retourner son cœur, reconnaître lucidement le mal qui est en nous et recevoir, avant Noël, le second baptême qu’est le sacrement de la réconciliation.

Et ensuite, comme nous le demandait saint Paul dans sa lettre, s’engager dans une plus grande amitié fraternelle avec mes proches. « Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion », en devenant plus fraternels, plus pacifiés et plus disposés au partage.

Nous vivrons alors un bon Avent !

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