PKO 05.12.2012

Mercredi 5 décembre 2012 – Journée Mondiale du Bénévolat

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°60/2012

HUMEURS

Le bénévole

Le bénévole (activus benevolus) est un mammifère bipède qu’on rencontre surtout dans les associations où il peut se réunir avec ses congénères.

Les bénévoles se rassemblent à un signal mystérieux appelé « convention ». On les rencontres aussi en petits groupes dans les divers endroits, quelquefois tard le soir, l’œil hagard, les cheveux en bataille et le teint blafard, discutant ferme sur la meilleure façon d’animer une manifestation ou de faire des recettes supplémentaires pour boucler son budget.

Le téléphone est un appareil qui est beaucoup utilisé par le bénévole et qui prend beaucoup de son temps. Mais cet instrument lui permet de régler les petits problèmes qui se posent au jour le jour.

L’ennemi héréditaire du bénévole est le « yaqua » (nom populaire) dont les origines n’ont pu être à ce jour déterminées. Le « yaqua » est aussi un mammifère bipède, mais il se caractérise surtout par un cerveau très petit qui ne lui permet de connaître que deux mots : « y’a qu’à ». Ce qui explique son nom.

Le « yaqua » bien représenté dans la cité anonyme attend le moment où le bénévole fera une erreur, un oubli, pour bondir et lancer son venin qui atteindra son adversaire, et provoquera chez celui-ci un malaise très grave : « le découragement ». Les premiers symptômes de cette implacable maladie sont visible rapidement : son absence de plus en plus fréquente aux réunions, intérêt croissant pour son jardin, sourire attendri devant une canne à pêche et attrait de plus en plus vif qu’exercent un bon fauteuil et la télévision sur le sujet atteint.

Les bénévoles décimés par le découragement risquent de disparaître et il n’est pas impossible que dans quelques années, on rencontre cette espèce uniquement dans les zoos où comme tous ces malheureux animaux enfermés, ils n’arrivent plus à se reproduire.

Les « yaquas » avec leurs petits cerveaux et leurs grandes langues, viendront leur lancer des cacahuètes pour tromper l’ennui. Ils se rappelleront avec nostalgie du passé si lointain, où le bénévole abondait et où on pouvait le traquer sans contrainte.

C.L.

                                                                  

En marge de l’actualité

SYNODE POUR LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION

Proposition n°31

Nouvelle évangélisation et option pour les pauvres

Le pape Benoît XVI enseigne que « Jésus s’identifie à ceux qui sont dans le besoin : les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, les malades, les personnes qui sont en prison. “Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait” (Mt 25, 40). L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre : dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu ». (Deus caritas est, 15).

Aujourd'hui, il y a de nouveaux pauvres et de nouveaux visages de la pauvreté : ceux qui ont faim ou qui sont sans-abri, les malades et les personnes abandonnées, les toxicomanes, les migrants, les personnes marginalisées, les réfugiés politiques ou « écologiques », les peuples indigènes. La crise économique actuelle affecte gravement les pauvres. Parmi les plus pauvres dans la société contemporaine, il faut considérer les victimes du manque de respect grave à la dignité inviolable de toute vie humaine innocente.

L'option préférentielle pour les pauvres nous conduit à aller chercher les pauvres et à travailler en leur nom pour qu'ils puissent se sentir chez eux dans l'Église. Ils sont à la fois les bénéficiaires et les acteurs de la nouvelle évangélisation.

 

 

La Foi à l’origine des actions de charité

Discours du pape Benoît XVI aux organismes européens de volontariat international

Venus de 24 pays, 150 représentants des organismes européens de volontariat international étaient présents à Rome les 10 et 11 novembre 2011, à l’invitation du Conseil pontifical « Cor unum », présidé par le cardinal guinéen Robert Sarah. Le pape Benoît XVI, a reçu les participants le 11 novembre. Dans son discours, celui-ci leur a exprimé sa « profonde gratitude » pour leur action, surtout en ces temps « marqués par la crise et l’incertitude ». « Votre engagement nous donne des raisons d’avoir confiance, car il montre que la bonté est à l’œuvre. »

Eminences,

Chers frères dans l’épiscopat,

chers amis,

Je suis reconnaissant pour l’opportunité qui m’est donnée de vous saluer, à l’occasion de votre rencontre placée sous les auspices du Conseil pontifical « Cor Unum », en cette année européenne du volontariat.

Je voudrais tout d’abord remercier le cardinal Robert Sarah pour les aimables paroles qu’il m’a adressées en votre nom. Je voudrais également vous exprimer ma profonde gratitude et l’étendre aux millions de volontaires catholiques qui contribuent régulièrement et généreusement à la mission caritative de l’Église à travers le monde. En ce moment actuel, caractérisé par la crise et l’incertitude, votre engagement est un motif de confiance, car il montre que la bonté existe et qu’elle croît parmi nous. La foi de tous les catholiques sort assurément renforcée de voir le bien qui est fait au nom du Christ (cf. Phm 6).

Pour les chrétiens, le volontariat n’est pas seulement une expression de bonne volonté. Il se fonde sur une expérience personnelle du Christ. Il a été le premier à servir l’humanité, il a donné librement sa vie pour le bien de tous. Ce don ne se fondait pas sur nos mérites. À partir de cela, nous apprenons que Dieu se donne à nous. Plus encore, Deus caritas est — Dieu est amour, pour citer une phrase de la première Lettre de saint Jean (4, 8), que j’ai reprise comme titre de ma première Lettre encyclique. L’expérience de l’amour généreux de Dieu nous interpelle et nous libère en vue d’adopter la même attitude envers nos frères et sœurs : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8). Nous en faisons l’expérience en particulier dans l’Eucharistie, lorsque le Fils de Dieu, en rompant le pain, unit la dimension verticale de son don divin avec la dimension horizontale de notre service à nos frères et sœurs.

La grâce du Christ nous aide à découvrir en nous-mêmes un désir humain de solidarité et une vocation fondamentale à l’amour. Sa grâce perfectionne, renforce et élève cette vocation et nous permet de servir les autres sans récompense, satisfaction ou aucun type de contrepartie. Nous percevons quelque chose de la grandeur de notre appel humain : servir les autres avec la même liberté et générosité qui caractérisent Dieu lui-même. Nous devenons nous aussi des instruments visibles de son amour dans un monde qui aspire encore profondément à l’amour au milieu de la pauvreté, la solitude, l’exclusion et l’ignorance que nous voyons autour de nous.

Bien sûr, le volontariat catholique ne peut pas répondre à tous ces besoins, mais cela ne nous décourage pas. Nous ne devons pas non plus nous laisser séduire par des idéologies qui veulent changer le monde selon une vision purement humaine. Le peu que nous réussissons à faire en vue de soulager les besoins humains peut être considéré comme une bonne semence qui grandira et portera beaucoup de fruit ; il s’agit d’un signe de la présence et de l’amour du Christ qui, comme l’arbre dans l’Évangile, croît pour offrir abri, protection et force à tous ceux qui en ont besoin.

Telle est la nature du témoignage que vous offrez en toute humilité et conviction. Bien qu’il soit du devoir des autorités publiques de reconnaître et d’apprécier cette contribution sans la déformer, votre rôle en tant que chrétiens consiste à prendre une part active dans la vie de la société, en vous efforçant de la rendre toujours plus humaine, toujours plus marquée par la liberté authentique, la justice et la solidarité.

Notre rencontre d’aujourd’hui a lieu en la mémoire liturgique de saint Martin de Tours. Souvent représenté dans l’acte de partager son manteau avec un pauvre, Martin est devenu un modèle de charité à travers l’Europe et même dans le monde entier. De nos jours, le volontariat en tant que service de charité est devenu un élément universellement reconnu de notre culture moderne. Toutefois, ses origines sont encore visibles dans la préoccupation typiquement chrétienne de protéger, sans aucune discrimination, la dignité de la personne humaine créée à l’image et ressemblance de Dieu. Si ces racines spirituelles sont niées ou voilées et que les critères de notre collaboration deviennent purement utilitaristes, ce qu’il y a de plus caractéristique dans votre service risque de se perdre, au détriment de la société tout entière.

Chers amis, je voudrais conclure en encourageant les jeunes à découvrir dans le volontariat un moyen de mûrir dans l’amour généreux qui donne à la vie sa signification la plus profonde. Les jeunes réagissent volontiers à l’appel de l’amour. Aidons-les à entendre le Christ qui fait retentir son appel dans leurs cœurs et les attire plus près de lui. Nous ne devons pas avoir peur de leur présenter un défi radical et qui transforme la vie, en les aidant à comprendre que nos cœurs sont faits pour aimer et être aimés. C’est dans le don de soi que nous pouvons vivre la vie en plénitude.

Avec ces sentiments, je vous renouvelle à tous, ma gratitude, ainsi qu’à tous ceux que vous représentez. Je demande à Dieu de veiller sur vos nombreuses œuvres de service et de les rendre toujours plus riches en fruits spirituels pour le bien de l’Église et du monde entier. À vous et à vos volontaires, je donne de tout cœur ma Bénédiction apostolique.

© Libreria Editrice Vaticana – 2011

Saint Martin

Lettre de Sulpice Sévère

Martin sut longtemps à l'avance qu'il allait mourir, et dit à ses frères que la disparition de son corps était imminente. Auparavant, il dut aller visiter la paroisse de Candes, car les clercs de cette Église étaient divisés et il désirait y rétablir la paix. Il n'ignorait pas qu'il était à la fin de sa vie, mais ce motif ne l'empêcha pas de partir, car il estimait que ses vertus atteindraient leur accomplissement s'il pouvait rendre la paix à cette Église.~

Il demeura quelque temps dans ce bourg, ou plutôt dans église où il était allé. Après avoir rétabli la paix entre les clercs, alors qu'il projetait de rentrer au monastère, il sentit brusquement que ses forces l'abandonnaient. Il convoqua les frères et leur annonça qu'il allait les quitter. Alors tous furent accablés par la tristesse et la peine et se lamentèrent d'une seule voix : « Père, pourquoi nous abandonnes-tu ? À qui nous laisses-tu en faisant de nous des orphelins ? Des loups voraces vont assaillir ton troupeau. Maintenant que le pasteur est frappé, qui va nous défendre de leurs morsures ? Nous savons que tu désires rejoindre le Christ, mais tu es sûr de ta récompense et un peu de délai ne la diminuera pas. Aie plutôt pitié de nous que tu abandonnes ».

Il fut ému par ces larmes, car il avait toujours été uni au Seigneur par une très tendre miséricorde, et l'on rapporte qu'il pleura ; mais, tourné vers le Seigneur, il ne répondit à ceux qui pleuraient que cette seule parole : « Seigneur si je suis encore nécessaire à ton peuple, je ne refuse pas le travail. Que ta volonté soit faite ». ~

Quel homme au-dessus de tout éloge ! Il n'était pas vaincu par le travail, mais il ne serait pas vaincu par la mort, car il ne penchait davantage ni d'un côté ni de l'autre : il ne craignait pas de mourir, et il ne refusait pas de vivre ! Il gardait les yeux et les mains levés vers le ciel, et ne permettait pas à son esprit héroïque d'abandonner la prière. Et comme les prêtres réunis autour de lui le priaient de soulager son corps en le changeant de côté : « Laissez-moi, mes frères, disait-il, laissez-moi regarder le ciel plutôt que la terre, afin que mon esprit s'oriente vers le chemin qu'il va prendre pour rejoindre le Seigneur ». Après avoir parlé ainsi, il vit que le démon se tenait près de lui : « Pourquoi restes-tu là, bête cruelle ? Tu ne peux rien attendre de moi, maudit ; le sein d'Abraham va me recevoir ».

En disant cette parole, il rendit au ciel son esprit. ~ Plein de joie, Martin est accueilli dans le sein d'Abraham, l'humble et pauvre Martin entre au ciel comblé de richesses.