PKO 09.12.2012

Dimanche 9 décembre 2012 – IIème Dimanche du Temps de l’Avent – Année C

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°62/2012

HUMEURS

 

S’il est connu que nos hommes politiques et autres protagonistes de la société civile sont déconnectés de la réalité et des difficultés économiques des plus pauvres… on espérait que du coté des Églises et notamment de la nôtre il n’en soit pas de même !

Un courrier reçu récemment nous laisse pantois ! Alors même que nous venons, durant plus d’un mois, de solliciter les fidèles du diocèse pour le Tenari a te Atua, et que beaucoup de nos paroisses voient le montant des quêtes baisser, signe fort des graves difficultés de nos familles… on se propose de construire encore un lieu pour accueillir beaucoup de monde « lors des grandes cérémonies »… Je vous laisse découvrir vous même le courrier !

« Objet : Appel à la solidarité pour la construction d’une salle polyvalente et du sanctuaire de Marie… Mon Père, Tous les ans, lors du pèlerinage du mois de juillet à…, vous avez constaté que la paroisse manque d’infrastructure pour accueillir autant de monde lors de grandes cérémonies. Avec l’accord de notre Administrateur Apostolique,… nous lançons un appel à solidarité dans toutes les paroisses de Tahiti et Moorea afin de mener à bien ce grand projet qui nous serait d’une grande utilité. Nous avons donc établi par secteur et suivant l’importance des paroisses une somme équitable pour chacun.…1 Votre contribution pour ce projet est de : 500 000 F.CFP (CINQ CENT MILLES FRANCS)2 Le règlement se fera soit par virement ou par chèque bancaire à l’ordre de… N° compte bancaire : … ou adressé à … Nous comptons sur votre participation et vous remercions par avance de votre grande générosité. Restons néanmoins à votre entière disposition pour plus de renseignements. Veuillez, agréer, Mon Père, l’expression de mes sentiments dévoués. Salutations fraternelles ».

Il est urgent que nous regardions la réalité en face ! Alors qu’une grande partie de la population vit avec moins de 40 000 frs par mois et que beaucoup n’ont pas le toit digne de porter ce nom pour s’abriter… nous allons investir dans des locaux qui ne serviront qu’occasionnellement ?

J’ai été ordonné il y a 19 ans pour servir le peuple de Dieu et non pour vampiriser les portefeuilles !

« Que celui qui a des oreilles pour entendre… entende »

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1   Sur quels critères ?…

2   Pour un projet global de combien ?… Même la transparence n’y trouve pas son compte !

 

   En marge de l’actualité

Une fête de lumière qui prépare à Noël

Depuis le IIème siècle, les Pères de l'Église, dont Saint Irénée de Lyon, exaltaient la sainteté de Marie. Avant même d’être un dogme, la Conception Immaculée de Marie était ancrée dans la foi la plus simple et la plus populaire (le dogme de l'Immaculée Conception a été proclamé par Pie IX en 1854). En 1643, une épidémie de peste ravage la ville de Lyon. Forts de cette tradition mariale, les autorités de la ville décident de se mettre sous la protection de la Sainte Vierge et promettent de l'honorer chaque année. L'épidémie de peste s'arrête.

Le 8 décembre 1852, la statue de la Vierge Marie est inaugurée en haut du clocher de la chapelle de Fourvière. Les Lyonnais avaient prévu d'associer un feu d'artifice à l'illumination de la statue, mais un orage éclate… Quand la pluie cesse des lumières apparaissent à toutes les fenêtres de la ville, les habitants ont placé des bougies sur le rebord des fenêtres. Les gens sortent dans les rues en criant : « Merci, Marie », « Vive Marie ». La tradition de la fête de lumière en l'honneur de l'Immaculée Conception est née.

Désormais d'autres villes et paroisses fêtent aussi l'Immaculée Conception en illuminant fenêtres et églises. Cette fête du 8 décembre a toute sa place dans le calendrier de l'Avent car la Vierge Marie, qui a trouvé grâce auprès de Dieu depuis sa conception, est une lumière sur notre route chrétienne. Tel un phare, elle nous guide dans le dédale du monde frappé par le sécularisme où le bien et le mal s'entremêlent.

Ô Vierge immaculée, sois notre lumière pour que nous portions nous-mêmes la Lumière de ton Fils, Jésus.

Dominique SOUPÉ

Chancelier

Année de la Foi :

L’acte de Foi, réponse à la « bienveillance » de Dieu

Catéchèse pour l’Année de la Foi du pape Benoît XVI du 5 décembre 2012

L’acte de foi est la « réponse de l’homme à la Révélation de Dieu, qui se fait connaître et qui manifeste son dessein de bienveillance », déclare Benoît XVI. Cette Révélation, explique-t-il, entraîne une « conversion », c’est-à-dire un « changement de mentalité », parce que Dieu devient le « rocher » qui donne « stabilité à notre vie ».

Chers frères et sœurs,

Au début de sa lettre aux chrétiens d’Éphèse (cf. 1, 3-14), l’apôtre Paul élève une prière de bénédiction à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous introduit dans le temps de l’Avent, dans le contexte de l’Année de la foi. Le thème de cet hymne de louange est le projet de Dieu pour l’homme, défini avec des termes pleins de joie, d’étonnement et d’action de grâce, comme un « dessein de bienveillance » (v. 9), de miséricorde et d’amour.

Pourquoi l’apôtre élève-t-il vers Dieu cette bénédiction, du plus profond de son cœur ? Parce qu’il regarde son action dans l’histoire du salut, qui a culminé dans l’incarnation, la mort et la résurrection de Jésus, et il contemple comment le Père céleste nous a choisis avant même la création du monde, pour que nous soyons ses fils adoptifs, en son Fils unique, Jésus-Christ (cf. Rm 8, 14 s ; Gal 4, 4 s). Nous existions dans l’esprit de Dieu depuis l’éternité, dans un grand projet que Dieu a gardé en lui et qu’il a décidé de réaliser et de révéler « à la plénitude des temps » (cf. Ep 1, 10).

Saint Paul nous fait donc comprendre que toute la création et en particulier l’homme et la femme, ne sont pas le fruit du hasard, mais ils répondent à un dessein de bienveillance de la raison éternelle de Dieu qui, par la puissance créatrice et rédemptrice de sa Parole, donne au monde son origine. Cette première affirmation nous rappelle que notre vocation n’est pas simplement d’exister dans le monde, d’être insérés dans une histoire, ni même seulement d’être des créatures de Dieu ; c’est quelque chose de plus grand ; c’est d’être choisis par Dieu, dès avant la création du monde, dans son Fils, Jésus-Christ.

En lui, donc, nous existons, pour ainsi dire, depuis toujours. Dieu nous contemple dans le Christ, comme ses fils adoptifs. Le « dessein de bienveillance » de Dieu, qualifié par l’apôtre de « dessein d’amour » (Ep 1, 5), est défini comme « le mystère » de la volonté divine (v.9), caché et maintenant manifesté dans la personne et dans l’œuvre du Christ. L’initiative divine précède toute réponse humaine : c’est un don gratuit de son amour qui nous enveloppe et nous transforme.

Mais quel est le but ultime de ce dessein mystérieux ? Quel est le cœur de la volonté de Dieu ? C’est, nous dit saint Paul, de « ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ » (v.10). Dans cette expression, nous trouvons une des formulations centrales du Nouveau Testament qui nous font comprendre le dessein de Dieu, son projet d’amour pour l’humanité entière ; c’est une formulation que saint Irénée de Lyon, au second siècle, a placée au cœur de sa christologie : « récapituler » toute la réalité dans le Christ. Peut-être que certains d’entre vous se souviennent de la formule utilisée par le pape saint Pie X pour la consécration du monde au cœur sacré de Jésus : « Instaurare omnia in Christo » (« Instaurer toute chose dans le Christ »), formule qui se réfère à cette expression paulinienne et qui était aussi la devise de ce saint pape.

Mais l’apôtre parle plus précisément de récapitulation de l’univers dans le Christ, et cela signifie que, dans le grand dessein de la création et de l’histoire, le Christ se lève comme le centre de tout le cheminement du monde, comme l’axe qui porte tout, qui attire à soi la réalité tout entière, pour dépasser la dispersion et les limites et tout amener à la plénitude voulue par Dieu (cf. Ep 1, 23).
Ce « dessein de bienveillance » n’est pas resté, pour ainsi dire, dans le silence de Dieu, dans les hauteurs de son ciel, mais il l’a fait connaître en entrant en relation avec l’homme auquel il n’a pas révélé seulement quelque chose, mais il s’est révélé lui-même. Il n’a pas simplement communiqué un ensemble de vérités, mais il s’est « auto-communiqué » à nous, au point d’être l’un de nous, au point de s’incarner.

Le concile œcuménique Vatican II dit, dans la constitution dogmatique Dei Verbum : « Il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1, 9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine » (n.2). Non seulement Dieu dit quelque chose, mais il se communique, il nous attire dans la nature divine au point que nous aussi, nous sommes en elle, divinisés. Dieu révèle son grand dessein d’amour en entrant en relation avec l’homme, en s’approchant de lui au point de se faire homme lui-même. Le concile continue : « Par cette révélation, le Dieu invisible (cf. Col 1, 15 ; 1 Tm 1, 17) s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis (cf. Ex 33, 11 ; Jn 15, 14-15), il s’entretient avec eux (cf. Ba 3, 28) pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie » (ibid.). L’homme n’aurait pas pu, par sa seule intelligence et ses capacités, atteindre cette révélation si lumineuse de l’amour de Dieu ; c’est Dieu qui a ouvert son ciel et qui s’est abaissé pour guider l’homme dans l’abime de son amour.

Saint Paul écrit encore aux chrétiens de Corinthe : « Mais, selon qu'il est écrit, nous annonçons ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. Car c'est à nous que Dieu l'a révélé par l'Esprit ; l'Esprit en effet sonde tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu » (I Co, 2, 9-10). Et saint Jean Chrysostome, dans un célèbre commentaire du début de la lettre aux Éphésiens, invite à goûter toute la beauté de ce « dessein de bienveillance » de Dieu révélé dans le Christ, par ces paroles : « Que vous manque-t-il encore ? Vous êtes désormais immortel, libre, fils, juste, frère, cohéritier ; vous avez part à la royauté et aux hommages ; tout vous a été octroyé. "Comment, avec lui", est-il écrit, "ne nous donnerait-il pas aussi toutes choses ?" (Rm 8, 32.) Vos prémices sont adorées par des anges […] Que vous manque-t-il encore ? » (PG 62, 11).

Cette communion dans le Christ, par l’œuvre de l’Esprit-Saint, offerte par Dieu à tous les hommes avec la lumière de la Révélation, n’est pas quelque chose qui vient se superposer à notre humanité mais c’est la réalisation des aspirations les plus profondes, de ce désir d’infini et de plénitude qui réside dans l’intime de l’être humain et l’ouvre à un bonheur qui n’est pas momentané et limité, mais éternel. Saint Bonaventure de Bagnoregio, en se référant à Dieu qui se révèle et nous parle à travers les Écritures pour nous conduire à lui, affirme ceci : « Car elle est l’Écriture dans laquelle sont les paroles de la vie éternelle, elle est donc écrite, non seulement pour que nous croyions, mais aussi pour que nous possédions la vie éternelle dans laquelle nous verrons, nous aimerons et où nos désirs seront universellement comblés » (Breviloquium, Prol. ; Opera omnia V, 201s). Le bienheureux pape Jean-Paul II, enfin, rappelait que « La Révélation introduit dans l'histoire un point de repère que l'homme ne peut ignorer s'il veut arriver à comprendre le mystère de son existence ; mais, d'autre part, cette connaissance renvoie constamment au mystère de Dieu que l'esprit ne peut explorer à fond mais seulement recevoir et accueillir dans la foi » (Enc. Fides et ratio, 14).

Dans cette perspective, qu’est donc l’acte de foi ? C’est la réponse de l’homme à la Révélation de Dieu, qui se fait connaître et qui manifeste son dessein de bienveillance ; c’est, pour utiliser une expression augustinienne, se laisser saisir par la vérité qui est Dieu, une vérité qui est amour. C’est la raison pour laquelle saint Paul souligne que, à Dieu qui nous a révélé son mystère, est due « l’obéissance de la foi » (Rm 16, 26 ; cf. 1, 5 ; 2 Co 10, 5-6), attitude par laquelle « l’homme s’en remet tout entier et librement à Dieu dans "un complet hommage d’intelligence et de volonté à Dieu qui révèle" et dans un assentiment volontaire à la révélation qu’il fait » (Const. dogm. Dei Verbum, 5).

Tout ceci entraîne un changement fondamental du mode de relations que l’on entretient avec la réalité toute entière ; tout apparaît sous un nouveau jour, il s’agit donc d’une véritable « conversion », la foi est un « changement de mentalité », parce que le Dieu qui s’est révélé dans le Christ et qui a fait connaître son dessein d’amour, nous saisit, nous attire à lui, et devient le sens qui soutient notre vie, le rocher sur lequel elle peut trouver sa stabilité. Dans l’Ancien Testament, nous trouvons une expression dense sur la foi, que Dieu confie au prophète Isaïe pour qu’il la communique au roi de Juda, Achaz. Dieu affirme : « Si vous ne croyez pas, - c’est-à-dire si vous ne restez pas fidèles à Dieu - vous ne vous maintiendrez pas » (Is 7, 9b). Il existe donc un lien entre se tenir et comprendre, qui exprime bien comment la foi consiste à accueillir dans la vie la vision de Dieu sur la réalité, à laisser Dieu nous amener à comprendre, par sa parole et par les sacrements, ce que nous devons faire, quel est le chemin que nous devons parcourir, comment vivre. Mais en même temps, c’est précisément le fait de comprendre selon Dieu, de voir avec ses yeux, qui donne stabilité à notre vie et nous permet de « nous tenir debout », de ne pas tomber.

Chers amis, l’Avent, le temps liturgique dans lequel nous venons d’entrer et qui nous prépare à Noël, nous met devant le mystère lumineux de la venue du Fils de Dieu, devant le « dessein de bienveillance » par lequel il veut nous attirer à lui, pour nous faire vivre dans une pleine communion de joie et de paix avec lui. L’Avent nous invite encore une fois, au milieu des nombreuses difficultés, à raviver notre certitude que Dieu est présent : il est entré dans le monde, en se faisant homme comme nous, pour mener à la plénitude son plan d’amour. Et Dieu demande que nous aussi nous devenions le signe de son action dans le monde. Par notre foi, notre espérance et notre charité, il veut entrer sans cesse de nouveau dans le monde, et faire à nouveau resplendir sa lumière dans notre nuit.

© Libreria Editrice Vaticana – 2012


La « Transgression anthropologique » du sénat

L’autorisation de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires

La dictature du législateur s’affirme chaque jour un peu plus… Après la mise à sac de l’autorité parentale la semaine dernière… cette semaine le Sénat se place au-dessus de la loi qu’il a lui même mis en place pour autoriser la recherche sur les embryon et cellules souches


Communiqué de Mgr Podvin

Le Sénat favorable à la recherche sur l'embryon

Le sénat français s’est prononcé, mardi soir, 4 décembre, en faveur de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, sans le « débat public » et les « états généraux » prévus par la loi. Voici la réaction du porte-parole des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, qui annonce le communiqué de Mgr d’Ornellas, que nous publions également.

Le Sénat a adopté hier soir une proposition de loi visant à mettre en place un régime d’autorisation sur la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. Or, l’article 46 de la loi de bioéthique de 2011 prévoit que : « Tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d’un débat public sous forme d’états généraux ». Mgr d’Ornellas, qui a animé au nom de l’Église en France le dialogue de la qualité que l’on sait, préparant cette loi de 2011, s’exprime dans le communiqué ci-joint au nom de la Conférence des Evêques de France.

Mgr Bernard PODVIN

Porte-parole des évêques de France

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Analyse de Mgr d'Ornellas

La « transgression anthropologique » du Sénat

Voici la réaction de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, qui évoque une « transgression anthropologique » et réaffirme le doit de l’embryon humain « d’être protégé ».

Respecter la vie humaine ?

Communiqué de Mgr d'Ornellas

« Vous voulez protéger la vie dans des conditions qui nous paraissent contraires à l’essence même de la vie ». En prononçant cette phrase, le sénateur Jacques Mézard, (qui veut l’autorisation légale de la recherche sur l’embryon humain) a pourtant exprimé la gravité de l’enjeu de la proposition de loi adoptée dans la nuit par le Sénat.

La vie de l’embryon humain mérite-t-elle d’être protégée ? Oui ou non ? Le Sénat a répondu par la négative. Conscient qu’il s’agit d’une « transgression anthropologique », il a pourtant voté l’autorisation de la recherche sur l’embryon humain, par principe et non plus seulement par exception. Le motif invoqué est hasardeux : le retard de la France en matière de recherche scientifique. Est-il vrai que le progrès de la recherche française dépende de cette autorisation ?

L’embryon humain a le droit d’être protégé. L’Europe demande que sa protection soit assurée le mieux possible. Notre droit français actuel s’honore en maintenant, sans ignorer les situations difficiles, le respect de l’être humain « dès le commencement de sa vie ». La France peut être fière de ce respect. Souhaitons qu’elle garde cette fierté !

Le Sénat a remis en cause ce respect. Cela est choquant. Et un tel changement est opéré sans même qu’un véritable débat ait eu lieu. La loi de bioéthique promulguée en juillet 2011 exige pourtant ce débat. Le Sénat ne l’a pas jugé utile. Pourquoi avoir peur du débat qui fait appel au vaste panorama de la philosophie et de la science ? L’Allemagne maintient l’interdiction de recherche sur l’embryon humain. Faudra-t-il que ce soit l’Allemagne qui soit en avance dans le respect dû à l’être humain ?

Le vote du Sénat est d’autant plus choquant que, dans les tests pour les nouveaux médicaments, la communauté scientifique internationale privilégie désormais les cellules souches reprogrammées découvertes par les Nobels Gurdon et Yamanaka. Comme l’a écrit le neurobiologiste Alain Privat, l’adoption d’une disposition autorisant par principe l’expérimentation sur les embryons humains « enverrait au monde un message de négation de l'éthique et d'anachronisme scientifique ».

Mgr Pierre d’ORNELLAS

Archevêque de Rennes

© Conférence des Évêques de France – 2012

 

Deux transgression lourdes de la part du Sénat

Interview de Jean LEONETTI, rapporteur de la Loi dur la bioéthique de 2011

Dans la nuit du 4 au 5 décembre, le Sénat a adopté en première lecture une proposition de loi, déposée par le groupe des radicaux de gauche, autorisant la recherche sur l'embryon en France. Le député UMP Jean Léonetti, qui était rapporteur de la loi du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique, réagit pour La Vie à ce vote.

La Vie : Que change cette loi par rapport à la situation antérieure ?

Jean Leonetti : Nous avions adopté un principe : l'interdiction de la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires, puis mis des exceptions. C'est une disposition normale dans la loi française. Aujourd'hui, on veut faire passer une loi inverse : l'autorisation de la recherche, mais encadrée. Sachant que l'encadrement va correspondre peu ou prou aux exceptions que nous avions établies, cette loi est surtout un renversement de perspective.

La Vie : Un an et demi après la révision des lois de bioéthique, comment interprétez-vous ce vote du Sénat ?

Jean Leonetti : J'y vois deux transgressions lourdes de la part de la majorité. D'abord, il est d'usage que les lois de bioéthique soient révisées périodiquement : concrètement, il faut une révision de la loi tous les sept ans, et ce délai peut-être réduit à six mois en cas de découverte scientifique importante. C'est même à la demande de la gauche que ces délais ont été mis en place. Mais il y a plus grave : en 2011, tout le monde s'est félicité qu'on ait eu un débat moderne et apaisé, à la suite de plus d'un an de débats citoyens. On a donc souhaité que cette expérience soit pérennisée par la loi, ce qui a donné lieu à l'article 46, qui stipule que « tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d'un débat public sous forme d'états généraux ». Cet article a été adopté largement, même à gauche, et aujourd'hui il est tout simplement ignoré.

La Vie : Mais une loi ne peut-elle pas être abrogée par une autre ?

Jean Leonetti : Bien sûr, c'est le fameux principe juridique qui veut que « ce qu'une loi fait, une autre peut le défaire »... Il n'y a donc pas de transgression juridique dans ces deux dispositifs escamotés par le Sénat. Mais la transgression est morale ! C'est une réaction caractéristique de mauvaise foi et de dogmatisme : quand la gauche était dans l'opposition, elle réclamait des débats que nous lui avons accordés, mais une fois dans la majorité elle refuse ce droit à l'opposition. Et en plus de cela, elle fait passer le texte nuitamment, subrepticement, par une méthode qui est contraire à leurs propres engagements.

La Vie : Alors que le prix Nobel de médecine vient d'être attribué (en octobre dernier) au Japonais Shinya Yamanaka et au Britannique John B. Gurdon pour leurs travaux sur les cellules souches adultes reprogrammées, y avait-il une urgence à revoter une loi autorisant la recherche sur les cellules souches embryonnaires ?

Jean Leonetti : Bien sûr que non ! Par cette loi, les sénateurs ne répondent pas d'abord à un impératif scientifique mais commercial : ils donnent enfin satisfaction aux lobbies pharmaceutiques. Le prix Nobel remis à ces deux chercheurs montre la faiblesse de l'argumentaire selon lequel la recherche sur l'embryon serait la seule voie d'avenir, sur laquelle la France devrait rattraper son retard. Au contraire, la voie dans laquelle la majorité veut s'engager est une voie qui va tomber en désuétude.

La Vie : Pourquoi alors cet empressement ?

Jean Leonetti : Pour certains, il s'agit d'un combat du progrès de la science contre la morale et la religion. Tout doit être autorisé, et la morale (représentée principalement selon eux par l'Église catholique) est un frein à la recherche scientifique. La recherche sur les cellules souches embryonnaires est d'ailleurs l'élément qui a empêché, en 2011, que les lois de bioéthiques ne soient votées à l'unanimité.

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L’embryon, un matériau gratuit pour les laboratoires ?

Le Sénat s’est prononcé ce mardi 4 décembre sur une proposition de loi du groupe radical de gauche qui vise à supprimer la règle actuelle - interdiction de recherche sur l'embryon, sauf dérogations très limitées - pour faire basculer notre pays dans un régime d'autorisation très large. Dans ce billet, les Poissons roses (mouvement proche du PS), regrettent l'absence de débat citoyen autour d'une réforme dont les enjeux éthiques sont graves.

Avec la facture des frais de congélation de leurs embryons, les parents, qui ont eu recours à ce service, reçoivent tous les ans un formulaire afin de préciser leur projet : don à un tiers, don à la science ou désir d’enfant. Le « stress éthique », peu anticipé mais souvent suscité par ce choix au sein des couples, prouve que le contenu de cette éprouvette n’est pas rien. Même du fond de son congélateur, l’embryon est relié à ses géniteurs. Pour un couple, donner son embryon n’est pas donner un rein.

La proposition de loi ouvrant plus largement la possibilité de la recherche sur les embryons, qui doit être discutée en séance publique au Sénat, ne fait que contribuer encore davantage à ce stress éthique nourri d’une logique de marchandisation de l’humain. Pourquoi accepter que les sages principes de précaution appliqués sur les manipulations génétiques du maïs ne soient pas les mêmes pour les embryons humains ? Pourquoi devoir toujours céder aux sirènes du « prix à payer » : prix à payer pour la recherche, prix à payer pour une vision incantatoire du progrès, sorte de nouveau dieu auquel il faudrait sacrifier ce que nous avons de plus intime ?

Les milliers d’embryons en attente sont autant de trésors cellulaires au potentiel immense, qui attisent les convoitises. Sont-ils cependant des objets économiques comme les autres ? Est-ce légitime qu’ils soient mis d’emblée à la disposition des laboratoires pharmaceutiques ? Faire gagner du temps à la recherche, nous dit-on. Il en serait de même si certains protocoles risqués pouvaient être testés directement sur des hommes, des femmes ou des enfants, cependant la plupart des scientifiques préfèrent s’en tenir aux souris de laboratoire… Sans doute faut-il apprendre à perdre du temps, à remettre en avant la prudence au sens d’Aristote, c’est-à-dire un juste milieu, certes, mais à comprendre comme un extrême à atteindre entre deux extrêmes et non pas une médiocrité ?

Certains laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans la spéculation sur la thérapie cellulaire comme ils l’avaient fait sur la thérapie génique vingt ans plus tôt. Inutilement. Dans ce domaine, il ne s’agit pas toujours du goût de la contemplation désintéressée, surtout quand le matériau est gratuit ! Les capitaux en jeu sont immenses. Le milieu de la R&D considère que le développement est lent et décevant. Alors de plus en plus de laboratoires préfèrent investir sur de nouvelles techniques dont les résultats sont meilleurs et qui permettent de contourner les problèmes éthiques.

Enfin que dire de cette nouvelle absence de débat sur une loi préparée en catimini, dans un contexte de crise majeure ouvrant le passage d’un modèle de société à un autre, par des tenants d’une gauche libérale dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas. Le seul progrès qui compte est celui qui contribue à relier toujours davantage nos concitoyens entre eux, dans la justice. Échanger ce qui nous fait essentiellement humain contre une incertaine promesse de santé est un marché de dupes. Est-ce le signe d’une société qui vieillit ? Un soupçon légitime nous tenaille : les lobbies pharmaceutiques faisaient pression depuis des années sur des élus de droite. La droite l’a rêvé, la gauche le fait ! Pour qui ? Pourquoi ce besoin de légiférer dans l’urgence sur cette question qui n’est ni de droite, ni de gauche ? Nos concitoyens doivent être éclairés par des experts et des scientifiques, mais sur des sujets aussi fondamentaux qui ne relèvent d’aucun clivage politique, la décision leur appartient. Les citoyens veulent être des contributeurs. Le débat, c’est maintenant !

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Un ordre moral au service du Bien commun

Assemblée plénière du Conseil pontifical « Justice et paix » - Benoit XVI

Benoît XVI plaide pour une autorité morale internationale fondée sur « l’amour pour le bien commun de la famille humaine ». L’Église, quant à elle, peut offrir « des pistes de réflexion, des critères de jugement et des orientations pratiques » susceptibles de garantir un « cadre anthropologique et éthique autour de la notion de bien commun », a-t-il précisé. Le pape a en effet reçu en audience, lundi matin, 3 décembre, dans la salle du Consistoire du palais apostolique, les participants de la 27ème assemblée plénière du Conseil pontifical « Justice et Paix », qui s’est déroulée du 3 au 5 décembre sur le thème : « Autorité politique et juridiction universelle ».


Messieurs les cardinaux,

Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,

Chers frères et sœurs,

Je suis heureux de vous accueillir à l’occasion de votre assemblée plénière. Je salut le cardinal président, que je remercie pour les aimables paroles qu’il m’a adressées, ainsi que le secrétaire et les officiels du dicastère, et vous tous, membres et consulteurs, rassemblés pour ce temps important de réflexion et d’organisation. Votre assemblée se réunit en l’Année de la foi, après le synode consacré à la nouvelle évangélisation, alors que l’on célèbre le cinquantième anniversaire du concile Vatican II et celui, dans quelques mois, de l’encyclique Pacem in terris, du bienheureux pape Jean XXIII. Ce contexte est déjà, en soi, source de motivations multiples.

La doctrine sociale, comme nous l’a enseigné le bienheureux pape Jean-Paul II, fait partie intégrante de la mission évangélisatrice de l’Eglise (cf. Enc. Centesimus annus, 54) et elle doit d’autant plus être considérée comme importante pour la nouvelle évangélisation (cf. ibid., 5 ; Enc. Caritas in veritate, 15). En accueillant Jésus-Christ et son Évangile, non seulement dans notre vie personnelle, mais aussi dans les relations sociales, nous devenons porteurs d’une vision de l’homme, de sa dignité, de sa liberté et de sa nature relationnelle, marquée par la transcendance, au sens horizontal comme vertical. Comme nous l’a rappelé le bienheureux Jean XXIII précisément dans Pacem in terris (cf. 9), les fondements et la signification des droits et des devoirs de l’homme dépendent d’une anthropologie intégrale, qui dérive de la Révélation et de l’exercice de la raison naturelle. En effet, les droits et les devoirs n’ont pas pour seul et exclusif fondement la conscience sociale des peuples, mais ils dépendent tout d’abord de la loi morale naturelle, inscrite par Dieu dans la conscience de chaque personne, et donc en dernière instance, de la vérité sur l’homme et sur la société.

Bien que la défense des droits ait fait de grands progrès à notre époque, la culture actuelle, caractérisée, entre autres, par un individualisme utilitariste et un économisme technocratique, tend à dévaluer la personne. Celle-ci est conçue comme un être « fluide », sans consistance permanente. Bien qu’il soit immergé dans un réseau infini de relations et de communications, l’homme d’aujourd’hui, paradoxalement, apparaît souvent comme un être isolé, parce que indifférent quand au rapport constitutif de son être, qui est la racine de toutes les autres relations, le rapport avec Dieu. L’homme d’aujourd’hui est considéré d’un point de vue essentiellement biologique ou comme un « capital humain », une « ressource », faisant partie d’un engrenage productif et financier qui le domine.

Si, d’un côté, on continue à proclamer la dignité de la personne, de l’autre, de nouvelles idéologies, comme l’hédonisme égoïste des droits sexuels et reproductifs ou un capitalisme financier déréglé qui prévaut sur la politique et qui déstructure l’économie réelle – contribuent à considérer le travailleur salarié et son travail comme des biens « mineurs » et à miner les fondements naturels de la société, en particulier la famille.

En réalité, l’être humain, fondamentalement transcendant par rapport aux autres êtres et biens terrestres, a un primat réel qui le rend responsable de lui-même et du créé. Concrètement, pour le christianisme, le travail est un bien fondamental pour l’homme, en vue de sa personnalisation, de sa socialisation, de la formation d’une famille, de sa contribution au bien commun et à la paix. C’est précisément pour cela que l’objectif de l’accès au travail pour tous est toujours prioritaire, même en période de récession économique (cf. Caritas in veritate, 32).

C’est d’une nouvelle évangélisation du social que pourront découler un nouvel humanisme et un engagement renouvelé dans un projet culturel. Celle-ci aide à détrôner les idoles modernes, à remplacer l’individualisme, le consumérisme matérialiste et la technocratie, par une culture de la fraternité, de la gratuité et de l’amour solidaire. Jésus-Christ a résumé et a accompli les préceptes par un commandement nouveau : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34) ; là est le secret de toute vie sociale pleinement humaine et pacifique, et du renouvellement de la politique et des institutions nationales et mondiales.

Le bienheureux pape Jean XXIII a défendu un engagement pour la construction d’une communauté mondiale, avec une autorité compétente, à partir justement de l’amour, et précisément de l’amour pour le bien commun de la famille humaine. Ainsi, nous lisons dans Pacem in terris : « À bien y regarder, un rapport essentiel unit le bien commun avec la structure et le fonctionnement des pouvoirs publics. L'ordre moral, qui postule une autorité publique pour servir le bien commun dans la société civile, réclame en même temps pour cette autorité les moyens nécessaires à sa tâche » (n. 136).

L’Église n’a certainement pas le devoir de suggérer, du point de vue juridique et politique, la configuration concrète d’un tel système international, mais elle offre à ceux qui en ont la responsabilité des pistes de réflexion, des critères de jugement et des orientations pratiques qui peuvent en garantir le cadre anthropologique et éthique autour de la notion de bien commun (cf. Enc. Caritas in veritate, 67). Dans la réflexion, quoi qu’il en soit, il faut garder présent à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’imaginer un superpouvoir, concentré dans les mains de quelques-uns, qui domineraient sur tous les peuples en exploitant les plus faibles, mais que cette autorité doit être comprise, avant tout, comme une force morale, une faculté d’influencer selon la raison (cf. Pacem in terris, 27), c’est-à-dire comme une autorité participante, limitée par le droit à son domaine de compétence.

Je remercie le Conseil pontifical « Justice et Paix » qui, en lien avec d’autres institutions pontificales, s’est fixé d’approfondir les orientations que j’ai proposées dans Caritas in veritate, soit par une réflexion sur une réforme du système financier et monétaire international, soit à travers l’assemblée plénière de ces jours-ci et le Séminaire international de l’année prochaine sur Pacem in terris.

Que la Vierge Marie qui, avec foi et amour, a accueilli en elle le Sauveur pour le donner au monde, nous guide dans l’annonce et le témoignage de la doctrine sociale de l’Eglise, pour rendre la nouvelle évangélisation plus efficace. C’est avec ce souhait que j’accorde bien volontiers à chacun de vous la bénédiction apostolique. 

© Libreria Editrice Vaticana – 2012

 

Savoir discerner les germes cachès du règne de Dieu

Commentaire de l’évangile du 2ème Dimanche du Temps de l’Avent –Année C

Chaque jour les médias, sur les ondes sonores ou télévisées, enveloppent notre planète d’un manteau de tristesse : accidents, morts, corruptions, chômage, violences. Et chacun de nous, personnellement, possède aussi sa robe de soucis, d’échecs et de péchés. C’est vraiment le temps, alors, de laisser résonner en nos cœurs la parole d’espérance du prophète Baruch : « Quitte ta robe de tristesse, revêts la parure de la gloire de Dieu » ! L’Avent est le moment « d’oublier les larmes et de s’en venir dans l’allégresse ». De prier, comme saint Paul, dans la joie.

Mais quelle est la source de cette joie ? Quelle est la raison de cette fête ? C’est que Dieu est à l’œuvre, toujours. Il ramenait les captifs de leur exil. Il adressait sa Parole dans le désert à Jean Baptiste. Aujourd’hui, Il est là, au travail. Il vient nous sauver, il vient nous réjouir.

Le monde ne peut pas se terminer dans l’échec, ni l’homme finir dans une impasse. Luc a construit sa page d’évangile aujourd’hui pour montrer que l’initiative de l’histoire n’appartient pas aux « princes » qui nous gouvernent : Tibère, Ponce Pilate, Philippe, Lysanias, Anne, Caïphe... Non ! Ce ne sont pas eux qui ont marqué l’histoire, c’est Jean Baptiste, le marginal, l’homme du désert sur qui est tombée la Parole de Dieu. Quel contraste ! Il y a les « puissants » qui ne laisseront aucune trace dans l’avenir de l’humanité. Et il y a ce « petit » qui se laisse saisir par un dynamisme caché qui va soulever le monde.

Mais Dieu me demande de participer à ce monde nouveau qu’il est en train de créer : « Préparez le chemin ». Jadis, en Orient, pour recevoir un illustre personnage, on ouvrait pour lui une belle route. Or Dieu ne cesse de venir vers nous. Il nous faut donc, pour le recevoir dignement, niveler nos sentiers intérieurs pour en dégager les rocailles.

Cela veut dire en clair : « Changez vos cœurs ». Comment ? D’abord en osant espérer, en refusant le découragement. Vous dites parfois que vous n’y pouvez rien à toutes ces robes de tristesse qui enveloppent notre humanité. Eh bien ne rêvez pas : si vous ne pouvez pas changer le monde, vous pouvez changer vos cœurs. Il y des montagnes d’égoïsme, des collines de paresse, des ravins d’injustice, des passages tortueux de mensonges... en vous. Préparez donc la route du courage par laquelle Dieu vient à vous.

Quand Luc décrit l’irruption de Dieu « sur » Jean Baptiste, il date avec précision ces événements : « L’an quinze du règne de Tibère... » Comme si on disait : « L’an dix-neuf du règne François Holland, Obama étant président des USA, sous le pontificat de Benoît XVI » la Parole de Dieu tomba sur un pauvre homme complètement inconnu qui vivait au désert. Et c’est de lui, l’homme de la Parole et de la prière, qu’est sorti le tournant du troisième millénaire. Une des raisons de nos découragements, c’est que nous comptons toujours sur les « grands de ce monde », et que nous ne savons pas discerner les germes cachés du monde nouveau, tous les Baptistes d’aujourd’hui, qui invitent les hommes et les femmes à changer la vie.

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