PKO 23.09.2012
Dimanche 23 septembre 2012 – XXVème Dimanche du Temps ordinaire – Année B
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°47/2012
HUMEURS
Jeudi 27 septembre sera la Journée Mondiale du Tourisme… à cette occasion la Cathédrale de Papeete sera fermée au public de 7h30 à 17h30…
Nous entendons ainsi faire savoir le mépris dont nous sommes l’objet… Depuis le 19 juillet dernier, nous avons adressé un courrier à la municipalité de Papeete, propriétaire de la Cathédrale, demandant l’autorisation d’une intervention pour changer les ampoules défectueuses depuis plusieurs mois… nous proposions aussi de prendre en charge les factures d’électricité (compte-tenu des difficultés financières de la municipalité)… à ce jour, nous attendons toujours une réponse et déplorons de ne même pas avoir reçu un accusé de réception…
Lorsque l’on sait que la Cathédrale est l’un des monuments les plus visités (si ce n’est le plus visité) de Papeete… ouvert tous les jours de 4h30 à 21h30… entretenu et décoré par de fidèles bénévoles… on ne peut qu’être surpris d’un tel silence pour ne pas dire d’un tel mépris !
En marge de l’actualité
L’Église au Moyen-Orient
Le but principal du voyage de Benoît XVI au Liban était la présentation de son Exhortation Apostolique post-synodale « Ecclesia in Medio Oriente » aux Patriarches catholiques du Moyen-Orient, aux Présidents des Conférences épiscopales de Turquie et d'Iran et aux fidèles laïcs de l'ensemble du Moyen-Orient.
Ce document, a dit le pape, « veut contribuer à dépouiller la foi de ce qui l’enlaidit, de tout ce qui peut obscurcir la splendeur de la lumière du Christ » (n°15), et de répéter aux Églises présentes au Moyen-Orient : « Soyez sans crainte, car le Seigneur est vraiment avec vous jusqu’à la fin du monde ! Soyez sans crainte, car l’Église universelle vous accompagne par sa proximité humaine et spirituelle ! » (n°16).
L’exhortation se divise en trois parties.
La première présente le contexte le contexte social, politique et religieux dans lequel l’Eglise exerce sa mission au Moyen-Orient, à un moment où « cette terre bénie et les peuples qui y habitent, font l’expérience de manière dramatique des convulsions humaines. Que de morts, que de vies saccagées par l’aveuglement humain, que de peurs et d’humiliations ! Il semblerait qu’il n’y ait pas de frein au crime de Caïn. (…) Le péché adamique consolidé par la faute de Caïn ne cesse de produire épines et chardons encore aujourd’hui. Qu’il est triste de voir cette terre bénie souffrir dans ses enfants qui s’entredéchirent avec acharnement, et meurent ! » (n°17). « Le Successeur de Pierre que je suis, n’oublie pas les tribulations et les souffrances des fidèles du Christ et, surtout, de ceux qui vivent au Moyen-Orient. Le pape leur est particulièrement uni spirituellement. Voilà pourquoi, au nom de Dieu, je demande aux responsables politiques et religieux des sociétés non pas seulement de soulager ces souffrances, mais d’éliminer les causes qui les produisent » (n°18).
L’Église demande donc la paix. Et la première contribution que l’Église apporte à la recherche de la paix au Moyen-Orient comprend l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, en particulier avec l'Islam (cf. n°21 et suiv.). L’exhortation apostolique réaffirme en termes décisifs le droit des chrétiens du Moyen-Orient à la pleine liberté religieuse et civile. « la liberté religieuse est le sommet de toutes les libertés. Elle est un droit sacré et inaliénable » (n°36).
La seconde partie du texte entre plus directement dans les problèmes des communautés catholiques locales : coexistence de prêtres catholiques mariés et de prêtres célibataires dans les différents rites catholiques orientaux (n°56), à la différence du rite latin ; défense de la famille, dans un contexte international où « la tentation existe de s’approprier des modèles contraires à l’Évangile véhiculés par une certaine culture contemporaine répandue partout dans le monde » (n°59).
Dans un contexte marqué par des discussions sur un thème propre à l’intérieur du monde musulman, rappelle la notion chrétienne d’égalité entre l’homme et la femme (n°60 et suiv.).
La troisième partie de l’exhortation fournit des indications pastorales, catéchétiques et liturgiques, qui partent de l’adhésion à l’Écriture Sainte et recommande l’étude d’un document important du Magistère : l'Exhortation Apostolique « Verbum Domini » (n°65).
Benoît XVI rappelle que sur le plan pastoral, les Eglises du Moyen-Orient ajoutent à leurs engagements celui d’accueillir les millions de pèlerins qui viennent en Terre Sainte.
L’exhortation se conclut par deux recommandations relatives à l’Année de la foi et au Catéchisme de l’Eglise catholique afin de « promouvoir une évangélisation interne des Églises de la région » et « pour consolider le témoignage chrétien » (n°70 et suiv.).
Il s’agit maintenant d'« étudier » et de s'« approprier » ce document. C’est la tâche que le Pape confie aujourd’hui à tous les catholiques.
Dominique SOUPÉ
Chancelier
La prière aide à lire « le véritable sens » de l’histoire
Catéchèse du pape Benoît XVI du 12 septembre 2012
« En élevant le regard vers le ciel, nous apprenons à voir les choses de façon nouvelle et à en recueillir le véritable sens », déclare Benoît XVI. C’est pourquoi, l’Église affirme qu’en définitive, malgré les apparences, « la victoire appartient à Dieu », explique-t-il. Lors de l’audience de ce mercredi 12 septembre, le pape a en effet poursuivi sa méditation sur le livre de l’Apocalypse, dans le cadre de sa catéchèse sur la prière
Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier, j’ai parlé de la prière dans la première partie de l’Apocalypse ; aujourd’hui, nous passons à la seconde partie du livre et, alors que dans la première partie, la prière est orientée vers l’intérieur de la vie ecclésiale, dans la seconde l’attention se tourne vers le monde entier ; en effet, l’Église chemine dans l’histoire, elle en fait partie selon le projet de Dieu. En écoutant le message de Jean, présenté par le lecteur, l’assemblée a redécouvert son devoir de collaborer au développement du Royaume de Dieu comme « prêtres de Dieu et du Christ » (Ap 20,6 ; cf. 1,5 ; 5,10) et elle s’ouvre sur le monde des hommes.
Et nous voyons émerger ici deux modes de vie en rapport dialectique entre eux : nous pourrions définir le premier comme le « système du Christ », auquel l’assemblée est heureuse d’appartenir, et le second comme le « système terrestre anti-Royaume et anti-alliance, mis en œuvre par l’influence du Malin » qui, en trompant les hommes, veut réaliser un monde opposé à celui voulu par le Christ et par Dieu (cf. Commission biblique pontificale, Bible et morale. Racines bibliques de l’agir chrétien, 70). L’assemblée doit alors savoir lire en profondeur l’histoire qu’elle est en train de vivre, et apprendre à discerner les événements avec la foi pour collaborer, par son action, au développement du Royaume de Dieu. Et ce travail de lecture et de discernement, et aussi d’action, est lié à la prière.
Tout d’abord, après l’appel insistant du Christ qui, dans la première partie de l’Apocalypse, a dit sept fois : « Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises » (Ap 2,7.11.17.29 ; 3,6.13.22), l’assemblée est invitée à monter au ciel pour regarder la réalité avec les yeux de Dieu ; et là nous retrouvons trois symboles, trois points de référence à partir desquels nous pouvons lire l’histoire : le trône de Dieu, l’Agneau et le livre (cf Ap 4,1 – 5,14).
Le premier symbole est le trône sur lequel est assis un personnage que Jean ne décrit pas, parce qu’il dépasse toute représentation humaine ; il peut uniquement faire allusion au sentiment de beauté et de joie qu’il éprouve en se trouvant devant lui. Ce mystérieux personnage est Dieu, Dieu tout-puissant qui n’est pas resté enfermé dans son ciel, mais qui s’est fait proche de l’homme, en nouant une alliance avec lui ; Dieu qui fait sentir dans l’histoire, de manière mystérieuse mais réelle, sa voix symbolisée par les éclairs et le tonnerre. Divers éléments apparaissent autour du trône de Dieu, comme les vingt-quatre vieillards et les quatre vivants qui rendent sans cesse gloire à l’unique Seigneur de l’histoire.
Le premier symbole est donc le trône. Le second est le livre, qui contient le plan de Dieu sur les événements et sur les hommes ; il est fermé hermétiquement par sept sceaux et personne n’est en mesure de le lire. Devant cette incapacité de l’homme à scruter le projet de Dieu, Jean ressent une profonde tristesse au point de se mettre à pleurer. Mais il y a un remède au désarroi de l’homme face au mystère de l’histoire : quelqu’un est en mesure d’ouvrir le livre et de l’éclairer.
Le troisième symbole apparaît alors : c’est le Christ, l’Agneau immolé par le sacrifice de la Croix, mais qui se tient debout, signe de sa résurrection. Et c’est précisément l’Agneau, le Christ mort et ressuscité, qui ouvre progressivement les sceaux et révèle le plan de Dieu, le sens profond de l’histoire. Que disent ces symboles ? Ils nous rappellent la route à suivre pour savoir lire les faits de l’histoire et de notre vie. En élevant le regard vers le ciel de Dieu, dans un rapport constant avec le Christ, en lui ouvrant notre cœur et notre esprit dans la prière personnelle et communautaire, nous apprenons à voir les choses de façon nouvelle et à en recueillir le véritable sens. La prière est comme une fenêtre ouverte qui nous permet de garder notre regard tourné vers Dieu, non seulement pour nous souvenir du but vers lequel nous sommes orientés, mais aussi pour que la volonté de Dieu illumine notre chemin terrestre et nous aide à le vivre intensément et en nous engageant.
Comment le Seigneur guide-t-il la communauté chrétienne vers une lecture plus profonde de l’histoire ? Tout d’abord en l’invitant à considérer avec réalisme le présent que nous sommes en train de vivre. L’Agneau ouvre alors les quatre premiers sceaux du livre et l’Église voit le monde dans lequel elle est insérée, un monde qui renferme divers éléments négatifs. Il y a le mal que l’homme accomplit, comme la violence, qui nait du désir de posséder, de dominer les autres, au point d’en arriver à tuer (second sceau) ; ou l’injustice, parce que les hommes ne respectent pas les lois qu’ils se sont données (troisième sceau). À ceux-ci s’ajoutent les maux que l’homme doit subir, comme la mort, la faim et la maladie (quatrième sceau).
Devant ces réalités, souvent dramatiques, la communauté ecclésiale est invitée à ne jamais perdre l’espérance, à croire fermement que l’apparente toute-puissance du Malin se heurte à la véritable toute-puissance qui est celle de Dieu. Et le premier sceau qu’ouvre l’Agneau contient précisément ce message. Jean raconte ceci : « Et voici qu'apparut à mes yeux un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc ; on lui donna une couronne et il partit en vainqueur, et pour vaincre encore » (Ap 6,2). La force de Dieu est entrée dans l’histoire de l’homme, de Dieu qui non seulement est capable de mesurer le mal, mais même de le vaincre ; la couleur blanche rappelle la résurrection ; Dieu s’est rendu proche au point de descendre dans l’obscurité de la mort pour l’éclairer de la splendeur de sa vie divine ; il a pris sur lui le mal du monde pour le purifier par le feu de son amour.
Comment progresser dans cette lecture chrétienne de la réalité ? L’Apocalypse nous dit que la prière alimente en chacun de nous et dans nos communautés cette vision de lumière et de profonde espérance : elle nous invite à ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais à vaincre le mal par le bien, à regarder le Christ crucifié et ressuscité, qui nous associe à sa victoire. L’Église vit dans l’histoire, elle ne se replie pas sur elle-même mais elle affronte courageusement son chemin parmi les difficultés et les souffrances, affirmant avec force qu’en définitive, le mal n’est pas vainqueur du bien, l’obscurité ne ternit pas la splendeur de Dieu. C’est un point important pour nous : en tant que chrétiens, nous ne pouvons pas être pessimistes ; nous savons bien que, sur le chemin de notre vie, nous rencontrons souvent la violence, le mensonge, la haine, la persécution, mais cela ne nous décourage pas. Et surtout, l’Église nous apprend à voir les signes de Dieu, sa présence et son action, et à être nous-mêmes des lumières qui reflètent le bien et diffusent l’espérance, et qui indiquent que la victoire appartient à Dieu.
Cette perspective nous pousse à élever vers Dieu et vers l’Agneau un chant d’action de grâce et de louange : les vingt-quatre vieillards et les quatre vivants chantent ensemble le « chant nouveau » qui célèbre l’œuvre du Christ Agneau, que fera « l’univers nouveau » (Ap 21,5). Mais ce renouveau est avant tout un don à demander. Et nous trouvons ici un autre élément qui doit caractériser la prière : implorer du Seigneur avec insistance que son Royaume vienne, que l’homme ait un cœur docile à la seigneurie de Dieu, que ce soit sa volonté qui oriente notre vie et celle du monde. Dans la vision de l’Apocalypse, cette prière de demande est représentée par un détail important : « les vingt-quatre vieillards » et « les quatre vivants » tiennent à la main, avec la harpe qui accompagne leur chant, « des coupes d’or pleines de parfums » (Ap 5,8a) qui, sont, comme cela nous est expliqué, « les prières des saints » (5,8a), c’est-à-dire de ceux qui ont déjà rejoint Dieu, mais aussi de nous tous qui sommes en chemin. Et nous voyons que, devant le trône de Dieu, un ange tient à la main une pelle en or dans laquelle il met continuellement les graines d’encens, c’est-à-dire nos prières, dont le parfum agréable est offert avec les prières qui montent devant Dieu (cf. Ap 8,1-4).
C’est un symbole qui nous dit que toutes nos prières, avec leurs limites, la fatigue, la pauvreté, l’aridité, les imperfections qui peuvent être les nôtres, sont comme purifiées et rejoignent le cœur de Dieu. Nous devons donc avoir la certitude qu’il n’existe pas de prières superflues ou inutiles ; aucune n’est perdue. Et elles trouvent une réponse, même si celle-ci est parfois mystérieuse, parce que Dieu est amour et miséricorde infinie. L’ange, écrit Jean, « saisit la pelle et l'emplit du feu de l'autel qu'il jeta sur la terre. Ce furent alors des tonnerres, des voix et des éclairs, et tout trembla ». Cette image signifie que Dieu n’est pas insensible à nos supplications, il intervient en faisant sentir sa puissance et entendre sa voix sur la terre, il fait trembler et bouleverse le système du Malin. Souvent, face au mal, on a la sensation de ne rien pouvoir faire, mais c’est justement notre prière qui est la première réponse, et la plus efficace, que nous pouvons donner et qui fortifie notre engagement quotidien à propager le bien. La puissance de Dieu rend notre faiblesse féconde (cf. Rm 8,26-27).
Je voudrais conclure en mentionnant le dialogue final (cf. Ap 22,6-21). Jésus répète plusieurs fois : « Voici que mon retour est proche ». Cette affirmation n’indique pas seulement la perspective future de la fin des temps, mais aussi celle du présent : Jésus vient, il fait sa demeure en celui qui croit en lui et qui l’accueille. Alors l’assemblée, guidée par l’Esprit-Saint, redit à Jésus son invitation pressante pour qu’il se fasse toujours plus proche : « Viens » (Ap 22,17a). Elle est comme « l’épouse » (22,17) qui aspire ardemment à la plénitude du lien nuptial. L’invocation est répétée trois fois : « Amen, viens, Seigneur Jésus » (22,20b) ; et le lecteur conclut par une expression qui manifeste le sens de cette présence : « Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (22,21).
L’Apocalypse, malgré la complexité des symboles, nous engage dans une prière d’une grande richesse, dans laquelle nous écoutons nous aussi, nous louons, nous remercions, nous contemplons le Seigneur, et nous lui demandons pardon. Sa structure, comme une grande prière liturgique communautaire, est aussi un appel fort à redécouvrir l’extraordinaire capacité transformante de l’Eucharistie ; je voudrais en particulier vous inviter avec insistance à être fidèles à la messe dominicale du jour du Seigneur, le dimanche, centre véritable de la semaine. La richesse de la prière de l’Apocalypse nous fait penser à un diamant, aux multiples facettes éblouissantes mais dont le caractère précieux réside dans la pureté du noyau central unique. Les formes de prière suggestives que nous rencontrons dans l’Apocalypse font briller la présence précieuse, unique et indicible du Christ. Merci.
© Libreria Editrice Vaticana – 2012
Des cartables trop lourds
Un enjeu de santé publique reconnu depuis 2008 … sans grand effet aujourd’hui !
Une nouvelle campagne est lancée contre les cartables trop lourds. Un cartable trop lourd peut être à l’origine de problèmes de dos, voire de scolioses, chez les jeunes enfants.
Des cartables lourds à l’école peuvent entraîner des sciatiques ou de lumbagos, qui n’apparaissent que vers 23 ans. Pour soulager les épaules des écoliers, la Fédération des Conseils de parents d’élèves (FCPE) a lancé une campagne de prévention dans les établissements scolaires.
DE 6,5 KG À 8 KG
Chaque année, c’est le même constat : les cartables des écoliers sont trop lourds, et sont susceptibles d’entraîner à long terme des problèmes de dos et des déformations de la colonne vertébrale. Pire, leur poids augmente au fil des années. En 1997, un écolier portait en moyenne une charge de 6,5 kg quotidiennement sur ses épaules.
Dix ans plus tard, le même écolier supportait un poids de huit kilos. « Il faudrait que le cartable ne pèse pas plus de 10 % du poids de l’enfant, soit, en primaire, environ 2,5 kg ! » , explique Frédéric Srour, kinésithérapeute, qui rappelle qu’environ 80 % des enfants se plaignent de maux de dos réguliers, selon les dernières études.
« On nous promet depuis des années une numérisation des outils d’apprentissage pour soulager les élèves mais nous ne nous faisons pas d’illusions, ce ne sera pas pour demain, explique Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE. Il nous faut donc trouver des solutions immédiates ». Il demande « un code de l’éducation plus protecteur et respectant davantage l’intégrité physique de l’enfant », de la même manière que le code du travail encadre les salariés dans le monde de l’entreprise.
SCIATIQUES ET LUMBAGOS
Il est urgent d’agir, car « la douleur est un signal tardif », explique Daniel Ribaud-Chevrey, à l’origine du programme « M’tondos » qui fait intervenir des kinésithérapeutes en milieu scolaire. « Les lésions s’installent sans que l’on s’en rende compte. Elles ne se révèlent souvent qu’à partir de 23 ans, au travers de sciatiques ou de lumbagos », ajoute-t-il.
Par ailleurs, le traitement de ces maux a un coût puisque l’assurance-maladie y consacre plus de deux milliards d’euros et craint de ne plus pouvoir prendre en charge cette dépense.
DES BILANS MÉDICAUX GRATUITS
Grâce à cette campagne de prévention, lancée en coopération avec la FCPE dans une quarantaine d’établissements en Île-de-France, plus de 200 professionnels bénévoles établiront des bilans médicaux gratuits pour chaque élève. Les enseignants seront également formés pour repérer les problèmes de dos les plus lourds et encourageront les élèves à faire régulièrement des exercices musculaires.
En 2008, le problème du cartable était reconnu comme enjeu de santé publique, pourtant, les mesures concrètes tardent à venir. En attendant une solution politique, certains parents ont déjà opté pour le cartable à roulettes, qui chaque année se fait de plus en plus visible à l’entrée des écoles. De nombreux établissements proposent également des casiers pour permettre aux élèves de laisser sur place leurs affaires de classe.
Catherine MORIN
© La Croix - 2012
Le tourisme : moteurs du développement durable
Message du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
« Chaque forme et expression du tourisme doit nécessairement être durable, et ne peut pas être autrement », déclare le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement. « Tourisme et durabilité énergétique : les moteurs du développement durable » : c’est le thème du message que le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement a publié pour de la Journée Mondiale du Tourisme, qui a lieu le 27 septembre de chaque année, sous l'égide de l'Organisation mondiale du tourisme. Le dicastère y réaffirme le désir de l’Église d'apporter sa contribution dans ce domaine en offrant des orientations éthiques afin que la croissance soit toujours « au service de l’être humain et du bien commun ».
« Tourisme et durabilité énergétique :
les moteurs du développement durable »
La Journée Mondiale du Tourisme est célébrée chaque année le 27 septembre, sous l’égide de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT). Le Saint-Siège a adhéré à cette initiative dès sa première édition, considérant qu’elle constitue une occasion de dialoguer avec le monde civil. Il y apporte sa contribution concrète, basée sur l’Évangile et y voit aussi une occasion de sensibiliser l’ensemble de l’Église sur l’importance que revêt ce secteur au niveau économique et social, en particulier dans le contexte de la nouvelle évangélisation.
Ce message est publié alors que résonnent encore les échos du VIIème Congrès mondial de pastorale du tourisme, qui s’est tenu en avril dernier à Cancún (Mexique), à l’initiative du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en déplacement, en collaboration avec la Prélature de Cancún-Chetumal et la Conférence épiscopale mexicaine. Les travaux et les conclusions de cette rencontre éclaireront notre action pastorale pour les prochaines années.
Pour cette Journée mondiale, nous faisons également nôtre le thème proposé par l’OMT : « Tourisme et durabilité énergétique : les moteurs du développement durable », qui est en harmonie avec l’actuelle « Année internationale de l'énergie durable pour tous », promulguée par les Nations Unies avec pour objectif de mettre en relief la nécessité « pour assurer un développement durable, d’améliorer l’accès à des services énergétiques et à des sources d’énergie fiables, abordables, économiquement viables, socialement acceptables et écologiquement rationnelles ».
Le tourisme s’est accru à un rythme important au cours des dernières décennies. Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale du Tourisme, on prévoit d’atteindre, durant l’année en cours, le chiffre d’un milliard de déplacements de touristes internationaux, qui deviendront deux milliards en 2030. Il faut ajouter à cela, les nombres encore plus élevés dus au tourisme local. Cette croissance, qui comporte certainement des effets positifs, peut avoir un sérieux impact environnemental dû, parmi d’autres facteurs, à la consommation démesurée de ressources énergétiques, à l’augmentation d’agents polluants et à la production de déchets.
Le tourisme joue un rôle important pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement, entre autre celui d’« assurer un environnement durable » (objectif 7), et doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ceux-ci puissent être atteints. Par conséquent, il doit s’adapter aux conditions du changement climatique, en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre, qui représentent actuellement 5% du total. Toutefois, le tourisme contribue non seulement au réchauffement global, mais il en est lui-même victime.
Le concept de « développement durable » est déjà enraciné dans notre société et le secteur touristique ne peut ni ne doit demeurer marginal. Quand nous parlons de « tourisme durable », nous ne nous référons pas à une modalité parmi d’autres, comme pourrait l’être le tourisme culturel, celui des plages ou de l’aventure. Chaque forme et expression du tourisme doit nécessairement être durable, et ne peut pas être autrement.
Dans cette voie, il est indispensable de tenir compte des problèmes énergétiques. C’est un présupposé erroné que de penser « qu’il existe une quantité illimitée d'énergie et de ressources à utiliser, que leur régénération est possible dans l'immédiat et que les effets négatifs des manipulations de l'ordre naturel peuvent être facilement absorbés ».
Il est vrai, comme l’indique le Secrétaire Général de l’OMT, que « le tourisme est à la pointe en ce qui concerne certaines initiatives en matière d’énergie durable qui sont parmi les plus innovantes au monde ». Nous sommes cependant convaincus qu’il reste encore beaucoup de travail à faire.
Dans ce domaine aussi, le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en déplacement désire offrir sa contribution, en partant de la conviction que « l’Église a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi ». Il ne nous appartient pas de proposer des solutions techniques concrètes, mais de faire voir que le développement ne peut pas se réduire à de simples paramètres techniques, politiques ou économiques. Nous désirons accompagner ce développement par quelques orientations éthiques adéquates, qui soulignent le fait que toute croissance doit toujours être au service de l’être humain et du bien commun. De fait, dans le Message adressé au Congrès de Cancún susmentionné, le Saint-Père souligne l'importance « d’éclairer ce phénomène par la doctrine sociale de l’Église, en promouvant une culture de tourisme éthique et responsable, de telle sorte qu’il parvienne à être respectueux de la dignité des personnes et des peuples, accessible à tous, juste, durable et écologique ».
Nous ne pouvons pas séparer le thème de l’écologie environnemental de la préoccupation pour une écologie humaine appropriée, conçue comme un intérêt envers le développement intégral de l'être humain. De même, nous ne pouvons pas scinder notre vision de l’homme et de la nature du lien qui les unit avec le Créateur. Dieu a confié à l'être humain la bonne gestion de la création.
En premier lieu, un grand effort éducatif est important afin de promouvoir « un véritable changement de mentalité qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie ». Cette conversion de l’esprit et du cœur « doit permettre d’arriver rapidement à un art de vivre ensemble qui respecte l’alliance entre l’homme et la nature ».
Il est juste de reconnaître que nos habitudes quotidiennes sont en train de changer et qu’il existe une plus grande sensibilité écologique. Cependant, il est également certain que l’on court aisément le risque d’oublier ces motivations durant la période des vacances, dans la quête de commodités déterminées auxquelles nous croyons avoir droit, sans toujours bien réfléchir à leurs conséquences.
Il est nécessaire de cultiver l'éthique de la responsabilité et de la prudence, en nous interrogeant sur l'impact et sur les conséquences de nos actions. À cet égard, le Saint-Père affirme que « la façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent ». Sur ce point, il sera important d’encourager tant les entrepreneurs que les touristes afin qu’ils tiennent compte des répercussions de leurs décisions et de leurs comportements. De même, il est crucial de « favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d’énergie et améliorant les conditions de son utilisation ».
Ces idées de fond doivent nécessairement se traduire en actions concrètes. Ainsi, et dans l’objectif de rendre durables les destinations touristiques, il faut promouvoir et soutenir toutes les initiatives énergétiquement efficientes qui ont le plus faible impact environnemental possible et qui conduisent à utiliser des énergies renouvelables, à favoriser l’économie des ressources et à éviter la contamination. À cet égard, il est fondamental qu’aussi bien les structures touristiques ecclésiales que les propositions de vacances qu’organisent l’Église soient caractérisées, entre autres choses, par leur respect de l’environnement.
Tous les secteurs concernés (entreprises, communautés locales, gouvernants et touristes) doivent être conscients de leurs responsabilités respectives pour parvenir à des formes durables de tourisme. La collaboration entre toutes les parties intéressées est nécessaire.
La Doctrine Sociale de l’Église nous rappelle que « la protection de l'environnement constitue un défi pour l’humanité tout entière : il s’agit du devoir, commun et universel, de respecter un bien collectif ». Un bien dont l’être humain n’est pas le maître, mais « l’administrateur » (cf. Gn 1, 28), auquel Dieu l’a confié pour qu’il le gère correctement.
Le Pape Benoît XVI affirme que « la nouvelle évangélisation, à laquelle nous sommes tous appelés, exige que nous tenions compte et profitions des nombreuses occasions que le phénomène du tourisme nous offre pour présenter le Christ comme la réponse suprême aux questions de l’homme d’aujourd’hui ». Nous invitons donc tout le monde à promouvoir et à utiliser le tourisme d’une façon respectueuse et responsable, pour lui permettre de développer toutes ses potentialités, avec la certitude qu’en contemplant la beauté de la nature et des peuples nous pouvons parvenir à la rencontre avec Dieu.
Cité du Vatican, le 16 juillet 2012
Antonio Maria Card. Vegliò, Président
Joseph Kalathiparambil, Secrétaire
© Libreria Editrice Vaticana - 2012
Le rôle des évêques c’est de défendre l’unité de la foi
Discours du pape Benoit XVI aux évêques nommés récemment le 20 septembre 2012
Les évêques doivent « toujours avoir une sollicitude spéciale pour l’Église universelle, en premier lieu en promouvant et défendant l’unité de la foi ». C’est ce qu’a dit Benoît XVI aux évêques de récente nomination qu’il a reçus en audience ce 20 septembre 2012 à Castelgandolfo, dans le cadre d’un Congrès promu par les Congrégations pour les évêques et pour les Églises orientales.
Chers frères dans l’épiscopat,
Le pèlerinage à la tombe de saint Pierre, que vous avez accompli en ces jours de réflexion sur le ministère épiscopal, prend cette année un relief particulier. Nous sommes en effet à la veille de l’Année de la foi, du 50e anniversaire de l’ouverture du Concile œcuménique Vatican II et de la XIIIème Assemblée générale du synode des évêques sur le thème : «Nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne». Ces évènements, auxquels on doit ajouter le 20eanniversaire du Catéchisme de l’Eglise catholique, sont occasion de renforcer la foi, de laquelle, chers Confrères, vous êtes les maîtres et les hérauts (cf. Lumen gentium, 25).
Je vous salue un par un, et j’exprime ma vive reconnaissance au cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, pour les paroles qu’il m’a adressées, et au cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Se retrouver ensemble à Rome, au commencement de votre service épiscopal, est un moment propice pour faire l’expérience concrète de la communication et de la communion entre vous, et, dans la rencontre avec le Successeur de Pierre, pour nourrir le sens de responsabilité pour toute l’Eglise. En tant que membres du collège épiscopal, en effet, vous devez toujours avoir une sollicitude spéciale pour l’Eglise universelle, en premier lieu en promouvant et défendant l’unité de la foi. Jésus-Christ a voulu confier la mission de l'annonce de l’Evangile avant tout au corps des pasteurs, qui doivent collaborer entre eux et avec le Successeur de Pierre (cf. ibid., 23), afin que l’Evangile atteigne tous les hommes. Ceci est particulièrement urgent à notre époque, qui vous appelle à être audacieux pour inviter les hommes de toute condition à la rencontre avec le Christ et à rendre la foi plus solide (cf. Christus Dominus, 12).
Que votre préoccupation prioritaire soit celle de promouvoir et de soutenir « un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation pour redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi » (Lett. ap. Porta fidei, 7). En ceci aussi vous êtes appelés à favoriser et nourrir la communion et la collaboration entre toutes les réalités de vos diocèses. L'évangélisation, en effet, n’est pas l’œuvre de quelques spécialistes, mais du Peuple de Dieu en son entier, sous la conduite des pasteurs. Chaque fidèle, dans et avec la communauté ecclésiale, doit se sentir responsable de l’annonce et du témoignage de l’Evangile. En ouvrant la grande assise de Vatican II, le bienheureux Jean XXIII annonçait « un bond en avant vers une pénétration doctrinale et une formation des consciences », et pour ceci – ajoutait-il – « il faut que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être respectée fidèlement, soit approfondie et présentée de la façon qui répond aux exigences de notre époque. » (Discours d’ouverture du Concile œcuménique Vatican II, 11 octobre 1962).
Nous pourrions dire que la nouvelle évangélisation a débuté au Concile, que le bienheureux Jean XXIII voyait comme une nouvelle Pentecôte qui ferait fleurir l’Eglise dans sa richesse intérieure, s’étendant maternellement vers tous les domaines de l’activité humaine (cf. Discours de clôture de la première session du Concile, 8 décembre 1962). Les effets de cette nouvelle Pentecôte, malgré les difficultés des temps, se sont prolongés, rejoignant la vie de l’Eglise dans toutes ses expressions : de l’expression institutionnelle à l’expression spirituelle, de la participation des fidèles laïcs dans l’Eglise à l’épanouissement charismatique et de sainteté. A ce propos nous ne pouvons pas ne pas penser aux bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II, à tant de figures d’évêques, prêtres, consacrés et laïcs, qui ont embelli le visage de l’Eglise de notre temps.
Cet héritage a été confié aussi à votre soin pastoral. Puisez dans ce patrimoine de doctrine, de spiritualité et de sainteté pour former vos fidèles dans la foi, afin que leur témoignage soit plus crédible. Dans le même temps, votre service épiscopal vous demande de « rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 P 3,15) à ceux qui sont en recherche de la foi ou du sens ultime de la vie, dans lesquels pourtant «invisiblement, agit la grâce. En effet, le Christ est mort pour tous et la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine » (Gaudium et spes, 22).
Par conséquent je vous encourage, à vous engager afin que soient présentés à tous, selon les différents états et conditions de vie, les contenus essentiels de la foi, de façon systématique et organisée, pour répondre aux interrogations que pose notre monde technologique et mondialisé. Les paroles du Serviteur de Dieu Paul VI, sont toujours actuelles : «il importe d’évangéliser — non pas de façon décorative, comme par un vernis superficiel, mais de façon vitale, en profondeur et jusque dans leurs racines — la culture et les cultures de l’homme, (…) partant toujours de la personne et revenant toujours aux rapports des personnes entre elles et avec Dieu» (Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 20). Dans ce but, est fondamental le Catéchisme de l’Eglise catholique, norme sûre pour l’enseignement de la foi et la communion dans l’unique credo. La réalité dans laquelle nous vivons exige que le chrétien ait une solide formation !
La foi exige des témoins crédibles, qui se confient dans le Seigneur et s’en remettent à lui pour être «signe vivant de la présence du Ressuscité dans le monde» (Lettre apostolique Porta fidei, 15). L’évêque, premier témoin de la foi, accompagne le chemin des croyants en offrant l’exemple d’une vie vécue dans l’abandon confiant en Dieu. Il doit donc, pour être un maître et héraut de la foi qui fasse autorité, vivre en présence du Seigneur, comme homme de Dieu. On ne peut pas être, en effet, au service des hommes, sans être d’abord serviteurs de Dieu.
Votre engagement personnel de sainteté se doit d’assimiler chaque jour la Parole de Dieu dans la prière et de se nourrir de l’Eucharistie, pour puiser dans ce double repas la sève de votre ministère. Que la charité vous pousse à être proches de vos prêtres, avec cet amour paternel qui sait soutenir, encourager et pardonner; ils sont vos premiers et précieux collaborateurs pour porter Dieu aux hommes et conduire les hommes à Dieu. Pareillement, la charité du Bon Pasteur vous rendra attentifs aux pauvres et aux souffrants, pour les soutenir et les consoler, ainsi que pour orienter ceux qui ont perdu le sens de la vie. Soyez particulièrement proches des familles : des parents, en les aidant à être les premiers éducateurs de la foi de leurs enfants ; des enfants et des jeunes, pour qu’ils puissent construire leur vie sur le roc solide de l’amitié avec le Christ. Ayez un soin spécial pour les séminaristes, en vous préoccupant de ce qu’ils soient formés humainement, spirituellement, théologiquement et pastoralement, afin que les communautés puissent avoir des pasteurs matures et joyeux et des guides assurés dans la foi.
Chers frères, l’Apôtre Paul écrivait à Timothée : «Cherche à vivre dans la justice, la foi, l'amour et la paix ... un serviteur du Seigneur ne doit pas être querelleur ; il doit être plein de bonté envers tous, capable d'enseigner et de supporter la malveillance ; il doit reprendre avec douceur les opposants » (2 Tm 2,22-25). Rappelant ces paroles, pour vous comme pour moi, je vous donne de tout cœur à chacun la Bénédiction apostolique, pour que les Eglises qui vous sont confiées, poussées par le vent de l’Esprit Saint, grandissent dans la foi et l’annoncent sur les sentiers de l’histoire avec une nouvelle ardeur.
© Libreria Editrice Vaticana – 2012
Deux camps
Commentaire de l’évangile du XXVème Dimanche du Temps ordinaire –Année B
Les apôtres et Jésus partent du nord de la Galilée pour se rendre à Jérusalem. Pour une deuxième fois, Jésus parle du Fils de l’homme. Il en avait déjà parlé et Pierre n’était pas d’accord avec lui. Jésus lui avait dit que ses pensées sur le Messie étaient les pensées des hommes et non celles de Dieu.
Nous assistons à deux visions différentes du Royaume. La vision des hommes qui consiste à avoir un chef, un empereur ou un roi qui dirige le peuple. Les sujets doivent obéissance, respect et fidélité. Celui qui est le plus élevé dans l’échelle sociale de ce royaume est habituellement plus respecté que celui qui est au bas de l’échelle. Plus l’individu est proche du dirigeant, plus il a de pouvoir. Plus la personne est liée au système, plus elle participe aux ressources. Les apôtres avaient cette vision du royaume.
Le prophète Daniel n’avait-il pas dit que le Fils d’homme (le messie) dirigerait toute l’humanité et que tous le serviraient ?
Jésus annonce une deuxième fois que le Fils de l’homme serait tué et qu’il ressusciterait. Les apôtres ne comprennent pas. C’est pour eux comme une mauvaise nouvelle qui leur coupe les jambes.
On se ferme toujours comme une huître à une mauvaise nouvelle. On ne veut pas entendre et on se protège d’une réalité trop brutale. On ne pose plus de questions.
Les apôtres avaient peur de l’interroger.
Ils se réconfortaient en rêvant du royaume. Ils discutaient à savoir qui serait le plus grand. Qui aurait le pouvoir ? Qui serait le plus proche du Roi ? Ils avaient les pensées des hommes. Ils surveillaient leurs éventuels intérêts et ils voulaient mettre au point les plans de la gestion du futur royaume. Ne fallait-il pas diminuer la concurrence ?
Alors, Jésus s’étant assis commença son instruction. Jésus essaye de leur faire comprendre le sens de son messianisme. Il prend un enfant et le place au milieu du groupe. Qui pouvait être cet enfant ? Ce n’était pas un enfant inconnu. Ce n’était pas une enfant sorti de la foule puisque Jésus est en privé avec ses apôtres. Il est dans la maison avec ses proches. C’était probablement l’enfant d’un des apôtres.
À l’époque l’enfant ne suscite pas un grand intérêt. Il n’est considéré que pour son travail d’enfant. Il n’y avait pas la charte des droits de la personne. Il y avait bien les dix commandements de Dieu donnés à Moïse, mais il n’y avait rien sur les droits de l’enfant. Il y avait le code d’Hammourabi, roi de Babylone 13e siècles avant Jésus. C’était un ensemble de lois qui comprenaient 282 articles. Ces lois régissaient la vie de la société et il y avait une règle pour la protection de l’enfant dans le cas d’exaction. C’était quand même très novateur à l’époque. Toutefois, l’enfant était laissé à lui-même très jeune et il devait se subvenir. Nous savons qu’il existe, encore de nos jours, des enfants de 5 à 6 ans qui travaillent dans des manufactures.
Jésus choisit un enfant pour affirmer que, dans son Royaume, le petit est grand. Il reconnaît l’enfant comme une personne qui a toute son importance. Il lui donne son amour. Il l’étreint et l’embrasse. Il le privilégie au point de dire que celui qui accueille un petit comme cet enfant, c’est lui-même qu’il accueille.
Dans la vision du Christ, le royaume est celui de Dieu. Dieu est Amour et tous les êtres sont égaux devant Dieu, car tous sont aimés de Dieu. Dieu en Christ Jésus se fait le serviteur de tous. Le disciple doit lui aussi être le serviteur des autres. Là est le réel pouvoir. Le petit devient le plus grand. C’est le vrai paradoxe.
Le roi du Royaume sera tué et il ressuscitera. Toutes les puissances de la terre le détruiront et sa gloire se manifestera.
Qui perd sa vie la gagnera.
C’est le grand paradoxe.
Au royaume des hommes, la mort du pouvoir introduit à la vie du royaume de Dieu et la croix du royaume des hommes fait apparaître la résurrection du Christ.