PKO 12.08.2012

Dimanche 12 août 2012 – XIXème Dimanche du Temps ordinaire – Année B

 

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°40/2012

HUMEURS

 

La jeunesse victime de notre désespérance !

Quelle soit riche ou pauvre, instruite ou non, un point commun marque la jeunesse de notre société : son comportement suicidaire qui se traduit particulièrement dans la consommation sans limite d’alcool et de paka.

Qu’est-ce qui motive se comportement ? Qu’est-ce qui conduit ses jeunes à une telle lassitude ou fiu de la vie ? Ce serait plus que prétentieux de dire « c’est ceci » ou « c’est cela »… Il est certain que de nombreux facteurs  sont en jeu …

Parmi eux, je voudrais en relever un en particulier sur lequel notre génération peut agir : c’est notre désespérance en la jeunesse.

Désespérance qui transparaît dans nos attitudes à l’égard des jeunes… Le sens de notre responsabilité à les aider à se construire semble avoir disparu. Nous nous refusons à leur donner un cadre… Nous cèdons à toutes leurs demandes…

L’obstacle aide à la construction de la personnalité… Or notre société semble résolue à refuser toute confrontation avec les désidérata de sa jeunesse… un peu comme si elle lui disait : « Je ne crois pas en toi… je ne crois pas que tu puisses grandir… »

Les rares fois où il y a des velléités d’imposer quelques règles… elles ne se traduisent jamais en actes.

Un exemple : L’Accueil Te Vai-Ete et son environnement. Que de réunions faites entre « responsables » pour établir un minimum de règles afin de pouvoir vivre ensemble : fermer le portail le soir après 22h ; ni paka ni d’alcool sur le terrain de sport ; pas d’enfants seuls et surtout courant sur la toiture des bâtiments ;…

Quelques semaines plus tard… oubliées les règles… les jeunes s’adonnent à l’alcool et au paka devant nous sans aucune réaction de notre part… le portail fermé une fois sur deux… !

Si nous ne croyons pas en notre jeunesse… si nous ne croyons pas en leur capacité à devenir des hommes… comment pourrait-ils croire en eux-mêmes

En marge de l’actualité

 

Clôture de l’année jubilaire des Clarisses

Le 11 août 1253, entrait dans la vie éternelle, Sainte Claire d'Assise celle qui, en l'an 1212, fonda l'ordre des « Sœurs pauvres » connu sous le nom de l'ordre des Clarisses. C'est donc la date du 11 août, solennité de la fête de Ste Claire, qui a été choisie pour conclure le 800ème anniversaire de la fondation de cet ordre.

On compte aujourd'hui dans le monde environ 18 000 clarisses réparties dans 700 monastères. À Tahiti nous avons la grâce d'avoir un monastère, dédicacé le 11 août 1993, où vivent 12 religieuses et deux novices.

Sur les conseils de François d'Assise, Claire a quitté la maison paternelle pour réaliser son projet de se donner complètement à Dieu. Dans la nuit du Dimanche des Rameaux 1212, Claire accompagnée d'une de ses tantes et d'une amie rejoignent François et ses compagnons à la chapelle de la Portioncule. Ceux-ci lui remettent une tunique de toile grossière, la bure, et lui coupent les cheveux, en signe de renoncement.

Claire est la première femme dans l’histoire de l’Église catholique à avoir rédigé les constitutions d’une congrégation. Les « pauvres Dames », comme les disciples de St François, ne possédant rien devaient dépendre entièrement de ce que les Frères Mineurs pouvaient mendier pour elles. C'est ce qu'on appelle « le vœu de stricte pauvreté ».

L'héroïque détachement de ce monde manifesté par Claire remplit d'admiration le pape Grégoire IX, il accéda à ses vues, au point de lui octroyer, le 17 septembre 1228, le célèbre Privilegium Paupertatis. La copie autographe originale de ce « privilège » unique - le premier de son genre jamais émis par le Saint Siège - est conservée dans les archives de Santa Chiara à Assise.

Cloîtrées, coupées du monde pour mieux s'attacher à Jésus-Christ, les Clarisses n'en sont pas moins des femmes pétries d'humanité entièrement dévouées à la prière et à l'adoration, véritables « passerelles » entre nos pauvres vies terrestres et le Ciel, notre destinée universelle.

Ce samedi 11 août nous aurons à cœur de célébrer avec nos sœurs Clarisses la clôture ce jubilé et de rendre grâce à Dieu pour cette œuvre fondée par Claire.

Dominique SOUPÉ

Chancelier

L’éclairage de la Cathédrale

 

Courrier à la Mairie de Papeete du 16 juillet 2012

Les fidèles nous font remarqué que l’éclairage de la Cathédrale est mal en point : plus de lumière dans le chœur depuis plusieurs semaines, les appliques murales de la nef sont, l’exception d’une ampoule, grillées… L’éclairage, relevant jusqu’à ce jour de la compétence de la Mairie de Papeete, propriétaire de la Cathédrale, nous lui avons adressé un courrier en date du 16 juillet… resté jusqu’à ce jour sans réponse… pas même un accusé de réception. Nous reproduisons, ci-dessous, le courrier en question.


À Papeete, le 16 juillet 2012

à

Monsieur Michel BUILLARD

Maire de Papeete

Objet : Demande de la prise en charge de l’électricité de la Cathédrale (consommation et entretien courant).

Monsieur le Maire,

La Communauté Paroissiale de la Cathédrale me mandate pour obtenir l’autorisation de prendre en charge les dépenses concernant l’électricité de la Cathédrale qu’il s’agisse des coûts de consommation comme de celui de l’entretien courant qui consiste au remplacement des ampoules.

Notre démarche, peu ordinaire mais sérieuse, est motivée par les difficultés que nous rencontrons au sujet de l’entretien courant de l’éclairage qui perdurent maintenant depuis plusieurs mois.

Aujourd’hui il faut savoir que le chœur de la Cathédrale n’est plus éclairé depuis plusieurs semaines. Nous avions sollicité une demande d’intervention en début d’année qui s’est faite en deux temps :

     -        La première intervention, juste avant Pâques, soit près de trois mois après notre demande. À cette occasion ce 
sont les luminaires placés le long des murs et dans le chœur qui ont été remplacés. Il est à noter qu’à ce moment-là le chœur était déjà dans le noir. Nous avions signalé que les lampes utilisées semblaient ne pas avoir une durée de vie très grande... ce qui s’avère exact, puisqu’à ce jour, toutes les ampoules du chœur, soit 32, sont grillées tandis que dans la nef sur 24 ampoules 2 sont encore en fonctionnement !

     -        La seconde, il y a deux semaines, au cours de cette intervention ce sont les ampoules grillées des rosaces qui ont été changées... elles dataient de la dernière réfection : 2005-2006. Seules les ampoules défectueuses ayant été remplacées... à ce jour, 5 autres sont grillées !

 Aussi, et afin de pallier définitivement et efficacement à la lenteur avérée des interventions, nous vous demandons de bien vouloir nous déléguer officiellement l’entretien courant de l’électricité. De plus, nous nous proposons de prendre en charge la consommation électrique de la Cathédrale. Notre offre devrait être accueillie favorablement puisqu’elle soulagera la municipalité de charges qui lui incombent, bien entendu nous souhaitons recevoir votre acception par écrit.

                        Petit rappel de ce que la Communauté paroissiale a investit pour l’embellissement de la Cathédrale, et ce, depuis qu’elle a été ré-ouverte au culte :

                        
Année 2005 :

     -      rénovation du chemin de croix : environ 450 000 fr.

     -      le baptistère et l’autel : 242 438 fr.

     -      tableau de Rubens : 500 000 fr. (œuvre) + 294 274 fr (encadrements) ;

        Année 2006 :

     -      achat et installation de l’orgue Johannus : 2 243 048 fr + 227 652 fr (onduleur) ;

     -      la mosaïque du Christ Pantocrator : 750 000 fr. + 42 533 fr. (encadrement) ;

        Année 2007 :

     -      habillage des murs de la nef : 1 746 294 fr.

Année 2010 :

- travaux dans le chœur de la Cathédrale : 2 530 020 fr.

Cette année encore, nous allons investir pour l’autel et sa décoration... afin de pouvoir le dédicacer le 23 décembre prochain... Sans compter quelques menus travaux et aménagements... ce qui correspond à environ 10 000 000 fr. depuis 2005.

Ce rappel apporte la confirmation que nous avons a cœur d’entretenir et d’embellir ce patrimoine communal mis à notre disposition... et qu’en aucun cas nous ne pouvons être considérés comme de simple quémandeur, même si la Communauté de la Cathédrale, est bien peu respectée... le spectacle de la DJ Académie dans la rue Jeanne d’Arc, non autorisé mais aussi non empêché nous l’a encore démontré s’il en était besoin.

Souhaitant, Monsieur le Maire, recevoir rapidement la réponse favorable à notre requête afin que nous puissions procéder très rapidement aux changements des ampoules et à l’entretien courant du système électrique de la Cathédrale.

Dans cette attente, veuillez croire, Monsieur le Maire, à ma prière fraternelle.

 

Père Christophe

Vicaire de la Cathédrale

 

Claire d’Assise

 

Catéchèse du pape Benoît XVI du 15 septembre 2010

Alors que les sœurs Clarisses clôture l’année jubilaire qui  a été l’occasion de commémorer Sainte Claire leur fondatrice, voici une méditation du pape Benoit XVI. « L'amitié est l'un des sentiments humains les plus nobles et les plus élevés », fait notamment observer le pape à propos de sainte Claire et de saint François d'Assise.


Chers frères et sœurs,

L’une des saintes les plus aimées est sans aucun doute sainte Claire d’Assise, qui vécut au XIIIeme siècle, et qui fut contemporaine de saint François. Son témoignage nous montre combien l’Église tout entière possède une dette envers des femmes courageuses et riches de foi comme elle, capables d’apporter une impulsion décisive au renouveau de l’Église.

Qui était donc Claire d’Assise ? Pour répondre à cette question, nous possédons des sources sûres : non seulement les anciennes biographies, comme celles de Thomas de Celano, mais également les Actes du procès de canonisation promu par le Pape quelques mois seulement après la mort de Claire et qui contiennent les témoignages de ceux qui vécurent à ses côtés pendant longtemps.

Née en 1193, Claire appartenait à une riche famille aristocratique. Elle renonça à la noblesse et à la richesse pour vivre dans l’humilité et la pauvreté, adoptant la forme de vie que François d’Assise proposait. Même si ses parents, comme cela arrivait alors, projetaient pour elle un mariage avec un personnage important, à 18 ans, Claire, à travers un geste audacieux inspiré par le profond désir de suivre le Christ et par son admiration pour François, quitta la maison paternelle et, en compagnie de son amie, Bona de Guelfuccio, rejoignit en secret les frères mineurs dans la petite église de la Portioncule. C’était le soir du dimanche des Rameaux de l’an 1211. Dans l’émotion générale, fut accompli un geste hautement symbolique : tandis que ses compagnons tenaient entre les mains des flambeaux allumés, François lui coupa les cheveux et Claire se vêtit d’un habit de pénitence en toile rêche. À partir de ce moment, elle devint l’épouse vierge du Christ, humble et pauvre, et se consacra entièrement à Lui. Comme Claire et ses compagnes, d’innombrables femmes au cours de l’histoire ont été fascinées par l’amour pour le Christ qui, dans la beauté de sa Personne divine, remplit leur cœur. Et l’Église tout entière, au moyen de la mystique vocation nuptiale des vierges consacrées, apparaît ce qu’elle sera pour toujours : l’Épouse belle et pure du Christ.

L’une des quatre lettres que Claire envoya à sainte Agnès de Prague, fille du roi de Bohême, qui voulut suivre ses traces, parle du Christ, son bien-aimé Époux, avec des expressions nuptiales qui peuvent étonner, mais qui sont émouvantes : « Alors que vous le touchez, vous devenez plus pure, alors que vous le recevez, vous êtes vierge. Son pouvoir est plus fort, sa générosité plus grande, son apparence plus belle, son amour plus suave et son charme plus exquis. Il vous serre déjà dans ses bras, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses... lui qui a mis sur votre tête une couronne d'or arborant le signe de la sainteté » (Première Lettre).

En particulier au début de son expérience religieuse, Claire trouva en François d’Assise non seulement un maître dont elle pouvait suivre les enseignements, mais également un ami fraternel. L’amitié entre ces deux saints constitue un très bel et important aspect. En effet, lorsque deux âmes pures et enflammées par le même amour pour le Christ se rencontrent, celles-ci tirent de leur amitié réciproque un encouragement très profond pour parcourir la voie de la perfection. L’amitié est l’un des sentiments humains les plus nobles et élevés que la Grâce divine purifie et transfigure. Comme saint François et sainte Claire, d’autres saints également ont vécu une profonde amitié sur leur chemin vers la perfection chrétienne, comme saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Et précisément saint François de Sales écrit : « Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l’autre. Je ne parle pas ici du simple amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes ; je parle de l’amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs personnes s’échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent réellement un seul esprit » (Introduction à la vie de dévotion, III, 19).

Après avoir passé une période de quelques mois auprès d’autres communautés monastiques, résistant aux pressions de sa famille qui au début, n’approuvait pas son choix, Claire s’établit avec ses premières compagnes dans l’église Saint-Damien où les frères mineurs avaient préparé un petit couvent pour elles. Elle vécut dans ce monastère pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort, survenue en 1253. Une description directe nous est parvenue de la façon dont vivaient ces femmes au cours de ces années, au début du mouvement franciscain. Il s’agit du compte-rendu admiratif d’un évêque flamand en visite en Italie, Jacques de Vitry, qui affirme avoir trouvé un grand nombre d’hommes et de femmes, de toute origine sociale, qui « ayant quitté toute chose pour le Christ, fuyaient le monde. Ils s’appelaient frères mineurs et sœurs mineures et sont tenus en grande estime par Monsieur le Pape et par les cardinaux... Les femmes... demeurent ensemble dans divers hospices non loin des villes. Elle ne reçoivent rien, mais vivent du travail de leurs mains. Et elles sont profondément attristées et troublées, car elles sont honorées plus qu’elles ne le voudraient, par les prêtres et les laïcs » (Lettre d’octobre 1216).

Jacques de Vitry avait saisi avec une grande perspicacité un trait caractéristique de la spiritualité franciscaine à laquelle Claire fut très sensible : la radicalité de la pauvreté associée à la confiance totale dans la Providence divine. C'est pour cette raison qu'elle agit avec une grande détermination, en obtenant du Pape Grégoire IX ou, probablement déjà du Pape Innocent III, celui que l’on appela le Privilegium Paupertatis. Sur la base de celui-ci, Claire et ses compagnes de Saint-Damien ne pouvaient posséder aucune propriété matérielle. Il s'agissait d'une exception véritablement extraordinaire par rapport au droit canonique en vigueur et les autorités ecclésiastiques de cette époque le concédèrent en appréciant les fruits de sainteté évangélique qu’elles reconnaissaient dans le mode de vie de Claire et de ses consœurs. Cela montre que même au cours des siècles du Moyen âge, le rôle des femmes n'était pas secondaire, mais considérable. À cet égard, il est bon de rappeler que Claire a été la première femme dans l'histoire de l'Église à avoir rédigé une Règle écrite, soumise à l'approbation du Pape, pour que le charisme de François d'Assise fût conservé dans toutes les communautés féminines qui étaient fondées de plus en plus nombreuses déjà de son temps et qui désiraient s'inspirer de l'exemple de François et de Claire.

Dans le couvent de Saint-Damien, Claire pratiqua de manière héroïque les vertus qui devraient distinguer chaque chrétien: l'humilité, l'esprit de piété et de pénitence, la charité. Bien qu'étant la supérieure, elle voulait servir personnellement les sœurs malades, en s'imposant aussi des tâches très humbles: la charité en effet, surmonte toute résistance et celui qui aime accomplit tous les sacrifices avec joie. Sa foi dans la présence réelle de l'Eucharistie était si grande que, par deux fois, un fait prodigieux se réalisa. Par la seule ostension du Très Saint Sacrement, elle éloigna les soldats mercenaires sarrasins, qui étaient sur le point d'agresser le couvent de Saint-Damien et de dévaster la ville d'Assise.

Ces épisodes aussi, comme d'autres miracles, dont est conservée la mémoire, poussèrent le Pape Alexandre IV à la canoniser deux années seulement après sa mort, en 1255, traçant un éloge dans la Bulle de canonisation, où nous lisons : « Comme est vive la puissance de cette lumière et comme est forte la clarté de cette source lumineuse. Vraiment, cette lumière se tenait cachée dans la retraite de la vie de clôture et dehors rayonnaient des éclats lumineux ; elle se recueillait dans un étroit monastère, et dehors elle se diffusait dans la grandeur du monde. Elle se protégeait à l'intérieur et elle se répandait à l'extérieur. Claire en effet, se cachait: mais sa vie était révélée à tous. Claire se taisait mais sa renommée criait ». Et il en est véritablement ainsi, chers amis : ce sont les saints qui changent le monde en mieux, le transforment de manière durable, en insufflant les énergies que seul l'amour inspiré par l'Évangile peut susciter. Les saints sont les grands bienfaiteurs de l'humanité !

La spiritualité de sainte Claire, la synthèse de sa proposition de sainteté est recueillie dans la quatrième lettre à sainte Agnès de Prague. Sainte Claire a recours à une image très répandue au Moyen âge, d'ascendance patristique, le miroir. Et elle invite son amie de Prague à se refléter dans ce miroir de perfection de toute vertu qu'est le Seigneur lui-même. Elle écrit : « Heureuse certes celle à qui il est donné de prendre part au festin sacré pour s'attacher jusqu'au fond de son cœur [au Christ], à celui dont toutes les troupes célestes ne cessent d'admirer la beauté, dont l'amitié émeut, dont la contemplation nourrit, dont la bienveillance comble, dont la douceur rassasie, dont le souvenir pointe en douceur, dont le parfum fera revivre les morts, dont la vue en gloire fera le bonheur des citoyens de la Jérusalem d'en haut. Tout cela puisqu'il est la splendeur de la gloire éternelle, l'éclat de la lumière éternelle et le miroir sans tache. Ce miroir, contemple-le chaque jour, ô Reine, épouse de Jésus Christ, et n'arrête d'y contempler ton apparence afin que... tu puisses, intérieurement et extérieurement, te parer comme il convient... En ce miroir brillent la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l'ineffable charité » (Quatrième lettre).

Reconnaissants à Dieu qui nous donne les saints qui parlent à notre cœur et nous offrent un exemple de vie chrétienne à imiter, je voudrais conclure avec les mêmes paroles de bénédiction que sainte Claire composa pour ses consœurs et qu'aujourd'hui encore les Clarisses, qui jouent un précieux rôle dans l'Église par leur prière et leur œuvre, conservent avec une grande dévotion. Ce sont des expressions où émerge toute la tendresse de sa maternité spirituelle : « Je vous bénis dans ma vie et après ma mort, comme je peux et plus que je le peux, avec toutes les bénédictions par lesquelles le Père des miséricordes pourrait bénir et bénira au ciel et sur la terre les fils et les filles, et avec lesquelles un père et une mère spirituelle pourraient bénir et béniront leurs fils et leurs filles spirituels. Amen ».

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana


Les français et le surnaturel

 

Un sondage sur ce que croient les français

Selon un sondage exclusif La Vie/Opinion Way, les Français croient majoritairement en un au-delà de la raison, mais seul un tiers partage les croyances chrétiennes de base. Alors que la moitié croit aux rêves prémonitoires et aux guérisseurs.

Une population française globalement rationnelle, mais pour laquelle des phénomènes demeurent inexplicables, et pour certains, le resteront... C'est le panorama dressé par le sondage Opinion Way pour La Vie, qui montre que pour une majorité des Français, y compris parmi les plus diplômés, les lois de la nature ne permettent pas de tout expliquer. Seul un petit tiers des sondés, sans que leurs convictions religieuses n'engendrent de variations notables, pensent que la science finira par tout expliquer.

Les croyances religieuses semblent

moins bien admises que les phénomènes paranormaux

Les croyances catholiques de base (Création du monde par Dieu, Résurrection de Jésus, apparitions de Marie...) ne suscitent l'adhésion que d'un quart des sondés, et des deux tiers des catholiques pratiquants. Enseignement collatéral de cette enquête : un tiers des catholiques pratiquants se disent sceptiques face à ces évènements pourtant centraux dans la tradition de leur Église. À noter aussi que seuls 56% des catholiques pratiquants interrogés dans ce sondage croient en une vie après la mort, contre 31% de la population globale. Les phénomènes paranormaux ressentis ou connus par des témoignages, comme les rêves prémonitoires, l'action des guérisseurs et magnétiseurs ou les guérisons soudaines, engendrent eux l'adhésion de plus de 40% des personnes sondées.

Les avancées de la science mettent longtemps

pour être assimilées

Le succès des grandes théories scientifiques varie surtout en fonction de leur degré de notoriété. Si 58% des sondés croient au Big Bang, seuls 34% adhèrent au boson de Higgs, une découverte beaucoup plus récente. La croyance en la théorie de la relativité, ou tout du moins la connaissance de ces travaux d'Einstein, est plus forte chez les diplômés (77%), mais aussi chez les catholiques pratiquants (64%) que dans le reste de la population (57%).

© Copyright 2012 – La Vie

 

Le travail politique n’est pas de compétence immédiate de l’Église

 

Extrait du discours de Benoit XVI à la Vème Conférence de l’épiscopat latino-américain le 13 mai 2007

Dans ce discours, Benoît XVI y rappelle que l’Eglise ne peut pas être un sujet politique. Le pape réaffirme ainsi « l’option préférentielle de l’Église et son engagement pour les pauvres », grâce à la libération qu’apporte l’Évangile du Christ. 

En outre, le pape défend les populations autochtones, soulignant comment elles ont réussi une synthèse originale entre l’Évangile que les missionnaires leur ont apporté et leurs propres cultures, sans les renier. Après la publication des résolutions du Synode 2012 de l’Église Protestante Maohi, voici quelques extraits du discours de Benoit XVI

Les problèmes sociaux et politiques

Arrivés à ce point, nous pouvons nous demander : comment l'Église peut-elle contribuer à la solution des problèmes sociaux et politiques urgents, et répondre au grand défi de la pauvreté et de la misère ? Les problèmes de l'Amérique latine et des Caraïbes, tout comme ceux du monde d'aujourd'hui, sont multiples et complexes, et l'on ne peut pas les affronter avec des programmes généraux. Sans aucun doute, la question fondamentale sur la manière dont l'Église, illuminée par la foi dans le Christ, doit réagir face à ces défis, nous concerne tous. Dans ce contexte, il faut inévitablement parler du problème des structures, surtout de celles qui créent de l'injustice. En réalité, les structures justes sont une condition sans laquelle un ordre juste dans la société n'est pas possible. Mais comment naissent-elles ? Comment fonctionnent-elles ? Le capitalisme, tout comme le marxisme, promirent de trouver la route pour la création de structures justes et ils affirmèrent que celles-ci, une fois établies, auraient fonctionné toutes seules ; ils affirmèrent que non seulement elles n'auraient pas eu besoin d'une moralité individuelle antécédente, mais que celles-ci auraient promu la moralité commune. Et cette promesse idéologique s'est révélée fausse. Les faits l'ont démontré. Le système marxiste, lorsqu'il est arrivé au gouvernement, n'a pas seulement laissé un triste héritage de destructions économiques et écologiques, mais également une douloureuse oppression des âmes. Et nous constatons également la même chose à l'ouest, où croît constamment la distance entre les riches et les pauvres et où se développe une inquiétante dégradation de la dignité personnelle à travers la drogue, l'alcool et les mirages de bonheurs trompeurs.

Les structures justes sont, comme je l'ai dit, une condition indispensable pour une société juste, mais elles ne naissent pas et ne fonctionnent pas sans un consensus moral de la société sur les valeurs fondamentales et sur la nécessité de vivre ces valeurs avec les renoncements nécessaires, même contre son propre intérêt personnel.

Là où Dieu est absent - le Dieu au visage humain de Jésus Christ - ces valeurs n'apparaissent pas avec toute leur force, et l'on ne parvient pas à un consensus sur celles-ci. Je ne veux pas dire que les non-croyants ne peuvent pas vivre une moralité élevée et exemplaire ; je dis seulement qu'une société dans laquelle Dieu est absent ne trouve pas le consensus nécessaire sur les valeurs morales et la force pour vivre selon le modèle de ces valeurs, même contre ses propres intérêts.

D'autre part, les structures justes doivent être cherchées et élaborées à la lumière des valeurs fondamentales, avec tout l'engagement de la raison politique, économique et sociale. Elles sont une question de recta ratio et elles ne proviennent pas d'idéologies, ni de leurs promesses. Il existe assurément un trésor d'expériences politiques et de connaissances sur les problèmes sociaux et économiques qui mettent en évidence des éléments fondamentaux d'un État juste et les voies qu'il faut éviter. Mais dans des situations culturelles et politiques différentes, et dans le changement progressif des technologies et de la réalité historique mondiale, il faut chercher de manière rationnelle les réponses adaptées et il faut parvenir - avec les engagements indispensables - au consensus sur les structures qu'il faut établir.

Ce travail politique n'est pas de la compétence immédiate de l'Église. Le respect d'une saine laïcité - y compris la pluralité des positions politiques - est essentielle dans la tradition chrétienne. Si l'Église commençait à se transformer directement en sujet politique, elle ne ferait pas davantage pour les pauvres et pour la justice, au contraire elle ferait moins, parce qu'elle perdrait son indépendance et son autorité morale, en s'identifiant avec une seule voie politique et avec des positions partiales discutables. L'Église est l'avocate de la justice et des pauvres, précisément parce qu'elle ne s'identifie pas avec les hommes politiques ni avec les intérêts de parti. C'est uniquement en étant indépendante qu'elle peut enseigner les grands critères et les valeurs indispensables, orienter les consciences et offrir une option de vie qui va au-delà du domaine politique. Former les consciences, être l'avocate de la justice et de la vérité, éduquer aux vertus individuelles et politiques, est la vocation fondamentale de l'Église dans ce secteur. Et les laïcs catholiques doivent être conscients de leurs responsabilités dans la vie publique; ils doivent être présents dans la formation des consensus nécessaires et dans l'opposition contre les injustices.

Les structures justes ne seront jamais achevées de manière définitive ; en raison de la constante évolution de l'histoire, elles doivent être toujours renouvelées et mises à jour ; elles doivent être toujours animées par un « ethos » politique et humain, à la présence et l'efficacité duquel il faut toujours œuvrer. En d'autres termes, la présence de Dieu, l'amitié avec le Fils de Dieu incarné, la lumière de sa Parole, sont toujours les conditions fondamentales pour la présence et l'efficacité de la justice et de l'amour dans nos sociétés.

S'agissant d'un continent de baptisés, il faudra combler l'absence notable, dans le cadre politique, de la communication et de l'université, de voix et d'initiatives de responsables catholiques à la forte personnalité et au dévouement généreux, qui soient cohérents avec leurs convictions éthiques et religieuses. Les mouvements ecclésiaux disposent ici d'un vaste domaine pour rappeler aux laïcs leur responsabilité et leur mission d'apporter la lumière de l'Evangile dans la vie publique, économique et politique.

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana

 

L’invisible s’est rendu visible en Christ

 

Commentaire de l’évangile du XIXème Dimanche du Temps ordinaire –Année B

 

Elie, le prophète, sous le coup d'une condamnation à mort, doit fuir la reine Jézabel. Il souhaite mourir en s'endormant pour éviter une exécution violente. Avec une grande délicatesse, l'ange de Dieu réconforte cet homme profondément découragé. A deux reprises, il touche Elie et lui dit : « Lèvetoi et mange ! » Il lui offre des galettes cuites sur la braise et une cruche d'eau. C'est le pain de la route. « Fortifié par cette nourriture, Elie marcha jusqu'à la montagne de l'Horeb ».

C'est avec la même délicatesse que Dieu nous offre aujourd'hui le pain de la route, pour la traversée de notre existence terrestre marquée par bien des déserts. Il nous oriente non plus vers un pain cuit sous la cendre, mais vers Quelqu'un : son propre Fils. Jésus est le pain descendu du ciel, le vrai pain de vie, donné par le Père. Il l'est même de trois manières :

1. Il est la Parole du Père, le Verbe de Dieu, la pleine expression de la pensée divine. Que de fois, dans le Premier Testament, la Parole ou la Sagesse dé Dieu ne sont‑elles pas décrites sous l'image du pain, de la nourriture. « Voici venir des jours où j'enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d'eau, mais d'entendre la Parole de Dieu » (Am 8, 11‑13). La Sagesse invite de son côté à son banquet : « Venez, mangez mon pain, et buvez du vin que j'ai mêlé. Abandonnez la niaiserie, et vous vivrez, et marchez dans la voie de l'intelligence » (Pr 9, 5‑6).

2. Pain de vie, le Fils l'est aussi parce qu'il s'est fait l'un de nous par l'Incarnation, remplissant l'homme et l'histoire de sa plénitude divine. « Il s'est fait chair et il est venu demeurer parmi nous » (Jean 1, 14).

3. Pain de vie, il l'est enfin parce qu'il a donné sa vie pour nous. « Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » (6, 51).
« Mais pour qui se prendil donc ? », se sont demandés les adversaires de Jésus. Quelle prétention impie que de comparer son enseignement, sa présence et sa personne au don de la manne, le pain jadis descendu du ciel pour nourrir les Hébreux au désert ! Les affirmations de Jésus sont tellement énormes, qu'il faut l'accueil de la grâce divine  pour entrer dans leur profondeur.

Le lieu privilégié pour en vivre, c'est l'eucharistie, c'est la messe. Que venons‑nous y chercher ? De la musique grégorienne ou de la musique moderne avec guitare et batterie ? Le refuge de positions sécurisantes conservatrices, ou l'exaltation d'options dans le vent ? Ces ambiances peuvent avoir leur utilité, mais là n'est pas l'essentiel. Jésus, lui, nous dit que c'est Dieu que nous devons chercher. Le don de Dieu, invisible en soi, s'est rendu visible en Jésus‑Christ. L'amour de Dieu s'est montré en Jésus crucifié dans sa chair et dans son sang répandu. Le Verbe de Dieu ne nous a pas parlé par des mots, mais par des actes : le don total de son corps livré et de son sang versé.

Accueillons cet amour offert pour nous en nourrir. Faisons‑en notre substance même, notre pain de vie éternelle.

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