Dimanche 22 décembre 2013 – IVème Dimanche du Temps de l’Avent – Année A
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°66/2013

HUMEURS

Des « tupapau » sur le bord des routes !

Encore une fois, les morts sur la route font « la une » de l’actualité… la fin de l’année étant propice aux statistiques en tous  genres et aux effets d’annonce !

Ainsi, un comité ad hoc « infrastructures et sécurité routière » est à l’origine des silhouettes noires placées à des points sensibles, là où des victimes de la route ont brutalement eu leur vie arrêtée. Après les « dames blanches » voici les « tupapau ‘ere’ere » sur les bords de route…

Ne doutons pas que les personnes qui ont réfléchi au sujet, ont véritablement à cœur, face aux trop nombreuses victimes le long de nos routes, l’amélioration de la sécurité de la population.

Mais au risque d’être un radoteur… le principal fléau à l’origine de cette mortalité reste l’alcool au volant… Pourquoi n’agissons-nous pas à la source ?…

Vendredi dernier, à l’entrée ouest de Papeete, vers 23h, une grande opération de contrôle d’alcoolémie avait lieu… combien de personnes contrôlées positives ? Peu probablement au vu  du  lieu et  de l’heure de l’opération…

Mais quelques heures plus tard, entre 3 heures et 5 heures du matin, autour de la Cathédrale… pas même un seul contrôle d’alcoolémie pour ceux qui prenaient le volant hyper-alcoolisé… Tout au plus, la Police, lorsqu’elle veut bien prendre le temps de passer ou de s’arrêter, invite les chauffeurs, potentiels « criminels de la route » à prendre le volant et à dégager les lieux !

Tant qu’il n’y aura pas une véritable  cohérence entre les paroles et les actes, les familles feront appel à nos services pour enterrer leurs morts !

Joyeux Noël !

En marge de l’actualité

1er janvier 2014 : Journée mondiale pour la paix

Message du Pape François : « Fraternité, fondement et chemin de la paix »

« Fraternité, fondement et chemin de la paix »tel est le thème choisi par le Pape François pour la 47ème Journée mondiale pour la Paix qui aura lieu le 1er janvier 2014.

Dès le début de son ministèred'Évêque de Rome, il a souligné l'importance de dépasser une « culture du rebut » et de promouvoir la « culture de la rencontre », en vue de la réalisation d'un monde plus juste et pacifique.

La fraternité est un don que chaque homme et chaque femme reçoit en tant qu'être humain, fils et fille d'un même Père. Face aux nombreux drames qui touchent la famille des peuples - pauvreté, faim, sous-développement, conflits, migrations, pollution, inégalité, injustice, criminalité organisée, fondamentalismes, la fraternité est fondement et chemin vers la paix.

La culture du bien-être fait perdre le sens de la responsabilité et de la relation fraternelle. Les autres, au lieu d'être nos « semblables », apparaissent comme des antagonistes ou des ennemis et ils sont souvent « chosifiés ». Il n'est pas rare que les pauvres et les nécessiteux soient considérés comme un « fardeau », un obstacle au développement. Dans le meilleur des cas, ils reçoivent une aide sous forme d'assistanat ou sont l'objet de compassion. C'est-à-dire qu'ils ne sont plus considérés comme des frères, appelés à partager les dons de la création, les biens du progrès et de la culture, à participer en plénitude à la même table de la vie, à être les protagonistes du développement intégral et inclusif.

Don et engagement venant de Dieu le Père, la fraternité encourage à être solidaires contre l'inégalité et la pauvreté qui affaiblissent la vie sociale, à prendre soin de chaque personne - en particulier du plus petit et sans défense - à l'aimer comme soi-même, avec le cœur-même de Jésus-Christ.

Dans un monde qui développe constamment son interdépendance, ne doit pas manquer le bien de la fraternité, qui peut vaincre l'expansion de cette mondialisation de l'indifférence, à laquelle le Pape François a plusieurs fois fait allusion. La mondialisation de l'indifférence doit laisser la place à une mondialisation de la fraternité.

La fraternité doit marquer de son empreinte tous les aspects de la vie, y compris l'économie, les finances, la société civile, la politique, la recherche, le développement, ainsi que les institutions publiques et culturelles.

Au début de son ministère, le Pape François, par un message qui se situe en continuité avec celui de ses prédécesseurs, propose à tous le chemin de la fraternité, pour donner au monde un visage plus humain.

(Source : Vatican Information Service)

 

La terre n’est plus seulement une vallée de larmes

Audience générale du pape François du mercredi 18 décembre 2013

Noël est une « fête de la confiance et de l’espérance », et la terre n’est donc plus seulement « une vallée de larmes », explique le pape François dans sa catéchèse sur la Nativité.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Notre rencontre de ce jour s’inscrit dans le climat spirituel de l’Avent, qui se fait plus intense encore quand on entre dans la neuvaine de la Nativité, que nous vivons ces jours-ci et qui nous mène aux fêtes de Noël. C’est pourquoi je voudrais réfléchir aujourd’hui avec vous à la naissance de Jésus, cette fête de la confiance et de l’espérance, qui l’emporte sur l’incertitude et le pessimisme. Et voici la raison de notre espérance : Dieu est avec nous et Dieu a encore confiance en nous ! Mais réfléchissez bien à cela : Dieu est avec nous et Dieu a encore confiance en nous. Il est généreux, ce Dieu Père ! Il vient habiter avec les hommes, il choisit la terre pour demeure, afin d’être avec l’homme et de se laisser trouver là où l’homme passe ses journées dans la joie et dans la douleur. Par conséquent, la terre n’est plus seulement une « vallée de larmes », mais le lieu où Dieu lui-même a planté sa tente, le lieu de la rencontre de Dieu avec l’homme, de la solidarité de Dieu avec les hommes.

Dieu a voulu partager notre condition humaine au point de se faire un avec nous en la personne de Jésus, vrai homme et vrai Dieu. Mais il y a quelque chose d’encore plus surprenant. La présence de Dieu au milieu de l’humanité ne s’est pas réalisée dans un monde idéal, idyllique, mais dans ce monde réel, marqué par beaucoup de choses bonnes et mauvaises, marqué par des divisions, par la méchanceté, la pauvreté, par des tyrannies et des guerres. Il a choisi d’habiter notre histoire telle qu’elle est, avec tout le poids de ses limites et de ses drames. Il a ainsi montré d’une manière inimitable, son inclination miséricordieuse et pleine d’amour pour les créatures humaines. Il est le Dieu-avec-nous ; Jésus est Dieu-avec-nous. Vous croyez en cela, vous ? Faisons ensemble cette profession : Jésus est Dieu-avec-nous ! Jésus est Dieu-avec-nous, depuis toujours et pour toujours avec nous, dans les souffrances et dans les douleurs de l’histoire. La naissance de Jésus et la manifestation de Dieu qui s’est « rangé » une fois pour toutes du côté de l’homme, pour nous sauver, pour nous relever de la poussière de nos misères, de nos difficultés, de nos péchés.

De là le grand « cadeau » de l’Enfant de Bethléem : une énergie spirituelle, une énergie qui nous aide à ne pas nous enfoncer dans nos fatigues, dans nos désespoirs, dans nos tristesses, parce que c’est une énergie qui réchauffe et transforme le cœur. La naissance de Jésus nous apporte en effet la bonne nouvelle que nous sommes aimés de Dieu immensément et personnellement, et non seulement il nous fait connaître cet amour mais il nous le donne, il nous le communique !

De la contemplation joyeuse du mystère du Fils de Dieu né pour nous, nous pouvons tirer deux considérations.

Voici la première : si, à Noël, Dieu se révèle non pas comme quelqu’un qui domine d’en haut l’univers, mais comme Celui qui s’abaisse et descend sur la terre, petit et pauvre, cela signifie que, pour être semblables à lui, nous ne devons pas nous placer au-dessus des autres, mais au contraire nous abaisser, nous mettre à leur service, nous faire petits avec les petits et pauvres avec les pauvres. Mais ce n’est pas beau de voir un chrétien qui ne veut pas s’abaisser, qui ne veut pas servir. Un chrétien qui se pavane partout, ce n’est pas beau : ce n’est pas un chrétien, c’est un païen. Le chrétien sert, il s’abaisse.

Faisons en sorte que nos frères et sœurs ne se sentent jamais seuls !

Seconde conséquence : si Dieu, à travers Jésus, s’est engagé vis-à-vis de avec l’homme au point de devenir comme l’un de nous, cela veut dire que tout ce que nous aurons fait à un frère ou à une sœur, c’est à lui que nous l’aurons fait. C’est Jésus lui-même qui nous l’a rappelé : celui qui aura nourri, accueilli, visité, aimé l’un des plus petits et des plus pauvres des hommes, aura fait cela au Fils de Dieu.

Confions-nous à l’intercession maternelle de Marie, mère de Jésus et notre mère, pour qu’en cette fête de Noël proche maintenant, elle nous aide à reconnaître dans le visage de notre prochain, en particulier des personnes plus faibles et marginalisées, l’image du Fils de Dieu fait homme.

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana

 

Père Noël contre Jésus : Le match de fin d’année

Pas si sympathique que ça, le vieillard à la houppelande rouge ? À entendre certains, le Père Noël, à qui l’on donnerait pourtant le Bon Dieu sans confession, aurait eu la peau du « divin enfant ». Pour en avoir le cœur net, savoir si Noël a réellement perdu toute dimension religieuse et n’est plus qu’une ode à la consommation, nous avons donné la parole à une sociologue,Natacha Ordioni, Sociologue de formation, maître de conférences à l’université du Sud - Toulon Var. Elle nous livre une vision nuancée de la signification de Noël au XXIe siècle... Comme le résume Frédéric Lenoir, directeur de la rédaction du Monde des Religions, « Noël n’est peut-être plus une fête explicitement religieuse, mais ça reste la fête de la famille, de l’amour de son prochain, de la solidarité. Et ça c’est chrétien. »

Noël est-il encore une fête religieuse ?

Noël est aujourd’hui avant tout une fête familiale. Selon un sondage récent, passer Noël « en famille » est jugé important par les catholiques (89 %) mais aussi par les sans religion (79 %), tandis que le plébiscite des valeurs familiales se confirme auprès des plus jeunes générations (90 % des 15-24 ans)

Le « religieux » peut arborer différentes formes. C’est ainsi que depuis les années 1970, on assiste dans le même temps au déclin des indicateurs d’appartenance et de pratique religieuse et à l’émergence de nouvelles formes de spiritualité. Dans un contexte d’uniformisation culturelle associée au processus de globalisation et traversé par l’effondrement des grandes idéologies politiques, émerge un nouveau besoin de sens, qui prend ses distances à l’égard de l’institution et de ses normes contraignantes.
C’est paradoxalement sur fond de scepticisme et de critique des institutions qu’émergent de nouveaux types de cheminements individualisés qui font appel et combinent différents répertoires de sens. Dans cette perspective, la fête de Noël, tout en se dégageant d’une référence religieuse stricte, incarne cette recomposition personnalisée des pratiques et des croyances. L’enquête précédente révèle que 41 % des enquêtés déclarant « ne pas avoir de religion » affirment néanmoins pratiquer au moins une activité en relation avec le Noël chrétien (faire un don ou une action bénévole, installer une crèche chez soi). La réappropriation de la tradition est aussi le moyen de célébrer et de consolider le lien, parfois de marquer des retrouvailles, à travers la personnalisation familiale des rituels associés à la fête.

Les « marchands du temple » ont-ils définitivement gagné ?

La marchandisation progressive de la fête de Noël est dénoncée de longue date, notamment dès le XIXe siècle par les puritains anglais et américains, qui y voient de « nouvelles bacchanales ». À l’origine, Noël est d’ailleurs une fête païenne, qui marque le solstice d’hiver, et l’association du 25 décembre à la naissance du Christ ne daterait que du IVe siècle. (...) Cette critique n’a jamais cessé depuis lors. En décembre 2010, une étude anglaise portant sur plus de 5 000 cartes de Noël vendues dans les principaux supermarchés a révélé que seulement 1 % d’entre elles reproduisaient des scènes associées à la Nativité : les commerçants se sont vus reprocher « d’éliminer » l’image du Christ de Noël.

Pourtant, s’il est incontestable que la fête de Noël soit devenue un événement commercial majeur, la dimension de l’échange des cadeaux incorpore aussi une dimension symbolique dans la reconstitution du lien social qui s’opère à travers la pratique du don/contre-don. Le principe de la solidarité demeure également une valeur centrale. Tandis que les jeunes générations sont particulièrement nombreuses à voir dans la fête de Noël une occasion de « penser aux autres », et à souhaiter que Noël devienne une fête « plus spirituelle », les plus de 50 ans y trouvent l’occasion de faire un don ou une activité bénévole, notamment au sein d’associations visant à organiser « le Noël des exclus ». (...)

Pourquoi les personnes qui ne croient pas en Dieu fêtent-elles Noël ?

Plusieurs enquêtes montrent en effet que des personnes se déclarant « sans religion » ou « d’une autre religion » fêtent Noël et pratiquent même des activités en relation avec le Noël chrétien. Ceci reflète le processus de sécularisation qui caractérise la fête de Noël, qui participe aujourd’hui d’une quête de spiritualité et de lien social qui déborde son cadre religieux traditionnel. Cette évolution traduit aussi le besoin de retrouver des rituels et des valeurs sûres (la famille, la tradition) dans des sociétés où les repères communautaires traditionnels font défaut. (....)

Un autre facteur explicatif réside sans doute dans l’influence du modèle culturel d’intégration à la française. C’est ainsi que, selon l’enquête Effnatis sur les enfants de migrants, les musulmans français seraient les plus nombreux en Europe à fêter le jour de Noël.

© Var Matin - 2010

 

« La tendresse de Noël doit bousculer notre indifférence »

Entretien du Pape François au journal La Stampa

Le Pape François nous a offert ce dimanche un nouvel entretien surprise avec un journaliste, Andrea Tornielli, dans les colonnes du quotidien italien La Stampa. Le Pape y aborde tour à tour le sens de la fête de Noel, le futur voyage en Terre Sainte, les enfants malades et la faim dans le monde, le marxisme, l’unité des chrétiens, la réforme de la papauté et la Curie, le cardinalat des femmes, la transparence financière du Vatican, mais aussi les divorcés remariés.

 

Qu'est-ce que Noël signifie pour vous ?

C'est la rencontre avec Jésus. Dieu a toujours cherché son peuple, l'a conduit, l’a protégé, lui a promis d'être toujours à ses côtés. Dans le livre du Deutéronome, nous lisons que Dieu marche avec nous, nous conduit par la main comme un père avec son fils. C'est beau. Noël est la rencontre de Dieu avec son peuple. C'est aussi une consolation, un mystère de consolation. Plusieurs fois, après la messe de minuit, j'ai passé quelques heures, seul dans la chapelle, avant de célébrer la messe de l'aurore. Avec ce sentiment de paix profonde et de consolation. Je me souviens une fois, ici à Rome, je pense que c'était la Noël de 1974, une nuit de prière après la messe dans la résidence du « Centro Astalli ». Pour moi Noël a toujours été : contempler la visite de Dieu à son peuple.

Que veut dire Noël pour les hommes d'aujourd'hui ?

Il parle de la tendresse et de l’espérance. En venant à notre rencontre, Dieu nous dit deux choses. La première est : ayez de l’espoir. Dieu ouvre toujours les portes et ne les referme jamais. C’est comme un papa qui nous ouvre les portes. Et la deuxième : n’ayez pas peur de la tendresse. Lorsque les chrétiens oublient l’espoir et la tendresse, ils deviennent une Église froide, qui ne sait quelle direction emprunter et sombre dans les idéologies, dans les comportements mondains. Tandis que la simplicité de Dieu vous dit : « Allez de l’avant, je suis un père qui vous caresse ». J’ai peur quand les chrétiens perdent l’espérance et la capacité d’embrasser et de caresser. Peut-être pour cette raison, en regardant vers l'avenir, je parle souvent des enfants et des personnes âgées, c’est-à-dire des plus vulnérables. Dans ma vie de prêtre, allant en paroisse, j’ai toujours cherché à transmettre cette tendresse avant tout aux enfants et aux personnes âgées. Cela me fait du bien et me fait à la tendresse que Dieu a pour nous.

Comment peut-on croire que Dieu, considéré par les religions  comme infini et tout-puissant, se fasse si petit ?

Les Pères grecs appelaient cela « synkatabasis » la « condescendance divine ». Dieu est descendu et a demeuré avec nous. C’est l'un des mystères de Dieu. À Bethléem, en l’an 2000, Jean-Paul II a dit que Dieu est devenu un enfant totalement dépendant des soins d'un papa et d’une maman. C’est pour cela que Noël nous donne tant de joie. Nous ne nous sentons plus seuls, Dieu est venu pour être avec nous. Jésus est devenu l'un de nous et a souffert pour nous sur la croix, le fin la plus brutale, celle d'un criminel.

Noël est souvent présentée comme un conte doucereux. Mais Dieu est né dans un monde où il y a beaucoup de souffrances et de misère.

Ce que nous lisons dans les Évangiles est une annonce de joie. Les évangélistes ont décrit une joie. Ils ne font pas de commentaires sur le monde injuste, sur le pourquoi Dieu est né dans un tel monde. Tout cela est le fruit de notre contemplation : le pauvre, l'enfant à naître dans la précarité. Noël n’est pas la dénonciation de l’injustice sociale, de la pauvreté mais une annonce de joie. Tout le reste sont des conséquences dont nous héritons. Certaines sont justes, d’autres le sont moins, et d’autres encore sont idéologisées. Noël est joie, joie religieuse, joie de Dieu, intérieure, de lumière, de paix. Quand nous n’avons pas la capacité ou que nous sommes dans une situation humaine qui ne nous permet pas de comprendre cette joie, nous vivons la fête avec l’enthousiasme mondain. Mais il y a une différence entre la joie profonde et l’enthousiasme mondain

Et son premier Noël, dans un monde où il y a des conflits et des guerres...

Dieu ne fait jamais de don à celui qui n’est pas capable de le recevoir. Tous, du plus saint au plus pécheur, du plus juste au plus corrompu. Même le corrompu a cette capacité : le pauvre est sans doute un peu rouillé mais il l’a. Noël, en ces temps de conflits, constitue un appel de Dieu, qui nous fait ce don. Voulons-nous le recevoir. Ce Noël dans un monde traversé par les guerres me fait penser à la patience de Dieu. La principale vertu de Dieu explicité dans la Bible qu'Il est amour. Il nous attend, mais il ne se lasse jamais de nous attendre. Il se donne et puis il attend. Cela arrive aussi dans notre vie personnelle. Il y a ceux qui l'ignorent. Mais Dieu est patience et paix, la sérénité de la nuit de la Nativité est une réflexion sur la patience de Dieu avec nous.

En janvier ce sera le cinquantième anniversaire du voyage historique du Pape Paul VI en Terre Sainte. Comptez-vous y aller ?

Noël nous fait toujours penser à Bethléem et que Bethléem se trouve à un endroit précis, la Terre Sainte, où a vécu Jésus. Durant la nuit de Noel, je pense surtout aux chrétiens qui vivent là, à ceux qui sont dans la difficulté, à tous ceux qui ont été contraints pour divers problèmes à quitter cette terre. Mais Bethléem continue d’être Bethléem : Dieu est venu à un endroit précis, sur une terre précise ; c’est là qu’est apparue la tendresse de Dieu, la grâce de Dieu. Nous ne pouvons penser à Noël sans penser à la Terre sainte. Il y a cinquante ans, Paul VI a eu le courage de sortir pour aller là-bas et ainsi a commencé l’époque des voyages papaux. Moi aussi je désire y aller pour rencontrer mon frère Bartholomeos, patriarche de Constantinople, et avec lui commémorer le cinquantenaire de la rencontre entre le pape Montini (Paul VI) et Athénagoras (alors patriarche œcuménique de Constantinople) à Jérusalem en 1964. Nous nous préparons. 

Vous avez rencontré à plusieurs reprises des enfants gravement malades. Que pouvez-vous dire devant cette souffrance innocente ?

Dostoiewski a été pour moi un professeur de la vie, et sa question, explicite et implicite, m’a toujours habité mon cœur : pourquoi les enfants souffrent ? Il n'y a pas d'explication. Il me vient cette image : À un certain moment de sa vie, l’enfant se « réveille », il y a plein de choses qu’il ne comprend pas, il se sent menacé, il commence à poser des questions à son papa ou à sa maman. C’est l’âge des « pourquoi ». Mais lorsque l’enfant pose la question, il n’écoute pas tout ce qu’on lui répond, il lance immédiatement de nouveaux « pourquoi ? ». Ce qu’il cherche, au-delà d’une explication, c’est le regard du papa qui rassure. Face à enfant souffrant, l’unique prière qui me vient à l’esprit est la prière du pourquoi. Pourquoi Seigneur ? Lui ne m’explique rien. Mais je sens qu’Il me regarde. Et ainsi je peux dire : Toi, Tu sais pourquoi, moi je ne le sais pas et Tu ne me le dis pas, mais tu me regardes et j’ai confiance en Toi, Seigneur, j’ai confiance en ton regard.

En parlant de la souffrance des enfants on ne peut pas oublier la tragédie de ceux qui souffre de la faim.

Avec la nourriture que nous gaspillons et jetons nous pourrions nourrir beaucoup de monde. Si nous réussissions à ne pas perdre mais à recycler la nourriture, la faim dans le monde diminuerait de façon significative. J'ai été impressionné de lire une statistique qui parle de 10 milles enfants qui meurent de faim chaque jour dans le monde. Il y a beaucoup d'enfants qui pleurent parce qu'ils ont faim. L'autre jour, à l'audience du mercredi, derrière une clôture, il y avait une jeune mère avec son bébé de quelques mois. Quand je suis passé, l'enfant pleurait beaucoup. La mère le caressait. Je lui dit : « Madame, je pense que le petit à faim ». Elle a répondu : « Oui, c’est l’heure... » Je lui ai répliqué : « Mais donnez-lui à manger, s'il vous plaît ! » Elle avait de la pudeur et ne voulait pas l’allaiter en public, au moment ou le pape passait. Eh bien, je dirais la même chose à l'humanité : « Donnez-leur à manger ! » Cette femme avait du lait pour son bébé, dans le monde, nous avons assez de nourriture pour nourrir tout le monde. Si nous travaillons avec les organisations humanitaires et réussissons à être tous d’accord pour ne pas gaspiller la nourriture, la faisant parvenir à qui en a besoin, nous apporterons une grande contribution pour résoudre la tragédie de la faim dans le monde. Je voudrais répéter à l’humanité ce que j’ai dit à une maman (qui n’osait pas allaiter son enfant durant une audience publique du pape place Saint-Pierre : donnez à manger à qui a faim ! L’espérance et la tendresse de la Nativité du Seigneur bousculent notre indifférence.

Quelques passages d’« Evangelii Gaudium » ont provoque des accusations d’Américains ultra-conservateurs. Quel effet cela fait-il à un Pape de se sentir défini comme « marxiste » ?

L'idéologie marxiste est erronée. Dans ma vie, j’ai connu tant de marxistes bons comme personnes, c’est pourquoi je ne me sens pas offensé. Les mots qui ont le plus frappé sont celles sur l'économie qui « tue ». Dans l’exhortation (Evangelii gaudium, du 24 novembre dernier), il n’y a rien qui ne se retrouve déjà dans la doctrine sociale de l’Église. Je n’ai pas parlé d’un point de vue technique, j’ai cherché de présenter une photographie de ce qui arrive. mais d’après ladoctrine sociale de la foi. La seule citation spécifique concerne les théories de la ‘retombée favorable’, selon lesquelles tout croissance économique favorisée par le libre marché réussit à produire de par elle-même une plus grande équité et moins d’exclusion sociale dans le monde. Il y avait la promesse que lorsque le verre serait à moitié plein, il aurait débordé et les pauvres en aurait bénéficié. Malheureusement, quand le verre est plein, comme par enchantement il s’agrandit et de la sorte il n’en sort jamais rien pour les pauvres. Je le répète : je n’ai pas parlé en expert, mais selon la doctrine sociale de l’Église. Et cela ne signifie pas être un marxiste.

Vous avez annoncé une « conversion de la papauté ». Les rencontres avec les patriarches orthodoxes ont-elles suggéré quelques chemins concrets ?

Jean-Paul II avait parlé de façon encore plus explicite de la façon d'exercer la primauté qui s’ouvre à une situation nouvelle. Mais pas seulement du point de vue des relations œcuméniques, mais aussi dans les relations avec la Curie et avec les Églises locales. Au cours de ces premiers neuf mois, j’ai eu la visite de tant de frères orthodoxes. Bartolomeo, Hilarion, le théologien Zizioulas, le copte Tawadros : celui-ci est un mystique, il est entré dans la chapelle, il a oté ses chaussures et est allé prier. Je me sens leurs frères. Ils ont la succession apostolique, je les ai reçus comme frères évêques. C’est une douleur de ne pas pouvoir célébrer encore l’eucharistie ensemble mais l’amitié est là. Je crois que c’est la voie : amitié, travail en commun et prière pour l’unité. Nous nous sommes béni l’un l’autre avons la chance de l'autre, un frère en bénit un autres, un frère qui s’appelle Pierre, et l'autre qui s’appelle André, Marc, Thomas...

L'unité des chrétiens est-elle une priorité pour vous ?

Oui, pour moi, l’œcuménisme est prioritaire. Aujourd’hui, il existe un œcuménisme de sang. Dans les pays où l’on tue des chrétiens parce qu’ils portent une croix ou ont une Bible, les tueurs ne leur demandent pas s’ils sont anglicans, luthériens, catholiques ou orthodoxes. Leur sang est mélangé. Pour ceux qui tuent, ils sont chrétiens. Unis dans le sang, même si, entre nous, nous ne réussissons pas encore faire le pas nécessaire en vue de l'unité et peut-être que le moment n'est pas encore venu. L'unité est une grâce, que nous devons demander. J'ai connu un pasteur de Hambourg qui a suivi la cause de béatification d'un prêtre catholique guillotiné par les nazis parce qu'il enseignait le catéchisme aux enfants. Après lui dans les rangs des condamnés, il y avait un pasteur luthérien qui a été tué pour la même raison. Leur sang est mélangé. Ce pasteur m'a dit qu'il est allé rencontrer l'évêque et lui a dit : «Je continue à suivre la cause, mais pour nous deux, et pas seulement pour l'Église catholique. » Ceci est l’œcuménisme du sang. Il existe aujourd’hui, il suffit de lire les journaux. Ceux qui tuent les chrétiens ne vous demande pas la carte d'identité pour savoir à quelle Église tu as été baptisés. Nous devons prendre en compte cette réalité.

L’Exhortation a appelé à des décisions pastorales audacieuses et prudentes concernant les sacrements. À quoi fait-elle allusion ?

Quand je parle de prudence ce ne doit pas être une attitude paralysante, mais une vertu qui gouverne. La prudence est une vertu pour gouverner. L’audace aussi. L’on doit gouverner avec audace et prudence. J’ai parlé du baptême et de la communion comme nourriture spirituelle pour aller de l’avant, à considérer comme un remède et non pas comme une récompense. Certains ont aussitôt pensé aux sacrements pour les divorcés remariés, mais moi je ne descends pas jusqu’aux cas particuliers : je voulais seulement indiquer un principe. Nous devons chercher de faciliter la foi des personnes et non pas la contrôler. L’année passée en Argentine, j’avais dénoncé l’attitude de certains prêtres qui ne baptisaient pas les enfants de filles mères. C’est une mentalité malade.

Et au sujet des divorcés remariés ?

L’exclusion de la communion pour les divorcés qui vivent une seconde union n’est pas une sanction. Il faut le rappeler. Je n’ai pas parlé de ce sujet dans l’Exhortation.

Cela sera traité lors du prochain Synode des évêques ?

La synodalité (ou collégialité) dans l’Église est importante : nous discuterons lors des réunions du consistoire en février du mariage dans son ensemble. Ensuite le thème sera abordé durant le Synode extraordinaire d’octobre 2014, et encore durant le Synode ordinaire de l’année suivante. Dans ces instances, de nombreux thèmes seront approfondis et éclaircis.

Comment se passe le travail de ces huit « conseillers » pour la réforme de la Curie ?

Le travail est long. Qui voulait avancer des propositions ou envoyer des idées l’a fait. Le Cardinal Bertello a recueilli les avis de tous les dicastères du Vatican. Nous avons reçu des suggestions des évêques du monde entier. Lors de la dernière réunion les huit cardinaux ont dit que nous sommes arrivés au moment où il nous faut faire des propositions concrètes, et lors de la prochaine rencontre, en février, ils me remettront les premières suggestions. Je suis toujours présent aux rencontres, sauf le mercredi matin à cause de l’audience générale. Mais je ne parle pas, j’écoute seulement, et cela me fait du bien.

Il y a quelques mois un cardinal âgé m’a déclaré : « La réforme de la Curie vous l’avez déjà commencée avec la messe quotidienne à Sainte Marthe ». Et cela m’a fait penser que toute réforme commence toujours par des initiatives spirituelles et pastorales avant tout changement structurel.

Quelle est la relation appropriée entre l'Église et la politique ?

Parallèle, parce que chacun a son propre chemin et ses devoirs. Convergeant, seulement pour aider le peuple. Quand les rapports convergent avant, sans le peuple, ou en se moquant du peuple, c’est alors que commence cette connivence avec le pouvoir politique qui finit par contaminer l’Église : les affaires, les compromis… Il faut établir des parallèles, avec pour chacun une méthode, des devoirs et une vocation propres. La convergence ne se fait que dans le bien commun. La politique est noble, elle est l'une des plus hautes formes de charité, comme le disait Paul VI. La politique est noble, que c’est l’une des formes plus hautes de la charité. Nous la salissons quand nous l’utilisons pour faire des affaires. Et la relation entre l’Eglise et le pouvoir politique peut être corrompue, si elle ne converge pas seulement dans le bien commun.

Puis-je vous demander si nous aurons des femmes Cardinal ?

Je ne sais pas d’où est sortie cette blague. Les femmes dans l’Église doivent être valorisées mais non « cléricalisées ». Qui pense aux femmes cardinaux souffre un peu de cléricalisme.

Comment se passe le travail de réforme de l'IOR ?

Les commissions référentes effectuent un bon travail. Moneyval nous a remis un bon rapport, nous sommes sur la bonne voie. Concernant le futur du I.O.R., nous verrons. Par exemple, la ‘banque centrale’ du Vatican serait l’Apsa. Le I.O.R. a été institué pour aider les œuvres religieuses, les missions, les églises les plus pauvres. Puis il est devenu ce qu’il est aujourd’hui.

Il y a un an, pouviez-vous imaginer que vous célèbreriez Noël 2013 à Saint-Pierre ?

Absolument pas.

Pensiez-vous être élu ?

Je ne m'y attendais pas. Je n'ai pas perdu la paix lorsque le nombre de voix a monté. J'étais calme. Et cette paix est encore-là aujourd'hui, je considère que c'est un don du Seigneur. Le dernier scrutin terminé, ils m'ont emmené au centre de la chapelle Sixtine et on m'a demandé si je l’acceptais. J'ai dit oui, j'ai dit que je m’appellerai François. C’est seulement là que je me suis éloigné. Ils m'ont conduit dans la chambre d'à-côté pour changer mes vêtements. Puis, juste avant que me montrer, je me suis agenouillé pour prier pendant quelques minutes avec les cardinaux Vallini et Hummes dans la Chapelle Pauline.

© Copyright 2013 – La Stampa

 

Parler d’exception d’euthanasie est une illusion

Prêtre du diocèse de Paris et spécialiste des questions bioéthiques, le codirecteur du département « éthique biomédicale » du Collège des Bernardins à Paris, le P. de Malherbe, souligne le manque de cohérence de l’avis sur la fin de vie.

La Croix : Que retenez-vous de cet avis  ?

P. Brice de Malherbe : Plusieurs choses me frappent. Premièrement, il comporte des aspects positifs, comme la nécessité, déjà soulignée dans le passé par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ou le rapport Sicard, de mener une réflexion sur la mort, la souffrance et la douleur, au-delà de certains faits divers médiatisés. Les auteurs évoquent aussi l’indispensable articulation entre les dimensions palliatives et curatives de la prise en charge des patients, mais aussi la formation des soignants et l’information des générations concernant la mort. Enfin, il faut se féliciter que le texte relève que la fin de vie est une phase de la vie.

En revanche, je relève un vrai problème de cohérence. Comment peut-on affirmer qu’il faut à la fois former des médecins aux soins palliatifs et exiger d’eux des gestes provoquant délibérément la mort du patient ? De même, est-il possible de dire que nul ne peut disposer de la vie d’autrui sans son consentement, et en même temps proposer une exception d’euthanasie lorsqu’il est impossible de recueillir le consentement direct du patient ? Ce sont là deux graves incohérences. Je ne suis pas sûr que cet avis nous aide à clarifier le débat.

La Croix : Pourquoi ne pas accepter l’exception d’euthanasie  ?

P. Brice de Malherbe : Euthanasier sans consentement revient à commettre un meurtre. Or, comme le soulignait le rapport de Didier Sicard, l’euthanasie développe sa propre dynamique. Autrement dit, elle résiste à tout contrôle efficace et tend à s’élargir. Par conséquent, ouvrir l’euthanasie reviendrait à l’ouvrir de manière large. On le voit en Belgique, où le Sénat vient d’adopter la possibilité d’euthanasier des mineurs sous certaines conditions. Parler d’exception d’euthanasie est une illusion. Soit l’euthanasie n’est pas conforme au respect réel des patients, et on en reste là ; soit on veut l’autoriser, et l’on sort un jour ou l’autre du régime d’exception.

La Croix : L’avis ne brouille-t-il pas les définitions de l’euthanasie et du suicide assisté ?

P. Brice de Malherbe : De fait, le texte introduit un certain flou. Cette confusion nous avait amenés, dans le cadre d’une étude sur la fin de vie, à adopter une définition claire de l’euthanasie. Elle est d’ailleurs reprise par une partie des citoyens qui ont élaboré l’avis : il s’agit de l’acte délibéré d’un tiers entraînant la mort d’un malade. Mais les auteurs du rapport semblent hésiter entre plusieurs définitions.

La Croix : Cette confusion est-elle révélatrice de celle qui traverse la société sur ce sujet  ?

P. Brice de Malherbe : Nous sommes tous traversés par une ambivalence. Face à la mort, nous sommes à la fois en proie à la résignation et à la révolte. C’est pourquoi il est important d’observer la plus grande prudence quant à l’accompagnement de la fin de la vie, particulièrement chez les personnes confrontées directement à la mort.

Si nous faisons confiance aux ressources des soignants qui s’appuient sur une anthropologie unifiée, c’est-à-dire prenant en compte toutes les dimensions de la personne humaine, et sur une éthique du lien social, nous continuerons à progresser dans la prise en charge de la fin de vie. Mais toute législation autorisant un acte permettant délibérément la mort, qu’il soit sur demande ou non, représenterait un couperet mettant fin aux efforts des soignants pour améliorer le soin des patients en fin de vie.

© La Croix - 2013

Prends chez toi, marie !

Commentaire de l’Évangile du IVème Dimanche du Temps de l’Avent

 

Mercredi prochain, c’est Noël. En ce dernier dimanche de l’Avent, notre regard se porte vers les parents de l’enfant qui va naître : Joseph et Marie... Un couple qui est bien plus proche de nos situations humaines qu’une lecture superficielle de l’évangile ne pourrait le laisser croire.

Au départ, voici donc deux jeunes, entre quinze et vingt ans, qui ont fait ensemble le beau projet de devenir époux. Ils sont des fiancés heureux. Ils connaissent ce temps du bonheur que sont les fiançailles.

Or, voici que vient la souffrance. Joseph connaît l’affreuse souffrance morale d’apprendre que sa fiancée est enceinte. Tout son rêve de bonheur vole en éclats. Et là, il décide de ne pas épouser Marie. C’est la décision d’un homme juste, nous dit l’évangile. De quelqu’un qui s’efface de la vie de Marie et de son enfant qui vient de Dieu.

Cette histoire, en son essentiel, est parfois la nôtre. Nous nous trouvons dans des situations de contraintes que nous n’aurions pas choisies mais que nous sommes invités à dépasser, pour trouver une solution en Dieu. Couples stériles, enfants inattendus, enfants malades, grands adolescents qui donnent du souci, enfants adultes qui suivent un chemin qui nous est douloureux... dans toutes ces situations, nous sommes tentés de nous passer de Dieu. Or, la solution dernière de nos problèmes humains, comme pour Joseph, ne se trouve qu’en Dieu !
Car voici que Dieu demande à cet époux de revenir sur sa décision. Et il confie à Joseph une double mission : 1° prendre Marie chez lui comme épouse ; 2° donner un nom à l’enfant, c’est-à-dire assumer la paternité légale de cet enfant. Pour des parents, adopter un enfant, c’est l’accueillir comme s’il était né de leur chair, comme dit une belle chanson d’Yves Duteil : « prendre un enfant pour le sien ». Au temps biblique, l’adoption avait beaucoup plus de valeur encore qu’aujourd’hui. Les liens adoptifs étaient même plus forts que ceux du sang. En adoptant le fils de Marie, Joseph devient son vrai père, mais par une sorte de don de Dieu. Osons-nous accepter que Dieu modifie nos projets pour nous les rendre purifiés et transformés ?

Ce qui est unique dans l’histoire de Joseph et Marie, c’est la conception virginale de l’enfant que suppose très clairement l’évangéliste : « Elle fut enceinte par l’action de l’Eprit Saint ». C’est la signature de Dieu sur une œuvre qui nous dépasse infiniment. Donner au monde un enfant qui soit à la fois Fils de Dieu et fils de l’homme, Fils du Père et fils de Marie. Par la chair, Jésus naît dans une famille, celle de David, à laquelle il est introduit par l’adoption de Joseph. Par l’esprit, il est bien plus qu’un homme habité par Dieu. Il est Dieu en personne. L’Homme-Dieu.

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